Des réseaux informels au groupe provincial A la fin des années soixante- dix, une jeune Vancouvéroise du nom de Louise Merler participe a un colloque sur les femmes francophones en milieu minoritaire, tenu par la Fédération des femmes canadiennes-frangaises (qui Réseau ‘ : rangal Femmes deviendrait la Fédération nationale Colombie des femmes _ canadiennes- Britannique francgaises plus tard). Elle en devient la représentante et forme, a Vancouver, un petit noyau de quatre femmes francophones se réunissant dans son salon. Celles-ci se démarquent des groupes déja existants, plus axés sur des activités paroissiales ou familiales. Peu aprés, un autre colloque, sur la politisation des femmes et tenu a Saskatoon, devient le catalyseur qui réunit une dizaine de femmes francophones de Vancouver dont les quatre du noyau initial. Celles-ci fondent ce qu’elles appellent le «réseau de femmes de Vancouver » et le dotent d’un comité d’action visant a organiser des activités en francais pour les femmes. Des rencontres mensuelles invitent des avocates et des sages-femmes; on parle de littérature, d’auto-défense, de retour aux études et bien d’autres choses encore. Le recrutement s’effectue grace a des petites annonces dans I’hebdomadaire franco-colombien Le Soleil et ailleurs. Bientot, les membres du Réseau de femmes de Vancouver établissent une liste de prés de 80 noms, décident a chaque réunion qui fait quoi, quand et comment en petits comités ad hoc. Leurs activités sont annoncées dans un petit bulletin mensuel et sont financées par une cotisation de 50 cents, versée a chaque rencontre. Louise Merler se rappelle:« On sentait le besoin, chez ces femmes, de rencontrer d’autres femmes ». Celles-ci venaient de partout dans la région de Vancouver, n’hésitant pas a faire |’aller- retour de 3 heures en autobus pour participer a la réunion. Le commentaire refléte bien ce besoin primordial a l’origine de ce réseau souple et informel et de son nom « Réseau de femmes »: briser l'isolement si frequent pour les femmes francophones en milieu anglo- dominant, partager et échanger en frangais ses expériences, et s‘entraider « entre femmes ». En 1984, la seule activité de l'année se tient le 8 mars. Plus de 40 femmes assistent a une table ronde avec une psychologue; un homme venu parler des relations entre les hommes et les femmes et une femme venue partager son expérience de « mariage » carriére-enfant. La journée se termine par une projection de film. Vers le mois de mai 1984, le Réseau de femmes cesse ses activités, a cause de plusieurs difficultés : l'absence de lieu de rencontre, la diversité des besoins, la grande mobilité de membres, etc. Le petit réseau de femmes de Vancouver se rencontre de temps a autre, généralement autour d’un repas, pour échanger. Deux d’entre elles continuent a représenter la Colombie-Britannique au sein de deux organismes nationaux : la Fédération nationale des femmes canadiennes-francaise (FNFCF) et le Réseau national d’action éducation femmes (RNAEF) qui s‘appelait alors Action Education Femmes. Vers 1985, la FNFCF décide de regrouper seulement des organismes, invalidant du méme coup les adhésions individuelles des francophones de Vancouver. Il ne reste que la représentation au RNAEF, assumée vers 1987 par une nouvelle venue a Vancouver, Nicole Beaulieu. Rapidement, Nicole Beaulieu fait face a un probleme moral: qui, au juste, représente-t- elle? Certes, il existe bien un petit noyau de quatre ou cing Vancouvéroises se retrouvant