Information OSSIER EDUCATION Le programme d'Immersion Malgré la présence de prés de 1500 enseignants au congrés de l’association canadienne des professeurs d’immersion (ACPI) a Vancouver, la pénurie de pro- fesseurs pourrait bien étre un frein a la croissance de ce programme scolaire. «Il n’y a pas assez de professeurs pour combler la demande,» confirme Annette Boland-Willms, présidente de VACPI. Elle reconnait également qu’au Manitoba, malgréune forte communauté francophone, il faut faire du recrutement. Le nombre de diplémés ne suffit plus. «La méme tendance se dessine au Nouveau-Brunswick,» renchérit Georgette Hanrahan, premiére vice-présidente de 1’ACPI qui travaille dans cette province. Alors imaginez la situation de la Co- Pour répondre a ce défi, un consortium regroupant les univer- sités Simon Fraser, York (Toron- Penurie de professeurs to), l’université du Nouveau- Brunswick et le collége Saint- Boniface (Manitoba) a été mis sur pied. La popularité de l’im- mersion croit 4 un rythme de 10% annuellement. En plus de cette disette, la qualité de l’enseigne- ment du francais représente une autre facette 4 améliorer. «ll est difficile d’établir des critéres nationaux de sélection des professeurs d’immersion. D’abord l’éducation est est un domaine de juridiction provinciale et, en se- cond lieu, les lois scolaires va- rient d’une province a l’autre,» spécifie Mme Boland-Willms. Seule1’Ontario émet un certificat d’immersion. Les autres provin- ces offrent un dipl6me général d’enseignement. Lionel Daneault, président du comité organisateur du con- grés et coordonateur au Conseil scolaire de Coquitlam, rappelle qu’ au milieu dela décade 801’en- gagement de professeurs d’im- mersion s’avérait difficile 4 cause des coupures budgétaires et des conventions collectives, en Co- lombie-Britannique. «On ne pou- vait pas engager un nouveau pro- fesseur d’immersion et congédier un enseignant anglophone. Le programme d’immersion a vécu des moments plus sombres du- rant cette période,» explique M. Daneault. Mais la grande force de V’immersion, ce sont les parents. Sans eux, le programme ne serait pas aussi populaire. «Générale- ment, les parents croient 4 un meilleur enseignement en immer- sion frangaise,» déclare la prési- dente. L’éducation revét un ca- ractére trés important pour les parents qui envoient leurs enfants dans ce programme. Cette impli- cation des parents dans le proces- sus de l’immersion en fait pres- que un domaine privilégié. Par exemple, en Colombie-Britanni- que, les éléves d’origine asiati- que se retrouvent nombreux dans les classes d’immersion.. Une raison appuyant ce programme est le fait que les élé- ves en immersion sont générale- Suite page 8 Annette Boland-Willns, présidente de l'ACPI et Lionel Daneault, 3 président du comité organisateur du congrés. Contrairement au_ pro- gramme cadre de frangais, le programme d’immersion n’est pas appuyé par une loi. «II n’y a rien au niveau judiciaire qui protége l’immersion. Le programme est laissé entiérement a la discrétion des commis- sions scolaires,» déclare Michelle Normand, membre de l’association Canadian Parents for French, section Colom- bie-Britannique (BCPF). A travers la pro- vince, 35 des 75 com- missions scolaires offrent des cours d’immersion précoce, de‘la maternelle ala douziéme année, ou d’immersion tardive, de la 6€me a la 12 éme. Par exemple, lacommission scolaire de Burnaby offre l'un ou l’autre des pro- grammes dans 7 de ses 45 écoles. A coquitlam, la proportion est de 17 Engouement sans bornes sur 74 et, a Richmond, de 9 sur 47. Cette année, environ 28 000 éléves de la province, soit 6% de toute la population étudiante aux ( L'immersion francaise: un programme en pleine croissance en C niveaux primaire et secondaire, sont inscrits 4 ce type d’enseigne- ment. Tous les cours sont donnés en francais exception faite de l’anglais évidemment. Au Cana- _ da, plus de 250 000 étudiants fré- Le Soleil de Colombie. olombie-Britannique quenteront une classe d’immer- sion frangaise durant la période scolaire. Dans la province, le pre- mier cours bilingue est instauré en 1968. 47 éléves y participent. Huit ans plus tard, on compte 1978 étudiants dans le pro- gramme. Depuis ce temps, la courbe de crois- sance est exponentielle. La popularité de ce pro- gramme est évidente dans la région de Vancouver. Certaines commissions scolaires fonctionnent par loterie pour déterminer les places. Lionel Daneault, coordonateur au conseils- colaire de Coquitlam, explique cet engouement. Le programme est trés jeune. On vient a peine dipl6més de ce pro- de couronner les premiers gramme, ceux qui ont passé douze années en immersion. Dans ces écoles, le nombre d’ inscriptions est relativement stable, on a at- teint un certain plateau. Par con- tre, la croissance annuelle est parfois supérieure a 25% dans les commissions ot le programme débute 4 peine et les inscriptions augmentent chaque année,» dé- clare M. Daneault. La BCPF est l’organisme qui promouvoit le francais langue seconde et la culture francaise, dans les milieux anglophones. Elle regroupe plus de 6000 parents, trés majoritairement anglophones, dans 40 sections allant des Ro- cheuses au Pacifique. L’immer- sion reléve de la vitalité des pa- rents qui en font la demande auprés des commissions scolaires. Ainsi a l’école Hillcrest de Coquitlam, on offreméme uncours pour!’ap- prentissage d’une troisiéme lan- gue, le mandarin. Daniel Bélanger