Par URE” soto wy Société =p Le Soleil de Colombie vendredi 25 janvier’ 1980 L'histoire d'un Québécois Les Médias étant surtout utilisés par le simple citoyen pour faire paraitre des plain- tes ou un probléme quelcon- que, je me permets cette. semaine de faire entrave a cette régle, en contant lhis- toire d’un Québécois qui vient s’installer en Colombie Britannique, l’ouest étant la terre des opportunités et des réves permis. Aprés 3 jours de train qui fait réaliser 4 notre Québé- cois qu'il s’éloigne vraiment de chez lui, ce dernier s’ins- talle enfin en C.B. avec des idées plein la téte. Mais bientét notre Québé- cois revient de son choc et réalise qu'il lui faut travail- ler. I fait des démarches usuelles au Centre de Main d’Oeuvre, mais comme ici aussi le chomfge existe, il s’apercoit trés vite que ses réves sont en péril. Mais vint le jour ot il entendit parler d'une com- munauté organisée franco- phone dans sa ville (Na- naimo). Tout heureux de sa découverte, il se propose d’aller rencontrer les gens qui parlent le méme langua- De plus, j’aurais devant moi, pour éponger l’argent emprunté et les parts a rem- bourser, un trés dur travail & accomplir. Mais ces soucis étaient moins lourds sous ce rapport, car je savais que dans ce pays neuf un homme et un bon attelage, tous deux courageux, étaient assurés de gagner de l’argent, car les travaux et les occasions ne pouvaient manquer de sitét. La_ petite bourgade s’agrandissait, les lots se vendaient et non seulement pour la spéculation; des mai- sons, des magasins nou- veaux se montaient; il fal- lait, en conséquence, ouvrir de nouvelles rues, faire des charrois de plus en plus nombreux, creuser des fos- sés d’écoulement, placer des trottoirs de bois comme on les voit dans les westerns. ge que lui. Arrivé au Club franco- phone de l’endroit, il est regu comme l'enfant prodigue qui revient chez soi, on l’acceuil- le trés gentiment, déja il se sent plus 4a l’aise. Voila que la chance s’en iméle, on lui fait part d’une disponibilité. d’emploi dans ce Club, le voila tout emballé de cette occasion, il applique pour le poste, mais les choses étant ce qu’elles sont, quelqu’un d’autre décroche le poste (une gentille person- ne d’ailleurs qui semble plus qualifiée que notre Québé- cois pour cette position), voila la fin de ses illusions. Mais la chance n’abandon- ne pas notre Québécois on lui propose un poste a Port Alberni, méme genre d’em- ploi, méme conditions, il décide de s’essayer, le voila embauché. Bon va falloir qu'il s’instal- le loin de ses amis de Nanaimo. Alors la machine des Franco-Colombiens de Port Alberni se met en. marche, on lui trouve un logement a prix trés allé- chant, on veille 4 son instal- lation parmi eux. Notre Qué- bécois est trés surpris de lattention qu’on lui porte, mais il réalise bien vite que cette fagon d’agir de la part dela communauté franco- phone est toute naturelle, ces gens sont doués d’un sens de l’hospitalité sans pareille. Ces derniers réalisent que notre Québécois est chez eux pour leur donner un coup de main dans certains de leurs objectifs, et reconnaissants comme seule une minorité puisse l’étre quand on les aide, ils veillent 4 ce qu'il se sente chez lui, on l’invite dans des soirées amicales, on lui fait méme une Surprise Partie pour sa féte, vrai- ment notre Québécois com- mence a croire que son pays est vaste. Si ce n’était de ce sens profond des valeurs de !’hos- pitalité qui a fait de ce peuple Francais du Canada, une si grande Communauté unie, notre pauvre Québé- cois n’aurait jamais pu tra- verser la “frontiére” de l’On- tario sans se sentir étranger en terre étrangére. Cette histoire est la mien- ne, et n’a pour but que de démontrer que nos Cana- diens-frangais n’ont pas per- du ce sens de l’hospitalité réputé dans le monde entier et de féliciter et remercier tous les Francos-colombiens qui ont su conserver les qualités profondes de leur peuple et qui m’ont recu comme un des leurs. La grandeur du. peuple Canadien-francais dépasse de beaucoup les frontiéres du Québec, ce qui fait qu’on se sent chez soi d’un océan a VYautre dans ce pays du Canada qui est notre. Encore bravo 4 tous les Franco-colombiens qui re- présentent dignement la na- tion Francaise dans cette partie du pays a majorité Anglaise. Le fait Francais est bien vivant en Colombie-Britan- nique. Parole d’un Canadien. Normand Désilets de la compagnie des Jeunes Travailleurs Port Alberni Des colons arrivaient qui, prenant des homesteads dans tous les azimuts, ré- clamaient bientét, a leur tour, l’ouverture de nou- veaux chemins. Des voisins sans attelage demandaient 4 faire faire le défoncage de leurs terres défrichées et nettoyées. Bref, on pouvait escomp- ter que, pendant les années suivantes, tout le temps laissé libre par la mise en valeur de ses propres terres _ pouvait étre réguli¢rement monnayé. Ce fut dans cette perspec- tive que je me remis a vivre: le Rubicon franchi, il n’y avait plus pour moi qu’a foncer en avant. Et, au fond, mis a part le sentiment trés doux d’avoir auprés de soi, sur un sol étranger des parents qui fai- Devenez membre de la Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel $10.00 membre groupe NOM —————~=~=+=-=4_-- ee ADRESSE —~—~———————=———=425+_—_ VLEs CODE POSTAL—— ~—— TEL ——-———~---~-~ saient malgré tout une am- biance familiale — et cela comptait purement sur le plan affectif — je me sentais capable, une fois rompu le lien, de vivre dans mon travail, les yeux fixés seule- ment sur le but 4 atteindre. La solitude ne devrait pas me peser, car j’en avais déja fait l’expérience au cours des derniers mois ot chacun de nous était parti sur la route qui lui plaisait le mieux. Et puis, aimant la vie active, je ne me sentais pas seul quand j’avais en main mes braves chevaux dans un labour ou, sillon aprés sillon, je remuais de la terre nou- velle. : Lorsque le soir, fumant ma pipe devant la maison, et Yombre commengant a tout. envelopper, j’évaluais le tra- vail déja fait et celui des journées prochaines, je pen- sais au «vieux pays», aux chers parents, et aussi a certain réve de jeunesse, au jardin proche de mon jardin, a une téte blonde qui, par-, fois, passait dans une allée parmi les fleurs, ses soeurs. Tout cela était trés loin, bien loin, non point dans le temps ni dans le coeur, mais dans lespace, car ce n’était jamais le méme ciel ni les mémes étoiles que nous pouvions ensemble contempler. Mais j’étais jeune, elle était jeune, et j'avais devant moi ’avenir... Mais aussi le temps n’est-il pas un rava- geur de réves, comme pour les feuilles de l’automne les premiers souffles des frimas, Celle que j’avais quittée presque une enfant était déja devenue une jeune fille, entourée d’une cour de complimenteurs, et si l’ab- sence enjolive parfois les enfantines réveries, elle ef- face souvent aussi leurs reflets, comme l’ombre ter- nit l'image d’un miroir... Tout compte fait, il ne me déplaisait pas d’étre, dans ce retour, le revenant des jeu- nes années et de prendre peut-étre une option sur les années suivantes. Et puis, face 4 tous ces coquelets qui n’avaient jamais quitté leurs trottoirs étriqués, ne serais- je pas l'homme qui vient des lointains rivages et des vas- tes espaces, celui qui a mar- qué ses pas dans ceux des premiers défricheurs et qui a ajouté au soleil de tout le monde la splendeur des au- -rores de la nuit boréale. Aussi, malgré la grande déception que m’apportait la rupture de notre associa- tion, je me demandai si, finalement, le doigt de la Providence n’avait pas tour- né lui-méme cette page de ma vie avec un grand dessin. Quand le moment du foin fut venu, j empruntai a Jo Tobaty la faucheuse dont il ne se servait plus depuis que ses terres étaient vendues; je lui aurais bien acheté cette machine, mais je pen- sais 4 mon voyage et aux frais divers 4 mon arrivée en France. Ma garde-robe était a changer, car la mode de l'Ouest n’avait certainement rien a voir avec celle que je retrouverais dans ma bonne ville de Brive. Et il était plus sage de remettre cet achat a mon retour car des occasions ~~ Histoire de pourboire Par: Roger Worth Vous venez de terminer votre repas dans un grand restau- rant. Le service était atroce, la viande était trop cuite et les légumes pas du tout; le garcon de table a renversé un verre d’eau et le café goiitait le the glace. La question se pose: Faut- il laisser un pourboire ou non? En Europe et dans plusieurs autres parties du monde, le choix n’existe pas. On ajoute tout simplement 15% 4 I’ad- dition ‘‘pour le service’’, quel M. Roger Worth est Directeur des affaires publiques pour la Fédération canadienne de V’Entreprise indépendante. que soit la qualité du service ou de la nourriture. Dans ces conditions, le pourboire peut étre considéré comme une taxe indirecte et inconditionnelle. Il faut payer. Chez nous, la situation est différente. Le pourboire est supposément basé sur la qua- lité du service et de la nour- riture. Mais dans les faits est- ce bien ainsi que ¢a se passe? La réponse est facile: On laisse toujours un pourboire se rencontreraient sire- ment... Ce fut un vrai bonheur pour moi de mettre pour la premiere fois la faucheuse dans la prairie du bord du lac. La faux n’était nécessai- re que pour les bordures des taillis et de la coulée ov les jeunes saules n’étaient pas encore tous coupés. Mais c’était la peu de chose en comparaison du travail des années précéden- tes. Le vieux métis de Baptiste Creek s’y emplo- yait pendant que je faisais marcher la machine, tout heureux de gagner ses deux dollars et sa nourriture quo- tidiens. Avec le beau temps, ce fut Vaffaire de quelques jours pour la fenaison et le trans- port dans le grenier de l’écu- Au coeur du pays méme si on le fait de mauvaise grace. Le pourboire est donc en- tré dans nos moeurs et dans le systéme de la restauration au Canada. De fait, la concurrence a forcé les restaurateurs 4 se fier au pourboire pour une large part des salaires de leurs em- ployés. C’est un élément im- portant dans la guerre des prix que se livrent méme les meil- leurs restaurants entre eux. Méme si Je systéme est am- bigu et que nos habitudes sont déja prises dans ce domaine, il est important de se rappeler que le consommateur posséde encore la liberté et le droit de refuser ou d’accorder un pour- boire. Les enquétes qui ont été faites sur ce sujet nous révée- lent toutefois que 90% des Canadiens n’exercent jamais ce droit et qu’ils laissent un pourboire méme si le service est médiocre. Ce qui est important dans tout cela c’est peut-étre la li- berté de choix. C’est cela qui fait la diffé- rence entre le systéme euro- péen de taxation indirecte et inconditionnelle et le geste vo- lontaire de la part d’un client. _ rie qui fut ainsi parfaitement rempli, sans tenir compte de deux charges qui furent vendues au pére Menut pour Vattelage. C’était donc 1a le dernier travail important que j'avais a réaliser sur la terre. Je repris done mon emploi sur le chantier de la route qui devait rester encore ouvert une quinzaine, avec le point d’arrét a la terre des Menut, a peu prés a un mille plus loin que la bifurcation avec notre chemin. — Il devait continuer ensuite a Athabasca méme, pour niveler les bords de la rivié- re, au débarcadére des ba- teaux et aussi vers la sta- tion, sur des emplacements ou devaient étre élevées les «warehouse» de la Hudson’s Bay et Révillon. (A suivre) | Société Historique nco-Colombienne Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie informait les premiers colons de la Colombie britannique Procurez-vous les exemplaires existants, du 11 septembre au 8 octobre 1858. Ecrivez 4: SOCIETE HISTORIQUE _FRANCO-COLOMBIENNE 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 PRIX: $1.25 — $0.25 pour la poste. Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? h Neh) EMERY Ly Sade eer ew ae Se