a a ¥ Information Dans son livre, «le 2éme sexe», Simone de Beauvoir écrivait: «La femme ne peut étre émancipée que lorsqu’elle peut prendre part dans une grande mesure sociale a la production et n’ est plus réclamée par le travail domestique que dans une mesure insignifiante... Il faut ajouter tou- tefois que, faute de créches et de Jardins d’ enfants convenablement organisés, il suffit d’ un enfant pour paralyser son activité». Simone de Beauvoir avait ainsi posé les jalons pour le Mouvement de la Libération des Femmes qui, allant plus loin, as- surait aux «opprimées» que c’est la qualité du temps passé avec les siens et non la quantité qui comp- te et qu’une femme mariée avec enfants peut trés bien combiner une carriére stimulante avec une vie familiale réussie. De cette mythologie est née la super- femme. La super-femme fonctionne a l’adrénaline et fonce comme un bolide de son foyer a son lieu de travail, emportant dans son orbite A un ou deux enfants vers la pou- ~~ “ponniére ou I’école (les plus ai- sées ayant de l’aide a la maison). Au travail, il s’agit de montrer a l’homme qu’elles sont des étres a part entiére et non «tirés d’un os surnuméraire» comme le voulait Bossuet. A travail égal, salaire égal... Ou presque; en attendant, ellen’est plus «l’€tre relatif» cher a Michelet, elle a acquis une par- celle d’autonomie. Le soir, cette vibrante cométe affronte la circu- lation, récupére sa nichée ici et 1a, prépare le diner et consacre le temps qui lui reste a sa famille et si son mari ne l’aide pas, il est «]’ oppresseur» prédit par le MLF. La fin de la semaine est partagée entre les corvées, les cours des enfants et, s’il reste du temps, un semblant de vie sociale. Quel est le bilan de ces activités frénétiques? A 1’actif, un sentiment de valorisation aux yeux de la femme et, avec un peu de chance aux yeux de son époux et des hommes qui l’entourent au travail. Ellen’est plus «annexée», elle est devenue un étre humain a part entiére. Certaines méme ont grimpé jusqu’au rang de cadres et ont la satisfaction d’avoir des hommes sous leurs ordres. Mais la femme a-t-elle réussi a établir un équilibre entre ses responsabi- lités familiales et son travail? Le revers de la médaille est le double role que la femme doit jouer etles tiraillements qu’il provoque. Tra- vailler au dehors crée des problé- les gentill Reflexions et mes nouveaux Sans toujours ré- soudre les anciens. Les doléances les plus fréquentes sont: la fati- gue, la réalisation que la famille aurait peut-étre droit 4 «plus», le manque de temps pour son déve- loppement personnel; une carriére ne veut pas nécessairement dire l’accomplissement de soi-méme, surtout si elle est une nécessité et non pas un choix comme dans le cas trop fréquent des femmes abandonnées avec des enfants. Pour certaines femmes, leur sa- laire représente le droit a la pa- role, une participation non con- testable dans les affaires du mé- nage ou l’homme n’est plus le seul pourvoyeur. D’autres voient cela en termes d’acquisition de biens qui leur donnent non seule- ment une Certaine indépendance, mais un prestige nouveau; elles sont les bonnes fées dispensatri- ces de tout le luxe qu’on ne pour- rait autrement se permettre. Pour les féministes, bien stir, c’est la revanche tant attendue. Le bilan est-il équilibré? A chaque femme de décider. Toutes les femmes ne veulent pas travailler au dehors; il y en a pour qui rester a la maison n’est plus juste une destinée mais un choix et, on l’espére, dans la majorité des cas, un choix fait en toute liberté. C’est le célébre mouvement québécois des «Yvettes» qui, en 1980, a réaffirmé les valeurs dela femme au foyer, de la famille et de l’amour de la terre maternelle. Lise Payette, alors responsable du Statut de la Femme, avait ac- cusé les forces opposées 4 la Souveraineté du Québec d’étre des traditionnalistes qui préféraient maintenir leurs femmes 4 I’ar- riére-plan, comme la femme de Claude Ryan, Madeleine, que Lise Payette avait comparée a une «Yvette», personnage représen- tant une ménagére dans les ma- nuels scolaires du Québec. Quinze mille ménagéres outrées se réuni- rent. Elles se déclarérent étre fié- res d’étre des « Yvettes» et de leur attachement a leur famille per- sonnelle et a leur grande famille canadienne dont elles ne pouvaient envisager la fragmentation; quinze mille ménagéres qui firent boule de neige en ralliant d’autres fem- mes 4 travers le Québec et joué- rent un rdle décisif dans la défaite du référendum québécois sur la Souveraineté. Qui, aprés cela, pourrait nier le pouvoir de la femme au foyer? . Pourtant, a partir du mo- ment ot la femme ne contribue Les " super-femmes " es " Yvettes " pas financiérement au ménage, n’est-elle pas dépendante de l’homme? Ne reste-t-elle pas sa «vassale» (terme cher 4 Simone de Beauvoir).? Sauf dans des cas de minorités ethniques ov la pré- pondérance masculine est bien établie, la femme canadienne de nos jours n’est plus préte a accep- ter ce sophisme. Le complexe de Cendrillon est dépassé. Il y a une certaine corres- pondance entre le travail a la maison et le travail en usine ou au bureau en ce qui concerne la ré- pétition des taches, la monotonie, l’ennui, la fatigue. La femme au travail a toutefois l’avantage de ne pas étre isolée, alors que la femme au foyer se percoit sou- vent comme telle. Sans doute, mais la femme qui reste a la maison est maitresse chez elle, ne recgoit pas d’ordres, a toute liberté d’ action, en fonction, bien sir, de ses en- fants et travaille au rythme qu’elle a choisi. Elle n’a pas atteint l’éman- cipation par la production mais a acquis un Certain degré d’autono- mie. La génération qui a grandi avec le MLF se sent souvent coupable de «ne rien faire» - | comme si de rester chez soi était ne rien faire parce que les activi- tés ne sont pas structurées! -. La femme qui travaille a l’extérieur a peu de temps ou d’énergie pour explorer ses res- sources intérieures, pour appré- cier la valeur des rapports intimes essentiels 4 la formation de jeu- nes enfants; par contre, la femme qui reste 4 la maison, a condition qu’elle ne soit pas a la limite de la pauvreté, a toute une gamme de possibilités 4 sa disposition: son propre génie créateur, les cours des centres communautaires qui offrent aussi des jardins d’enfants, - les cours a la télévision, tout cela contribue 4 son ouverture d’es- prit; l’important est de faire état des ressources qui sont a la dispo- sition de chacune. Le féminisme a aidé la femme a poursuivre ses aspira- tions; ila créé un nouveau modéle de femme qui, en théorie, peut se réaliser pleinement en travaillant au dehors, échappant ainsi au stéréotype de la femme «enchai- née». Mais il serait aussi absurde de dire que la femme a besoin de travailler a l’extérieur pour pou- voir s’accomplir qu’il aurait été absurde de perpétuer le mythe qu’une femme trouve seulement le bonheur dans le mariage et la maternité! Chaque option est va- . lable; il n’y a pas d’absolu! Claudine Letourneur Le Soleil de Colombie Affreux, sales et mechants Suite de la Une Les gens du quartier ont déja envoyé une lettre a la mairie signalant cette situation. La ville réagit lentement aux dires des citoyens impliqués mais elle passe a l’action. Des inspecteurs de la santé ont récemment visité les lieux. Le propriétaire a di remet- tre en état le systéme de tuyaute- rie car l’eau se répandait un peu partout a l’intérieur de la maison. «Cette derniére doit étre nettoyée avant que les locataires actuels puissent retourner vivre dans leur logement», confirme un agent de la santé de la ville de Vancouver. ment les locataires de cette mai- son, nous avons de fortes pré- somptions quant aux malfaiteurs» expliquent les citoyens. «Nous vivons dans un environnement sujet a la violence et immoral» soupire Cathy, mére de deux en- fants. Une maison en vente sem- ble donner un signe d’assentiment a ce climat intolérable. Une péti- tion circule et les gens sont préts a continuer le combat pour retrou- ver un peu de sérénité dans leur environnement vital. Daniel Bélanger Une entrée accueillante Ils semblent donc évincés de la maison pour un Certain temps... Mais une visite des lieux indique la présence de locataires avec un énorme Pitt-Bull qui vous accueille en jappant et en «se fai- sant les ongles sur la porte». Les locataires n’ont fourni aucun commentaire sur la situation. Par ailleurs, le propriétaire de la mai- son n’a pu étre rejoint. Doléance pour doléance, les gens du quartier se plaignent aussi aux autorités civiles que l’occupation de la maison ne cor- respond pas au zonage prescrit par la loi. Sur les trois étages, seul les occupants du sous-sol respec- tent le caractére familial de la loi aux dires de Suzanne. «Quand une dizaine d’ adultes vivent sous un méme toit, la famille s’appelle plutét communauté», précise-t- elle. Aux bureaux de la ville, un agent du zonage répond que ce probléme n’existe pas et que tout est conforme a la réglementation. Aux problémes de bruit d’insalubrité et de zonage s’ajoute celui de I’insécurité. «Nous crai- gnons pour nos enfants et nos vies car ils savent qui déposent les plaintes. Nous redoutons leurs représailles», affirme Suzanne. Un téléphone cellulaire volé, un moteur de hors-bord disparu, du sucre dans l’essence, une portiére d’ auto enfoncée, une hache plan- tée sur un toit, du «racollage».... «Sans pouvoir accuser formelle- iis sil ll NOMINATION CN . Jean Pierre Laroche M. Jean Pierre Laroche vient d'étre nommé a la vice-présidence de la Qualité par M. Ron Lawless, président-directeur général du Canadien National, dont il relé- vera. M. Laroche apporte 4 ses nouvel- les fonctions une vaste “expé- rience en festion, et sa nomina- tion témoigne du ferme appui qu'accorde la haute direction a la Satisfaction de la clientéle. Le CN et son personnel se sont engagés a fournir, en tout temps, des servi- ces de qualité supérieure a leurs clients, et M. Laroche aura pour tache de guider leurs efforts dans ce sens. I] occupait auparavant le poste de vice-président du Per- sonnel. Vendredi 12 octobre