Nous assistons, sous Y’Agrodome, du P.N.=., & une ma- tinée du Cirque Maximus. La piste ovale contient trois aré- nes circulaires de sable rouge. Des rigissements et des odeurs de fauves montent dans la salle. _ L&-haut, des acrobates se lient et se délient dans un faisceau de lumiére. La puissan- ce émotive des jeux du cirque vient du danger tapi dans 1'om- bre. Crest ici le cas de dite que la vie est suspendus a’ un fil. Les intermédes comiques alternent avec les exploits angoissants. Le spectacle est dosé de facon 4 laisser une impression de plaisir cruel, qui touche les grands enfants que nous sommes restés. Les costumes constellés des clowns, les coups de fouet du dompteur, la démarche pataude des éléphants, tout un mélange de cocasserie et de clinquant yous transporte dans un monde fantasque. Les jeux du cirque remon- tent A la plus haute antiquité. Cruels chez les Romains de 1' Empire avec les combats de sla- diateurs contre les fauves, iis le sont rostés ches 195 spagnols avec les Corridas. Au moyen-fge, les cirques sem blent morcelés. Les rois entre- tiennent des ménageries. Des saltimbanques trai-nent, de foire en foire,des ours dan- sants;.et des baladins jonglent avec des pommes sur les places de marché. Christine de Pisan rapporte qu'en sa jeunesse un acrobate, surnommé le voleur, -tendait une corde d'une tour de Notre-Dame au Palais du Louvre et y marchait. Dans les années d'intolérance, les baladins. _ évitaient les grandes villes, car les doc-teurs & bonnet _earré les soupgonnaient de sorcellerie. Au 188me, Siécle, les Anglais introduisent en France les manéges de chevaux ‘gavants. Plus tard, l'engoue—. ment pour le cirque gagne le Nouveau Monde. Buffalo Bill, las de massacrer des bisons, apprivoise une troupe de cow- boys et d'Indiens qu'il promé- ne sur deux continents. A notre époque, les capita- modestes, ils se produisent en province. Un beau matin, les .villageois apergoivent sur la place, parmi les baraques fo- raines, une vaste tente. Des haut-parleurs annoncent les festivités, et pour tout le monde 3'élave la promesse d'u- me quinzaine de plaisirs. Le métier du cirque exige une maitrise souverainee Equi- libristes et clowns doivent stastreindre A un long appren- tissage. Ils apprennent 4 sur- * monter, le sourire aux lévres, les obstacles les plus ardus. Dés les premiers beaux jours, la caravane reprend la route. Le convoi motorisé s'arréte aux dates et aux lieux prévus, ot les éclaireurs, remplacant les tambours de jadis,ont préparé le terrain. Vers l'automne, la troupe regagne ses quartiers. Les femmes s'y occuperont & réparer les costumes, et les hommes A rajeunir le matériel. Il arrive que deux partenaires de trapéze se marient; et ils enseigneront A leurs enfants les secrets du métier. Qu'il s'agisse de comédiens ambulants ou de bateleurs et funambules, les tribulations des gens du yoyage ont tenté la plume des meilleurs écri- . vains. Ainsi de Théophile Gautier, avec son "Capitaine Fracasse". Ce roman empoussié— ré comme une tapisserie romanti- que retrouve un vif éclat quand on le rajuste & la réalité pré- sente. On y percoit un senti- ment éternel: la chaude camara— derie des nomades de tous les temps, qui partagent aux carre-- fours de l'aventure leurs drames, leurs plaisirs,et leurs peines. Pour revenir au Cirque Maxi- mus, on peut critiquer la mode américaine des trois pistes: trois spectacles simultanés ‘dispersent l'attention. Mais il faut concéder que ses ari- mateurs savent électriser Leur public. A l'entracte, des clowns hilares gambadent dans es rangs et font fuser les rires. A la fin du progtamme, les 6é1éphants, les poneys, les chiens savants, tout un monde d'exotisme et de cabrio- le, hommes faisant le singe et singes faisant l'homme, défi- lent au son de l'orchestre dans une cavalcade trépidante et saugrenuee i Des traditions venues du- lointain des &ges poussent leurs fleurs étranges A tra—- vers 1l'écorce de notre uni- vers. Dans cette oasis en forme de dédme que nous appe- lons cirque, on peut assembler les réves les plus fous. Dehors, le vent d'automne échevéle les arbres. Demain, nous plierons bagage. Nous partirons avec les belles comédiennes. Nous suivrons les ‘chemins creux ot les roulot- tes penchent en cahotant. Nous traverserons des villages gris et des villes blanches; et les d'Europe réservent aux grandsparfois, 4 l'instar du Capi- cirques de passage, les Bouglio- taine Fracasse, nous grimpe- ne, les Busch, des édifices permanents ornés de loges prin- ciéres et de fauteuils de ve- lours. Quant aux cirques plus rons quelque colline perdue, pour aller égayer la chatelaine d'un vieux manoir aux grosses ROU S es Hotel de famille . 320 ABBOTT STREET VANCOUVER 4, B.C. Prix raisonnables On parle frangais Te1¢:681-6154 ANNI VERSAIRE _ Nous celebrons cette annee le 48eme anniversaire des feux de circulation. C'est a Détroit, en 1920, qu'un policier de cette ville, William Potts, decida d‘utiliser u- ne lumiere electrique afin de regu- lariser la circulation 4 trois in- tersections. Il avait place ses lumieres au haut d‘une tourelle. Ctest parce que les chemins de fer utilisaient le rouge, le vert_et ie jaune que notre homme decida d'employer les memes couleu- TSe Plusieurs manufacturiers ont reclame la paternite des feux de circulation, mais un tribunal de Washinton accorda le credit de cet— te invention a l'officier de poli- ce William Potts. PRIORITE A..suite de la page 8 ainsi les francophones de ces re- gions tant que ceux de la région de Moncton. LA PROGRAMMATION Mais CBAFT ne posséde aucune vé- ritable installation pour la produc— tion 2 Moncton.la grande majorité de sa programmation ‘émane du siege so- ‘cial du service francais de Radio- Canada, & Montreal, Les programmes d'information eu dtactualites publiques ent donc’une orientation fondamentalement quebe- coise,Les groupes présents aux assi~ ses de Moncton ont fait valoir le besoin d'un service concu pour le Nouveau-Brunswick et les Maritimes. - TLy a bien des regions de la province que les ondes deCBAFT n'at— teignent pas, Dans le nord du Nou- veau-Brunswick,certaines municipali- tes peuvent capter les ondes des stations francophones de la televi- sion d*Etat au Quebec.Ia encore; les questions traitees ne sont pas con- cues pour les habitants des Mariti- MES, Radio-Canada a fait savoir a la CCRT. son intention d'installer au Nouveau-Brunswick un "modeste" cen- tre de production., Eventuellement, ce centre pourrait prendre les pro- portions d'un siege social d'un re- seau de retransmission, assurant un service regional - pour. toute la re- gion, a - i Ta CCRT a manifeste son desir de voir la société d'Etat se met- tre a ltoeuvre immediatement dans le but de créer ce service regional francophone. Picasso NICE: Pablo Picasso a fete ses 87 ans: la, semaine derniére: et sa maison fut, a cette occasion, inondee ce fleurs et de telegrammes apportant les bons voeux de tous ses admira- teurs, N : Le grand peintre a dimmue son activite tout au cours de ltannée e- coulée et a méme laisse tomber son habitude de prendre des bains de mer en eté,