t x . 7 VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 2 juin 1989 - 15 Par Jean-Claude Boyer Heidelberg (s.-o. de !'Allema- gne), 30 septembre 1984, dernier jour du festival d’autom- ne. Je viens de passer quelques heures a chasser, a travers une foule joyeuse, cent images rappelant les fétes populaires du Moyen Age. Il est temps que je me rende au grand chateau (en partie du XVes.) sur le flanc de la montagne. Je choisis de monter a pied plut6t qu’en funiculaire, découvrant ainsi peu a peu une vue magnifique surlaville. Le soleil est radieux. La vie est belle! Comment relater ma visite en donnant l’impression d’y étre encore et sans me perdre dans les détails? Simplement. Je suis étonné de voir partout tant de visiteurs: véritable invasion. Gauche, droite, gauche, et j’ai en main un billet (demi tarif grace a ma carte d’étudiant) pour une visite guidée. Nous sommes une centaine a attendre le départ. Le guide affiche dés le début un sens de l’humour a la Bob Hope. Ses plaisanteries, son air décon- tracté, l’intérét de ses commen- taires et l’excellence de son anglais en font un guide idéal - «born to guide» diraient les anglophones. Faisons d’abord, » pour. étre ~ bref, le tour des... tours. L’une est éventrée et décapitée; une autre a été «minée», nous apprend-on, par des sapeurs frangais. Tour de |’Apothicaire, réguliérement percée de fené- tres, tour-clocher, au couronne- ment polygonal, et celle dite «du Portail». Devant la «Porte Elisabeth» (arc de triomphe aux motifs rustiques), le guide raconte qu’elle fut construite en , i & Py Travaux publics Public Works Canada Récit d’un tour dumonde Le chateau d’heidelberg une nuit par Friedrich V, le «roi d'hiver» (qui n’a régné qu’un seul hiver), pour le 19e anniversaire de son épouse. Nous passons de la bibliothé- que gothique a l’aile Frédéric, batiment a deux pignons festonnés. Passage voUté me- nant ala grande terrasse. Nous nous rendons ensuite d’une aile réduite @ sa carcasse a celle d’Othon-Henri, qui présente l’unique fagade ornementée du chateau. Ce palais a inauguré, nous dit-on, l’époque trés féconde de la Renaissance tardive en Allemagne. Le guide enchaine moult faits sur les électeurs palatins, les calvinis- tes, la guerre de Trente Ans, le réegne de Louis XIV et ses intrigues peu louables, le tout ponctué de dates et de noms célébres que je passerai sagement sous silence. La décoration est composée d’un curieux mélange de symboles mythologiques et bibliques. Armoiries, cariatides, médail- lons, angelots musiciens. De toute beauté! On nous- fait remarquer que les vertus sont toutes représentées par des femmes, comme si la vertu était étrangére a la_ condition masculine. ; Un photographe al’air ricaneur nous demande de bien vouloir nous placer sur les marches d'une longue estrade pour une photo-souvenir qui sera dispo- nible a la fin de la visite. II Ordonne gentiment a |’un et a l'autre de se ranger un peu vers la gauche ou vers la droite, chantant entre chaque «ordre» trois mesures de tyrolien. Clic! Clic! Clic! Clic! Et nous poursuivons le tour des lieux. Ce qui me frappe le plus a Canada APPEL D’OFFRE LES SOUMISSIONS CACHETEES, visant les entreprises ou services énumérés ci-aprés, adressées le Gestionnaire régional, Politique et administration des marchés de la Région du pacifique, Travaux publics Canada, 601, 1166 rue Alberni, Vancouver, (Colombie-Britannique) V6E 3W5seront recues jusqu’a |’heure et la date limite déterminée. On peut se procurer les documents de soumission parl’entremise du bureau de distribution des plans, a l'adresse ci-dessus sur versement du dépdt exigible. PROJET Projet No. 7100073: Construction d'un systéme d irrigation et un travail de reconstruction del’emplacement, traversée des douanes, Kingsgate, C.B. Date limite: le 22 juin 1989 4 11h00 (11 a.m. PDST) Dépét: 50,00$ Les documents de soumission peuvent également étre consultés a ‘Amalgamated Construction Asscn. de Vancouver, C.B. et a Southern Interior Construction Asscn., a Cranbrook. Informations techniques: V. Matic, P. Mgr. - 666-8915 INSTRUCTIONS Le dépét afférent aux plans et devis doit étre établi a l’ordre du Receveur général du Canada. Il sera remboursé sur retour des documents en bon état dans le mois qui suivrale jour de |'ouverture des soumissions. ‘ ; aucune des soumissions ne. sera Ni la plus basse ni nécessairement retenue. l’intérieur del’aile Othon-Henri : un €énorme tonneau, un «fou- dre», pouvant contenir 221 726 litres! Curiosité bachique s’il en fat! Un escalier méne a une estrade installée au-dessus. Au pied de cet hyper-contenant se trouve un tonnelet qui me fait penser a un_ éléphanteau naissant protégé par sa meére. Avant de quitter cette salle, chacun y va de sa plansanterie devant la statuette de Perkeo, gardien du _ tonneau (nain bouffon qui fut doué d’une stupéfiante capacité d’absorp- tion: 18 bouteilles de vin par jour!), et une horloge ingénieu- se munie d’une queue au poil bien fourni. Nous traversons maintenant une grande salle, puis une autre. Jolis plafonds, encadre- ments de porte en boiserie travaillée, poéle en falence. «Les serviteurs devaient chauf- fer les foyers de |’extérieur des piéces, commente le guide, nvayant pas le droit de pénétrer chez leurs maitres.» Une salle ornée de tableaux expose une élégante voiture de cérémonie. Notre guide lance ses clés du haut d’un escalier a vis: bruit prolongé... étonnant. Dans une galerie de chasse, décorée de bois et de tapisseries, - je remarquela statue d’un comtea la carrure solide se déhanchant comme une déesse hindoue. (En réécrivant ce passage de mon journal, je me revois au restaurant Heidelberg, a Van- couver, avec Sa grande murale illustrant le chateau et ses nombreux trophées de chasse. Un soir, une petite corne fixée a une plaque se détache du mur pour atterrir, ploc!, sur le crane dénudé d’un client en train de digérer, téte renversée contre le mur.) A la fin de la visite, nous sommes «fortement» encoura- - gés a nous procurer l’une des deux photos noir et blanc du groupe, selon que le visiteur se tenait du c6été gauche ou droit de |’estrade. Je ne résiste pas. Un souvenir concret de plus. Et je vais m/’allonger sur un parterre prés d'une violoniste et d’un violoncelliste en train de jouer du Bach. Je savoure avec cette musique reposante une Heidelberg bien froide. Puis balade dans les grands jardins. Coniféres et arbres exotiques. Un colosse ala téte de Moise est allongé sur un tas de pierres au milieu d’un bassin rectangulai- re. J’admire une derniére fois la ville, son fleuve et la vallée. Revenu dans le Vieux Heidel- berg, je me précipite vers la célébre université (1386) pour visiter le... cachot des étudiants - que mentionne mon guide. Trop tard. Je le manque de justesse. Il me faudra revenir demain, d’autant plus que j'aimerais revoir Heidelberg la pittoresque libérée de ses hordes de touristes. Je me console avec la visite-éclair de l’église des Jésuites. Devant le maitre-autel, des fruits et des légumes symbolisent ce festival d’automne et sa reconnaissan- ce. Une autre journée bien remplie tireasafin. Avant de retourner a lagare, je décide de m’aventurer au hasard, de laisser mes pas me guider, pour ainsi dire, vers l’inattendu, non sans pas- ser d’abord par le McDonald.Une pluie fine rafraichit |’atmosphé- re. Je suis «surpris» ici par un gros matou stylisé en métal, patte agrippée a une sphére blanche, queue recourbée com- me le bout d’un cromorne; 1a par des fenétres aux vitres convexes, réfléchissant «ronde- ment» le voisinage. Restaurant du Chevalier construit en 1592. Eglise du Saint-Esprit. Prome- nades sur les rives du Neckar. Lepont Vieux et ses deux tours. Fontaine d’Hercule. Maisons Renaissance. Tiens, un feu de circulation pour bicyclette. Cay est, me voila perdu. Je demande a une dame qui se dirige vers sa voiture si telle direction est bien celle de la gare. Elle s’offre a venir me reconduire. C’est une Alleman- de trilingue dont le frangais semble meilleur que mon anglais. Elle affirme qu’hier, samedi, il n'y avait pas moins de 150,000 visiteurs au festival d’automne. «Merci beaucoup. Vous €étes bien aimable», lui dis-je en descendant devant la gare. «Je vous en _ prie», ajoute-t-elle en m’adressant son plus beau sourire. J’apercois au loin le grand chateau en grés rose illuminé. Splendide! Le train pour Stuttgart est sur le point de se mettre en branle; j'ai juste le temps de monter. Le compartiment que je choisis est occupé par un grand... pére et ses trois enfants, petites tétes blondes charmantes; joues rondes comme des pommes. Les gamins ne tiennent pas en place. Ils sont hauts: comme trois pommes alors que le pére, lui, est grand comme un pommier. Je sors mon appareil- photo. Que j’obtienne |’atten- tion des trois a la fois serait un tour de force. Clic! En effet, I’un d’eux regardait ailleurs. C'est le temps de passer mes dépliants en revue avant de les jeter. Je ne transcris dans mon journal que ceci: «Grace a son université [trés riche bibliothé- que], Heidelberg fut le foyer de lathéologie protestante aprés la Réforme et I’un des hauts lieux du romantisme allemand». Dans ma petite collection de cartes postales habituelles, je revois cette photo de notre planéte, une fléche indiquant la location approximative d’Hei- delberg. Arrivé a Stuttgart, je reprends le chemin de I’AJ, de plus en plus fatigué. En passant devant un batiment moderne, je m’arréte pour écouter une chorale mixte en train de pratiquer des chants polyphoni- ques. Ma fatigue s’en trouve allégée. Je ne tarde pas, ce soir-la, a glisser dans mon drap de couchage. C’est avec le sentiment de rendre mon tour du monde semblable a une corne d’abondance que je glisse ensuite dans un_ profond sommeil. CAJOLEZ VOS DENTS AVEC DE LA SOME a ce ee Travaux publics Public Works Canada Canada APPEL D’OFFRE LES SOUMISSIONS CACHETEES, visant les entreprises ou services énumérés ci-aprés, adressées le Gestionnaire régional, Politique et administration des marchés de la Région du pacifique, Travaux publics Canada, 601, 1166 rue Alberni, Vancouver, (Colombie-Britannique) V6E 3W5 seront recues jusqu’a|heure et la date limite déterminée. On peut se procurer les documents de soumission par|'entremise du bureau de distribution des plans, a l'adresse ci-dessus sur versement du dépét exigible. PROJET Projet No. 7100079: Pour Pécheries et Océans, pavage et travaux surl’emplacement, Institut des Sciences Ocean, Patricia Bay, C.B. Date limite: le 22 juin 1989 a 11h00 (11 a.m. PDST) Dépét: 50,00$ Les documents de soumission peuvent également étre consultés a ‘Amalgamated Construction Asscn. de Vancouver, C.B. et les Associations a Victoria et Nanaimo. Information technique: T. Dunphy, directeur du projet, 666-3134 Information sur les soumissions: 666-0185 INSTRUCTIONS Le dépét afférent aux plans et devis doit étre établi a l’ordre du Receveur général du Canada. || sera remboursé sur retour des documents en bon état dans le mois qui suivra le jour de | ‘ouverture des soumissions. ~ Ni la plus basse ni aucune des soumissions ne_ sera nécessairement retenue.