nae itre vaste 6-— Le Soleil de Colombie, vendredi ler avril 1983 > “Les Chroniques”’ de la Société Historique Franco-Colombienne 9, rue Broadway est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 Téléphone[604]879-3911 Recherches: Loutse Merler Rédaction: Catou Lévesque ° Les Chinois dans notre société... les re- lations canado-chinoi- ses... la menace... La construction du trans- continental canadien, la ruée vers l’or, les nouvelles voies de communication maritimes amenérent dans l’ouest, aux environs de 1850 4 1900, une multitude d’aventuriers ve- nant de diverses parties du monde. Tous ces nouveaux éléments cosmopolites créérent ce qui est aujourd'hui la Mosaique canadienne. Les récits que nous ont laissés les voyageurs de cette €poque décrivent d'une facon trés pertinente, parce qu’ob- jective, les changements qu’a da prendre le style de vie des Canadiens de l’Quest pour. s'adapter aux nouveaux émi- grants orientaux, et aussi les réactions des Canadiens vers le bouleversement de leurs habitudes. Et tout cela se passait tel- lement en sourdine. Les Chi- nois persécutés, expulsés des états américains (nous verrons plus loin les témoignages a cet égard) s'infiltraient peu a peu dans la réalité de la vie quoti- dienne de la Colombie anglai- se qui paraissait en surface, plus accueillante que les USA... Alfred Jacobs écrit dans la Revue. des Deux Mondes, 1861 » Juillet-Aoat: : : (...) “Les Chinois face aux Américains, ont l'avantage de Le tourisme en C.B_ La menace de |’empire céleste... demeurer indifférents a leur inimitié et a leur mépris. La seule chose qu’ils demandent, c'est une place, fat-ce la plus restreinte et la derniére. Du moment qu’on les a accueillis, armés d'une indomptable per- sévérance, préts a tous les la- beurs, préservés des influen- ces €trangéres par l'isolement, ils travaillent sans relache et entassent leurs profits jusqu’a ce que leur ambition de fortune soit satisfaite. Alors, munis d'un pécule péniblement amassé, quel- quefois trainant avec eux le cercueil d’un parent ou d’un ami, ils regagnent les rivages de la Terre-Fleurie. La Co- lombie anglaise est des régions auriféres celle qui jusqu’'ici accueille le mieux ces égoistes auxiliaires; elle a besoin de bras, et trouve en eux des domestiques actifs, des indus- triels ingénieux et Quoique fort sales de leur personne, ce sont eux qui monopolisent le blanchissage partout oi ils s’établissent. En Californie, leur nombre mon- tait, dans ces derniéres années 4 50.000 environ. La on les déteste et on les maltraite; des restrictions leur sont autant que possible imposées; beau- coup, pour échapper aux dures conditions qui leur sont faites par les inhospitaliers Yankees, ont remonté vers le nord et se sont répandus sur le territoire anglais, ot n’exis- de la protection accordés aux variés. | autres immigrants. Aussi, en 1860, leur nom- bre ne s’élevait pas 4 moins de 10.000; au mois de juin, deux vaisseaux, venant de San Francisco et directement de Chine, en amenaient -800, et d’autres venaient en chemin. Ce n'est d’ailleurs pas au hasard qu’ils envahissent la Colombie anglaise: un jour- nal de la localité prétend que les immigrations sont précé- dées d'explorateurs chargés d’étudier les ressources du pays, l'état des mines, et d’adresser des rapports a leurs compatriotes. (...)" Gustave de ‘Molinari en 1886 rapporte: ... (...) “les ouvriers qui ont construit la voie de l’'Océan Pacifique aux Montagnes Rocheuses sont principalement des Chinois; ... Ces pauvres et laborieux Chinois n’en sont pas moins en butte aux fureurs protection- nistes de leurs fréres ennemis, les ouvriers blancs. Aux Etats-Unis, on les tra- que comme des bétes fauves, et on vient encore d’en massa- ‘crer une centaine dans les mines du Wyoming. Dans la Colombie, on a découvert je ne sais quel statut en vertu ~_ oo gt 1 in qneihincacslocie Sahib Gonads ee ES she S “Coolies GO HOME”. Ss a id duquel tout Chinois arrivant des Etats-Unis est assujetti a une taxe de 50 piastres par téte. Cependant peut-on se montrer bien sévére pour ce protectionnisme ouvrier? Les propriétaires emploient leur influence a protéger leurs rentes et les manufacturiers leurs profits, n’est-il pas natu- rel que les ouvriers de leur cété veuillent protéger leurs salaires en s’efforcant d’exclu- re du marché des concurrents plus laborieux et moins exi- geants? N’est-ce pas la condui- te logique du systéme, et n’en est-ce pas aussi la condamna- tion? Je sais bien qu’on repro- che aux Chinois de remporter chez eux leurs économies, mais les ouvriers italiens en font autant pour la plupart, et les uns et les autres ne contri- buent-ils pas a enrichir les: contrées ou ils incorporent leur travail dans des oeuvres utiles?” : Baron Etienne Hulot, 1885: “(...) On paye quinze et vingt francs par jour Youvrier mineur blanc, et celui-ci n’entend pas que l’ou- vrier jaune lui fasse concur- rence. A la rigueur, l’Amé- ricain admet que les Célestials s'établissent dans le pays en qualité de blanchisseurs ou de terrassiers, mais il pend sur Vheure ceux qui, dans les chantiers, les manufactures ou les usines, font baisser les salaires. Assassiner un Chinois n’est qu'une pécadille pour le Yan- kee, “Quand ces étres-la se ralentissent”, nous dit un compagnon de voyage, ‘“‘on en tue deux ou trois et ca stimule les autres.” Dans un autre document, le Baron Hulot écrit...: ...“D’autres questions se po- sent 4 mesure qu’on approche de l’Océan Pacifique. La quisition veldibiany Gb coca quée aux Etats-Unis, effraye dans cet déja les ouvriers de la Colom- bie britannique; la question des relations commerciales en- tre l’Extréme-Occident et VExtréme-Orient intéresse le Canada, l’Angleterre et la République Américaine.” Plus tard en 1906 et 1924, © la situation n’avait pas beau- coup changé, comme nous pourrons le constater d’aprés ces commentaires: Jean Lyon- net, en 1906, a Vancouver... ..(...) “Tout en flanant, jarrive dans des rues ow je ne vois que des étres jaunes comme des bilieux, imberbes, de sexe indéterminable, avec des tuniques noires, des pan- toufles a bout carré, une natte souvent relevée en chignon derriére la téte. Les Chinois! Les Chinois comme a Pana- ma dans ce quartier de Chiri- qui bien autrement pittores- que, mais identiquement peu- ple. En effet, Vancouver est envahi par eux. On les voit bien dans le reste du Canada: a Ottawa, 4 Montréal méme, ils sont blanchisseurs, ils ont des enseignes chinoises pour leur satisfaction personnelle, sans doute, puisque eux seuls peuvent les lire, et souvent ils €crivent verticalement, a leur facon, jusqu’au mot anglais “laundry”. Mais ils restent isolés. Ici, l’on constate le groupement, on percoit la menace. Bien entendu, ils n’arrivent - pas arrogants, supérieurs, comme des Anglais chez les négres. Silencieux, lents, sour- nois, obstinés, ils se glissent a pas de chats. Puis, avec eux, Extréme-Orient canadien, le Japonais arrive, orgueilleux, combattif... - Vancouver est la porte que le Canada laisse ouverte sur le monde jaune. Ne faudra-t-il pas qu'il la fer rme?... (a) Bs atlas, A suture Par Alexandre Spagnolo Avant-propos Au cours des séries biogra- province, dés le milieu du XIXe siécle, opé- rer parmi de nombreuses tribus amérindiennes, il est - peut-étre intéressant de mieux connaitre ces hommes et ces femmes; d'od sont-ils venus, qui sont-ils? D’autant plus qu’ils viennent d’étre sur la sellette a l'occasion de la derniére Conférence constitu- tionnelle, qui s'est tenue a Ottawa. les 15 et 16 mars terniers ‘avec les grands Man- darins de notre pays pour écouter, juger, peser les reven- dications, les droits politiques et territoriaux des Amérin- diens qui peuplent nos diver- ses régions d'un océan a Tautre, qu’ils ea #1 afin d'étre incorporés nou- velle Constitution canadienne 1982, d’une maniére claire et précise. Il y a la un sérieux sursaut ou réveil. Notre réle, ici, n'est d’entrer. dans les détails des tenants et aboutissants de cette conférence, mais de faire les différencier, ce n'est que trop juste, des Indiens, habi- tants de I'Inde. Ces C'est une grossiére erreur de désigner ces derniers, comme Hindous, erreur souvent pra- tiquée en France, car un Hindou est celui qui pratique la religion brahmanique de l'Hindouisme. Notre probléme réside, ici, dans le fait que, 4 notre corps défendant, nous sommes contraints d'adopter l’appella- tion courante d’Indiens, au lieu du correct Amérindien... Une erreur d’o e Lorsque Christophe Colomb, en 1492, atteignit le Nouveau Monde, il crut avoir atteint le but de son long péri- ple, soit toucher les rivages de l'Inde (Asie), et voyant des aborigénes au visage peintur- luré d’ocre, s’écria: Indios, Indios. Depuis, son appella- tion erronée nous est restée collée sur la peau comme un eczéma. st Paula Angle Franklin, dans son ouvrage “Indian of North America” Edition David Mc- Kay & Co. New York, men- tionne que ce nom est bien mieux que “Skrellings” donné par les Scandinaves Vikings, quand ils les virent en l’an 1000, cing siécles avant Chris-’ tophe Colomb. Ces aborigénes, eux-mé- mes, n’avaient pas de noms, ils arrivérent plus tard a se faire appeler aborigénes amé- : _Ticains (natives americans), - qui ne plait pas d’ailleurs a Paula Franklin, parce qu’ils Amé€rindiens, ces Esquimaux , D’od viennent-ils? signifient tout aussi bien ceux nés aux Etats-Unis. L’origine de cette race est trés imprécise, ne connaissant pas l’écriture, elle n’a_ pas laissé pour les siécles 4 venir des traces expliquant dans une certaine mesure, une forme de son histoire. Pour- tant, les Indiens Maya, de. l’Amérique Latine, avaient eu un genre d’écriture, que nos savants n’ont pu déchiffrer complétement. Quoique les Esquimaux soient d'origine mongoloide, comme le sont les Indiens, notre étude se portera sur deux volets, les Indiens ou Amérindiens d’abord,. les Es- quimaux, ensuite. _ Les explorateurs européens, et plus tard les colons spécu- lérent quant a l’origine des Indiens, : : Les grandes civilisations an- ciennes, au Mexique et au Pérou, provoquérent des sur- prises et des explications sur ladite origine dont celle des Douze Tribus Perdues, qu’on trouve dans l’ouvrage de Ro- bert Wauchope “Lost Tribes and Sunken Continents” a travers des continents englou- tis, comme ceux de |’Atlan- tide et du Mu, comme a tra- vers un peuple d’origine in- Qui sont-ils? . connue, conduit hors d’une société humaine chargée de grands péchés, méme des Juifs de la Terre d’Israé#l venus par l’Asie, la Sibérie, n’oublions pas qu'Israt#l-Palestine trouve en Asie. D’ou sont venus ces Indiens? Mme Merwyn S.Garbarino, Professeur d’Anthropologie a l'Université de I'Illinois, cite que des chercheurs, des au- teurs d’ouvrages mentionnent que des vagues d’arrivants vers nos régions eurent lieu il y a entre 50 000 et 140 000 ans et les suivantes, il y a entre 10000 et 28000 ans. - Depuis 1800 et plus tard, les Indiens furent étudiés plus scientifiquement par des an- thropologues et archéologues: ils ont trouvé des restes hu- mains, des os, des artefacts, des os d’animaux, ils ap- prirent a les dater, du moins approximativement. Il est apparu qu’environ 20000 a 50000 années aupa- ravant, des chasseurs noma- des, par petits groupes émi- grérent de la Sibérie a 1’Alas- ka, parce qu’a cette époque, une partie des eaux se trans- forma en glace et le niveau des ~ mers baissa. Ce phénoméne se répéta deux fois aprés l'apparition de l'homme sur la terre. Une fois, entre 50 000 et 40 000 ans avant notre ére, une autre fois entre 28 000 et 10 000 ans. Certains spécialistes esti- ment que l'homme a da se peupler l’Amérique dés la pre- miére de ces pé€riodes, les autres estiment quant 4 eux que ce peuplement aurait da avoir lieu plus récemment, pas plus de 28 000 ans avant notre ére. Rien ne pouvait empécher ce groupe de chasseurs d’en- vahir le Nord Ouest a la recherche de gibiers pour leur nourriture, et au cours des siécles, d’aller progressive- ment de l’avant jusqu’a attein- dre le fin fond de l’Amérique du Sud, soit la Terre de Feu (ancien Archipel de Magel- © lan); voila, nos deux Améri- ques (Canada compris) archi- pleines d’Indiens, les seuls occupants, la Premiére Na- tion, comme ils disent main- tenant, Alfred Métraux opine pour cette théorie. D'’autres vagues auraient bifurqué vers les vallées, les hauts plateaux de la grande masse montagneuse des Ro- cheuses, puis la Cordillére des Andes; d'autres auraient em- prunté le chemin par 1'Isth- me de Panama. Certains au- teurs, encore, vont jusqu’a relater que ces hommes attei- gnirent les cétes dans une sorte d’‘Arche de Noé” flot- tante: toutes les suppositions sont permises, A suture Chaque avis de renouvel- lement nous cotite $1.00. Aidez-nous a réduire nos frais, en vérifiant la date d'échéance a cété de votre nom et adresse.