10 Le Soleil de Colombie vendredi 30 novembre 1979 Le génie D Einstein Einstein: la vie européenne A l'occasion du centenaire de la naissance d’Albert Einstein, deux films en coproduction fui sont consacrés dans le cadre des Beaux Dimanches, les 2 et 9 décembre a 21 h 30. Le pre- mier de ces films a été réalisé par la télévision suisse et le se- cond par Radio-Canada. Le documentaire suisse rela- te les principaux événements de la jeunesse du grand physi- cien et retrace pour nous les | grandes étapes de sa démarche scientifique .jusqu’éa son .départ pour |’'Amérique. Nous verrons comment Einstein fut trés tot un marginal qui détestait le & es Aes i. we ~*~ «par coeur». Rejeté pendant dix ans du monde scientifique, rien ne laissait prévoir ce qu'il allait devenir. Nous verrons comment Eins- tein s'est fait tout d’abord con- naitre par ses articles et on nous expliquera les grandes li- gnes de ses théories. Par une approche classique, ce film il- lustre les travaux du savant de maniére simple, a l'aide de té- moignages et de dessins ani- més. En se penchant sur la mé- canique classique de Newton, Einstein se demande si I 'invaria- bilité des lois trouvées par New- ton deux cents ans plus tét n'est pas aussi valable pour la propagation de la lumiére. Il prouve alors que le principe de la Relativité s’étend a l'ensem- ble des lois physiques. Avec ses recherches, c’est notre con- ception du temps, de_l'espace,,. \de la lumiére, de la matiére, et de.l"énergie qui se trouve ‘modi- fiée. Aprés avoir élaboré les principes dela Relativité géné- rale et de la Relativité restrein- te, Einstein..#dus.force a chan- ger notre conception de_|'Uni- vers. |] devient alors célébre, il est une sorte de héros populai- .Nobel. “La plus belle chose que nous puissions éprouver, le cété mystérieux de la vie” re et, en 1921, il recoit le prix Ce documentaire réalisé selon le mode européen s'attar- de a nous faire mieux compren- dre le travail de ce savant dans une perspective didactique. la vie américaine Le deuxiéme film que nous verrons le 9 décembre a été réalisé par Karl Parent de Radio- Canada a Montréal. Il est tou- jours plus difficile de décrire en termes précis une oeuvre de création dont l'approche, plus globale, touche des plans aussi différents que complémentaires. Ce documentaire retient notre attention tant par sa qualité vi- suelle que par la pertinence de ses témoignages et la justesse sobre de son information. II est assez rare que l'on ose faire une oeuvre de création d'une émission scientifique. Mais c’é- tait bien l'objectif de Karl Pa- rent que de parvenir a nous fai- re sentir plusieurs dimensions de ce personnage exceptionnel. C'est pourquoi l'imagination vient soutenir un contenu qui aurait pu é6tre austére. Un vaste pu- blic sera donc intéressé par ce film qui nous révéle plusieurs facettes de la personnalité de ce génie contemporain. Cest Albert Einstein Si Boris Vian déclara un ‘jour qu’Albert Einstein était le plus grand poéte vivant, c'est sans doute que cet homme avait une intuition et une imagination gé- niales. Au lieu de faire comme cer- tains physiciens et de se limi- ter, a mettre, en pratique les _Connaissances a quiseS, ila osé ~~ “réver bien avantide pouvoir fai- ” re la preuve de Ses idées. Pré& occupé par les questions fonda- mentales de la vie, Einstein était poete parce qu'il a avant tout: cherché I'unité, la vérité et que jusqu’a la fin de ses jours ses recherches se sont poursuivies dans le méme sens. II voulait trouver les lois unificatrices qui gouvernent notre univers. L'un des intéréts de ce film est d’ailleurs de nous faire part de la perception que cet hom- me avait de la vie. Juif alle- mand, Einstein a déja dit: «Je suis trés éloigné des formes religieuses traditionnelles». Ce- pendant -il n’hésite pas a affir- mer son sentiment d’apparte- nance a la communauté juive. Et lorsqu'il résume en une phrase son option de vie, que peut-on ajouter? Il dit: «Savez-vous ce que j'ai fui en me vendant corps et Ame a la science? J'ai fui le _ JE et le NOUS pour le IL du «il y a». Ce choix sera d’ailleurs si total qu'il ira méme jusqu’a l'isoler. Vers la fin de sa vie, obstiné, il poursuit son réve, re- fusant d’accepter la probabilité caractéristique de la Théorie des quanta. «Mes espérances scientifiques m’ont conduit a l'antipode de cette position, di- ra-t-il». C’est également ce qui l'améne a dire qu’il ne croit pas au dieu qui joue aux dés. Si ce film est important, ce n’est pas uniquement parce qu’il nous fa- miliarise avec les découvertes d'un grand savant, mais parce qu'il nous fait comprendre com- ment cet homme a poussé jus- qu’au bout les convictions qui soutiennent son réve. S'il im- porte que le grand public com- prenne mieux les théories d'un physicien, ce n'est pas surtout pour qu'il ait quelques connais- sances supplémentaires, mais pour qu'il sache |'importance d'aller jusqu'au bout de ses pos- sibles. Les nombreux témoigna- ges qui nous sont présentés dans ce documentaire nous ai- dent a mieux saisir Einstein dans ce qu'il cherchait et dans ce qu'il était. “Je ne crois pas au dieu qui joue aux dés”’ Quant au role de Jean-Pierre Ronfard, disons qu’il est le souf- fle du film et qu'il en détermine le rythme. Nous parlant du pro- fesseur et le personnifiant, Ron- fard nous donne une interpréta- tion sensible du personnage. Ici encore, |'imagination joue un grand réle. Autre film dans le film, Ronfard s'insére parfaite- ment entre les témoignages et les explications scientifiques. On sait qu’Einstein ne se dé- placait jamais sans son violon. tl avait pour Mozart une gran- de admiration. Tout au long du film, la musique de Mozart.nous apporte, a sa facon, un témoi- gnage sur Einstein et c'est éga- lement ce que fait Jean-Pierre Ronfard, dont la voix nous rap- pelle sans cesse la réalité de cet homme que !'on résume trop souvent.en une formule. Des extraits de films authen- tiques nous’ montrent aussi Einstein a diverses époques de sa vie. On sait que c'est en 1933 que le savant émigre aux USA, s‘installant a Princeton, au New-Jersey, a |'Institute for Advanced Study. Il y restera jus- qu’a sa mort en 1955. ll serait inopportun d’essayer de vulgariser ce qui est déja une tentative de vulgarisation. Cette émission nous aidera a mieux comprendre les quanta de lumiére, l'effet photoélectri- que, la Relativité générale et la Relativité restreinte mais elle nous aidera surtout’ a mieux saisir le réle de-la science et son utilité. > = C’est sur la recommandation de cet homme qu’on a construit la bombe atomique. Mais Eins- tein est aussi celui qui a dit: «Vous me demandez ce que je pense de la mort et moi je ne peux que vous dire: Je me sens tellement solidaire de tout ce. qui existe ‘qu'il m'importe peu ~~ ‘“de'savoir oU conimence Vindivi- du et oti:il finit». Quoi que d'Einstein, quoi nous pensions que nous Sa- -, shions - de. lui, of ne peut igno- ei La memoire Le dimanche 2 décembre a 16 h 30, la télévision de Radio- Canada nous présentera, dans le cadre de la série Aux Frontié- res du connu, la huitiéme et der- niére émission du_ réalisateur Jean Martinet sur l'étude du cerveau humain. A cette occasion, l’animateur Paul-Emile Tremblay dirigera ‘une discussion sur la mémoire et |'intelligence, ces deux facul- tés nobles du cerveau, dont les savants savent encore trés peu de choses. Participeront a cette émission: le docteur Louis J. Poirier de I’hépital de |’Enfant- Jésus de Québec, le docteur Jean-Claude Bisconte du centre hospitalier de Bobigny (France), le docteur Yves Lamarre de l'Université de Montréal et quel- ques étudiants. Les subtilités des mécanis- mes qui produisent la mémoire et |'intelligence sont encore in- connues et on croit qu'il est bien difficile d'admettre que la pensée, par exemple, ne serait que le résultat d'impulsions 6é- lectriques et de réactions chimi- ques. Avec ses invités, Paul- Emile Tremblay tentera de nous faire mieux connaitre les méca- nismes de la mémoire et de |'in- telligence. On sait, par exemple, qu'il y Dave ® La série Beaux-arts présente, le dimanche 2 décembre a 23 h 40, un documentaire du cinéaste britannique Margaret McCall in- titulé Dave Brubeck. Le célébre a des interactions chimiques qui sont impliquées dans les mécanismes de la mémoire et qu'on connait peu de choses sur ces réactions en raison de la complexité de tous les mé- canismes qui sous-tendent la mémoire. Et que dire de la théo- rie qui veut que la mémoire soit tout simplement un cortége de pulsions électriques? Ou vont les recherches dans ces voies? Et, par ailleurs, que dire de l'intelligence? Est-ce une faculté mesurable? Pourquoi le cerveau de l'homme est-il plus lourd que celui de Ila femme? Qu’est-ce que le subconscient? Qu’ad- vient-il de la théorie du docteur Linus Pauling, Prix Nobel de mé- decine, qui déclarait en 1962 que l’esprit était une manifesta- tion de la structure du cerveau, que c’était une oscillation élec- trique qui se produisait dans le cerveau et qui était située dans les structures matérielles mé- mes du cerveau? Autant de questions difficiles qui seront abordées par les in- vités de Paul-Emile Tremblay dans cette passionnante émis- sion sur les deux facultés les plus nobles du cerveau humain. Assistante a la réalisation: An- drée Tremblay. Réalisation: Jean Martinet. Brubeck musicien de jazz parle de sa musique et des influences qu’il a subies pendant qu’on célébre a New York, le 21 janvier 1976, le 25€ anniversaire du Dave Brubeck Quartet. L’enjeu Avec la parution du Livre blanc du Premier ministre René Lévesque sur la nouvelle enten- te Québec-Canada que son gou- vernement propose 4a la popula- tion, rendum est lancé et la télévi- sion de Radio-Canada donne l'occasion & tous ceux qui veu-: lent suivre cet important dos- sier d'évaluer tous les aspects de la question. en regardant l’émission L’Enjeu, animée par Bernard Derome, avec la partici- pation des journalistes Réal Bar- nabé et Paul-André Comeau. - Parmiales principaux sujéts que Bernhard Dérome proposera ‘A notre analyse, a l’émission dif- fusée le vendredi 7 décembre a 21 h 30, notons une chronique historique sur le nationalisme québécois, une étude sur le con- actuel du texte économique Québec et.un reportage sur.|’ac- _ tion des “libéraux**dirigés™par © Claude Ryan. Dans ‘Ja ‘chronique historique sur l'histoire du nationalisme québécois, Bernard Derome nous proposera une étude sur rer cet homme -doat“festravatl-“laedémarcke-dewRenéLévéesque acharné a modiifé notre percep- tion de l’univers. “ depuis son engagement avec le parti Libéral du Québec en 1960 le débat en vue du Réfé-- jusqu’a la fondation du Mouve- ment souveraineté-association en 1968. Dans’ fe°bide? sur retide dee contexte économique du Qué- bec on étudiera la structure ac- tuelle de notre économie, la po- sition relative de cette écono- mie au sein du Canada par rap- port a celle de |’Ontario, les ressources et la main-d’oeuvre avec sa population active en croissance accélérée, de méme que les énoncés de politique é-— conomique de |'actuel gouverne- ment du Québec tels que propo- sés par le ministre Bernard Lan- dry dans le document intitulé Batir le Québec, document qui propose un nouveau choix de stratégies industrielles. L'équipe de l'émission L’En- jeu invite les téléspectateurs qui veulent lui faire connaitre leur opinion ou leurs impres- sions a écrire a l'adresse sui- vante: L’Enjeu C.P. 7850 Succursale postale A Montréal, Québec H3C 3L4 Les émissions de cette série sont réalisés par Gaston Lapor- te et Georges Désilets, assistés de Marielle Choquette et de Ri- ta Tremblay. C.L. ro te