sein des commissions scolaires et de l'Association canadienne frangaise de l'Alberta, devient rédacteur en chef de I'hebdoma- daire L'Union, multiplie romans (Le Lys de sang, 1923 ; Nipsya, 1924 ; Siraf, 1934), contes (Le Pin du maskeg, 1924 ; Le conte du bouleau, du méléze et du pic rouge, 1932), poémes (Voix de la solitude, 1938 ; Poémes, 1978), pieces de théatre (La défaite, 1934), articles, courts essais (A/bertaines, 1990) et carnets intimes (Journal 1954-1971, 1984). A soixante-huit ans, il abandonne la littérature pour ne plus se consacrer qu'au journalisme dans I'hebdomadaire La Survivance, activité qui correspond davantage a son rythme de vie et a son style de pensée. En 1954, il vend sa terre et se retire sur un petit domaine, a Legal (Alberta), puis dans une maison de retraite. A la mort de sa femme (1970), il intégre la maison de repos de Saint-Albert (méme ville), ou il s'éteint paisiblement a l'age de 102 ans. Chevalier de I'Ordre des Palmes académiques (1970), il avait également regu un Doc- torat honoris causa de |'Université de I'Alberta (1978) et plusieurs importantes recompenses. Chacune des ceuvres de Bugnet apparait comme un véritable hymne a la nature. Cinquante ans de vie en plein air avaient contribué a développer, chez lui, une relation personnelle et mysti- que a son environnement, qui se traduit par une écriture dense, puisée a méme la séve végétale et imprégnée de poésie réaliste. Homme humble et doux, fortement enraciné dans sa terre de l'Ouest, personne ne fut plus que lui a I'écoute des « grandes voix » de la Création, dont il célébre la grandeur, la puissance et la majesté face a la petitesse et a la fragilité des étres humains. Mais a l'opposé des Romantiques, soucieux d’ « accorder les paysages de la terre et du ciel au paysage de (leurs) réves » (abbé Jean Papen : Georges Bugnet, homme de Lettres canadien, Editions des Plaines, Saint-Boniface, Manitoba, 1985), lui s'efforce de capter lI'essence méme de leur mystére et de leur étrangeté. Comme un ultime hommage a sa vie et a son ceuvre, une rose porte aujourd'hui le nom de « Georges Bugnet ». Isméne Toussaint (article paru dans L’Encyclopédie du Canada 2000, Les Editions internationales Alain Stanké, Montréal) 19