Société Historique Franco-Colombienne Historiens en herbe, on vous attend... La tAche a abattre est énorme, mais les membres du comité exécutif de la Société Historique Franco- Colombienne ne s’affolent pas pour autant. Apres tout, le travail d'une société historique est a trés long terme. L’une des grandes priori- tés est de recueillir le témoi- gnage des personnes Agées. Il y a, d’autre part, le travail de recherches, dans les bibliothéques et les archi- ves. De nombreux articles et © études ont été écrits sur la présence franco-colombien- ne depuis la fin du XVII]éme siécle. ALA RECHERCHE DES TERRES La troisitme nous donna plus de mal, étant sur une autre section et joignant les deux autres par un coin. Ce _n’était pas le «seul tenant» absolu mais, cependant, il serait facile par la suite d’y remédier par un arrange- ment quelconque avec le propriétaire du lot voisin, si toutefois il trouvait preneur. Rien de moins sir pour ceci, car ce quart avait une grande partie de son terrain soit dans le fond de la coulée venant du petit lac, soit dans. les banks descendant vers la riviére. Nous pouvions donc envi- sager de faire classer cette terre comme inapte et bon- _ ne a la pature (grazing land) et en obtenir la location a raison de cing cents l’acre. Tl était entendu que ces terres formeraient un tout intangible et ne pourraient étre vendues sans I|’assen- timent des trois parties, cha- cun de nous conservant en ce cas un droit absolu d’option. -Ces précisions étaient néces- saires, car la maison devait étre batie sur le lot de Jean et devenait ainsi la téte de _Yexploitation avec les dépen- dances appropriées. Dans le courant de l’aprés- midi, aprés notre repas joyeusement pris en plein air, sur «notre» plateau, nous piimes rentrer a Atha- Il s’agit d’en faire l’inven- taire, afin de tirer profit du travail fait par d’autres, et d’éviter ainsi des pertes de ‘temps. La Société Historique a besoin de nouveaux mem- bres, car actuellement, pres- que tous lesmembres font partie du comité exécutif. La Société a, en parti- culier, besoin de représen- tants dans les diverses com- munautés de la province: a Victoria, Port Alberni, Nanaimo, Powell River, Prince George, Terrace, Dawson Creek, Vernon, Kamloops, Kelowna, Ques- nel... Un pionnier se penche sur son passé [Suite] basca, et immédiatement nous nous présentions au Land’s Office pour faire en- registrer les terres, et ce, pour la modique somme de dix dollars pour chacune d’elles. Les formalités étaient réduites au minimum et nous commencions a ap- précier la simplification ad- ministrative a laquelle notre douce France ne nous avait guére habitués. C’était le 20 décembre 1910. Lafleur recut son salaire journalier de trois dollars comme convenu, et comme nous n’avions eu qu’a nous louer de sa conduite, et de son savoir-faire, nous ajouta-. mes la gratification de six dollars bien que les terres en question fussent indiquées par Jo Tabaty. Il en fut tout heureux et claironnait par- tout le fairplay des Frenchies. Et je crois que nous filmes responsables en partie de la cuite qu'il s'of- frit 4 cette occasion. Nous étions donc désor- mais de vrais settlers et considérés comme des conci- toyens par les gens d’Atha- basca. La communauté nous avait complétement adoptés et depuis les gars de la Police Montée jusqu’aux métis du lieu, chacun nous connaissait et nous inter- pellait dans la rue. © Ayant des droits sur les Chaque'_représentant pourrait alors rechercher sur place des personnes intéressés a participer au travail de recherches et aux entrevues. La Société Historique lan- ce donc un appel a tous les historiens en herbe: deve- nez membres, puis faites votre petite part. Quel que soit le temps dont vous disposez, votre contribution sera fortement appréciée. terres qui nous étaient concédées, nous avions aussi des devoirs vis-a-vis du gou- vernement pour en obtenir la propriété définitive et légale. Il était done imposé au tenancier du homestead de batir ou faire batir une maison d’une valeur de trois cents dollars minimum, de clairer et mettre en culture dix acres par an et pendant trois ans; d’habiter de facon effective au moins six mois par an sur la terre, le reste du temps pouvant étre em- ployé a la convenance du settler, soit sur la proprié- té, soit a l’extérieur pour gagner de l’argent. Aprés ce délai de trois ans, |’inspec- tion des terres passait et si tout était normal, le titre de propriété vous était accordé, qui vous donnait alors tous droits de cession, par vente ou par legs. Comme nous n’étions pas venus en touristes, il fallait songer, malgré la dure sai- son, a nous mettre a l’oeu- vre, et en premier lieu a construire maison et écurie. Nous ne voulions pas, en effet, attendre a l’hdtel le retour du printemps pour commencer ces travaux. C’eit été, certes, possible mais fort déraisonnable, puisque notre pécule en eit été fortement écorné [et il Le Soleil de Colombie, Vendredi ler décembre 1978 15 Devenez membre de la Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel $10.00 membre groupe A/S MME Catherine Lévesque, 211, 46@me avenue ouest Vancouver, C.B. V5Y 2X2 Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? Rok RR LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants du 11 septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE a/s Mme Catherine Lévesque, 211, 46éme avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 - PRIX: $1.00 + $0.25 pour la poste : Vétait déja], et nous avions besoin de toutes nos dispo- nibilités. Les gens de l'endroit pen- saient bien que, venant «tout frais» du vieux pays, nous nous laisserions ten- ter par la douce vie de 'hétel. Aussi furent-ils éton- nés quand ils nous entendi- rent exprimer l'intention de nous atteler, sans plus tar- der, aux travaux des bati- ments. Mais étant donné la proxi- mité de Noél, nous déci- dames de remettre aprés cette féte la mise en chan- tier de la maison. Il nous fallait d’ailleurs nous équiper et trouver un ou deux ouvriers qualifiés, de vrais biicherons, puisque nous bAtissions en logs. Il fallait done abattre les ar- bres, préparer et ajuster les troncs pour former le carré, tailler les ouvertures, mon- ter la toiture, etc., tous travaux pour lesquels nous n’étions nullement qualifiés. Par Servestre, qui était pour nous un intermédiaire précieux, nous nous mimes en rapport avec deux Cana- diens francais qui avaient quitté leur chantier de «tra- verses» et allaient redescen- dre vers le sud, vers Ed- ‘monton et Calgary, s’ils ne trouvaient pas, sur place, un emploi pour l'hiver. Nous leur offrimes donc de les engager, pour le temps nécessaire a la construction des batiments, a raison de quatre dollars par jour et nourris, salaire quiils acceptérent. Mais il y avait, dans notre projet, un gros point noir: il fallait, en effet, prévoir cha- que jour un aller et retour de la propriété au village, d’ot perte de temps et fatigue supplémentaire pour les gens et les chevaux. C'est alors qu’ils nous proposérent de loger sous la tente, suggestion que nous n’aurions pas osé faire, car il nous semblait que, pour une aussi longue période, les ri- gueurs de la saison ne nous le permettraient pas. Mais ils nous détrompeé- rent vite, en nous affirmant que, pour eux, ce ne serait pas nouveau; quant a nous, nous devions décider en pesant nos possibilités phy- siques, puisque nous étions intéressés au premier chef. Et comme nous ne doutions de rien et que nous voulions maintenir bien haut la répu- tation des Francais, nous acceptames leur proposition. Ces deux Canadiens avaient bien le vrai type des coureurs de bois, issus de la race qui avait fait Québec et Montréal. L’un, Daigneau, avait de quarante-cing a cin- quante ans, calme et réflé- chi, ayant en outre des con- naissances dans la menuise- rie; il semblait étre tout désigné pour étre, en la circonstance, le maitre d’oeuvre; originaire de la province de Québec, il rou- lait sa bosse depuis long- temps dans les régions du nord-ouest. L’autre, Lamothe, une trentaine d’années, venant aussi de l’est, avait un homestead en Saskatche- wan, a North-Battleford. Tous deux étaient des vir- tuoses de la hache, comme tous les vrais coupeurs de «ties», c’est-a-dire de traver- ses de chemin de fer. Et comme ce travail est payé a la piéce, pour y gagner de Vargent, il ne faut étre ni paresseux ni maladroit. La suite révéla que nous ne nous étions pas fourvoyés. Autant que possible, nous voulions éviter d’acheter, pour un usage aussi court, une tente qui, par la suite, ne nous aurait servi a rien. En ayant parlé au docteur Olivier, ce dernier nous pré- senta au manager de la Hudson’s Bay d’Edmonton, grand patron des postes du nord et de celui d’Athabasca, en visite dans la région. A SUIVRE