Critique littéraire parue dans le journal « L'Eau vive » de Saskatoon, Saskatchewam et le mensuel « Le Moustique pacifique » de Victoria, C.-B. Sur le sentier de la céte Ouest. Le titre du livre de Jean Lebatty qui vient de paraitre aux Editions de La nouvelle plume a beau @tre long : Bravade, bravoure et bavardage Randonnée sur la céte Ouest, i| en résume parfaitement le contenu. Ce sentier est situé au sud-ouest de |'fle de Vancouver et s'étend sur soixante-quinze kilometres. Tracé autrefois pour venir en aide aux naufragés des tempé- tes fréquentes dans cet endroit isolé, il est utilisé de nos jours pour une autre raison. Il attire chaque année un nombre de plus en plus élevé d'amateurs de nature sauvage, jeunes et moins jeunes athletes en pleine forme physique, car il n'est pas fait pour le promeneur du dimanche. II faut entre cing et sept jours pour le parcourir sur toute sa distance de Port-Renfrew jusqu'’d Bamfield. La marche est entra- vée de difficultés naturelles : cours d'eau et estuaires 4 traverser, rochers 4 pic 4 escalader au moyen d'échelles, ponts de bois bran- lants, plages de sable ou de boue of |'on enfonce jusqu'au dessus du genou. Loin de rebuter les sportifs, ces difficultés semblent au contraire les stimuler. Ils accourent de partout, et pas seulement du Canada : Européens, Américains, Asiatiques s'y cotoient, se dépas- sent et se retrouvent le soir dans des campements de fortune. Cha- cun devant porter sur son dos tente, vaisselle, réchaud et provisions pour la durée de |’ expérience, les sacs pésent de vingt 4 trente kifos. Le sentier de la cOte Ouest, reconnu comme le plus difficile de I' Amérique du Nord, est pourtant devenu si populaire qu'une limite au nombre des randonneurs a di étre imposée, ce qui renforce sa quali- 10