dirigeants de la Fédération Canadienne-Francaise de la Colombie-Britannique, qui deviendrait par la suite la Fédération des Franco-Colombiens et, en 1992, la Fédé- ration des francophones de la Colombie-Britannique. Pendant ces années de croissance, plusieurs organisations fu- rent également fondées a Victoria, Port Alberni, Duncan, New Westminster, etc. C’ était des organisations sociales, récréati- ves, religieuses et théatrales. On voulait rehausser le moral des francophones et exiger le respect de la part des concitoyens de langue anglaise. On voulait aussi sensibiliser les Cana- diens-frangais de l’est du pays au sort des Franco-Colombiens qui «luttaient pour leur survivance». Cla regroupement provincial En 1945, la nécessité d’ un regroupement provincial commenca a se faire sentir. Depuis une quinzaine d’années, la popula- tion francophone augmentait, di en grande partie a |’ arrivée de francophones fuyant la dépression économique dans les provinces des prairies. La formation de centres d’entrainement militaire sur la c6te ouest pendant la guerre y avait également attiré un nombre de recrues francophones qui épousérent des gens locaux et s’établirent de fagon permanente en Colombie- Britannique. Il existait alors plusieurs organismes, mais ceux-ci étaient iso- lés les uns des autres et les moyens de communication et de transport étaient loins d’étre efficaces. Ignorés par le gouver- nement fédéral, ignorés par le gouvernement du Québec de l’époque, ignorés par leur propre gouvernement provincial, les francophones de la Colombie-Britannique décidérent de s’unir et de faire front commun pour garder vivantes leur lan- gue et leur culture dans une province qu’ ils avaient aidé a ba- tir mais qui refusait de les reconnaitre. Le besoin de se regrouper et de faire cause commune était partagé par tous les centres «organisés». Ce fut le Club Cana- dien-Frangais de la Colombie-Britannique de Victoria qui fit ‘les premiers pas. Agissant au nom du Club, Yvonne Fortin- Terrien, Cécile Goguillon et sa fille Iréne Goguillon partirent en «tournée de propagande ‘frangaise» 4 Duncan, Vancouver et New Westminster. Elles rencontrérent les membres des divers comités exécutifs et ensemble, tous acceptérent le prin- cipe d’une fédération rassemblant les cercles a travers la pro- vince. Cette fédération embryonnaire devait «promouvoir la survivance francaise en Colombie et pourvoir au bien moral, intellectuel et physique de ses membres». Le «Premier congrés de langue francaise» fut convoqué a Victoria le 24 juin 1945 et on y forma deux comités provisoires, l'un représentant I’ Ile de Vancouver, présidé par Mme Yvonne Terrien, l’autre le continent, présidé par M. Arthur Chéramy de Maillardville afin de préparer la premiére assemblée géné- rale. Cette derniére fut tenue le 3 septembre 1945 a Maillardville. Lors de cette assemblée, les deux comités pro- visoires furent dissous et un comité permanent fut élu pour un mandat d’un an. Arthur Chéramy fut élu le premier président de la Fédération et les organismes francophones devinrent des Cercles de la Fédération Canadienne-Frangaise de la Colom- bie-Britannique. La mission du tout nouvel organisme pro- vincial était de «défendre la langue et les intéréts religieux des Canadiens-frangais en Colombie-Britannique». La Fédéra- tion d’alors avait pour patron St-Jean-Baptiste et pour devise «Dieu et nos droits nous maintiendrons». Toute personne ca- tholique de langue francaise résidant en Colombie-Britanni- que était de droit membre en payant sa cotisation de 1,00$. La nouvelle de la fondation de la Fédération fut bien regue en province et dés la premiére année, on vit la formation de cing cercles organisés: Victoria, Vancouver, Maillardville, Port — Alberni et Duncan. Le siége social de la Fédération était a Victoria et trois ans plus tard, la F.C.F.C.B. comprenait dix cercles: Notre-Dame de Lourdes, Notre-Dame de Fatima, Vancouver, Victoria, Port Alberni, Duncan, New Westmins- ter, Kelowna, Nanaimo et Chemainus. Les premiers dirigeants de la Fédération tentaient de définir un «territoire légitime» pour les Canadiens-frangais en insti- tuant un cadre organisationnel. En plus des Cercles, on conti- nuait a fonder des paroisses et certaines s’affiliaient 4 la Fédé- ration. Le triangle Fédération-Cercle-Paroisse délimitait la communauté et permettait une plus grande activité dans plu- sieurs régions de la province. Ons’ occupait de représentation de la communauté, de campagnes de financement, de promo- tion de la province auprés des autres communautés franco- phones au pays afin de les y attirer. Les grandes réalisations de I’époque allant jusqu’au début des années 1960 compre- naient la production d’ une émission de radio en francais, d’une durée d’ une demi-heure par semaine sur les ondes de CKNW a New Westminster, des classes de frangais dans les paroisses locales, des services de poste dans les librairies francaises et la formation de groupes de théAtre et de chorales. A sa fondation, le but principal de la Fédération était de re- grouper les Canadiens-frangais et leurs associations pour la «défense de leur langue et de leurs intéréts religieux». Jusqu’a 1962, il fallait étre Canadien-frangais et catholique pour en devenir membre. La messe était célébrée avant chaque assem- blée annuelle et réunion du conseil d’administration. De plus, le rapport du directeur spirituel (toujours un prétre) faisait par- tie de l’ordre du jour des assemblées annuelles. II avait été décidé que la Fédération aiderait chaque groupe a fonder une paroisse, «seul moyen a l’époque de regrouper les francopho- nes». Dix ans plus tard, quatre paroisses avaient été fondées