4 ~ ment Jay Brazeau s’est fait connai- tre a travers |’Amérique du Nord parle théatre, mais aussi par la télévision et le cinéma. Son nom al’affiche garantit presque toujours une bonne soirée. Voyons ce qu'il a a offrir dans «Drinking in America», specta- cle avec lequel i! gagnait un prix Jessie pour le meilleur acteur en 1990. En tous les cas, «Drinking in America» lui permet d’étaler ses Capacités: se mettre rapide- dans la peau d'un personnage et d’en_ sortir comme par un tour de magie. Jouer semble si facile chez cet acteur. Pourtant la performance que j’ai pu apprécier dans cette piéce lui demande énergie et concentration afin d'interpréter une bonne vingtaine de person- ~ mages. A chacun, il donne une expression différente: il roule des yeux on reste abruti, sa voix adapte des tons graves, hauts et cassés. “Il devient réellement le bon vivant sans reproche, ou le producteur verreux, plusieurs types de vagabonds et d’hom- mes deaffaires: le meilleur vendeur de serviette de bain ou le -roi .de la _ patate frite enseignant ses techniques a son apprenti pas brillant. Il nous sert méme une image bouffonne d’un précheur du petit écran. || saute, gesticule, se jette par terre. Malgré sa rondeur, il démontre une grande agilité physique. Kathryn Shaw fait des merveilles avec lui dans sa mise en sceéne. «Drinking in America», c’est ‘arrogance et la_ naiveté américaine noyée dans |’alcool. Un texte imaginatif, coloré au langage caustique. « Drinking in America » Le texte de Eric Bogosian contient son propre piége, il nous en met trop plein la vue. Pendant deux heures, on y présente tous les visages de l'alcoolisme et les milles maniéres de se faire sauter le cerveau. C’est comme la créme caramel ou le gateau au chocolat arrivé au point de saturation, le cerveau ne peut plus le prendre. Certaines descriptions sont par contre superbes et drdles. Le vagabond qui raconte son réve américain fait rire aux larmes. Il dit posséder un stationnement plein de voitures comme des Porche , Ferrari, Massaretti, etc. Mais il préfére se faire conduire en limousine. Quelle beauté cette voiture si longue que son chauffeur met un temps fou a venir ouvrir la portiére. ll peut s’étendre avec ses femmes et regarder la télévision. Et le bar! Rien ne manque! Le whisky écossais, la biére qui coule a flot et le vin frangais qu’une de ses belles lui injecte directement dans le sang. Méme|’eau perrier! «That shit, |don't drink it! But | got it». Chaque personnage posséde ce petit quelque chose de désespéré. Jay Brazeau nous les rend si bien qu’a un moment donné, ¢a devient trop triste. C’est une satire cynique. Malgré le merveilleux talent de M. Brazeau, aprés la premiére heure, le cerveau ne supporte plus cette amertume. Et il n'y a pas d’entracte. Donc si vous sortez au milieu, vous ne pourrez surtout pas le faire en douce. A ceux qui ont le coeur solide, allez-y pour voir votre acteur favori! Au Arts Club de la rue Seymour. Marie-Louise Bussiéres Supply and Services Canada i+i Supply & Services Canada Grown Assets Distribution Centre 12171 Horseshoe Way Richmond, C.-B. (604) 272-9070 Bonne Féte du travail a tous nos clients! avl Canada Approvisionnements et Services Canada : en nr on nee eT a ee Le Soleil de Cofombie, vendredi 31-aott :1990:--17 SPORT Mamadou Fall, champion de karate «C’est l’esprit qui fait le karateka» | La voix est douce et calme, presque timide. C’est l’une des premiéres surprises lorsquel’on rencontre Mamadou Fall. Cein- ture noire, troisieme dan, sankukai, et aussitdt |'imagina- tion s’était faite a l’idée de malabar au sourire carnassier, tout droit sorti d’un film de Bruce Lee. Mais cet athlete au corps élancé fait voler en éclats plus d’un cliché sur ce sport millénaire: «Le karaté ne demande pas de |'agressivité mais de la lucidité. Sil est nécessaire d’avoir une bonne condition physique pour tenir, il faut surtout avoir un bon esprit. Crest lesprit qui fait le karatéka». Originaire du Sénégal mais vivant en France depuis pres de 10 ans, Mamadou Fall est de passage a Vancouver ou il est venu rendre visite € son ami Philippe Pradel, président de la section vancouvéroise de la Chambre de commerce frangai- se au Canada mais, et on le savait moins, également ceintu- re noire de karaté: «Je connais Philippe depuis longtemps, et puis je voulais voir la ville qui est vraiment trés belle. Enfin, je me prépare pour les champion- nats du monde». La compétition se tiendra du 4 au 11 novembre a Mexico et Mamadou Fall, avec un large sourire, affiche clairement ses ambitions: «Mon objectif, c’est gagnerm. La victoire, il n'est pas passé trés loin lors des derniers championnats du monde au Caire ot il ne fut éliminé qu’en quart de finale. S’il s’adonne ace sport depuis 13 ans, la pratique est toujours aussi intensive: «Je mentraine 7 jours sur 7 et tous les week-ends, je participe a des compétitions». Autant dire que Le champion Mamadou Fall en action. son. temps libre est réduit a la peau de chagrin car Mamadou Fall n’est pas professionnel: «Je suis ingénieur informaticien chez Dassault Systeme». Et lorsqu’on lui demande com- ment il arrive a concilier deux activités aussi prenantes, il répond toujours avec le méme calme: «C'est une question d organisation». Francois Limoge POUR LA RENTREE DES CLASSES MOI J’ACHETE UN ROBERT... PRIX SPECIAUX DU 4 AU 22 SEPTEMBRE Régulier: $66.95 Spécial: $55.95 Régulier: $24.95 Spécial: $20.95 Disponible dans les librairies Suivantes: French Language Resources 752-5355 Bonjour Books 278-5111 La Mouette 274-1242 Manhattan Books681-9074 ET VOUS? 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