Un entretien avec Alanis Obomsawin “Un tournage tres difficile” La réalisatrice Alanis Obomsawin présentait au cours du festival du film de Vancouver son documentaire "Kanehsatake : 270 ans de résistance’, filmé sur le terrain au cours de Ia crise d’Oka. - Le Soleil : Comment avez- vous pris la décision de tourner ce documentaire sur la crise d’Oka ? - Alanis Obomsawin : Dés j’ai appris, lematin du 11 juillet, que la confrontation avait lieu, je me suis rendue a Oka. Dans le village, il régnait une grandetension. Devant l’importance des événements, j’ ai décidé qu’il fallait que je fasse un documentaire. Le lendemain, je suis revenue avec une équipe et je suis restée tout ce temps. - A quelles type de difficultés avez-vous été confronté au cours du tournage ? - Nous avons connu tous les problémes. Le tournage fut trés difficile. Les gens ont trés vite détesté les caméras qui leur _ renvoyait une image négative. Nous n’étions pas une équipe des nouvelles et personne ne voyait nos images, mais nous étions mis dans le méme sac. Pour ma part, je n’ai pas eu de probléme du cété des Mohawks, mais du cété des blancs, j’ai di subir des injures et des manifestations de racisme. A partir dela mi-aoit, j’ai commencé Es _ & dormir derriére les barricades. C’était trés fatiguant car souvent nous devions nous lever au milieu de la nuit. Et partir de septembre, nous étions au centre de traitement. Ce fut une nouvelle étape, trés dure. Il faisait froid. Nous dormions tout habillés. C’était dangereux, particuliérement la nuit, oi nous devions toujours nous attendre a une fusillade. Et nous n’avions pas de lumiére, 4 part une lampe de poche. A la fin, il ne me restait plus que 15 minutes de bande sur la nagra. J’ai dii enregistrer avec une vitesse plus lente, pour avoir une demi-heure ! De plus, il fallait recharger les batteries alors que l’électricité était parfois coupée. - Votre film donne le sentiment que, tout le long de la crise d’Oka, les médias n’ont pas correctement rendu compte du point de vue des Indiens. Considérez-vous que les journalistes n’ont pas joué leur -réle ? - Certains reporters se sont comportés de maniére trés professionnelle, mais il est certain que d’autres ont fait partir des rumeurs. Il y a eu beaucoup de déformations. Dés lors, le public ne pouvait pas étre informé correctement des événements. - Votre film fait également apparaitre la Sécurité du Québec sous un jour trouble... - Il ne s’agit pas de tous les policiers, mais certains ont abusé de leur pouvoir. La police a fait beaucoup d’erreurs, notamment le matin du 11 juillet. On ne sait pas qui a ordonné de donner l’assaut. Brian Mulroney et Robert Bourassa étaient tous les deux absents... Quant 4 1’enquéte sur la mort du caporal, cela fait un an qu’elle dure et on ne sait toujours rien. - Vous expliquez clairement dans votre film les revendications territoriales des Indiens et la non reconnaissance des frontiéres, qui sont au coeur de Ia crise. Pensez-vous qu’elles soient réalistes ? - Oui, elles le sont. Les lois et les réglements mis en place par les blancs ne devraient pas s’appliquer aux Indiens. Le territoire des Mohawks est a cheval sur le Québec, 1’Ontario et l’Etat de New-York. Il faut que la question des territoires soit réglée une fois pour toutes, par la négociation. Les Indiens ne veulent pas reprendre toutes les terres, mais obtenir des compensations pour les endroits perdus, comme la ville de Montréal d’ou les Indiens ont été chassé, et une reconnaissance des terres qui sont les leurs. Je comprends les inquiétudes des blancs, et notamment des québécois, mais c’est parce qu’ils ne sont pas assez informés. - Pensez-vous que la violence qui s’est manifestée au cours de la crise d’Oka augure d’affrontements violents a Pavenir ? - J’espére que non. C’est terrible qu ilnereste que la violence. Mais les Indiens ne reviendront pas en arriére maintenant, car ils ont réalisé jusqu’ot le gouvernement et la police pouvait aller pour obtenir ce qu’ils voulaient. C’est grave. J’espére que les chose vont changer, mais c’est au gouvernement d’écouter les Indiens. Propos recueillis par Frédéric Lenoir La legon de piano obtient le prix du public Le film australien La legon de piano, de Jane Campion, a obtenu le prix Air Canada récompensant le film le plus populaire du 12éme festival du film de Vancouver. Palme d’or a Cannes au printemps dernier, le film raconte l’histoire d’une femme muette qui se rend dans les années 1850 en Nouvelle Zélande pour épouser un homme qu’elle n’a jamais rencontré. Par ordre décroissant de popularité, les films salués par le public sont The Wedding Banquet (Taiwan-USA), de Ang Lee, Daens (Belgique) de Stijn Coninx, Bhaji on the Beach (GB) de Gurinder Chadha, Living Proof: HIV and the poursuit of Happiness (USA) de Kermit Cole, Bleu (France) et Krysztof Kieslowski. Figurent également en bonne place Un coeur _en hiver, de Claude Sautet, Le ‘pays des sourds de Nicolas Philibert et L’odeur de la papaye verte de Tran Anh Hung. Par ailleurs, ce sont deux films de l’ouest canadiens qui ont regu ex-aequo le prix Federal Express du film canadien le plus populaire, The Lotus Eaters (CB) de Paul Shapiro et For the moment (Manitoba) de Aaron Kim Johnston. Kanehsatake, de Alanis Obomsawin et Le pays des sourds. de Nicolas Philibert ont gagné quant a eux ex-aequo le prix remis par le bureau du pacifique del’ ONF pour le meilleur documentaire. Enfin, lescénario québécois est a l’honneur cette année puisqu’il raffle tous les prix.de ce + 12éme festival. La romanciére et scénariste Monique Proulx a remporté le Roger Awards pour le meilleur film canadien avec Le * sexe des étpiles, réalisé par Paule Baillargeon. En deuxiéme position vient Deux actrices, écrit etréalisé par Micheline Lanctot. Le jury a par ailleurs accordé une mention particuliére au film de Frangois Girard, 32 courts métrages sur Glenn Gould. La féte est finie. Elle fut belle, surtout dans ses derniers jours oi commengait enfin 4 planer sur Vancouver une véritable ambiance de festival, avec son bouche a oreille, ses rumeurs et ses moments de gaité collective. Dernier en date, dimanche soir, au Hollywood, lors de la derniére projection de L ‘accompagnatrice : le public, en riant, a applaudi le clip de promotion du festival qui avait pourtant fini par lasserméme les plus patients. Ultime manifestation pour saluer ce qui fut une belle féte. Sos F.L. f 2} Le Soven ve Cotomsie, veNDRED! 22 octosre 1993 - 13 CK. 10 Avis public Canada Avis public CRTC 1993-137. Dans l'avis public CRTC 1993-74, le Conseil aannoncé uncertain nombre de modifications de politique. Dans le présent * avis, le CRTC annonce le projet de libellé des modifications au Reglement de 1986 sur la télédistribution qui seront nécessaires pour mettre en oeuvre ces modifications de politique ainsi qu'un projet de modification au Réalement de 1986 sur la télédistributiron. Toutes les parties intéressées sontinvitées A soumettre leurs observations écrites au sujet des projets de modifications au Secrétaire général, CRTC, Ottawa (Ont.) K1A ON2 au plus tard le 8 novembre 1993. Le texte complet de cet avis etles projets ~ de moficiations sont disponibles en communiquant avec la salle d'examen du CRTC, Edifice central, Les Terrasses de la Chaudiére, 1 promenade du Portage, Piéce 201, Hull (Qc) J8X 4B1, (819) 997-2429, et aux bureaux régionaux du CRTC & Vancouver : 800, rue Burrard, Piéce 1380, C.P. 1300, Vancouver (C.-B.) V6Z 2G7 (604) 866-2111. uw Conseil de la radiodiffusion et des | Canadian Radio-television and télécommunications canadiennes — Telecommunications Commission AN Tous au marché! Le sensationnel marché public, véritable régal pour les cing sens, est ouvert du mardi au dimanche tout I"hiver, ainsi que les lundis fériés. : 29 octobre Grande vente aux enchéres de poubelles d'art & Féte aux ordures Cette saison, faites d'Halloween un art a la féte aux ordures! Habillez vous de costumes originaux, dansez toute la nuit sur la musique d'un groupe et profitez de la chance de posséder une poubelle d'art. Ce que Warhol a fait pour les boites de soupe, False Creek Ferries le fait pour les poubelles ménagéres! Faites des enchéres sur votre poubelle-Rembrandt préférée et ajoutez a votre collection une sculpture fonctionnelle. Tous les profits seront versés é la Carousel Theatre Company, le théatre pour la famille le plus en vue de Vancouver. Les billets cotitent seulement 20 $. La mise aux enchéres et la soirée dansante jusqu’a 2h00 du matin sont inclus dans le prix.Les costumes sont facultatifs mais des prix seront remis aux meilleurs. Performance Works Pour reserver des billets et pour toute information, appelez le 669-3410 | 6 novembre Loy Krathong Loy vent dire flotter et krathong, coupe de feuilles. Quant a Loy Krathong, cela signifie feu et eau, parfum et fleurs, et c'est le magnifique festival thailandais en I'honneur des esprits des eaux. Au marché public, il y aura, toute la journée, musique, danse, objets d'artisanat, sculpture de fruits, démonstrations culinaires et informations touristiques. Venez voir la mise a l'eau, a False Creek, de centaines de minuscules krathongs porte-bonheur, portant bougies et encens. Pourquoi ne pas réserver une place pour le diner- croisiére thailandais et voir du bateau, en dégustant des mets exotiques, le démarrage du festival des lumiéres — l'allumage non seulement des krathongs, mais de toutes les lumieres de la flotte nolisée de Granville Island. Regardez simplement ou joignez-vous a la féte! 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