Le Soleil de Colombie, vendredi 21 janvier 1983 _ 5 trafiquant aujourd'hui personne qui fait un trafic peu honnéte, autrefois celui qui faisait le commerce d'une marchandise par un échange voulu. le monde etudiant Les bdtisseurs du Canada Radisson (1636-1710) Par Mme R.B. McBride Né a Paris, Pierre-Esprit Radisson avait 4 peine quinze ans lorsque sa famille vint, en 1651, s’installer au Canada, dans le bourg de Trois-Riviéres, centre trés important pendant la période de colonisation francaise. Le jeune Parisien fut ravi de cette nouvelle résidence. Il trouva le pays fort beau et plaisant et apprécia bien vite les agréments de la vie au grand air, les parties de péche, de chasse ou de canotage en compagnie de joyeux compagnons. L’endroit avait été souvent agité par les incursions iroquoises, mais a ce moment-la il paraissait y avoir une accalmie et le jeune Pierre et ses camarades s'aventuraient parfois assez loin du village. Un jour, pendant une folle équipée dans les bois, ils tombérent dans une embuscade d’Agniers, les Indiens les plus cruels de la tribu iroquoise. Les jeunes gens furent soumis a d’horribles tortures et les camarades de Radisson y laissérent la vie, mais Pierre-Esprit fit preuve d’une telle résistance et d’un tel calme, lors- qu'on lui arracha les ongles ou brala la plante des pieds, qu’une vieille Indienne émue d’un tel stoicisme, demanda la per- mission de l’adopter pour remplacer son fils de seize ans mort a la guerre, qui, par une étrange coincidence se nommait Orimha, c’est-a-dire Pierre, comme Radisson. : A coups de tomahawk Adopté par les Indiens, le jeune homme se mit a vivre comme eux, participa a leurs guerres, a leurs jeux et a leurs fétes tout en apprenant leurs coutumes et leur langue. En peu de temps il fut considéré comme un membre de la tribu, et traité comme tel. Il n’en regrettait pas moins sa vraie famille et son village de Trois-Riviéres, aussi lorsque l'occasion de s'enfuir se présenta, il ne la laissa pas passer. Pendant une partie de chasse avec trois Agniers, aidé d’un algonquin, il pénétra _ pendant la nuit dans la tente de ses gardiens et les neutralisa a coups de tomahawk. A quelques kilométres de Trois-Rivié- res, ils tombérent sur une bande d’Iroquois et furent ramenés au camp. L’Algonquin fut tué, mais Radisson eut encore la vie sauve grace a sa bravoure et surtout a la plaidoirie de ses parents adoptifs. Il réussit une fois de plus a gagner la confiance des Indiens et 4 endormir leurs soupcons puis un jour prétendant aller a la chasse muni seulement d’une hachette il disparut. A Paris, le roi fit la sourde oreille En 1654, Radisson de retour a Trois-Riviéres décida de __ Slassocier avec son beau-frére Médart Chouart sieur des ers et de faire carriére avec lui comme trafiquant de pelleteries, ils mirent d’abord sur pied une expédition destinée a explorer les bords du lac Supérieur, puis pendant plusieurs années ils parcoururent la région, se familiarisant avec les lieux, tracant de nouveaux sentiers, apprenant les dialectes des différentes tribus indiennes avec lesquelles ils établissaient des trocs. Les alentours des Grands Lacs furent ainsi explorés ainsi qu'une partie du territoire connu aujourd'hui du nom de Manitoba. C’était toujours avec un beau chargement de peaux de castors et de visons ou de loutres, que les deux coureurs de bois revenaient chez eux. En 166] ils arrivérent 4 Québec avec trois-cent soixante canots chargés de fourrures. Les Québécois ‘leur firent féte.et les recurent triomphalement, il n’en fut pas de méme du gouverneur d’Avaugour qui confisqua les deux tiers du chargement sous quelques vains prétextes. En vue de se plaindre au roi, Radisson rentra en France accompagné de Groseillers mais a Paris, le roi fit la sourde oreille. Enrichissons notre vocabulaire Synonymes Synonyme: mot qu: a la méme signification qu'un autre mot. Peur, n. f£. — Violente inquiétude en présence d’un danger réel ou imaginaire. — Affolement, alarme, anxiété, crainte, effroi, épouvante, frayeur, frousse (pop.), panique, saisissement, terreur, trac (fam.), trémeur. Voleur, n.m. — Celui qui prend de force le bien d’au< trui. — Bandit, bandoulier, brigand, cambrioleur, chapar- deur (pop.), chipeur (pop.), détrousseur, escroc, filou, fripon, kleptomane, larron, malandrin, malfaiteur, pick-pocket, pil- leur, ravisseur. Apparat, n.m. — Ce qui est destiné a donner un -carac- tére de grandeur a un acte, a une cérémonie. — Eclat, faste, luxe, magnificence, pompe, solennité, somptuosité, splendeur. Charade, n.f. — Jeu ov, a l'aide de certains signes, il faut retrouver des mots, une phrase. — Devinette, énigme, rébus. Cri, n.m. — Son aigu et plus ou moins prolongé, éclat de voix. — Clameur, criaillerie, crierie, exclamation, hululement, hurlement, piaillerie, vocifération. : Investigation, n.f. — Mise en oeuvre des moyens propres a faire découvrir telle ou telle chose. — Enquéte, information, inquisition, instruction, perquisition, recherche, tatonnement. Palpitant, adj. — Qui excite l’intérét au plus haut degré. — Dramatique, émouvant, empoignant, impressionnant, pas- sionnant, pathétique, saisissant. : Ils travaillent pour le compte de PAngleterre Quelque temps aprés, ayant entendu parler des exploits des deux beaux-fréres ainsi que de leurs ennuis avec le gouverneur, les Anglais leur firent des avances et les deux hommes acceptérent de travailler pour le compte de l’Angleterre pensant étre mieux traités. Une expédition eut un tel succés financier, que le roi Charles II donna I’ordre a la trésorerie royale de verser aux deux coureurs de bois, une pension hebdoma- daire et les recut en son chateau de Windsor. Plus tard il accorda une charte a la “Compagnie des Aventuriers d’An- gleterre”. Néanmoins ni Radisson, ni Groseilliers ne furent admis dans cette société comme actionnaires. Sous les auspices de cette compagnie, ils firent une nouvelle expédition a la baie d’Hudson et ne prirent pas longtemps 4 s’apercevoir que tout compte fait ils avaient été dupés, car tous les avantages substantiels de l’entreprise allaient surtout remplir les poche du prince Rupert et de ses compagnons de féte. Madame Radisson refuse de quitter l’ Angleterre Apprenant que Colbert serait heureux de le recevoir et de lui faire oublier le mauvais traitement d’Avaugour, Radisson retourna a Paris. Colbert avait toujours pensé que le gouver- neur n’avait pas agi avec adresse, car les deux hommes pouvaient rendre de grands services au pays en aidant a renflouer un peu l'économie. Il paya les dettes de Radisson et lui offrit un poste dans la marine francaise a condition que madame Radisson, une Anglaise épousée a Londres, vint habiter en France. Celle-ci refusa de quitter l'Angleterre. Radisson retourna au Canada avec une lettre de recomman- dation pour Frontenac. Malgré la lettre de Colbert, Frontenac recut Radisson si froidement, qu'il commenca a regretter les Anglais. Avec son beau-frére il entreprit encore plusieurs voyages a la baie d’Hudson oi il resta jusqu’a l’automne 1683. Grace a son esprit d’initiative et aussi a ses astuces il avait fini par se rendre maitre de deux navires anglais et de leurs €quipages. Lorsqu’il revint a Québec avec l'un des vais- seaux et un grand chargement de fourrures, le gouver- neur La Barre confisqua la cargaison, libéra les Anglais et leur rendit leur bateau. Le successeur de Colbert fait la sourde oreille Vexés du traitement recu, les deux beaux-fréres retour- nérent en France afin d’y solliciter quelque compensation et peut-étre d’y trouver l’appui pour une autre expédition, mais Colbert était mort et son successeur ne voulut rien entendre, Groseillers retourna dans sa famille et Radisson repassa en Angleterre od cette fois il fut nommé Surintendant de la Compagnie de la baie d’Hudson. Il resta avec les Anglais jusqu’a sa mort en 1710. _ “Ma téte mise a prix par mes compatriotes francais” Pouvons-nous critiquer ou juger Radisson? Laissons-le plutét parler lui-méme: “Ah! Ma viel Je sais bien que tout n’y est pas glorieux! Tenez, j’aimerais autant oublier qu’un jour ma téte fut mise a prix par mes compatriotes francais. J’aimerais autant oublier que dans ce pays de glace, de forét, de riviéres, ou j'ai passé le plus clair de ma vie, les noms changeaient de consonance suivant que je travaillais pour ou contre mon pays. Mais il y a l'autre cété de la médaille ot je peux lire: Pierre-Esprit prince chez les Indiens, roi des coureurs de bois de la Nouvelle-France, explorateur, bienfaiteur de la patrie, visionnaire du Nouveau-Monde. “Bah! Je laisse 4 Dieu de déméler le bien du mal...” astuce n.f. finesse, ruse en vue de se procurer un avantage coureur de bots chasseur ou trafiquant de pelleteries qui pour se procurer des fourrures, pénétrait en plein coeur des pays occupés par les tribus indiennes. © , : tomahawk hache de guerre des Indiens. NOAWWOO LNIOd AT “1 Xnep sed bu anodure jour aj jneg EXERCICES DE COMPREHENSION Qui était Radisson? Od est-il né? Quand arriva-t-il au Canada? Pourquoi le jeune garcon était-il ravi de sa nouvelle vie? Qu’arriva-t-il le jour d’une escapade dans les bois? Comment Radisson se comporta-t-il devant les tortures des Agniers? Pourquoi la vieille Indienne désira-t-elle l’adopter? Décrivez sa vie chez les Indiens. Pourquoi s’associa-t-il avec Groseilliers? Quelles régions explorérent-ils tout d’abord? Pourquoi les deux coureurs de bois acceptérent-ils les avances des Anglais? Quelle proposition fit Colbert 4 Radisson? Ov mourut Radisson et en quelle année? LANGUE Certains noms de métiers ayant la terminaison eur, se terminent par euse au féminin. Ex. un danseur, une danseuse. Un vendeur, une vendeuse. D’autres se terminent par rice. Ex. un acteur, une actrice. D’autres n’ont pas de féminin. Ex. une femme professeur. Complétez avec le féminin du nom en italique: Le directeur du musée a €pousé la de mon école. De nos jours il y a de trés bons éducateurs et de trés bonnes Napoléon était l’empereur des Francais et y Cartier était un explorateur, mais sa femme n’était pas une Josephine Marguerite Bourgeoys fut la premiére du Canada, mais connaissez-vous le nom du premier institu- teur? Un bon écrivain intéresse ses lecteurs aussi bien que ses Autrefois il n'y avait que des moniteurs de ski, aujour- d’hui il y a beaucoup de Ce jeune homme est le rédacteur du Soleil. Cette jeune fille est la d’un journal de modes. la bonne route U s‘agit de parvenir au village (errivée) sens traverser aucun autre hameau. indique AS 8 Vautomobiliste. la bonne route Connaissons notre pays LA LOI ee Acte du gouvernement qui régle, ordonne, permet ou end. : Comment est promulguée une loi fédérale 1. Un ministre propose au Cabinet une politique exigeant une mesure législative. . Un comité étudie la proposition et prend une décision ou formule une recommandation. . Le Cabinet confirme la décision du comité. Le ministre responsable: donne des directives au ministére de la Justice pour la rédaction du projet de loi. 5. Le ministére de la Justice rédige le projet de loi et obtient l'approbation du ministre. 6. Le comité du Cabinet chargé de la législation et de la planification parlementaire étudie le projet de loi. : 7. Le Cabinet confirme la décision du comité, que le premier ministre ratifie par sa signature. 8. La Loi est présentée en premiére lecture au Sénat ou 4 la Chambre des Communes (lecture du titre et bréve explica- tion du projet de loi). 9. Deuxiéme lecture dans la méme Chambre du Parlement (débat et vote sur le principe du projet de loi) 10. Etude (article par article) par un comité parlementaire. 11. Etape du rapport au Parlement et vote sur les amende- ments proposés par le comité. 12. Troisiéme lecture et vote. 18. Présentation du projet de la loi a l'autre Chambre dv Parlement et répétition des mémes étapes. 14. Le Gouverneur Général, en présence du Sénat et ‘de la Chambre des Communes, sanctionne le projet de loi par sa signature. ew 8 _ Tous les projets de loi de finances doivent étre présentés a la Chambre des Communes. Avec Uaide de votre professeur, préparez un projet de lot pour votre classe et adoptez cette loi en suivant les étapes ct-dessus.