Fe Le Soleil de Colombie, vendredi 11 novembre 1983 _ 15 Lettres, arts et spectacles La sortie de «Maria Chapdelaine» suspendue Pour cause d’ennuis en cas- cade, la sortie du film de Gilles Carle “Maria Chapde- laine” est reportée aux calen- des grecques. Tracasserie numéro un, la premiére du film en Colombie britannique, prévue pour mardi dernier au Robson Square (établissement provin- cial) a da étre annulée en raison de la gréve du person- nel. Deuxiéme avatar, la com- mission de censure, elle aussi paralysée par les débrayages dans la fonction publique, n’a pu donner son feu vert a la sortie du film en salle. Offi- ciellement, “Maria Chapde- laine”. ne peut donc étre montré au public et le pro- priétaire du Dunbar (Cana- dian Odéon theatres) a da renoncer a le présenter a partir du vendredi 11 novem- bre, comme cela était prévu. Troisiéme ennui, et non le moindre, la société Odéon a prévu des films de rempla- cement qui, une fois comman- dés, ne peuvent étre remis a plus tard. Si la commission de censure n’a pas statué sur le sort de “Maria Chapdelaine” d'ici le 17 novembre, les salles Odéon lanceront leur pro- gramme de secours et les Van- couverois attendront pour voir le film. Jusqu’a la fin janvier probablement. Seul espoir; que le dis- tributeur québécois et les ser- vices culturels du consulat de France (chargés de la pro- motion) parviennent a déci- der les salle Odeon 4a reporter leur ultimatum. Tout le mon- de a Vancouver y gagnerait car il serait dommage d’atten- dre si longtemps pour gou- ter un cocktail aussi pro- metteur. Jugez-en plutét. Un grand metteur* en scéne, Gilles Carle, un grand livre de Louis Hémon (réédité cinquante fois depuis sa parution en 1913) et enfin une grande actrice, Carole Laure. Non, décidément, le talent n’attend pas. Alors, un petit coup de pouce madame la chance, s'il vous plait. Ferniot : un fin palais -conférencier “Les problémes des cuisines et des produits francais — l’ancienne et la nouvelle cuisi- ne”: tel sera le théme de la conférence que M. Jean Ferniot prononcera le lundi 14 novembre. a 19h30 4 l’auditorium de __ |’Alliance Francaise de Vancouver, Si- tuée au 6161, rue Cambie. Journaliste. mondialement connu, homme de lettres dont le talent a été récompen- sé par de nombreux prix littéraires (prix interallié en 1961 pour “L’ombre portée” — Prix de l’'Académie fran- ¢aise en 1983 pour “Le chien loup”), M. Jean Ferniot est aussi un gastronome reconnu qui a su, dans la presse écrite, a la télévision et dans cer- taines de ses oeuvres donner a la cuisine francaise ses titres de noblesse. dnsartout Pour la premiére fois en C.B. Firehall Theatre theatre 280 East Cordova, Vancouver dimanche 13 novembre, 20h30 Réservations: 689-0926 billets 7 $ Etudiants, Age d'or: 6 $ Et sc ee ees dees ee (Es 50 ES 5 cscs En Se ne oo Cosel Arts re —_———_— Avec: Charles Martin Smith, Zachary Ittemangnagq, et Samson Jorah. Mise-en-scéne: Carroll Ballard [the Black Stallion] Aprés the Black Hole, Tron et Something wicked this way scomes, il était temps que les studios Walt Disney retrou- vent cette qualité humaine qui avait rendu si populaires ses productions d’avant 1975. A la demande du gouver- nement, Tyler (Charles Martin Smith (American Graffit?), un biologiste prend la route du route avec ses 24 caisses de biére pour y faire des recherches sur le cani-. dae-lupus; en fait savoir si l'espéce est responsable de extinction du caribou. A partir du moment ot Tyler est déposé seul sur un lac gelé de position inconnue, on ne cesse d’apprendre autant a travers ses propres observations que par le savoir de deux visiteurs Inuit; on nous révéle graduel- lement par des faits divers que LES FILMS DE LA SEMAINE Au Vancouver East Cinema Deux Tavernier VUS PAR GASTON. 1 17QRLOGER DE SAINT-PAUL “Never Cry Wolf?’ —< la présence du loup est es- sentielle 4 l’équilibre des ré- gions nordiques. Entiérement tourné au Yukon, New Cry Wolf.est un mélange bouleversant de mer- veilles terrestres et de mytho- logie inuit ou le temps est pratiquement inexistant et les images comme le son sont d'une beauté superbe pour dire qu’on s’y croirait. ~ Mais le film en lui-méme est raconté avec un sens de l’humour remarquable tel des scénes ou Tyler arrivant a bout de rations se décide a faire comme les loups, soit a survivre en mangeant des souris: souris flambées, bouil- lies, en ragoat, en sandwich, fumées, etc. La derniére demi-heure est confuse et on se retrouve dans un monde ot l'homme doit survivre en négligeant sa na- . ture mais reste que Never Cry Wolf est jusqu’ici le meilleur film de nature de l'année. A voir, pour tous, au cinéma Fine Arts, 1117, Geor- gia, Tél. 685-7821. ‘“Testament’’ avec Jane Alexander et Wil- liam Devane. On ne voit pas beaucoup d'action mais c'est un récit bouleversant, frustrant et poi- gnant qui prend place pour nous montrer comment la population d’une petite ville des Etats-Unis s’éteint gra- duellement aprés l’apparition de retombées radioactives qui ont atteint le continent entier. Carol Wetherby (Jane Ale- xander), mére d'une famille de trois enfants, tente désespé- rément de survivre en voyant sa famille comme toutes les autres se décimer a petit feu. Un auteur par semaine: Diop DIOP. [Birago}. 1906. I] fréquente l’école corani- que et l'’école francaise, a Dakar; puis il entreprend des études de vétérinaires 4 Tou- louse et 4 Paris, ot il fré- quente Senghor et Césaire. Il publie en 1947 les Contes d’Amadou Coumba. Revenu en Afrique, il y exerce son métier; en 1960, il devient ambassadeur 4 Tunis, mais poursuit sa carriére littéraire avec des poémes [ Leurres et lueurs, 1960) et des contes [Les Contes et Lavanes, 1963). : Sénégal, Le sujet est tout nouveau et encore inexploité et le monde se réveille petit 4 petit sur l'avenir des forces nucléaires; . la cause des retombées atomi- ques n’est pas révélée et il n'y a pas de sang; que de l’an- goisse, du courage, de la peine et du désespoir. ‘ Testament n’est pas recom- mandé aux coeurs tendres et un petit conseil avant d’y assister, procurez-vous des mouchoirs, vous en aurez be- soin. Au Vancouver Georgia & Granville. Tél. 669-4442. Centre, Un premier film (1974) et déja un coup de maitre pour Bertrand Tavernier qui a réussi une oeuvre sensible et magnifiquement interprétée par Philippe Noiret. Un petit horloger de quar- tier sans histoires défend son fils accusé de meurtre. Celui- — ci a tué l'informateur patronal de l’entreprise ou sa_ petite amie travaille: il avait tenté d’abuser d’elle. - A Voccasion du procés, le pére et le fils découvrent qu’ils ont vécu ensemble des années sans se voir. Petit a petit, prudemment, ils tentent de se redécouvrir l'un l’autre. Ce film superbe est aussi . l'occasion de découvrir Lyon, la deuxiéme ville francaise, ot le réalisateur a passé son enfance. _ Film frangats, sous-titré en anglais. Mercredi 16 et jeudz 17 novembre, a@ 19h30, au Vancouver East Cinema, 7éme avenue est et Commer- cial Drive. COUP DE TORCHON 1938, un petit village de l'Afrique coloniale francaise. Un policier (Philippe Noiret) utilise surtout son arme régle- mentaire pour éliminer ceux qu'il appelle les “exploiteurs de l'Afrique”: les riches euro- péens. Comme unique représen- tant de la loi, c'est lui qui enquéte. I] “ne pense” donc pas a se soupconner lui-mé- me... et poursuit impunément ses coupables travaux. A travers l'intrigue, _Ber- trand Tavernier décrit l’uni- vers indolent et futile des colons blancs avant la deuxié- me guerre mondiale. Avant la décolonisation, il faisait moite dans les maisons coloniales... Accueilli avec enthousiasme par une partie de la criti- que, avec horreur par l’au- tre, “Coup de torchon” a ob- tenu l'Oscar 1981 du meil- leur film étranger. En frangats, sous-titré en anglais. Mercredi 16 et jeudz | 17 novembre, a@ 21h30, au Vancouver East Cinema, 7éme avenue est et Commer- cial Drive. Un Corneau LE CHOIX DES ARMES “Le choix des armes”, un film dans la lignée des meil- leures série B frangaises, ou le réalisateur Alain Corneau op- pose deux générations de gangsters. Yves Montand joue un an- cien caid du milieu, retiré des affaires dans une ferme nor- mande ow il éléve des che- vaux. Sa femme, la superbe Catherine Deneuve, lui ap- porte le repos aprés une vie agitée en marge de la loi. Cet univers idyllique ne ré- siste pas a l'intrusion d'un jeune bandit en cavale (Gé- rard Depardieu). La police ayant tué par erreur sa fem- me, le vieux caid a mainte- nant toutes les raisons de partager le sort du jeune gangster: mourir les armes a la main. 5 Film francais sous-titré en anglais, le vendredi 11 et le dimanche 13 novembre a 22h00, au Vancouver East Cinema, 7éme avenue est et Commercial Drive. A1’Alliance frangaise de Vancouver Mercredi 23 novembre a 19h30: Les vacances de M. Hulot (Noir et blanc). M. Hulot, personnage timi- de, godiche et sentimental, participe a sa facon aux loisirs des pensionnaires d'un petit hétel d'une station balnéaire. Au Savoy de Vancouver “Le Roi de Coeur” repasse au cinéma Savoy les 21 et 22 novembre a 21h15. En fran- Cais avec sous-titres anglais, ce film de Philippe de Broca se passe pendant la premiére guerre mondiale dans un village francais. 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