C’était la fin du monde. Depuis le 15 novembre, la terre était en train de devenir de plus en plus chaude. Un météorite avait heurté la terre, la - poussant en dehors de son trajet normal. Depuis ce temps-la, la terre descendait en vrille vers |’étoile qu’on ea appelle le soleil. A Montréal, les météorologues attendaient, avec une certaine impatience, l’information de l’ordinateur, qui était situé au centre de la piéce. L’ ordinateur restait silencieux, endormi, pendant que Montréal attendait des nouvelles. _ L’information devait venir de New York, la station de météo - centrale. Partout dans la station 4 Montréal, il y avait un climat d’urgence, de nervosité et de peur dans 1’ air. Malgré la climatisation, chaque employé pouvait sentir la chaleur et l’humidité qui régnaient la bd! dehors. Jacques LeMeurt pouvait sentir la sueur qui coulait sur son dos, pénétrant la chemise blanche de son complet noir. Tout a coup, l’ordinateur se réveilla et commenga a écrire rapidement. Une foule de gens essayaient de voir la feuille en méme temps, mais ce fut Jacques LeMeurt qui saisit la page d’abord. Ses yeux la voyaient, et un regard de panique contrélée, et de désolement complet apparut sur son visage. Sur cette feuille de papier, il vit ce dont il avait le plus peur, ses mains tremblaient, son coeur battait. Il pensait a sa femme, a ses deux enfants, 4 la maison avec les deux voitures, 4 son chien et aux trois téléviseurs. Pendant ces 30 secondes, il sut que tout ce qu’il avait gagné en travaillant était perdu. Méme la pensée que la vie était presque finie le faisait trembler. Regardant les visages qui attendaient autour de lui, il jeta la feuille sur une table, prit ses clefs, et partit vers la porte. Assis dans sa Volvo, il commenga 4 pleurer, désespéré. Il frappa le volant avec sa main. Il reprit son courage et continua vers sa maison. Aprés une demi-heure, il était 1a, devant la porte. Il hésita, briévement, puis ouvrit la porte. Sa femme, Giselle, et leurs enfants, des jumeaux, Yves et Yvette, le regardérent de leurs grands yeux. Il lui semblait que ces yeux étaient plus grands que le soleil qui s’approchait sans cesse. Il ne dit rien. La famille mangea en silence, puis les enfants embrassérent leur pére et allérent au lit, timidement. Tout le monde avait vu les actualités. Ils savaient que demain, le 25 décembre 2050, serait leur dernier jour. La météo avait dit que la vitesse de la planéte augmentait plus vite qu’on n’aurait pu l’imaginer, et que la terre allait devenir un enfer horrible. Dans son lit, Jacques pensa a sa vie. I] en était content mais il n’avait que 32 ans. Il voulait vivre. Et les enfants... Jacques soupira, décidant en ce moment que sa famille allait mourir heureuse. Le lendemain, quand tous les cadeaux étaient ouverts, on regarda Jacques, et leur question resta suspendue dans |’ air. Que faire? Jacques les prit dans ses bras et les embrassa. Puis il commenga a parler: «Je sais que vous avez peur, et moi aussi, j’ ai peur. Mais vous devez savoir que je vous aime. Avec autant d’ amour ici, il ne faut pas avoir peur. La vie est courte, plus courte que je ne I’ aurais jamais cru, mais il faut penser a tous les moments heureux que nous avons passés ensemble. Je veux que vous fassiez cela maintenant, et moi aussi, je vais le faire. Comme ¢a, la famille sera toujours ensemble.» Dehors, on n’entendit rien de la maison blanche. La famille y resta, Sans rien dire, et on pouvait sentir l’amour dans le cercle de la famille. Et pendant que le monde devenait une boule de feu, les LeMeurt étaient contents de leur sort. Diana Krebs Ile année Immersion tardive Aldergrove Secondary HEYA cuts! ATTENDSM0l? na du Quebec Editeur: Jacques Baillaut . Journaliste: Daniel Bélanger Journaliste-coopérant: Francois Limoge Recherche-rédaction: Jeanne Baillaut Yy Conception graphique: Anne Malouin —_- | YY MAIS QUEST-CE QuiTE CEST QUE JAI UN PREND@ TU AS L'AIR DROL STRESSE. ! RENDEZ Novs CE Soir ! Composition: Suzanne Bélanger Administration: Jacques Tang Chronique du livre: Monique Truchon-Cashman \NON ‘ Avec la collaboration du Service Culturel, du Consulat Général de France de Vancouver et de l'Alliance Frangaise de Vancouver. Nous remercions la bibliothéque publique de Vancouver pour sa coilaboration. Se Publié par le Soleil de Colombie Ltée. 980 rue Main Vancouver, C.B. V6A 2W3 683-7092 683-6487 TPS No R 103242624 Ee OS EE PS Se A EE ee La loi sur le copyright interdit la reproduction de ce journal, y compris par la photocopieuse, sous peine de poursuites judiciaires. TUN RENDE2 -wous / 701, 7 Ty SAIS , NE T’EN FaIs \ GILLES JIMAIS C’EST EXTRAOROINAI| FAS 5 LE PREMIER RENDEZ-|. ot REL VouUS EST TOUJOURS UN PEu STRESSANT,, MAIS LE TRA VA VITE PASSER o J'ESPE RE |{QUE TU AS BONNE HALENE ! ee Papa bby ile CEST, | “ee Ween gu i REN DEZ Bs te 166] [LAe ‘ossounos UOALY - LV