4 VENDREDI 4 JUILLET 1986

Centre d’édition du Canada

L’inconnu aux 45 000 titres

Par Annie Granger
Pendant quelques jours, la
“Canadian Bookseller  Asso-

ciation” qui regroupe éditeurs et
libraires canadiens se réunissait a
Vancouver pour son assemblée
annuelle. C’est un peu un Salon
du livre anglophone, la seule
différence étant l’absence du
public. La plus grande maison
d’édition canadienne était pré-
sente: le Centre d’édition du
gouvernement du Canada avait
envoyé son. directeur, un
Francophone et ancien journa-
liste du Téléjournal de Radio-
Canada, Gilles-André Gosselin.

Le public canadien semblant
ignorer complétement cette
entreprise canadienne, M.
Gosselin a entrepris de grands
changements. “Méme la presse
parlementatre ne connatssatt pas
le Centre  d’édition, alors
comment voulez-vous que le
public sache qu'il existe, st ceux

qui diffusent l%information
lignorent!”

Le Centre d’édition du gouver-
nement du Canada a sorti depuis
sa création 45,000 titres en
service ou en réimpression a la
demande; et _actuellement:
21,000 titres sont en circulation.

Les titres vont du calendrier
météorologique trés bien fait qui
sera en couleurs cette année au
prix de 5.95$, au Processus
législatif au Canada (3.95$) en
passant par la trousse météo, les
recettes de cuisine canadiennes,
les poissons du Pacifique... Il y en
a donc pour tous les goits, pour
toutes les bourses, et dans les
deux langues. “Certazns tetres ont
plus de succés que d'autres, par
exemple le rapport sur le
pénitencier de Kinsgs S’est
vendu comme des petits pains,
comme le- livre fait pour les
enfants et écrit par Bren Etre
Canada, “Mes amis, mon

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Communication

jardin”. Donc pour que le centre
d’édition qui emploie 134
personnes (dont 14 rédacteurs 4
la Gazette du Canada qu'il publie
aussi), Gilles-André Gosselin a
intensifié les réseaux d’accés:
d'abord au niveau de la
consultation, car tous les
ouvrages peuvent se consulter en
général dans presque toutes les
pibliothéques du pays (2,000).

Et puis la vente qui, jusqu’a
présent, laissait a désirer. M.
Gosselin a intéressé les librairies.
80% des ventes se faisaient
directement a Ottawa; désor-
mais le processus passera par
elles. Pour le Centre le
casse-téte s’allégera, des 200,000
fiches de clients, il ne restera plus
que 200: le nombre des librairies.
Entreprise qui s’auto-finance
complétement, le Centre d’édi-
tion espére donc se faire
connaitre un peu plus des
Canadiens.

Politique

Les larmes de
Jean Drapeau

“Mazre de Montréal de 1954 a
1956, etde 195941986": toute la
vie de Jean Drapeau, maire de 38
ans a 70 ans, tient dans ces
quelques dates. A l’annonce de
son retrait de la scéne publique,
la presse internationale unanime
a reconnu les qualités de cet
homme politique hors du
commun.

Ses 27 ans de régne ininterrom-

pu sur Montréal (29 ans total)

sont a Jlimage des _ jeux
olympiques de 1976: succés
prestigieux et gouffre financier.
Jean Drapeau n’avait peur que
d’une chose : la banalité.

Et il avait compris que les
Montréalais votaient avec leurs
pieds et léur coeur plus qu’avec
leur porte-feuille. Le métro leur
économisait chaque jour quel-
ques pas? Oubliées les augmenta-
tions de taxes. L’Expo 67 ou les
Jeux de 76 étaient un triomphe?
Adieu le déficit d’un milliard de
dollars, que ses administrés n’ont
pas fini de payer, et dont une
commission judiciaire lui avait
fait porter la responsabilité en
1980. Jean Drapeau ne s’abaissait
jamais a répondre aux accusa-
tions portées contre lui. Les
“surprises” qu'il sortait de ses
dossiers suffisaient a satisfaire ses
électeurs.

Il était honni et adoré. Ses
détracteurs étaient nombreux,
mais depuis sa réelection en 1959,
aucun n’avait trouvé larecette
pour lui barrer le chemin dans
aucune des neuf batailles
électorales qu’il remporta haut la
main.

_ Aujourd hui, sa santé l’a trahi.
Une chute, a Noél dernier, l’avait
contraint a un repos forcé de trois
mois. Et quand il avait retrouvé
sa mairie, en mars dernier, il
s'appuyait lourdement sur une
canne et semblait incapable de
poursuivre son travail. Deux fois
déja, il avait reporté l’annonce de
son retrait de la scéne publique et
son absence des cérémonies de la
semaine du Québec cachait une
“démission importante”.

Vendredi 27 juin, c’est un
homme en larmes qui a franchi le
pas, tournant une page de
Vhistoire de Montréal. (€-H B.

LE SOLEIL DE COLOMBIE

La libratrie du Soleil de Colombie, qui se trouve dans les
locaux de votre cher hebdomadaire, a recu plusieurs petits livres
pour les jeunes de 8 a 13 ans. Nous les vendons 0.50 cents
chacun. Ilya presque toute la série de la collection les deux cogs
d'or. Quelque titres: “Le roman de Renart”, “La reine des
neiges et autres contes” d’Andersen, “Contes des plaines et des
collines”, “Sur la piste de Xénophon”, histoire de détectives
privés en culottes courtes, “La petite Fadette”’, “Peau d’Ane”.
N’attendez pas trop; ace prix-la, ces petits livres vont s’envoler
trés vite.

Réservé aux gourmandset particuliérement a ceux pour qui le
chocolat est devenu une drogue: pour la premiére fois a
Vancouver un buffet au chocolat! (traduction du Chocolate
Bar). Les fins de semaine, le vendredi de 18h00 4 23h30, le
samedi de 15h00 a 23h30 et le dimanche 15h00 a 23h30, le
restaurant Café fleuri de l’hétel Méridien vous propose une table
de différentes recettes faites 4 base de chocolat: variétés de
gateaux, de mousse au chocolat évidemment, de crémesglacées,
de biscuits, Nanaimo Bar etc... pour 6$ par personne. Vous
prenez tout ce que vous voulez et autant que vous voulez. Les
boissons (sauf le chocolat au lait) sont enplus et vous n’avez pas
besoin de réserver. L’hétel Méridien est situé au centre-ville sur
la rue Burrard presque au coin de la rue Robson.

En allant voir le spectacle “Spirit Lodge” de General Motors -
l’un des meilleurs et des plus visités - vous aurez peut-étre la
chance d’avoir comme voisin une personnalité du monde de la
musique ou de la politique. Mercredi dernier, le personnel du
pavillon se demandait bien si Julio Iglesias viendrait voir leur
spectacle. Ce dernier étant un “must”, tousles visiteurs de
marque y passent. Liberace dans sa forme habituelle,
accompagné de ses chers byoux, Pierre Trudeau, .. y sont allés.
Pour que ces V.I.P. [Very Important Person] ne fassent pas la
queue pendant de longues heures,le pavillon a une propre
entrée pources gens-la. Ils arrivent donc par une porte a part, tls
assistent seuls a l’introduction, mats ensuite ils se mélent au
public. Quand vous y serez, regardez bien votre vowsin, ne le
dévisagez pas trop cependant et s'il ressemble a un visage connu,
c'est peut-étre “luz” ou “elle” ... ow bien son soste.

En allant fouiner auprés du personnel de ce pavillon, j’en ai
appris un peu plus sur le spectacle “Spirit Lodge”. J’espére que je
ne vous décevrai pas si je vous dis que le wetl indien est réel et
n'est pas une image projetée avec des hologrammes, je sats
quiil y a eu des paris engagés a ce sujet. Je me suts posée la

question: Comment une seule personne peut-elle animer plus

d'une dizaine de spectacles par jour? J'at donc appris quils
étaient cing comédiens a jouer le réle du vieil indien, et qu’tls
nétatent pas tous de sexe masculin.

Jai des espions 4 Ottawa qui ont vu récemment le spectacle de
Véronique Sanson, d’aprés leurs dires c’est quelque chose a ne
manquer a aucun prix, ils m’ont méme soutenu que c’est le
meilleur spectacle vu depuis cing ans. La foule qui y assistait

était folle, folle méme les Anglais d’Ottawa avaient perdu leur °

réserve. Ca promet! :

Un autre spectacle a ne pas rater, c’est celui du groupe fran¢ais
“Urban Sax’. A ce quiil parait l’équipe est composée de
cinquante personnes. Les musiciens arrivent en bateau, en
sous-marin méme, sur la Place des Nations. Ils jouent sur fond
de feu d’artifice, ils circulent méme dans la foule. On prévoit
15,000 personnes sur la Place des Nations. Le spectacle
commence 4 onze heures et demie le soir du 7 juillet et se
terminé a minuit et demie. Une nuit qui va étre trés difficile pour
nous, car le lendemain matin c’est l’imprimerie: le Soleil doit
étre prét mardi matin avec tout dedans.

Je rappelle que ces deux spectacles sont gratuits pour les
détenteurs de billet pour entrer sur le site.

Apres la semaine du Québec c’est la semaine du Canada et puts
celle de la France, et aprés cela ce sera un ouf. Comme toujours
tout arrive en méme temps. Prenons l’exemple de la semaine du
Québec, plusieurs films québécots étaient projetés dans des salles
de la ville le sotr ou Paciféte se déroulait, pendant la crotstére ou
bien lorsque Québec en fétejouait. Comme on ne peut se couper
en deux, ona di faire un chotx.

Vancouver ne s’en remettra peut-étre jamais de ce
débordement de visiteurs venus d'autres parties du monde. La
ville est devenue plus sale, particuliérement vers les entrées de la
foire. Les piétons (oh scandalel) n’attendent plus le droit de
passer aux lumieéres de circulation. Samedi dernier un policier
s’ arrachait les cheveux devant la vingtaine de piétons qui

traversaient au feu rouge: et puis dimanche, presque devant

l’entrée de l’Expo sur la rue Main, une visiteuse soulevait son
chandail pour montrer ses seins nus au public a pied et
motorisé, mi-amusé et mi-scandalisé.

Le monde est petit, et la francophonie canadienne aussi. En
voila un exemple! Stéphane Gasse, le jeune commentateur
sportif que vous entendez tous les matins lors de l’émisston
Orient Express a retrouvé un membre de sa famille grace au
Soleil de Colombie. Voila l'histoire: Catou Lévesque [c’est elle
la parenté de Stéphane] présidente de la Société historique
franco-colombienne a abonné sa maman qui vit en Gaspéste a
Murdochwille [pour étre précts|Celle-ci a lu dans les pages du
Solezl le nom de Stéphane Gasse et de fil en aiguille Stéphane a
appris qu'il avait une cousine ict.

Se

ic ican sactia hip