OUl yes and PUIS QUOI what? ou “de la mode d’éire bilingue!” Tout & coup, les Canadiens des deux grandes espéces : ceux du Québec et du reste du Canada qui parlent le fran¢gais, et ceux de tout le Canada qui parlent an- glais, viendraient spontanément de découvrir que pour gagner les deux parties de leurs dollars (la partie portant un "un" et celle qui porte un “one"), il leur faut réciproquement parler la langue de l'autre, et la leur par dessus le marché. Au Québec, c'est la Commission Gendron qui recommande & tous les Québécois francophones d'apprendre 1'an- glais au plus vite, pour mieux servir les pharaons moGernes qui ne se contentent plus de b&atir des pyra- mides par la force musculaire de leurs esclaves, mais Gui exigent en plus que ceux-ci parlent la langue de ltempire industriel qui les assujettit. En Colombie Britannique, ce sont les Commissions scolaires qui sentent la manne fédérale Gestinée aux programmes d'en- seignement de la langue officielle minoritaire. Du jour au lendemain, le systéme d'enseignement le plus unilingue anglophone que nous connaissions, se déclare ouvert & toutes les promesses d'un bilinguisme anglais- francais pour tous ces enfants jusqu'ici privés de cette richesse toute canadienne. Et qr&ce & ce bilinguisme unique au monde, il sera enfin possible, & tous ces Anglophones de la plus pure mentalité loyaliste et royaliste, de dire avec raison que ces "damned Frenchmen" leur auront "entré de force le frangais dans la gorge". Quant & ces Canadiens- frangais qui eux se croient toujours les "parfaits bilingues", ils s'afforceront de bien apprendre 1l‘an- glais “puisqu'ils savent déj& le frangais" ... ctest du moins, ce qu'ils nous racontent dans la langue de Shakespeare puisque, disent-ils, “it's much easier that way”. Eh bien!, ne vous en faites pas. Il n'y a que deux oortes d*humains qui parlent plus d'une langue : ceux qui sunt obligés par les circonstances, les indigénes de tous les pays colonisés, aussi longtemps qu'ils s'identifient encore & des valeurs ancestrales, les minorités immigrantes forcées de s'assimiler, d*une part, et une certaine classe d'intellectuels, de petits bourgeois ou de gens bien cultivés qui appren- nent des langues qui peuvent leur @&tre utiles pour leur carritre ou pour voyager. ®