Une nouvelle politique culturelle et communautaire du CSF! Le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique fait cir- culer présentement sa nouvelle politique culturelle et communau- taire. Je ne peux m’empécher de vous faire part de mes réflexions, a titre de président de la SFV, sur cette initiative du CSF. La consultation communautaire a propos de ce document du CSF est des plus inhabituelles, puisqu’il y a eu, d’une part, envoi électronique de documents incomplets et, d’au- tre part, des échéances ne permet- tant pas une consultation suffi- sante de la part des organismes communautaires francophones de la province. Les organismes consultés n’ont regu qu’un résumé de trois pages de la politique et rien d’autre. Ce petit document est néanmoins inquiétant. On découvre dans ce document que le CSF désire « placer l’école au coeur de la communauté(...afin de mieux répondre aux besoins des appre- nants et apprenantes du CSF(...) dans un contexte minoritaire. » Et puis, dans un jargon typiquement bureaucratique, on parle de com- munautés-écoles, de Il’apparte-~ nance des apprenantes et appre- nants a la communauté, de la par- ticipation des partenaires en édu- cation a la vie des communautés- écoles. Il se dégage du préambule de cette politique une vision de la commu~ nauté francophone centrée uni- quement sur les écoles du CSF. Or la communauté francophone en Colombie-Britannique, comme celle de Victoria par exemple, dé- borde largement le cadre de l’école francophone. J’aime croire que la communauté francophone inclut aussi les francophones qui sont dans les écoles publiques des au- tres commissions scolaires mais aussi les francophiles qui partici- pent a la vie francophone dans leurs milieux respectifs! La com-~- munauté inclut aussi les gens qui sont célibataires ou en couple mais sans enfants ou sans enfants d’age scolaire et que le CSF ne repré- sente en aucune facon. Cette politique du CSF semble prendre la direction suivante Vécole francophone forme le coeur de la communauté. Que Vécole soit un élément important de la communauté francophone est indéniable. Mais il y a une cer- taine arrogance de la part du CSF et de ses écoles a se proclamer les champions de la cause commu-~ nautaire francophone en Colom- bie-Britannique, compte tenu que celui-ci ne supporte pas suffisam- ment les organismes communau-~ taires locaux. Ce manque de parti- cipation du CSF dans la commu- nauté francophone au sens large fut clairement communiqué aux représentants du CSF lors de I’as- NOVEMBRE 2007 La SFV a 65 ans! semblée générale annuelle de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique de juin 2006. Comment se fait-il que, dans un passé récent, le CSF n’a- vait aucun local disponible pour des activités communautaires? Comment pouvons-nous considé- rer une politique culturelle alors que pour avoir accés aux locaux de l’école Brodeur, le personnel de la SFV doit passer par les services unilingues anglais de la municipa- lité d’Esquimalt selon les termes de Ventente négociée par le CSF! Dans cette entente, les mandatai- res du CSF avaient sans doute ou- blié qu’ils se portaient garants du développement durable de la com- munauté francophone avec une subvention importante de Patri- moine canadien pour la construc- tion de la nouvelle école- communautaire. En un mot, je crains que cette poli- tique éloigne le CSF de sa mission premiére: V’éducation. Je crois quwil serait préférable pour la communauté francophone que le CSF appuie les organismes déja existant en encourageant une par~ ticipation accrue de son person~ nel, des parents et des éléves dans ces organismes qui ont déja une longue expérience en la matiére. i! Réal Roy, Ph.D., président de la SFV