2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 31 aout 1990 COURRIER Traduction Monsieur le rédacteur, a Hee Nigel Barbour s’étonne, nous aussi. En fait, Claude Bouy- gues, dans sa lettre, s'interro- geait essentiellement sur les antécedents (formation et expé- rience) des deux demoiselles qui ont ouvert un bureau de traduction. En cela, il n’était pas - seul; c'était également la premiére question que les deux signataires de cette lettre se sont posée a la lecture de l'article. Pas plus de réponse a cette question, d’ailleurs, lors du passage de l'une des deux entrepreneuses a_ |'émission «Horizons» quelques jours apres publication dudit article. Le principe est pourtant évident et le journaliste Babour sait pertinemment bien que le public aime qu’on lui précise a qui il a affaire. D’ailleurs, ne juge-t-il pas lui-méme utile de préciser son titre ainsi que l'université qui |’a délivré pour renforcer sa crédibilité auprés des lecteurs? Ce ne sont pas tous les lecteurs du Soleil qui auront l'occasion de rencontrer Florence et son associée pour se rendre compte de I’élégance de leur style ou de la justesse de leurs tournures. Alors, puisque l'on dispose temps d'antenne, qu’on infor- me. Imaginez une entrevue avec un peintre venu exposer a Vancouver’ D’emblée, on signa- lera que le peintre en question est originaire de XYZ, qu’il a suivi les cours de |’Académie des Beaux-Arts de UVW, qu’il a ensuite travaillé dans l’atelier de ABC et quiil a plusieurs expositions a son actif, dont une a DEF et une autre a GHI. Quoi de plus normal? Sur la base de ces renseignements, le lecteur peut raisonnablement s‘attendre a un travail de qualité de la part du _ peintre. En V'absence de tels renseigne- ments, et bien que l'on rencontre des autodidactes de génie et des débutants trés prometteurs, le doute ne peut que s’établir. Transposez cela dans un autre domaine, comme celui de la traduction, et vous obtenez exactement |’argument de Claude Bouygues. Claude ne fait nullement part d’une condamnation, il exprime un doute. Et nous ne voyons vraiment pas ol Nigel Barbour va chercher que la STIBC rejetterait une demande d’adhé- sion de la part des deux demoiselles. Comment savoir dans le doute? Comme, en Colombie-Britannique, ni la profession ni le titre de traducteur ne sont protégés, le meilleur cdtoie souvent le pire. Bien proches du pire, par exemple, les deux annonces du PNE parues, comme un fait exprés, dans le numéro du _ «Soleil» dans lequel Nigel Barbour exercait sa prose. La STIBC, The Society of Transla- tors and Interpreters of British Columbia, le nom_n’est enregistré a Victoria qu’en anglais — s’efforce: précisé- ment, par un systéme de sélection et d’examen, de Lumiére sur la STIBC protéger les acheteurs de services langagiers et le public en général contre les abus d'individus qui pondent des aberrations du genre «... une visite [au PNE]... siidentifie a une chance...» Ou «... des douzaines de chance [sic] pour chacun de gagner un_ prix déentrée», ceci avant de «... gagner tant de choses a chaque visite». Bref une succession de mots dont |’assemblage est un véritable camouflet a la langue de Moliére et de San-Antonio. Peut-étre encore un ou une dont on taira le manque de formation, d’expérience et de comeéetence, mais dont on glorifiera |’esprit d'entreprise qui lui aura permis d’envoyer au PNE, qui ne se doute de rien et qui croyait bien faire en publiant deux annonces en frangais, une facteur d’une cinquantaine de dollars en contrepartie des efforts fournis. La STIBC est une association professionnelle sans but lucra- tif constituée en 1981 sous l’égide du Conseil des traduc- teurs et interprétes du Canada (CTIC). Ce dernier regroupe les associations provinciales du Nouveau-Brunswick, du Qué- bec, de |’Ontario, du Manitoba, Ya Saskatchewan, de Alberta et de la Colombie- Britannique. Le rdéle de la STIBC est de promouvoir les intéréts des traducteurs et interprétes de la Colombie-Britannique et de servir le public grace a un code de déontologie que ses mem- bres s’engagent a observer. La STIBC administre en outre le systéme d’accréditation profes- sionnelle du CTIC a |’échelon provincial, ce qui signifie qu’un traducteur ou un_ interpréte ayant réussi |’examen d’accrédi- tation dans une province est automatiquement admissible au sein des autres associations provinciales canadiennes. Sur les 19 traducteurs et traductrices annongant en pa- ges 44 et 45 de |’Annuaire 90-91 de la Fédération des Franco- Colombiens, 11 sont membres agréés de la STIBC et deux au moins en ont été membres associés. Ne refermons pas encore|l’Annuaireparce quesi la. STIBC est totalement inconnue de Nigel Barbour, pourquoi en demander la raison a Claude Bouygues, alors qu’il lui aurait suffi d’ouvrir la publication qui met «/a Colombie-Britannique a [son] service en frangais» a la page 8, ala rubrique «Associa- tions», ou d’en consulter l’index alphabétique qui |’aurait mené a cette méme page 8. Aprés quoi, un coup de téléphone aurait suffi pour lui fournir. les renseignements désirés. Par ailleurs, la STIBC annonce également dans les Pages Jaunes de Vancouver, a la rubrique «Translators & Inter- preters». 2 Jean-Marie Munier Johanne Raynault STIBC INFORMATION Mythes et réalités de l’Age mar «Ce nest pas |’age qui est fautif, c'est l’attitude des gens a son égard». (Cicéron: Traité sur la vieillesse). Les mythes relatifs al’age mdr représentent une de _ ces constructions de l’esprit si chéres a certains individus qui batissent tout un comporte- ment social sur des stéréo- types. Pléthore d’épithétes obligeantes telles que: «crou- -lants», «attardés», «demeurés», «rétros», désignent ceux qui n'ont pas labonne fortune d’étre dans la fleur de |’age, mais oscillent, parait-il, vers le crépuscule! La sénilité est aussi un de ces termes flatteurs qui englobe un certain nombre de _ méfaits regrettables: la perte de mémoire en est un; dés quel’on égare quelque chose ou qu’on sepropulse dans unepiécesans se souvenir de ce qu'on y était allé faire, on se voit qualifier de «sénile», ou, en termes fami- liers, «on perdlaboule». En fait, si l’on observait une telle carence chez de jeunes adultes, on dirait qu’ils ont l’esprit trop préoccupé pour penser claire- ment, mais il ne viendrait a personne l'idée de penser au gatisme. Un autre cliché est que nous sommes rigides et que nous n’aimons pas le changement, la. preuve en est que nous nous affolons aux prises a la technologie, nous refusons les distributeurs automatiques d’argent des banques. Attendez donc un peu, jeunes gens, d’avoir a vous battre avec ces monstres quand la carte est soudain «avalée», oui «avalée» ; des semaines d’ennuis avec la banque. Quant aux ordinateurs, comment expliquez-vous que UBC est assiégée d’inscriptions pour ses cours pour le 3éme age? Et la bagatelle? Que devient- elle a l’age mdr? «Ne faut-i] pas dans le bel age voir un peu la feuille a Ilenvers!» écrivait Restif de la Bretonne. Et qu’appelle-t-on donc le «bel age» pour ce genre d’activités? Pas le 3éme? encore moins le 4eme? Sachez que «faire de nécessité vertu» est une abdication. Le malheur est que jusqu’a récemment, ce sont les gens d’age mar qui ont contribué a perpétuer ces mythes en y croyant eux-mémes, victimes quiils étaient des _ tactiques diintimidation des majorités envers les minorités. L’image d’Epinal sur |’age mdr est une distorsion de ce que les gens plus agés ressentent personnel- lement. Mais les choses sont en train de changer. D’aprés des études scientifiques, nous sommes de 10 a 15 ans plus jeunes, psychologiquement et physi- quement quenos parents quand ils avaient nos ages. davantage notre cycle de vie et lanatalité déclinant, les parents et grands-parents font basculer la balance en faveur des ainés qui ne vont plus étre une minorité. Des changements d’attitude sont déja apparents dans les médias, |e domaine de la politique et l’attention que l'on porte au pouvoir d’achat des gens plus agés. Adieu donc la soumission, vive la révolution de |’age d’or! Il y aencore trop de gens avec des pensions inadéquates, trop de victimes moisissant dans des_ institutions, trop de personnes chassées de leurs appartements par des entrepre- neurs cupides, mais les choses n’arrivent pas toutes seules, il faut les faire arriver. L’avenir des retraités dépend aussi d’eux- mémes et de leur mode de vie. Certains continuent a exercer leur métier, d’autres choisis- sent un domaine nouveau, ce qu’ils ont toujours voulu faire, d’autres encore toujours entre- prenants, vibrants, créatifs, seront ouverts a toute expérien- ce. Il y ainévitablement celui ou celle qui s’est toujours ennuyé dans la vie et cela empire a l’heure de la retraite, ce sont les blasés, tant pis pour eux. Les centres communautaires, les séminaires et conférences pour - le 3€me et 4@me age, Brock House et Elderhostels sont autant de témoignages que les gens d’age mtr ne_ sont nullement préts pour le cocotier et se sentent une ame d’explorateurs. Pour ceux qui aiment se dévouer, il y a les causes sociales telles que les grands-parents bénévoles etc... Ou habiter est question. Pour ceux qui en ont les moyens, les alternatives sont nombreuses. Pour ceux qui sont subventionnés par le gouvernement, le probleme du logement est réduit, le reste de la grande sche rie et enh man shit . si aint chSn =— la population tombe entre deux _ chaises. Ceux qui, pendant des années, ont loué leur apparte- ment et dont le montant des pensions et revenus n’a pas — suivi l’augmentation des loyers et ceux dont les appartements sont démolis pour faire place a des immeubles standing se demandent avec angoisse ce qu’ils vont devenir. En plus de la_ sujétion financiére, le relogement a un certain age est une expérience traumatisante. C’est pourquoi des groupes du 3éme age se sont formés pour protester auprés de |’H6tel de Ville. Vivre avec ses enfants est un ajustement difficile pour les deux parties. Vivre dans une Suite page 12 de grand — eve ween ROME Se ee = ese gern casei IER Rh potentiel économique. Message de I’Honorable Jean Corbeil : Ministre du travail et ministre d’Etat (transports) Le monde du travail évolue a tous les jours. Au cours de mes déplacements partout au pays et de mes discussions avec les employeurs et les employés, j'ai remarqué que de plus en plus les représentants syndicaux et patronaux travaillent ensemble pour faire face a des défis communs. A \'aube de |’an 2000, ces défis sont énormes: globalisation et concurrence mondiale, recyclage et formation dela main-d ‘oeuvre, santé et sécurité au travail, pour ne nommer que ceux-la. La croissance constante de l'économie de notre pays, sur la scéne farouchement concurrentielle d'une planéte sans véritable frontiére économique, est de la plus haute importance. Je suis convaincu que |’édification d'un partenariat structuré, entre les employeurs, les employés et les gouvernements, constitue un outil essentiel pour nous permettre de réaliser pleinement notre La Féte du travail nous rappelle l|'impérieuse nécessité de travailler ensemble pour assurer notre prospérité et celle des générations a venir. Je profite de |’occasion-pour saluer tous les travailleurs et toutes les travailleuses de notre pays pour leur importante contribution a notre réussite. WHE, SIOME MT Le seul journal en francais ds Esbombis de la-Colombie-Britannique Président-Directeur: Jacques Baillaut Journaliste responsable de Il'APF: Yves Lusignan Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif : Jacques Journaliste-Coopérant : Francois Limoge Tang: ty WEA Na eS Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Ear médecine prolongeant toujours Association ae la. Presse francophone | hors-Québec APF.re: L 683-7092 683-6487 Fax: 683-9686 Abonnement 7 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d ‘enregistrement: 0046 Courrier de 2éme classe pourront ne pas étre publiés. Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. 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