a. @ se aJaiweid e EDITORIAL taine abondance de biens ma- tériels. D’autre part, dans la situation de colonisation qui est encoredominante, dans cette partie du pays particu- li¢rement, le Canadien- frangais attrape facilement le complexe de l’immigrant. Il se sent moins isolé en se voyant comme tous ceux qui ont laissé derriére eux une patrie, un pays ou plusieurs générations de leurs ancé- tres ont faconné le mode de vie, les coutumes, et il se voit obligé de trancher le cordon du passé pour repar- tir 4 neuf. Il oublie facile- ment qu’il est encore dans son pays. (C’est du moins ce que la politique de 1’uni- té du Canada nous enseigne.) La nécessité d’apprendre 1’ anglais pour gagner sa vie sera plus impérative que son instinct de réclamer son droit de citoyen 4 part en- tiére. Le ‘‘hilinguisme’’ de- viendra rapidement le cau- chemar de sa maison : dans le sens qu’ilparleraen fran- ¢ais 4 ses enfants et que ces derniers lui répondront en anglais. Lui-méme ne pourra jamais rattraper le temps qu’il lui aurait fallu pour étre un bon anglophone et pour vraiment s’inspirer d’une culture qui n’est pas la sienne ; d’autre part qu’ aura-t-il de débouchés pour exprimer les sentiments que devraient lui suggérer son propre patrimoine cultu- rel? ... C’est donc la mar- inalité, pour lui, en atten- dant l’assimilation de ses enfants. C’est l’autre choix que la Fédération offre. Que les groupes continuent d’offrir ‘des occasions de rencon- tres sociales aux. franco- phones, mais que leurs chefs et responsables dépassent- le stade des accolades et des thés et vins nostalgiques pour passer 41’opération di- gnite ! Il me semble qu’il ne fau- drait pas tellement de ré- flexion approfondie - une réflexion faite en commun par les leaders naturels et par tous ceux qui aspirent 4 des résultats tangibles - pour arriver 4 comprendre que tous ces services, que l’on souhaite pour les fran- cophones qui arrivent et ceux qui y sont déja : centres d’ accueil, centres sociaux et communautaires, maternel- les, écoles autentiquement les, écoles authentiquement ‘*ndtres’’, création d’em- plois, etc., jailliraient nor- malement si, d’abord, 1’in- frastructure socio-écono- mique était mise en place, et si l’on prenait le temps de planifier, 4 court, mo- yen et long termes, les éta- pes d’une stratégie d’amé- nagements communautaires. Mais, pour arriver 4 faire la communauté, il faut d’a- bord changer les états d’es- prit. Le complexe de l’im- migrant, la sensation d’étre un étranger dans son propre pays, la mentalité de l’indi- géne qui accorde facilement 4 d’autres les dons de supé- riorité, sont des états d’es- prit contraires a Jl esprit de foi en soi qui doit pré- sider aux réalisations concrétes. Les habitats francophones sont possibles et deviendront une réalité si les franco- colombiens acceptent de re- courir 4 la formule coopé- rative pour se donner une responsabilité collective, et s’ils ne sont pas effrayés par le faux mythe du ghetto. Roméo Paquette JEAN PATOINE dimanche et celle de la se- maine. Si 1 engagement était total. Autant, dans les divers congrés et rencontres abuts culturels et patriotiques, il exerc¢ait pleinement sa fonc- tion de participant, auméme niveau que tous les autres, sans que nous’ soyons conscients de sa personna- lité de prétre, autant, en dehors des assemblées, on le voyait satisfaire 4 ses devoirs religieux. Cepen- dant, il n’abdiquait jamais d’un rdle pour se donner a4 l’autre, il se donnait en en- tier 4 chacun. A certainsmoments, Jean Patoine n’a pu pu éviter la souffrance . personnelle. L’on est en droit de se de- mander s’il était compris de tous ses confréres enre- ligion. L’on peut @tre cer- tain qu’il ne l’était pas tou- jours en ce qui concerne ses collaborateurs de la scéne canadienne-fran¢aise. Com- me tous ceux qui ont sur- vécu la génération des pa- triotes en soutane ou en habit civil, qui ont précédé la Commission B.B., il a été contesté. D’autre part, en tant-que prétre, il a da lutter pour ne pas succom- ber, comme bien d’autres, 4 la tentation de se rendre la vie facile par le truche- ment de la soi-disante res- ponsabilité des laiques. Jean Patoine aura été, com- me tous les grands apdtres, celui qui, d’abord, a eu le courage de ses convictions, pour ensuite braver toutes les tempétes et suivre sor: destin. R.P. L’ECOLE N.D. A VENDRE marquera un pas important vers l’aliénation de biens que la collectivité pouvait encore appeler siens, mais ils ont bien conscience du fait qu’aucune réserve n’a été accumulée pour rempla- cer une église qui, 4 toutes fins pratiques, est condam- née A la démolition 4 plus ou moins bréve échéance. Il y a toutefois une conso- lation. Si c’est la munici- palité qui acquiert cette pro- priété fonciére tout n’est pas perdu. Si la commu- nauté francophone de Mail- lardville répond 4 l’invita- .ciété tion qui lui sera faite bien- tot, de s’unir dans une so- coopérative dont le principal objectif consistera A planifier et 4 réaliser le réaménagement du milieu historique canadien-fran- cais, c’est cette méme com- munauté qui, pour une fois, utilisera des services et s’ appropriera des lieux qu’elle ne sera pas seule 4 soutenir sans pouvoir en réclamer les titres légaux. UNITE NATIONALE? ACCORD COMMUNAU - TAIRE Détrompez-vous, il ne s’ agit pas d’un autre débat pour ou contre le sépara- tisme, ni méme d’un essai sur nos droits au bilinguis- me ; c’est.simplement un fj petit écrit d’une canadienne de langue frangaise qui dé- plore un fait bien malheu- reux pour toutes les. per- sonnes de sa condition. Avant d’envisagerune unité nationale, avant méme de discuter de cette unité na- tionale, il faut d’abord par- ler et réaliser ]’unité au sein de notre communauté francophor 2. . Dans le cas présent, les membres de la communauté sont les Canadiens-fran- gais, c’est-a-dire les per- sonnes ayant comme langue premiére le francais et vi- vant au Canada, tout parti- culiérement en Colombie- Britannique, étant ou non naturalisées ou venant d’au- tres parties du Canada. Des gens vivant si loin de leurs villes natales, étant submergés dans l’anglopho- nie et qui, au lieu de s’unir et lutter ensemble, se divi- sent en groupes indépen- dants et par un accord ta- cite de leurs membres es- saient le moins possible de se méler aux autres grou- pes. . Il est vrai que le Cana- dien-frangais est nettement un individualiste, ce qui est trés bien 4 certains mo- ments, mais il faut oublier ce cdté de notre nature quand on vit dans un milieu comme le ndtre, notre individualis- me ne nous assimilera que plus vite. La Fédération des Franco- Colombiens de par son nom. méme, devrait englober tous les gens de langue fran- gaise de la Colombie-Bri- tannique. Comment se fait- il alors qu’il y ait des fran- cophones (j’entends ici, toute personne parlant le fran- cais) qui ne fassent pas partie de la FFC. Parce qu’on n’a pas voulu les ac- cepter ou parce qu’ils n’ont pas voulu s’intégrer? Quels sont les griefs qui nous sé- parent’ Ne peut-on en dis- cuter, les régler? Si je peux parler ma lan- gue, méme étant perdue dans ce monde anglo-saxon, quelle différence cela fait-il quesjese fasse. avec. in -muniquer dans ma langue. _complir en mettant nos idées francais de la France, de Montréal, de- Belgique, de Saskatchewan ou d’Afrique, pourvu que je puisse com- De plus, en laissant le cdté intellectuel de la chose, pour celui plus pratique de l’uni- té, quelle force ne pourrait- on avoir 4 s’unir? Pensons A tout ce que l’on pourrait ac- en commun, en marchant la main dans la main ! Acceptons donc la vérité, mettons un peu d’eau dans notre vin et travaillons dans lunité. Et puis... plus on est de fous, plus on rit ! Lise Fournier LES ECOLES BILINGUES EN COLOMBIE De touteevidence, il semble que le nouveau gouvernement adoptera une politique plus dynamique que le précédent en matiére de bilinguisme et d’enseignement bilingue. Dans le District de Coquit- lam, ot la Commission sco- laire s’était vue refuser la continuation dun pro- gramme bilingue 4 l’école éelementaire Glenayre, par I’ ancien gouvernement, le nouveau ministre de 1’Edu- cation, Eileen Dailly, vient de donner le feu vert. Non seulement il s’agira d’un programme revu d’ an- née en année, mais d’uncycle complet, _premiére année A projet pilote en vue d’un en- seignement réaliste et pra- tique de la langue seconde des Canadiens de langue frangaise et de langue an- glaise. Ceci veut dire que, de plein droit, les uns et les autres peuvent exiger d’étre instruits, d’abord dans leur langue et méme de n’étre instruits que dans celle-ci. En pratique, cela veut dire des écoles of 1’an- glais ou le francais sera la langue d’enseignement et ot l’autre langue, l’anglais ou le francais, deviendra un su- jet d’enseignement comme tous les autres. En ce qui concerne 1’école bilingue, c’est 1’école oi, la. langue maternelle étant assurée, soit par le milieu soit autrement, l’on fait un effort spécial pour assurer aux éléves, dont les parents sont consentants, la mafi- trise de l’autre langue offi- cielle.- Il serait bon que les Cana- diens-francais ne se pré- . respecte intégralement les tent pas A confondre un pro- gramme scolaire destiné aux! anglophones qui veulent ap- prendre le frangais, avec un programme scolaire qui besoins d’une communauté humaine de culture bien dif- férente de celle qui est vée- hiculée dans les écoles ca- nadiennes-anglaises. R. P. la douziéme, qui servira de. FEDERATION DES FRANCO-COLOMBIENS Services 4 la population francophone de la C.B. PRESIDENT : DIRECTEUR GENERAL : Roger Albert Roger Fournier pour les anglophones. Va pour la question de la langue seconde. Cependant, cette politique ne résout pas pour autant la question du francais, langue maternelle. La_ politique du gouver- nement fédéral prévoit deux aspects du bilinguisme qu’il ne... faut pas confondre. D’abord, il s’agit de recon- naftre la citoyenneté égale SECRETAIRE DE DIRECTION: Frangoise Mathieu ANIMATION COOPERATIVE : Roméo Paquette ANIMATION JEUNESSE : Jeannette Bouchard ANIMATION INFORMATION : Choix d’un animateur le 30 octobre COMITE D? ANIMATION SOCIALE : Claudette Sakamoto COMITE CULTUREL: Jean Riou es COMITE D’EDUCATION : Mme Josée Crossland TEL: 522-5353 L’APPEL, Page 4. X, LE SOLEIL, 27 OCTOBRE 1972 6 jc” ssailaee