caduestadiitadiat gt ae —— - “ Voila l’expression dont visages que de nouveaux, et Fura Francese usaient les Italiens d’autre- cela jusque dans le comite. fois pour caractériser l’im- A cdté de Monsieur Jean Roger Dufrane pétuosité des Francais. Et Riou, dévoué responsable ce cri de héraut d’armes, je veux le remettre 4l’honneur, pour rendre monimpression d’une soirée mémorable. Ce soir du 20 novembre, une pluie fine jouait de la musique sur le pare-brise de la voiture. Nous nous ha- tions, par les avenues lui- santes et noires, vers la salle de Jl Alliance Fran- caise, ot devait se tenir le premier bal de lasaison pour les francophones de la ré- gion. Quel plaisir d’y retrouver des visages amis! On sait que le Groupe Francophone de la Colombie Britannique (qu’il me soit permis de redire une. derniére fois cette appellation qui me plai- sait) s’appelle aujourd’hui, par souci de modernité pra- tique, ‘les Francophones’. D’abord, je redoutais ce changement d’enseigne, comme on craint de changer une longue habitude. Or, la vie n’est-elle pas.un perpé- tuel changement * qualité ne constitue-t-elle pas son plus grand charme ‘ Ceux qui, comme moi, fré- quentent le groupe des fran- cophones depuis sa naissan- ce en septembre 1968, les heureux dans la mémoire de qui les paysages et les a- ventures de 1’été, les bals anciens, les réveillons, tournent en merveilleux ma- nége, me comprendront. On appréhende tout ce qui pour- rait, suppose-t-on, diminuer notre plaisir. Mais bien vite on se rassure. Toute nou- veauté est salutaire, pourvu qu’elle s’appuie sur l’expé- rience acquise. Parmi les francophones se rencontrent autant d’anciens it CCU depuis un an; et Monsieur André Piolat, président ac- tuel. Il faudrait citer encore les dévoués du passé: Mon- sieur René Chenoll, le pre- mier président, Monsieur Tom Meikle, Messieurs et Madame Bernard, Froment, Moreau, Monsieur Michel Ducoeurjoly, qui s’est dé- voué pendant trois années consécutives, Monsieur An- dré Dilas, d’autres encore dont je m’excuse de ne pou- voir citer le nom. Notons seulement que dans ce defilé de personnes, les uns s’a- vancent en premiére ligne, les autres se retirent, tou’ comme les flots de la vie; et cela, répété d’une année 4 l’autre, fertilise le terrain. se *bal=ede™-ce“soir,-s7il présente quelque chose de neuf, brille de son entrain habituel. Comme naguére on cause entre amis, en dégus- tant patisseries et bons vins. Et comme naguére on s’a- vance par intervalles vers la scéne pour baller aux sons de la musique. La nouveauté de cette soirée-ci provient de la pré- sence d’un animateur. Mon- sieur Grégoire Marcil, venu de Montréal pour une stage sur la cdte du Pacifique, tient brillament son emploi. Au début, devant le dyna- misme qui entrafne l’assis- tance, il semble juger son intervention accessoire. Un animateur ne peut déployer a plein ses talents que dans- une assemblée ow les gens, inconnus les uns aux autres, se regardent en chiens de faience. L’animateur s’em- pare du jeu, brise la glace et réchauffe l’atmosphére. Mais les Parisiens, les Bas- Ir fa) pe | Pl Ww | 14), r 7 f il | = net te “tr “ —=— ——_ = Z = | Il | lig g ques, les Québecois, Corses et autres du groupe franco- phone, savent entretenir d’ eux-mémes un climat de feu. Il suffit qu’ils se retrouvent pour qu’en leurs esprits toutes les lumiéres se rallu- ment et reflambent dans leurs coeurs les flammes des plaisirs révolus. Ot l’intcrvention de Mon- sieur Grégoire Marcil s’est révélée infiniment profita- ble, c’est pour la direction des jeux. Dans tout bal qui se respecte, alors que les couples ont déja bien tourné il convient de créer, 4 cer- ‘tain moment, une diversion. Cela fait lever les timides ou les danseurs timorés et maladroits de leur chaise. Cela fouette leur courage; et les farandoles et les rondes ot l’animateur les entrafne, les libére de leurs contrain- tes. Monsieur Grégoire Marcil nous gouvernait, sans s’im- poser, et avec une mafitrise consommée. De la scéne, d’ot il surveillait d’un oeil amusé notre tourbillon, il me rappelait, en sa barbe fine et son visage expressif, le mystérieux cavalier des 1lé- gendes du Canada Francais, non pas maléfique tel celui de l’histoire, mais efficace- ment bénéfique. Comme 1’in- connu venu impromptu pour enlever la plus jolie fille et disparaftre dans la nuit, le cavalier de ce soir va lui aussi disparaftre; mais sans enlever personne, sicen’est remportée demain dans l’est du Canada, l’image ensoleil- lée de son succés parmi nous. Voyage dans LEspace par Jennifer Lutham . Dimanche passé a I|’Allian- ce Francaise, le théatre des Pissenlits nous a apporté un. gentil spectacle, ‘Asteroide B 612’. Encadrant un épisode tiré du ‘Petit Prince’ de St- Exupéry, nous avons une co- médie présentée par quatre acteurs gradués du Conser- vatoire d’Art Dramatique du Québec. Ce groupe loufoque se compose de: Louis Amiot- Pamplemousse, un clown gourmand et ballonnant en jaune, Lise Charbonneau, Mu-Mu genre de poupée mé- chanique 4 la russe, et Jo- seph Saint-Gelais qui joue le formidable Professeur In- venterix, au nez vert et au front plissé qui cherche la beauté avec son télescope ‘Vois-tout-tout’. Avec la participation des tout-petits ravis, nous voila partis pour un voyage inter- planétaire. On boucle les ceintures de sécurité, on ferme les yeux et Vrroumm! Nous arrivons au royaume du Petit Prince. Ici ot de- vraient régner l’amour et l’harmonie tout ne va pas bien. La Rose, la bien-aimée du Prince, est languissante, serpantine sur sa longue tige, sa petite téte s’incline et le Prince est malheureux. Ces deux personnages sont représentés par des marion- nettes qui sont portées par les acteurs, anonymes sous leurs draperies noires. Le Petit Prince, surtout, est trés réussi - son visage fin ressemble 4 celui du Poéte dans les dessins de Peynet. L’épisode le plus savouré par le petit monde, est la chasse de nos héros par la redoutable Reine Bougonne. Hérissante de bigoudis et maraudant en peignoir, elle est ennemie de la poussiére. Cette Super-Ménagére, (trés ‘Anti Woman’s Lib’ d’ail- leurs ) refuse de rire et poursuit Pamplemousse et Mu-Mu parmi le public. Grace 4 Fabrice, ungarcon- net qui accepte de monter sur la scéne, la sorciére est amadouée. Il récite une histoire de hannetons et Bou- gonne rit aux éclats. Le sort est rompu - La Rose _@st sauvee! Epanouie et etin- cellante de rosée frafche elle apparait 4 cdté de son Petit Prince. Pamplemousse n’ose plus les séparer, et renonce au prix promis par le Profes- seur - adieu sucettes! Mais le miroir magique que lui donne la Rose apporte quand- méme de la joie au Profes- seur , qui se trouve beau 1a- dedans! =: Ce spectacle amusant est dominé par les personnages exagérés de Mu-Mu, Profes- seur et Pamplemousse. Les marionnettes du Petit Prince et de la Rose sont peut- 6tre trop prés du public pour étre des symboles frappan- ts. Il est certain, quand- méme, qu’avec une petite salle, la participation des enfants est augmentée. Une suggestion spontanée d’une jeune spectatrice dimanche était pour faire rire Bougon- ne: ‘Il faut la chatouiller!’ PREVENTION | DES INCENDIES SERVICES OFFERTS AUX MUNICIPALITES VIII, LE SOLEIL, 3 DECEMBRE 1971