Le Soleil de Vancouver, page 2,le 20 Decembre ,1968 LE SOLEIL de vancouver SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE VANCOUVER André Piolat Jacques Baillaut Jean Riou,Roger Dufrane, W.J.Aubert,Pierre Perrault, Louise Perrault, Edith Dear, Denise Deissner, Andre Vien, Jacques Jantzen Caricaturistes: Louis Nollet,dir.art. Jim Nagy,Eve Tonner. Publie par:LE SOLEIL DE COLOMBIE LTD. 661 E.15eme avenue,Vancouver -10,C.B. Prix: 15¢ le numero Abonnement: 1 an $6.00,3 mis $3.00 Pour tarif des annonces,teléphonez a 879-281, Directeur: Publicite: Redaction: PRRRRERRERERE ARERR EERERERE EHH AFFAIRES MUNICIPALES. par le Conseiller Municipal, peed RANKIN UN CADEAU DE 12 MILLIONS AU C Dalvelts A ¥ancouver,la reclassification des districts profite aux non naires, Par cette simple operation, le Conseil Muni¢ipal est tout’ disposé a offrir un magnifique cadeau de Noel au C.P.R, Dernierement, le maire convoqua dturgence une reunion secrete du Conseil a seulemert vingt-quatre heu- res de preavise 0 me fut impossible d'y assis- ter en raison d'tengagements ante-= rieurs qui firent qu'au moment de ltassemblee je me trouvais en-dehors de la ville, TL en fut de meme: pour dtautres conseillers municipaux, si bien que le maire ntobtint pas de decision, a cause du manque dela majorité néces- saire, Cependant , la presse devina bien vite ce qui stetait passe a la_soit-disant " réunion secréte ", grace a des " fuites indiscretes ", Selon toute apparence, une af- faire est pres de se, conclure avec le C.P.R,La ville désire obtenir les soixante-deux acres du vieux terrain de Golf "Shaughnessy" dont le C, Poke est le proprietaire et qui est éva- lué 4 trois millions de dollars, Dans le but de construire un jardin botanique, la ville echange- rait ce morceau de terre contre qua tre-vingt cing acres et demi ‘situé sur la rive sud de False-Creek, dont la valeur est egalement de trois mil- lions, A promiere we, cela parait lo- gique; mais, il y a une " ficelle * dans l'entente, Ie Conseil Munici pal, devrait en plus reclasser le district de False-Creek et faire, d'une zone in- dustrielle, une zone dite " compre- hensive "permettant 1'érection dtim meubles de rapport et d'habitation, ainsi que de centres -commerciaux, de port de plaisance, etc, etc..cece Un tel changement ferait automati- quement passer la Valeur actuelle du terrain de'trois a quinze millions de dollars, Cela ne revient-il pas a faire un cadeau de 12 millions au C.P.R.? Certainement, cela risque d'é— tre l'offrande la plus scandaleuse et la plus genereuse de l'histoire contemporaine de Vancouver, , Aucun consiller municipal pos- sedant un gramme de bon sens ne sau- rait accepte un tel accord,Pourtant, il en est,y compris le maire,qui sont (voir page 4,Affaires Municipales)--- NIXON: \ mii Croyez—vous encore au Pere Noél?, EDITORIAL Le point le plus saillant du bref de monsieur Bennett, au nom de la Colombie-Britannique, sur les re~ formes constitutionnelles,n'est pas la division du Canada en cinq par= ties, ( Cette proposition a déja e+ te préconisée par differentes per- sonnes, bien icngtemos avant que M, Bennett ne se lance dans la politi- que, ) Mais bien sou manque. de rea= lisme en refusant de reconnaitre le fait francais, Son refus de reconnattre que les droits linguistiques doivent ¢- tre incorporés dans la constitution du Canada, nous laisse des doutes sur sa sincérité lorsqu?il se dit favorable au bilinguisme , et nous som- mes portes a croire que ce qufil veut dire, c'est que le bilinguisme est une bonne chose chez les autres, a condition que cela n'énvahisse jas son... Yoyaume, Il n'est pas admissible que les Canadiens-frangais laissent le sort - de leurs droits linguistiques a la bienveillance des politiciens, quel- que soit le parti auquel ils appar- tiennent, Trop de personnes se rap~ pellent les exemples que nous avons eus a ce sujet dans le passé,En par~ ticulier, l'Acte du Manitoba passe par le gouvernement fédéral en 1870) par lequel la province du méme nom fut creee, L'tarticle 23 du dit Acte ‘stipule que "Les langues anglaise et . francaise peuvent étre utilisees in- diféremment par toute personne au cours des débats des chambres de la Législature, ainsi que pour l'enre- gistrement des débats et la redac~ tion des proces-verbaux de ces Cham bres. L'une ou l'autre de ces lan- gues peut étre employee par toute personne, pour toute plaidoirie ou procedure dans tout tribunal du Ca- nada etabli sous l'autorité de 1'Ac- te de l'Amérique du Nord 1867 de mé- me que dans tout tribunal de la pro= vince, Les lois de la Législature devront 6tre imprimées et publiées dans chacune de ces deux langues '*, Cet enonsé faisait du Manitoba une province bilingue aux meme s ter= mes que la province de Quebec, Pourtant, en 1896, les anglo- phones étant devenus la *majorité, par un simple acte législatif le gouver- ment du Manitoba abrogeait cet arbi- ‘cle,Le gouvernement fédéral par expé— dient politique, ne désavoua pas cet usurpation de pouvoir et le Manitoba devenait une province unilingue an- glaise. Par la suite le droit de se servir du francais langue dtenseig- nement dans les écoles,meme dans les ‘districts scolaires ou la majorite francaise était de cent pour cent,fut révoqué Un autre exemple nous est donné par l'article 109 de la Saskatchewam qui, hiba ltusage du francais comme lan- gue d'enseignement, alors que ce droit lui avait éte garanti par l'Acte des Territoires du Nord—Ouest de 1880, ~ Ces exemples, et bien d'autres, sont encore trop recents et trop frais dans la memoire des Canadiens= Francgais,pour que ces derniers aban~ donnent leurs droits linguistiques au caprice des politiciens actuels ou futurs,Ce qui est consolant,c'est que la prise de position de monsieur Bennett: ne reflete pas l'opinion gé-= nerale des citoyens de notre provins ce,ll n'y a qu'a lire les editoriaux de nos deux grands journaux quotisg diens de Vancouver pour s'en rendre compte, De méme que l'tassentiment de monsieur Robert Strachan, chef de l'opposition, aux propos de monsieur Bennett ne rend pas ltidee de son parti, puisque que celui-ci vient de former une section bilignue. la conference éetant remise au mois de février 1969,a cause de Lten tat de sante de monsieur Jean-Jacques Bertrand, premier ministre du Québeq nos concitoyens vont avoir grande~ ment le temps d'écrire a monsieur Bennett pour lui rappeler que le bref de la Colombie-Britannique de~ vrait faire connaitre le sentiment’ réel des Colombiens et non pas celai dtun seul homme, fut-il premier mi- nistre, Ceci n'est pas une question de parti-pris politique: c'est l'avenir de notre pays qui est en jeu. André Piolat pendant soixante-sept ans, pro— eee