Le Soleil de Vancouver,page 2,28 fevrier 1969 E SOLEIL de vancouver} IL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE VANCOUVER Directeur-Rédacteur: André Piolat Publicité: Jacques Baillaut Rédaction: Jean Riou,Roger Dufrane, W.J.Aubert,Pierre Perrault louise Perrault ,Edith Dear, Denise Deissner, André Vigeant Yves Trividic ,Jacques Jantzen C'A BARDE A MONTREAL...... Caricaturistes: Jim Nagy, Eve Tonner Publié par: LE SOLEIL DE COLOMBIE LTD. Prix:15¢ le numéro Abonnement: 1 an $6.00,6 mis $3. 00, our tarif des annonces.téléphonez 3 a 879-2814 MEMBER: Greater Vancouver VISITORS and convention BUREA' and the CAPTAIN VANCOUVER CLUB FDITORIAL coopération francophone Crest la saison des ne ezences! La Conférence - Constitutionnelle 'y peine terminée, nos autorités télé. rales se trouvaient aux prises avec une autre conférence laquelle, si elle était de moindre importance sur ~ le plan national, n'en était pas moins " épineuse. *- au point de vue diplomatique, La Conférence des pays formant la Francophonie qui vient de finir a NIAMEY, capitale du NIGER, mettait a apnea aux prises. le gouvernement du Québec et le dépars tement: des affaires extérieures a Ottawa, Iors de sa conférence, le Gabon ntavait invite que le Quebec et il stattira les foudres dfottawa qui, eae de ce manque au protocole,rom- pit temporairement les relations di- plomatiques.Pourtant, le Gabon etait justifiable de ne pas convier Ottawa parce qu Sune invitation a une confé~ rence precédente adresses par la Tu- nisie au gouvernement du Québee par 1*entremise du Ministere des Affai- res extérieures se perdit dans les dossiers de quelque bureaucrate a Ottawa et ne parvint. pas 2 son dese tinataire,- Aussi, ne voulant pas commettire la meme gaffe, M Diori HAMANI, pré~ . sident de la republique du Niger en= voya une convocation ‘a Ottawa et une 'a Québec, Apres des semaines de ma-" noeuvres ét de pourparlers, il fut enfin décidé que la délégation cana= dienne serait composée de représen- tants du Nouveau-Brunswick, de 1'On= tario et d'’Ottawa, Québec ayant sa propre délégation, mais tous sous la présidence du Secrétaire d'Etat, M. Gérard PELLETIER, Québec, pour. une fois et avec réticence, admettait la preseance du gouvernement féderal. “a Niamey, il y eut quelques rivalités au seinde notre déléga- tion le désir de participer d'une maniere constructive 1'emporta, '~Ctest avec plaisir que l'on ap» rit, noncseulement le choix de M, Jean-Marc LEGER, écrivain et journa- liste de Montréal, aw poste de secré= taire du comite provisoire forme en . vue de promouvoir' la coopération culturelle entre les pays de ja Francophonie, mais aussi la déclara- tion de M, PELIETIER _ annongant que le Canada était prét & assumer 30% des frais de 1'établissement de ce secrétariat, A ‘passa a la coopération. BULLETIN ECLAIR.-. ON VIENT Cette participation financiére est le premier indice concret que le gouvernement fédéral prend au se= rieux les avantages éventuels d'une cooperation active a la francophonie et s'en rend compte d'une maniére réaliste, Qu fest-ce done que cette Frane cophonie qui a fait couler tant d*encre dans notre presse anglopho= ne? Est-ce,conme..certains: :semhtent le voit, une machination machiavéli- que, sorte de cinquiéme colonne fran- gaise a la solde du Général de Gaul- partant A la-conquéte de 1*uni- vers? la Francophonie est née des discussions entre M,Léopold Senghor, président. de la republique du Séene= gal et M, Habib BOURGHUIBA, president. de la républeique de la Tunisie eAyant obtenu leur indépendance du joug co= lonial francais,ils ne voulaient pas pour cela, perdre la culture implan- tée par les missionnaires et les co= lonisateurs francais et qu’ils a= vaient faite leur. Qs lancerent un appel a tous les pays ot la langue francaise en tait le ou ltun des véhicule de COT munication, Is les inviterent a se reumir ensemble dans une associa= tion mondiale qui aurait pour but la preservation et l'expansion de la langue et de la culture francaises dont ils étaient les fiers héritiers la réponse a leur appel fut spontanée, On organisa des rencon— tres, on entama des discussions en-= tre les pays interesses, les resul- tats dépasserent l'espoir de Mes= sieurs SENGHOR et _BOURGHUIBA, Ia France qui, au debut, avait adopte une attitude passive envers une initiative d'anciens coloniaux, Elle créa chez elle un Haut Comité pour la dé= fense et 1 Expression de la langue francaise, Ce Haut Comite’ composé de vingt personnalités du monde des lettres, des Arts, des Sciences, de la Presse, de 1'Information;de 1'In- dustrie et de la ‘Diplomatie, » avait pour mission dtétudier les mesu- res propres a encourager toutes les initiaives tendant a développer la cooperation culturelle et technique entre tous les heritiers du patri-e moine linguistique francais, ‘Avec l'aide des pays partici- pant, le Comite mit ‘sui pied!le Con— seil International de la langue fran- % NOUS SIGNALER QU'UNE BOMBBeccee caise, sorte d'Academie Francaise internationale qui renferme en son sein des grammairiens et des lin- guistes de tous les pays francopho= nes.Son role consiste @ maintenir l*unité de la langue francaise et de travailler en collaboration avec 1*A- cadéemie Francaise dans 1'élaboration dtun dictionnaire du frangais unig ‘versel,. Dtautres comites ont été creées: l'Association des Universites entie- rement ou partiellementt de langue francaise dont le président est M, Alal El Fassi,recteur:de 1'Universi— _ te de-Rabat, au Maroc, 1*Association des Parlementaires de langue fran= gaise dont’ le siege social est au Luxembourg, La Jeunesse Francophone qui vient de tenir un congres inter national a Tunis, Dans un discours prononce ala ‘veille de la Conference de Niamey , My Senghor disait: " 1 stagira a kamey de mettre sur pied un centre dé concertation ou les pays franco= phones. feront connaitre leurs bee soins et les ‘moyens de cooperation dont ils disposent, Ici, L'idée de — . complexe de frustation, toute forme de surenchere, toute “politique - de bascule, d*humeur ou de mendicite, Le probléme: n'est pas de partager un heritage,mais d'édifier entre nations majeures une veritable commmaute’ cul turelle, Ltdge des empires est revo= Ju. les sociétés de demain, celles de la civilisation de 1'Universel, seront fondees sur la solidarité de langue et de culture. Une telle évo- lution va secouer: les anciens pré= juges: ‘et. divisions pour amorcer ]*a= venement e'yne construction harmo= nieuse de la terre, en attendant le debarquement sur la lune ", Le Canada, pays bilingue franco= anglais, est dans la position unique de pouvoir participer 4 deux des plus‘ importantes sociétés linguisti+ ques, le Commonwealth britannique et la Francophonie et dten devenir le trait d'union, Nos éditorialistes anglophones me devraient-ils s au lieu de leurs critiques negatives, encoura= ger notre pays & ‘exploiter situation enviable?De 1'échange: cul= turel a l'echange économique, i}, n'y a qu'un pas,Un marche de plus de 150 — - millions de consommateurs n'est pas a dedaigner. wi. : André Piolat_ cette - SN Cs Res Le