: eee ale aT i A Bi LEVISION NATIONALE Information, culture, spectacles, >3 sans frontiere A TE NTER vol 29 n° 24 Vendredi 11 octobre 1996 a Courrier 28me classe/Second Class Mai n° 0046 1645, 58me Ave. 0., Vancouver, (604) 730-9575. Fax : (604) 730-9576. adresse électronique : + 102627.2172@compuserve.com 60 TPS tndese Armée: Les lendemains du départ de Collenette PAR MAMADOU GANGUE Le départ de David Collenette du ministére de la Défense reléve de la véritable pirouette politique. Ob- servateurs politiques et Opposition a Ottawa en sont bouche bée. Collenette tire sa révérence sans que les raisons officielles soient imputées 4 l’imbroglio de la saga «somalienne» del’ Armée canadienne. La manigan- ce est imparable. C’est finalement a l’autel de |’éthique que le ministre s’estsacrifié au grand soulagement de Jean Chrétien qui se refusait de lui indiquer la porte de sortie. Le Premier ministre céde rarement a la pression. C’estun pied denezaux Réformistes. Le cabinet remanié, le Pre- mierministre confiea Doug Youngla tache de faire le grand ménage ausein de la «Grande Muette» devenue trop loquace par ces temps qui courent. Anticiper les conclusions de la Com- mission d’enquéte sur ]’Affaire somalienne en passant la trappe les principaux acteurs de ce sombre épi- sode est sans nul doute parmi les re- commandations données aunouveau déienteur dela Défense. Les jours du Général Boyleen tant que Chef d’Etat- Majorsont peut-étre comptés. Le bou- clier «Collenette» ne protége plus le général de la vindicte parlementaire qui veut 4 tout prixsa téte. Le Premier ministre ne se sent nullement lié au Général Boyle aprés le départ de son ami et supérieur Collenette. Ce n’est pas son nouveau chef quise pliera en quatre pour volera sa rescousse. Parailleurs, logique avec lui- méme le Premier ministre n’a pas oublié qu’il avait déja malmené la Commission d’enquéte pour sa len- teura rendre ses conclusions. I] voudra a coup sir leur enlever tout crédit sur la réforme future de |’ Armée cana- dienne. Débarrassé du boulet «Collenette», il pourra pendant la période des questions, tomber aisé- ment a bras raccourcis sur |’ Opposi- tion maintenant que Doug Young est aux commandes de la Défense. En plus ce dernier alesens de la réplique et l’esprit combatif. Une maniére de reprendre l’avantage sur un dossier dont les con- séquences en période électorale pour- ront étre imprévisibles.O) de Colombie-Britannique Décés de M. Robert Bourassa Monsieur Robert Bourassa en compagnie de Madame Marie Bourgeois, lors d'une visite qu'il effectuait a Vancouver alors qu'il était Premier ministre du Québec L’ancien Premierministre du Québec, Monsieur Robert Bourassa, est décédé le 2 octobre dernier 4 l’hépital Notre-Dame de Montréal. Les personnes qui désirent envoyer un message desympathiea la famille de Monsieur Bourassa sont priées d’acheminer leur missive a l’adresse suivante ‘ a/s M. Michel Gagné Chef du Protocole a.i. 525, boulevard René-Lévesque est Québec (Québec)GIR5R9 Télécopieur: (418) 649-2657 PAR LIBASSE NIANG Bill CLINTON et Bob DOLE ont eu leur premier débat télévisé dimanche demiera Hartford (Ct). Le prochainaura lieu le 16 octobre a San Diego. A l"image des débats précé- dents, comme ceux qui ont opposé John KENNEDY a Richard NIXON ou Ronald REAGAN4 Jimmy CAR- TER, la joute oratoire qui opposa CLINTON a4 DOLE ne nous a pas véritablement renseignés surla fagon dontils entendent résoudre les problé- mes auxquels s’expose la société américaine. D’entrée de jeu, le Sénateur DOLEa vouluse démarquer du Prési- dent CLINTONensoulignant que ce demiercroyaitau gouvernementalors que lui, Bob DOLE portait toute sa confiance au peuple américain. Mais les téléspectateurs ont en vain atten- du que le Sénateur DOLE leur expli- que en quoi la politique qu’il souhaite promouvoir fait de lui un candidat proche du peuple. Cependant, compte tenu des critéres qui régissentl’appré- ciation d’un tel débat, il faut dire que Monsieur DOLE a plutét fait une bon- ne prestation. Mais cela ne lui per- mettra probablement pas derenverser la vapeur d’ici novembre prochain. Les deux protagonistes ont certes sou- < DEBAT TELEVISE CLINTON-DOLE: DE LA PREGNANCE DU MARKETING POLITIQUE levé beaucoup de questions. Mais il y aune grande différence entre soulever des questions et apporter des réponses sérieuses 4 ces questions. Le principal enjeu de ce pre- mier débat est, comme pour tous les débats du genre, non pas d’éclairer l’électeur sur les programmes des dif- férents candidats, mais |’importance que les médias accorderont dans les jours suivants a telle ou telle déclara- tion de tel ou tel candidat, parexemple le leitmotiv de DOLE sur le passé de CLINTON parrapport ala drogue. Dans le débat se rapportant 4 l’élection présidentielle de 1992, Georges BUSH a été dans |’ impossi- bilité de repondre immédiatement 4 une question d’une Noire américaine qui voulait savoir comment la dette nationale affectait personnellement les candidats. “Je ne suis pas siir d’avoir compris», tellefutsa réponse. Bill CLINTON avait, lui, trés vite répondu 4 cette question qui ne lui était pas directement posée. Cet €épi- sode fut considéré comme le point tournant de la campagne €lectorale de 1992. Pour un renseignement sur le programme des candidats, c’est plutét faible. IIn’empéche que pournombre d’observateurs, c’est cet événement mineur qui fit que le débat fut bénéfi- que pour CLINTONetécliptique pour BUSH. Mais cette fagon de conce- voir la communication politique est loin d’étre nouvelle. La communication est depuis fort longtemps un moyen privilégié de gouverner. Des milliers d’années d’ histoire éclairent les principes sé- culaires de la communication gou- vernementale: la persuasion, |’adhé- sion, la propagande, la séduction... De PISISTRATE qui coordonne ses moyens de persuasion et d’adhésion populaires a MACHIAVEL qui mar- que de son empreinte «la théorie du paraitre» en passant par PERICLES qui, lui, utilise les lois psychologi- ques pour orienter le comportement - des personnes, toutes sortes de moyens, y compris la désinformation, ont €té utilisés pour amener les indi- vidus a adhérer pleinement a toutes sortes de causes. Dans ce genre de débat le langage utilisé est souvent piégé en raison des effets particuliers recher- chés au travers de ce type de commu- nication. On comprend mieux dés lors pourquoi les politiques laissenta des agences spécialisées lesoind’ap- précier les meilleurs moyens de ren- dre efficace une communication d’abord pensée en termes de gestion de crises structurelles. Cette prati- quea généré|’apparition d’une nou- velle race de professionnels: les con- seillers en communication. La rencontre entre la publici- té et la politique est donc une chose voulue, recherchée, consciente. Les Etats-Unis sont depuis longtemps une terre de prédilection pour ce phéno- méne qui accorde une place impor- tante a ]’utilisation des signes. L’un des objectifs fondamen- taux de cette politique-spectacle, de ce marketing politique est la modifi- cation des représentations sociales par le truchement de stratégies pro- pres.au pouvoir médiatique. Apparen- ce, notoriété, ludisme, obsession de l’image personnelle... sont les princi- pales caractéristiques de cette forme de communication. Le contenu des programmes est quelque peu relégué a un plan marginal: le symbolique et la forme prennent le pas sur le fond. Obsédés par leur imagede marque les politiques demeurentpersuadés qu’ une bonne prestation a la télévision leur assure une belle carriére. Dans ce monde de la politique-spectacle, ce qui compte c’est la couleur du costu- me, la maniére dont la barbe est taillée, la gestuelle... En d’autres termes, tout dans cet univers semble étre déconnecté du réel. - Durant la derniére Conven- (VOIR "DEBAT" EN PAGE 2)