so Mai 2011 POPOL H HEE HOHE EEE E OOOOH OE SOOHO HOHE E SHOES E HOHE EHO LOOT OS OHHH HHHHHHHTHHHSHOSEDHOHESOHSESHOOEEEOEE Valoriser le francais au quotidien Construction identitaire et développement langagier bilingue Troisieme texte d'une série de quatre articles sur le theme de la construction identitaire et du développement langagier bilingue, par Annie Bourret, linguiste et auteure jeunesse. En faisant des activités en frangais tous les jours avec son enfant, on contri- bue a son développement langagier bilingue et a son sentiment d’identité a |'égard de la francophonie. La transition lors de l'entrée a |'école francophone s'en trouvera aussi facilitée, car l'enfant aura acquis de I'aisance, tant pour |'6coute que pour |’expression. Dans notre milieu, cela peut sembler difficile pour des parents francophones, voire insurmontable dans le cas d’une famille interculturelle. Mais en observant les quatre R et en utilisant tout ce qui existe autour de l'enfant, cela s'intégre au quotidien. Evidemment, il faut en prendre l’habitude, en se rappelant qu'il n'est jamais trop tard pour commencer. Les quatre R sont la routine, le rire, la répétition et la réussite* qui valorisent tous le francais a leur maniére et amé- nent l'enfant a écouter, a s’exprimer et a agir en frang¢ais. La routine est une activité qui revient et qu'on peut prédire, comme lire un livre chaque soir, se brosser les dents, préparer la collation pour aller 4 la gar- derie, sortir ses chaussettes du lavage ou les trier par grandeur. Elle donne a l'enfant un sentiment de sécurité émo- tionnelle et valorise le fran¢ais en lui donnant un caractére habitvel. Le rire est un jeu ou une activité que l'enfant aime comme visionner des DVD, chanter, jouer a la cachette ou lire. ll renforce les liens familiaux, crée de beaux souvenirs et valorise le frangais en lui donnant une dimension socioaffecti- ve. Le jeu permet aussi d’augmenter la familiarité de l'enfant avec le frangais en lui faisant vivre de nouvelles situations (Alors on va faire semblant que tu es la caissiére au supermarché et que je suis ton client, d'accord?). La répétition (on répéte le « conte- nu » linguistique d'une activité, par exemple en chantant « Frere Jacques ») jusqu'a ce que |’enfant maitrise les mots et l'air, en relisant la méme histoire enco- re et encore) permet d’ancrer |’appren- tissage de la langue, tout en donnant de l’aisance. La réussite donne de l'assurance et unsentiment de compétence. En faisant vivre des activités a l’enfant dans une atmosphére encourageante (Bravo!, Je suis fier de toi!, C'est beau!), on associe le francais G une expérience agréable et valorisante que l'enfant recherchera. Dans les familles interculturelles, il est particuligrement important de créer des « espaces ») et des « moments » oU on parle francais seulement, par exemple de toujours chanter une chanson en francais en allant a la garderie. Rien n'empéche le parent non francophone de participer. L'essentiel est de montrer une atti- tude positive, car cela renforce le sen- timent de sécurité et la pertinence du francais du point de vue de l'enfant. (So, what did you do foday at the French playgroup? Way to go!) L’idéal est d’apprendre le francais, ce qui est la confirmation ultime de l’importance que le parent non francophone accor- de au francais. Cela donne aussi G |’en- fant un rdle d'« expert ». Enfin, il est utile de lire a l'enfant, méme si cela n’est pas en francais, car les compétences de lecture sont transposables d'une langue a l'autre. Et si votre enfant refuse de parler francais? Ne vous découragez pas. Photo : Erik Poole C’est normal. Il manifeste son indépen- dance, il a conscience que |’anglais do- mine dans son environnement et c'est la loi du moinadre effort. Si vous avez suivi les quatre R, adop- tez une attitude encourageante ou négociez. (Tu me fais plaisir quand tu parles francais. Est-ce qu’on peut par- ler francais quand on est dans |’auto?) N'oubliez pas qu’il est en train d’appren- dre a parler deux langues en méme temps. Son vocabulaire est réparti entre deux langues et refléte sa réalité. Il dit peut-étre « Rec Center », mais il com- prendra « centre de loisirs », surtout si vous le lui apprenez. (Ca, c’est en an- glais. En frangais, on dit...) Enfin, il vaut mieux montrer |’'exem- ple que d'imposer le frangais. Si l'enfant constate que vous vous amusez en fran- cais, il sera plus porté a vous imiter. Le prochain et dernier article traitera de lalecture. © *Les quatre R sont tirés de Pistes — d’épanouissement pour les petits — (PEP), GRANDIR CB, page 18.La version anglaise (routine, rejoicing, — repetition and rewarding) se trouve a la page 19 de la méme ressource.