2— Le Soleil de Colombie, vendredi 20 décembre 1985 Sommet francophone Tiraillements Par Francois Bourboulon Pendant de trés longues années le Sommet de la francophonie a suscité des polémiques entre Ottawa et Québec. La question était de savoir si le Québec y aurait un statut de participant. En novembre, Pierre- Marc Johnson annongait avec satis- faction (on était en pleine campagne électorale) un accord aprés une rencontre avec Brian Mulroney; le Québec ira au Sommet et siégera ala table des discussions aux cétés du gouvernement fédéral. Depuis les sourires se sont figés et les dents grincent. Brian Mulroney a en effet récemment annoncé la ratifica- tion d’une entente entre Ottawa et le gouvernement du Nouveay- Brunswick. Selon cet accord, la seule province canadienne majoritaire- ment .anglophone et officiellement bilingue, jouira, comme le Québec, du statut de participant.Les textes des deux ententes sont en tout point identiques. Le Québec et le Nouveau-Brunswick jouiront des mé- mes priviléges et devront observer les mémes régles déterminées par. le gouvernement fédéral. Dilution Al’annonce de cet accord, Pierre- Marc Johnson était encore Premier ministre du Québec, et il a immédia- tement réagi. “C'est une tentative évidente de diluer la présence du Québec sur le plan international”, a-t-il déclaré, y voyant méme “un témoignage d’hostilité envers le Québec, y compris le gouvernement que formera M. Robert Bourassa” La conférence préparatoire au positivement. Cette réunion se tient au niveau des ministres des Affaires étrangéres de ces 33 pays. Cette conférence préparatoire avait essentiellement trois objectifs: définir l’objet de la conférence de Ja francophonie; définir des méthodes et fixer une date et enfin retenir un ordre du | jour. La conférence de la francopho- nie se tiendra au niveau des chefs d’état et de gouvernement qui ont déja donné un accord au principe de la participation. Les dates 17, 18 et 19 février 1985 ont été retenues pour la conférence elle-méme, et les ministres présents ont estimé qu'une derni@re mise au point devrait avoir lieu avant la réunion des chefs d’état. Celle-ci sera solennellement ou- verte par un discours du président de la Republique Francaise, M. Francois Mitterrand, qui pronon- cera le discours inaugural. Cha que chef d’état et de gouverne- ment sera appelé a intervenir sur les sujets de son choix. Quels sont les objectifs de cette conférence de la francophonie qui sera la premiére du point de vue historique? Un appel avait déja été lancé depuis trés longtemps, Un sommet inédit (Ce dernier a déclaré lors de son intronisation qu'il n’avait aucune objection a la mise sur le méme plan du Québec et du Nouveau- Brunswick. Il a rappelé que les deux provinces font partie de l’Agence de coopération technique et culturelle, un organisme francophone). M. Johnson a estimé que “les francophones du Québec ne peuvent pas étre traités de la mémefacon (sur la scéne internationale) que les francophones des autres provinces” puisqu’ils vivent sur le seul territoire en Amérique du Nord dont I’Etat est , contrélé majoritairement par les ~ francophones. Tlusion L’ex-Premier ministre est méme allé plus loin en estimant que donner le méme statut aux deux provinces aggraverait, aux yeux des autres pays francophones, “‘T'illusion que le Canada est de facto un pays bilingue ”. Brian Mulroney a immédiatement réagi a ces propos. “II n'y a pas deux classes de francophones. Ils sont tous de premiére classe et seront tous représentés”, a affirmé le chef du fédéral. Selon lui, Richard Hatfield (Premier ministre du Nouveau- Brunswick) “a eu le courage d’obte- nir un statut égal pour les fran- cophones”. Ottawa se mettrait dans une situation intenable s'il créait deux classes de citoyens en “disant aux francophones du /Nouveau- Brunswick: vous n’étes pas de vrais francophones, ceux du Québec sont supérieurs”, a poursuivi M. Mulroney, qui a traité d“inaccep- talbes” les réticences de M. Johnson. Alors que M. Hatfield a réagi avec mécontentement aux propos de Pierre-Marc Johnson, une derniére réaction nous était parvenue a I’heure ot nous mettions sous presse. Gilles LeBlanc, président de la~ Fédération des. francophones hors- Québec, a été fort surpris d’appren- dre que pour M. Mulroney, il n’y a que des francophones de “premiére classe” au Canada. Stupéfaction “Cette affirmation est stupéfiante puisqu’elle ne refléte nullement la réalité juridique et politique. Com- ment M. Mulroney peut il comparer aussi abusivement la situation des francophones hors-Québec a celle des québécois alors que depuis toujours nous sommes bafoués dans nos droits les plus fondamen- taux, dont celui de l'éducation? (...) Dire qu'il n’y a que des franco- phones de premieére classe, c’est nier le caractére urgent des problémes des francophones hors-Québec et c’est cautionner moralement |'indifféren- ce, sinon l’arrogance, des gouverne- ments provinciaux envers leurs com- munautés francophones”. Le débat est loin d’étre clos et va sans doute rebondir. Et nous vous posons la question: vous sentez-vous des francophones de premiere classe, de deuxiéme classe, supérieurs, infé- rieurs, ou autres? Ecrivez au Soleil. Votre avis sur cette discussion nous intéresse. presque 20 ans, par deux chefs d’état de pays francophones, le président Bourguiba et le pré- sident » Mais jusqu’a _Présenc a ealsation de ce proj “abuit trang. =49 S98 ho aor , La récente discussion a montré que les états qui partici- peront a cette conférence souhai- taient trouver a cette occasion, d’abord un forum de rencontre, un forum original pour y débattre des problémes Nord-Sud, et éga- lement un lieu od on pourrait envisager une discussion appro- fondie sur l’aide qui pourrait étre apportée dans le cadre de cette francophonie par les pays les plus industrialisés aux pays les plus démunis, enfin et surtout, une occasion de débattre de la volonté de défense de la langue francaise et une occasion de dégager une volonté commune de relever le défi auquel doit faire face la francophonie en mettant l’accent sur les technologies du futur et en tentant d’associer tous les acteurs de sociétés modernes (industries, ‘Medias, Universités, Centres de recherche etc...) . Il sera question de la volonté de défendre la francophonie non seulement sur le patrimoine qui existe déja, mais en projetant cette défense en direction du XXiéme siécle. Il sera utilisé a cet effet les banques de donnés, la télécommunication, la télévision, l'industrie de la langue, la diffu- sion du livre, la diffusion de écrit. CUIR ET GROSSESSE (SHS) Les travailleuses _ du cuir risquent plus _ que les autres de donner ‘naissance 4 un enfant _déformé. ou. mort-né. Selon une étude de six ans menée en Grande- Bretagne par le Leices- ter University Medical School of Births, les travailleuses du cuir courent deux fois plus de risques de mettre au monde un enfant mort- .né que les autres fem- mes. Parmi les défor- - mations relevées par les chercheurs, le syndro- me d’Edward caractéri- sé par une déformation des oreilles et des doigts. Trés rare dans la population’ globale, cette déformation est apparue 15 fois plus souvent chez ces fem- mes. Les chercheurs, Michael Clarke et Eli- zabeth Mason, _indi- quent qu’une enquéte plus approndie sur les matériaux utilisés dans ~ Vindustrie du cuir est nécessaire, et que les femmes fécondes tra- vaillant dans ce secteur devraient étre_ infor- mées, si les soupcons sont confirmés. Abonnements: Don au Soleil: ...........$ Canada Eta cager J’inclus ..........§ pour __ le renouvellement de mon abonnement ou __ mon nouvel abonnement. Remplissez ce coupon d’abonnement et renvoyez-le au Soleil de Colombie, 3283, rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6 2 ans 25.00$ -1 an 20.00$ 2 ans 35.008 - 1 an 15.008 | La féte des bénévoles Les employés du Centre Culturel Colombien ont regu:les bénévoles qui les ont aidés tout au long de l'année. Le souper s'est révélé un vrai festin et a méme vu l'apparition du Pére Noél qui a distribué des cadeaux. Un constat préoccupant Suite de la page 1 leur langue et a la gestion de leurs écoles tant aux francophones hors- Québec qu’aux Anglo-québécois, 1a ou le nombre le justifie, “a fait naftre un vent d’espoir auprés des minorités francophones”, rappelle M. Foucher. Cependant, l’inaction des provinces a ajuster leur législation a la constitution a provoqué depuis une pluie de recours judiciaires. “Depuis que l'article 23 existe, il ne s’agit plus. concentrés dans la méme région. C'est la province maritime qui respecte le mieux l'article 28, cons- tate M. Foucher qui prévoit que ce n’est pas de 14 que viendront les conflits scolaires les plus épineux sur la langue d’enseignement. Recevant le rapport, M. Bouchard a soutenu qu'il apportait un “éclai- rage” intéressant sur l’application du bilinguisme et “une bonne indication des orientations possibles” face a l'article 23. de raporter l’échéance; les provinces doivent faire face a leurs obliga- tions constitutionnelles mieux qu’elles ne le font maintenant”. La situation n’est rose dans aucune des provinces anglophones. M. Foucher a souligné qu’en Colombie- Britannique, aucun texte législatif n’encadre les garanties de l’article 23. “Chaque décision et son application est laissée au hasard des circons- tances, constate le rapport, et les Franco-Colombiens, 1,7 pc de la population, n’auront vraisembla- — F blement d’autres recours que judi- ciaires pour faire valoir leurs droits”. Au Nouveau-Brunswick, les fran- cophones, qui représentent le tiers de Le Soleil de Colombie tient a remercier tous les annonceurs qui ont mis de la publicité dans ce numéro spécial de Nodl. 1 souhaite a tous et & toutes de trés belles fétes de fin d’année, un Joyeux Noé#l et une trés Bonne Année 86. Le Soleil ne paraitra pas pendant les fates, le numéro sera daté du 10 janvier. Mais la librairie de livres d’occasion installée dans les loca du : ouverte. 879-6656 pour avoir les heures d’ouverture. A l’année prochaine! la population, ont l’avantage d’étre = Telépnonee wnat = | Consulat de France Elections Le Consulat Général de France rappelle @ tous les Francais désireux de ‘pectieipee. aux opérations électorales législatives et régionales [députés et conseillers régionaux] du 16 mars 1986, qu’ils doivent obligatoirement figurer sur une liste électorale d'une commune de France, ou s’inscrire avant le 31 décembre 85. En conséquence, il leur appartient, s’ils le souhaitent, de se présenter de toute urgence a la chancellerie pour y remplir les formulaires réglementaires. : Les électeurs qui ne seront pas en France au moment du scrutin, pourront voter par procuration en mandant une personne de leur choix, inscrite dans la méme commune qu’eux. Les formulaires de procuration, qui doivent parvenir aux mairies avant le 12 mars 1986, sont également a leur disposition a ce Consulat Général. : LE ce iy L | DE COLOMBIE Li: SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DELA COLOMBIE BRITANNIQUE André Piolat Annie Granger Francois Bourboulon Sylvie Arsenault Secrétaire: Héléne Ad] PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE 3283, rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6 Téléphone: 879-6924, 879-6656 Courrier de deuxiéme classe numéro d’enregistrement ‘Abonnement 1 an: Canada 15.00$ Etranger 20.00$ Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se . réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d’un numéro de téléphone et d'une adresse, afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, Ala demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas &tre publiés. scale aoe SEED | ‘ Vy