[Photo de Guy Palmer] <> @ Danse La bouffée d’air frais de Ginette Laurin Chevy, c’est la grande absente du spectacle de Ginette Laurin au théétre Amiga. Cette hie lui avait été commandée par Danse au Canada. Dans ce spectacle d'une petite cho demi-heure, Ginette Laurin et Kenneth Gould dansaient sur, dans, sous cette des années cinquante, qui entrait sur scéne phares allumés. Une bouffée d’air frais qui ne devait pas tout au ventilateur [d’époque)... x Mais Chevy n’a pu se rendre au théatre Amiga: a cause de problémes de droits d'auteur, le spectacle ne peut étre produit 4 Vancouver dans les trois mois qui suivent sa création. Mardi 12 aoftt, Ginette Laurin cléturait en beauté la soirée d’ouverture de Danse Entr’acte au Vancouver Playhouse, od cing juste véritable bouffée d’air frais. Apres le spectacle, on lui remettait le prix Jean F. Chalmer, l'un Par Charles-Henri Buffet chute de soixante-dix minutes, qui a porté Ginette Laurin aux sommets de la danse canadienne. Timber, comme son nom lindique, est construit autour du _ théme de la chute. Dans ce spectacle créé en mars 1986 a Montréal, ce sont les risques pris par les huit danseurs de la troupe qui avaient séduit la presse. Ils bondissaient, s’en- volaient, tombaient et retom- baient, semblaient chaque fois devoir s’écraser au sol, dévalaient. la téte la premiére des escaliers de six métres de haut... Ce risque toujours présent, c’est un peu la “Marque de fabrique” de Ginette Laurin. La chorégra- phe a su ne pas oublier sa formation de gymnaste pour inventer un style de danse entiérement nouveau, plein d’énergie et trés spectaculaire. Mais ce qui donne un sens a cette vitalité, c’est "humour. Ginette wy Laurin ne peut s’empécher de lancer réguliérement au public C’est une chute, une longue F : , gue un de ces regards en coin dont ' hiberner, pourquoi les deux magazines ne fo“ 4 LAS ~ A is 1G AS 1° Ske VOL. 19 No 17 VENDREDI 22 AOUT 1986 ~~ Courrier de 2éme classe Second class mail no. 0046 30 CENTS ique Chevrolet elle a le secret, ow elle sait glisser autant de provocation que de complicité. Son humour, c’est aussi son aptitude a prendre des objets de la vie quotidienne (escaliers, chaises, voitures...) .pour les détourner de leur utilisation normale. Elle a du génie quand elle isole ces attitudes, ces gestes que l’on répéte mille fois par jour, pour les déformer jusqu’a la caricature. “J’utzlise des acces- Suite page 2 Portrait d’une Francophone Une église pour maison Par Annie Granger Le jour de ses cinquante ans, elle est passée 4 Chemainus, elle l’a vue, en a révé et trois ans plus tard ‘elle l’achetait. Eveline Dionne-Bouffard n’a pu y résister; ce n’est pas tous les jours que l'on prend possession d’une église. Qu’en- fera-t-elle? une auberge de jeunesse? et pourquoi pas y donner des ateliers d’art en francais. Avec sa fille Paulette Bouffard, connue a Vancou- ver dans le théatre, Eveline monte un programme, on y fera du théatre, des marion- nettes de la peinture... Mais c’était sans compter la rigidité dela: municipalité de.l’endroit qui refuse tout simplement, le zoning dansce quartier étant prévu pour des appartements. Point final. “Méme un “Bed & Breakfast” m’a été refusé’. Une autre raison, peut-étre, léglise se trouve en face de - VPhépital, et le réglement c’est le réglement. Et pourtant, lorsque l’église appartenait a ses fidéles, des classes, soirées dansantes étaient données au sous-sol. Ah, si Eveline voulait donner ses ateliers gratuite- ment, le probléme serait différent! Aprés toutes les démarches pour obtenir ce permis, c’est en juillet, donc un peu tard pour tout-recommencer a zéro et demander le _ permis commercialetcomme il faut compter six mois, Eveline n'a pas le temps. Et c’est bien dommage, car les enfants sont inscrits, les parents fondent beaucoup d’espoir. Un grand- pére avait prévu prendre en pension ses petits enfants qui ne vivaient pas 1a pour qu’ils suivent les ateliers. Le programme d’immersion fran- Cais étant a ses premiers balbutiements 4 Chemainus, une aubaine pour cette petite municipalité. D’autant plus qu’Eveline a de longues années d’enseignement derriére elle, en immersion francaise en Ontario. “C'est triste qu’en Colombie-Britannique on sozt sten retard dans ce quia trait a Véducation et a Vart.” Et pourtant Chemainus est une petite ville débrouillarde sur l’fle Vancouver. De crainte de devenir»une autre ville fantéme, elle a décidé de s’en sortir avec l'aide de ses citoyens et a fait venir des artistes de qualité qui ont peint sur les murs de la ville des scénes de la vie en Colombie-Britannique,. ainsi les fenétres de la Gendarmerie Royale sont intégrées dans les arbres d’un paysage ou passe un train. Et ce refus catégorique pour une classe de deux mois cet été n’entre pas dans le tableau d'une ville de cette énergie. “Liannée prochaine quand Je reviendrat, une école de ce genre y sera peut-étre instal- lée, je suis toujours. en avant sur mon temps” remarque Eveline Dionne-Bouffard, pas aigrie par son expérience. Car maintenant pour pou- voir tenir ses engagements de paiement sur cette église Suite page 2 Le jeu des 7 erreurs’ Pendant toute une semaine l’Amérique a cru voir double. Time, Newsweek, Tweek, News time... on ne savait plus qui était qut. Car s'il est fréquent qu'un méme événement soit repris par l'ensemble de la presse, il est beaucoup plus rare de voir les deux magazines les plus prestigieux d’Amérique du Nord pousser la ressemblance ausst loin. A tel point que j'ai cru pendant un moment qu’tls avatent découvert une nouvelle version du jeu des 7 erreurs! En ces temps de restriction budgétazre, je me permettrai donc une suggestion. Pendant ces mots d’été que lactualité chotstt pour fusstonneraient-ils pas? On pourrait ainsi réduire les cotits de production et offrir des vacances a@ une des deux équipes! Le temps peut-étre de dénicher quelques informations oreginales... Oncle Archibald.