VOYAGE VERS LOKANAGAN Ce fut tout d’abord a la Mission St-Joseph d’Esquimault que l’on retrouve trace du pére PANDOSY, sur le registre des baptémes, le 12 septembre 1858 (il baptisa une Indienne agée de deux ans qu'il nomma Marie). C’est la que fut étudiée la possibilité de fonder une mission dans l’Okanagan. L’année suivante, en 1859, Charles PANDOSY accompagné du frére SUREL, de Cyprien LAURENCE et sa femme Thérésa, de son frére Théodore LAURENCE (tous deux Canadiens francais de Trois-Riviéres) et de William PION (ou PEON) originaire d’Hawai et chargé du transport des bagages, arriverent en Okanagan. L'expédition faillit mal tourner dés le début, lorsque prés de Penticton, le chef indien de la région Chapeau Blanc, s’opposa a l’établissement d'une telle mission et a l’occupation des terres par les blancs, quoiqu’il accepta la présence de chasseurs et de trappeurs itinérants. Il fallut la persuasion de Thérésa, épouse de Cyprien LAURENCE et également niéce de Chapeau Blanc, pour obtenir le consentement de celui-ci a l’établissement des missionnaires et des colons. Une anecdocte est ici rapportée, qui semble d’importance, sur la maniére qu’employa le pere PANDOSY pour influencer la décision du chef indien. LES EXPLOITS DU PERE PANDOSY Au cours de la premiére nuit passée a l’endroit initial choisi pour Vétablissement de la Mission, le pere PANDOSY fut éveillé par des bruits insolites autour de son abri. Regardant a l’extérieur, quelle ne fut pas sa surprise de voir leur campement entouré dIndiens sur le pied de guerre. Sans éveiller ses compagnons, il sortit sans mot dire, équipé d’un long couteau de boucher et se dirigeant vers l’arbre le plus proche, il y dessina une cible circulaire sur l’écorce puis s’en éloignant d’un bon nombre de pas, sous |’attention tendue des Indiens, il se retourna soudain et avec violence langa d’un geste assuré le couteau qui vint se ficher au coeur méme de la cible; il répéta plusieurs fois son exploit a l’ahurrissement de ses spectateurs, sans prononcer un mot. Aussi soudainement qu’ils étaient venus, les Indiens s’éclipsérent et jamais plus, par la suite, ne se montrérent CHARLES-FELIX PANDOSY, O.M.I menacants envers les nouveaux venus. Le pére PANDOSY s’était acquis le respect des tribus a travers la vallée. PHYSIQUE ET TALENTS DU PERE PANDOSY Les vieux de l’Okanagan se souvenaient de lui comme étant un homme grand, bien bati, avec une voix retentissante, des yeux profonds, des sourcils bien marqués, un long nez droit, le front intelligent, des cheveux noirs frisés et une longue barbe, un courage sans bornes et des talents le plus divers de médecin, d’>homme de loi, denseignant, de botaniste, d’agronome, de musicien, de chanteur, de sportif, et avant tout de grand humaniste. PREMIERE TENTATIVE A LANSE AU SABLE Ayant rejoint le pére Pierre RICHARD 4 I’Anse au Sable, le pére PANDOSY s’appréta a établir la mission a l’extrémité sud du lac au Canard. Le 9 octobre 1859, il écrit au pére d HERBOMEZ, a New Westminster: “hier soir nous sommes arrivés 4 l’emplacement choisi pour la Mission, une grande vallée sur le cdté gauche du lac Okanagan, . . la terre arable y est immense et je crois que si le pére BLANCHET est capable de nous envoyer des boutures de vignes, nous pourrons démarrer une plantation, car lorsque frére SUREL arrivera (venant de fort Hope avec les bagages), s'il accepte mes plans, nous établirons notre domaine au milieu de la plaine, contre une petite colline des mieux situées... .” EMPLACEMENT DEFINITIF DE LA MISSION Le premier hiver ne fut pas, cependant, une sinécure; le froid extréme de l’hiver 1859-1860 les obligea a abattre leurs chevaux pour survivre, avec pour tout régime des baies séches et des tisanes de mousse et de racines. Au printemps, le pere PANDOSY décida de changer d’emplacement en raison de l’excés d’humidité peu propice a ses rhumatismes; le site connu désormais sous le nom OKANAGAN MISSION, a l’embouchure de la riviére encore 17