a > Ma seule consolation, quand je a montais me coucher, était que maman oo viendrait m'embrasser quand je _ serais Ne s . . . e dans mon lit. Mais ce bonsoir durait sil peu de temps, elle redescendait si vite, que le moment ot passait dans le couloir a double porte le bruit léger de sa robe de jardin en mousseline bleue, a laquelle pendaient de petits cordons de paille tressée, était pour moi un moment douloureux. Il annongait celui qui allait le suivre, ou elle serait redescendue. De sorte que ce bonsoir que j'aimais tant, j'en arrivais a souhaiter qu'il vint le plus tard possible, a ce que se prolongeat le temps de répit ou maman n'était pas encore venue. Quelquefois quand, apres m'avoir embrassé, elle ouvrait ma porte pour partir, je voulais la rappeler, lui dire "embrasse-moi une fois encore", mais je savais qu'aussitét elle aurait son visage faché, car la concession qu'elle faisait aA ma tristesse et 4 mon agitation en montant m'embrasser, en m'apportant ce baiser de paix, agagait mon peére qui trouvait ces rites absurdes, et elle ett voulu tacher dem'en faire perdre le besoin, l'habitude, bien loin de me laisser prendre celle de lui demander, quand elle était déja sur le pas de la porte, un baiser de plus. Or. la: svoiz fachée détruisant tout le calme qu'elle m'avait apporté un instant avant, quand elle avait penché vers mon lit sa figure aimante, et me l'avait tendue comme une hostie pour une communion de paix ou mes lévres puiseraient sa présence réelle et le pouvoir de m'endormir. Mais ces soirs-la, ot maman en somme restait si peu de temps dans ma_ chambre, étaient doux encore en comparaison de ceux ou il y avait du monde a4 diner et ou, a cause de cela, elle ne montait pas me dire bONSOLT 6. Marcel Proust A la recherche du temps perdu iE Du cété chez Swann