Mme Francoise Giroud Le secrétaire d‘Etat a la condition féminine Suite de ]’Article de Kay ALSOP, Journalis te au ‘‘ Province’’® - Traduit par M. BATUT Francoise GIROUD - PARIS - C’était a en pleu- rer. Imaginez-vous atten- dre, aprés trois mois de lettres, de coups de télé- phones et d’ajournement, un interview avec Fran - goise Giroud, Secrétaire d’Etat. francaise a la Condition Féminine - et vous trouver tout a coup surprise par un violent orage parisien sur le chemin de votre rendez- vous. Imaginez un peuplus: com ment vous sentiricz-vous en arrivant a son bureau, trempée jusqu’aux os, - sans chaussures (qui au- rait le nerf de traverser ces magnifiques tapis de laine hordeaux, en dégouttant d’eau a chaque pas), les cheveux collés au crane et le maquillage dégoulinant. . .et de ren- contrer la femme la plus “importante de France’’, élégante, parfaite et si charmante qu’en quelques secendes, vous en oublie- riez le, désordre dans le- quel vous sericz vous-mé- me. I] n’en était pas ment. I] y a tout juste un peu plus d’un an que Francoi- se Giroud (elle déteste qu’ on l’appelle Madame ou Mademoiselle) prit la fonc- tion de ‘‘Premicr Secre- taire d’Etat a la Condi - tion kéminine’’, a la de- mande du Président Gis- card d’Fstaing. Fille n’y tenait pas particuli¢re - ment. Comme journaliste et co-fondatrice de deux des journaux les plus im-- portants du pays, ‘‘Elle ’ Cine expressr; elle s’etait deja fait un nom a elle. Elle ne voulait pas le titre ni les honnecurs, ni la pompe et les céré- monies officielles qui ac- compagnent naturellement son emploi. Mais elle accepta. ‘*C’e- tait, comm® vous dites, u- ne mission. Le président me demandait d’examiner la condition féminine dans le pays et voir ce qu’il é- tait possible de faire pour l’améliorer’’. Avec un regard en arrié- re, elle a de bonnes rai- sons d’étre assez satis - faite pour ce qui a été ac- compli. Les lois concer :- nant l’avortement et le di- vorce ont. été élargies. Pour la premiére fois, il est possible d’obtenir le divorce par consentement mutuel en France. Les couples peuvent terminer leur union aprés un mini- mum de 6 mois plus 3 au- tres mois (contrainte), ou, en cas de refus d’un des partenaires, l’autre peut demander le divorce aprés 6 ans de séparation. Pour la ‘‘conservative’’ France, c’est un grand pas. autre- orp ex Sear tev int iwi ’ 2 ah OE eae er ea Ie Roe ARES ES TEAR, Ramey s ee Ha FE he Ne See EEE Une autre de ses préoc - cupations est l’élargisse- ment du. programme de garde de jour des enfants. Mais ceci, dit Mme _ Gi- roud, est plus difficile et peut demander du temps avant d’étre accepté par le gouvernement. Elle a deja fait des efforts dans ce sens pour favoriser l’ai de aux jeunes mamans, en partie parce qu'elle est passee a travers tous les ennuis 2lle-méme,d’étre u- ne maman qui devait tra- vailler et élever en méme temps son enfant. ‘Ta vie pour les jeunes méres” dit-elle, avec une expression sérieuse dans ses ycux sombres, est intolérable. Flles ne peuvent s’en sortir. C’est la méme chose dans _ le monde entier et je pense qu’elles ont les mémes droits que celles qui peu- vent. rester chez elles et élever leurs enfants. ‘Er je pense que les fem- mes de ma génération ont le devoir d’aider ces jeu- nes mamans et leur faire réaliser que la situation n’ est pas sans espoir’’. Peut-étre! Mais combien de ses consoecurs pcCuvent accomplir autant que F ran- coise Giroud qui alla dela “‘script-girl’’ a 1’édition de piéces pour l’écranen pas- sant par le journalisme, a- vant de s’installer dans un bureau de style Louis XV, délicieusement décoré et fleuri, 4 la demande du pré- sident de son pays, qui a- vait trouvé qu’elle était juste la personne qu’il fal- lait pour remplir cette ta- che ingrate. Mme Giroud admet qu’il est tres important que ce soit une femme, et non un homme, qui remplisse cet- te charge de la ‘‘condition de la femme’’. Ces problémes sont en- nuyeux, pour n’importe qui mais spécialement pour les hommes. Et c'est pour- quoi il est sidifficile de les résoudre. Mais une fem- me, ‘je pense, a plus de sympathie pour lasituation et plus de détermination a travailler pour’’, dit-elle. SEDI. Tee eet Cette femme, des plus fé- minines, dont les liaisons avec certains hommes fa- meux, sont légendaires, prone avec ferveur les droits de la femme. Ce qui explique peut-étre pour- quoi elle a critiqué la‘*‘Con férence de 1’Année Interna- tionale de la Femme’’ de Mexico, comme étant gro- tesque, pénible et 4 en pleu- ren? **Nous avions une chance de produire une sensation. Nous représentions 1a 135 pays. Nous avions la chan- ce de dire, non, nous n’a- vons peut-étre pas les mé- mes ideologies mais nous sommes d’accord sur cer- taines choses que nous de- vons accomplir ici. Et si ‘nous avions toutes travail- lé dans ce sens, cela au- rait eu un impact profond dans le monde entier. Et c’était notre espoir. ‘‘Mais nous n’avons pas réussi parce que la Russie ,et la Chine commencérent a se battre au sujet dudé- sarmement et Israeletl’E- gypte entrerent dans des arguments politiques - et tout fut oublié concernant le probleme des femmes du monde entier, - et ce fut la tragédie ‘‘, dit-elle, ses yeux s’obscurcissant a nouveau. Est-il vrai, lui deman - dais-je, que ce que l’ona dit au sujet des femmes, qu’elles ne peuvent travail- ler ensenbme et que c’est une partie du probleme. ‘Mais naturellement non, répondit-elle immédiate - ment. ‘‘Ilest plus facile aux femmes de travailler ensemble que cela est pour les hommes. Je pense que c’est parce que les femmes sont plus capables de dévo- tion, de consécration a la préservation de la vie. Je suis sQre que ce sont les femmes qui pourraient empécher une guerre nu- cléaire - s’il y avait une possibilité de le faire. Tout changerait si, disons un tiers duygouvernement é- tait représenté par des femmes’’. Avec un tel propos, com- ment a-t-elle pu @tre sus- pecté d’avoir dit que seul, un homme, peut donner confiance en elle-méme 4 une femme. Elle rit, un peu. génée, — expliquant qu’elle a simplement voulu dire que dans le champ pro- fessionnel, | ]’approbation masculine est souvent es - sentielle. Mais je lui rap- pelle que lorsque l’homme qu’elie aimait l’abandonna pour une autre, elle voulait se détruire, tant elle était desespérée. ‘«Pendant des années, j’ai été juste une ruine’’ a-t-el- le écrit dans sa biographie ‘*Je vous donne ma paro - le’, noircie et brdalante, comme la forét en feu. Cela m’a pris des années pour trouver une autre ma- niere de vivre, des années avant que je puisse me re-- trouver’’. 7 £ , ’ rer a ae , Le Soleil de Colombie, 7 Novembre 1975, 9 - BROWNIES AUX DATTES 2 oeufs 3/4 de tasse de cassonade 1/2 tasse de farine 22 BISCUITS GRAHAM, roulés en fines miettes (environ 1 2/3 tasse) 1/2 c. a thé de vanille 3 1 paquet de DATTES HACHEES de 7 1/2 onces (1 1/3 tasse) 1/2 tasse de noix hachées Battre les oeufs jusqu’a ce qu’ils soient légers. Combiner le sucre, la farine et les miettes de BIS- CUITS GRAHAM. Les ajouter aux oeufs; bien mélanger. Incompgrer la vanille, les DATTES HACHEES et les noix, en remuant. Etendre également le mélange dans un moule de 8 pouces, graisse. Faire cuire 25 a 30 minutes a four doux (350°F.). Découper en 20 carrés pendant que c’est encore chaud. BROWNIES AUX DATTES: On annonce du beau temps: journee idéale pour aller se baigner. Pour le goiter sur la plage, quoi de meilleur -que ces brownies, qui regorgent de DATTES HACHEES? 1 ——<_—< _uoeQ_—wq_eiwq Maintenant, me Git-elle a- vec contentement, je fais mon travail, j’essaie d’ai- der autant que je le peux, dés l’instant que c’est un travail utile. Elle restera te probléme de la femme car- rément devant la conscien- ce du pays. Et c’est ce que j’essaie de faire’’ déclare Francois Giroud. Je reprends mon imper- is Madame Giroud, si elle veut donner Jes mémes droits aux femmes qu’aux hommes, n’en rest€ pas moins el- le-méme tres féminine par son élégance et son «bon goat dans le choix de ses toilettes. La grande dame de la politique féminine en France, est devenue trés populaire parmi se€S consoeurs et aussi parmi ses ‘ confréres’’. - SK une ou deux années, dit-cl- le. C’est tout. Juste le temods de remettre ‘le train sur ses rails’’. **Je ne pense pas que c’est important que ce soit telle ou telle personne qui occu- pe ce poste, aussi long- temps que le travail est bien fait. Maintenant, il est nécessaire de voir en avant et de poser le oY ee FETS po ewe ve ey deed arty ges . £ | - Sad Maat 2 méable détrempé, je re- mets mes chaussures hu- mides, je redescends les larges escaliers recou - verts de moquette et je me retrouve dehors, avec un soleil éclatant. Du moins, je pense qu’ily a du soleil. Ou bien était- ce que je Me sentais si bien. Je pense gue je n’en serai jamais § m1-y