2 - Le Soven pe Cotomaie, venpredi 15 octosre 1993 —nfoRMATION ea a SA a ETT ERS TOR TN Les élections fedéerales 1993 L'avenir des Francophones Quotidien Leministére provincial dela Santé vient de publier un rapport au contenu trés intéressant sur la santé des britanno-colombiens. On y apprend, par exemple, que c’est en Colombie-Britannique que les gens vivent le plus longtemps, avec une espérance de vie de 80 ans pour les femmes et de 74 ans pour les hommes, a l’opposé du Québec oti celle- ci est plus courte, 79 ans pour les femmes et 72 ans pour les hommes . Quelques détails, toutefois, le taux de mortalité infantile est deux fois plus élevé chez les autochtones que chez les blancs en raison, sans doute, de la pauvreté et de l’abus de drogues et d’alcool par les parents. En Colombie-Britannique, chaque: année plus de 5000 jeunes filles de 15 a 19 ans contractent une grossesse, soit un taux d’environ 60 pour 1000, dans les régions rurales ce taux atteint 90 pour mille, et c’est le Canada qui arrive second aprés les Etats-Unis, dans le groupe des pays industrialisés, pour le plus grand nombre de familles vivant dans la pauvreté. Tous ces thémes graves et délicats ne sont, tout bonnement, pas abordés par les candidats pendant cette campagne €électorale. Ne parlons pas du suicide chez les jeunes, dont le chiffre a doublé en trente ans, et qui estladeuxiéme cause de décés des 15-29 ans, plagant le Canada pratiquement ex- aequo avec |’ Australie, au premier rang des pays victimes de ce fléau devant les Etats-Unis, la Suéde, le Japon et 1’ Angleterre. Il est certain que la dette fédérale, le programme des hélicoptéres ou la TPS, sont des sujets importants, mais les personnalités politiques ont tendance a oublier- d’aborder certains sujets moins plaisants. Depuis le début de la campagne nos candidates, “s’emballent” dans des discours économiques passionnés oubliant, trés souvent de se concentrer sur les vrais problémes qui font, chaque jour, la une de l’actualité. La politique politicienne, c’est bien beau, mais a quand une politique humaine ? Pierre Longnus électorale, nos candidats et. Pourles Francophones vivant a I’extérleur du Québec, le débat des cing chefs n’aura pas permis de savoir 4 quel point le sort des minorités francophones compte a leurs yeux. Le chef du Parti libéral, Jean Chrétien, a été le seul lors du débat en francais a rappeler l’existence des Francophones canadiens. “J y a un million de Francophones hors Québec qui ont plus de mérite que vous et moi a parler le frangais”, a \ancé le chef libéral en réplique a une attaque du chef du Bloc québécois, Lucien Bouchard. Mais ce fut tout. Le chef réformiste Preston Manning, qui préne “un nouveau fédéralisme”, a confirmé sa position sur le bilinguisme. En résumé, le bilinguisme est une affaire qui ne regarde que les individus. Au concept du bilinguisme officiel, dont il ne veut plus entendre parler, Preston Manning oppose celui du “bilinguisme territorial”. Kim Campbell, qui traine dans les sondages et qui voit le Parti réformiste lui gruger des. votes, évite la question. Lucien Bouchard du Bloc québécois a indirectementrépondu a la question en affirmant que son parti _ défendrait les droits de la minorité anglo-québécoise. S’il est prét a défendre les droits des Anglo- Québécois, on présume que son parti sera un allié de circonstance la prochaine fois que les minorités francophones feront les frais d’une crise linguistique au pays. Si on connait depuis belle lurette la position du Parti _ réformiste pour tout ce qui touche Je bilinguisme, il est par contre inutile de fouiller dans les programmes des “vieux partis” en espérant faire des découvertes. C’est que la cote des minorités, francophones, autochtones ou ethniques, n’est pas trés élevée durant cette campagne a4 deux thémes : la lutte au déficit et la création d’emplois. Le programme électoral du - Parti libéral ne fait d’ ailleurs jamais mention des préoccupations des minorités francophones. Le vice- premier ministre Jean Charest a déclaré de son cété que ce n’est pas parce que la question du bilinguisme n’est pas traitée dans le programme conservateur, qu’il fauten déduire qu’il y auneremise en question. La Fédération des communautés francophone et acadienne ne réclame rien de moins que l’adoption d’une politique globale qui permettrait au gouvernement fédéral et a ses ministéres de jouer pleinement leur réle en ce qui concerne le développement et l’épanouissement des minorités francophones. _... -Lesradios communautaires veulent un engagement ferme des partis politiques ence qui concerne le financement de ce nouvel outil de communication pour les Francophones. Ottawa n’a toujours pas renouvelé le programme d’ aide al’implantation des radios communautaires (5,6 millions de 1987 41992). Il a par contre accepté d’investir une somme supplémentaire de 1,2 million jusqu’en mars 1994, pour permettre aux radios qui étaient sur le point d’obtenir un permis du CRTC de démarrer leur entreprise communautaire. Depuis la crise linguistique de Sault-Sainte-Marie en janvier 1990, le gouvernement fédéral s’est bien gardé de claironner sur tous les toits son attachement au bilinguisme officiel et a la dualité linguistique. 1 a néanmoins fait Radios communautaires L’Ontario regoit 100 000$ Quatre radios comunautatres francophones ont recu de I’alde financlére du gouvernement provincial pour les alder a s‘implanter dans leur communauté. Ottawa - Les radios de Cornwall, de Kapuskasing, de Hearst et de Penetanguishene ont regu chacune 25 000$ dans le cadre du Programme de radio communautaire de 1’Ontario. Le programme, qui en est a sa deuxiéme année d’existence, verse des subventions annuelles d’exploitation 4 des radios communautaires autochtones et francophones, pour un maximum de 25 0008. Pour la radio communautaire KapNord a Kapuskasing et la radio communautaire Cornwall-Alexandria, il s’agitd’ une premiére subvention d’exploitation puisqu’elles viennent toutes deux d’obtenir leur permis d’exploitation du CRTC. Les radios Epinette noire de Hearst et Huronie de Penetanguishene regoivent des subventions pour une deuxiéme année. En subventionnant les stations francophones, le gouvernement ‘aide ces collectivités 4 promouvoir leur identité culturelle et linguistique et arenforcer le développement économique communautaire, a indiqué, dans un communiqué, la ministre du Développement économique et du Commerce de 1’Ontario, Mme Frances Lankin. ' APF adopter des réglements qui précisent les responsabilités des bureaux des ministéres en ce qui a trait A la langue de service, de méme qu un amendement constitutionnel faisant des Acadiens du Nouveau-Brunswick des citoyens égaux a la majorité anglophone. Il a aussi débloqué 112 millions de dollars en mai dernier pour financer une partie des frais entourant la création de conseils scolaires francophones dans six provinces, et pour l’enseignement postsecondaire. Encontrepartie, il a abolile Programme de contestation judiciaire (rétabli a la veille de la campagne électorale), a diminué dans les subventions accordées aux organismes et associations et PORTRAIT. DU POLITICIEN TYPIQLE DES ANNEES 90 a toujours refusé d’adopter des réglements concernant la langue de travail dans les ministéres, malgré la grogne de nombreux fonctionnaires francophones qui ne peuvent travailler dans leur langue. LePartiréformiste pourrait faire la vie dure aux minorités francophones, s’il réussit a faire élire un grand nombre de députés et que le gouvernement est minoritaire. Les minorités francophones devront alors plus que jamais compter sur leurs députés francophones de l’extérieur du Québec, sur opinion publique... et sur les députés du Bloc québécois ! Yves Lusignan (APF) Président-directeur : Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Pierre Longnus Administration et gestion : Noélle Mathis Journaliste-coopérant : Frédéric Lenoir Infographisme : Suzanne Bélanger Publicité : Gérard Labrie 980 rue Main, Vancouver, C.-B., VA 2W3. Tél : (604) 683-7092. Fax : 683-9686. No 0046. - TPS No R 103242624 impression ; Horizon Publications Le seul journal en frangais al'ouest des Rocheuses "SANS PEUR NI FAVEUR" Correspondant national : Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs ; Claudine Lavallée, Marielle Croft, Catherine Lannoy Collaborateurs Arts et spectacles ; Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Marc Fournier, Yvan Brunet, Claire Bédat, Louis Anctil Ouverture du journal : 9h a 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, L'abonnement annuel coite 25$ au Canada, 55$ a I'étranger. Le journal Le Solell de Colomble est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. Hebdomadaine fondé en 1968 par André Piolat