page 4 ) L’APPEL / +) Janvier 1968 entre la campagne qui se livre présentement par la Fédération des Ecoles Indépendantes de la Colombie Britannique, en vue d’obtenir de V’aide financiére du gouvernement, et notre propre campagne pour obtenir la reconnaissan- ce d’un programme officiel destiné a offrir au public une option bilingue. Ce que doivent se rappeler les autorités des écoles catholiques, fréquentées par la majorité des francophones, c’est qu’elles ne sont pas habilitées 4 établir un programme officiel. Ceci est du ressort du Conseil de |’Instruction Publique, organisme du Ministére de 1’Educa- tion. Il leur faut done chercher 4 collaborer autant que possible au succés de notre cam- pagne tout en se préparant 4 mettre en vigueur tel programme 4 mesure de son développe- ment. Autre précision nécessaire: Personne ne doit s’attendre 4 une invasion des classes fran- caises, au moins durant la premiére phase de l’expérience. Ce qui est prévu c’est tout au plus une ou deux classes, au départ, qui pour- ront jouir d’une surveillance spéciale puisqu’il s’agit d’un programme expérimental. Si, comme je 1’ai dit plus haut, la recherche d’une solution au probléme de Vinstruction en francais auprés des autorités publiques peut faire craindre une exode des écoles paroissia- les, c’est un risque qu’il faut prendre et accep- ter. Cependant, ce n’est pas ainsi que. nous le voyons. Au contraire nous y voyons la fin d’une ambiguité qui menace de se solder en faillite. Durant des années, nos écoles paroissiales ont tenté de nager 4 contre-courant en improvi- sant un programme marginal qui méne nul part. Elles ont dai satisfaire aux exigences d’un programme officiel unilingue anglais et subir les pressions pédagogiques de parents qui ne leur faisaient vraiment pas confiance. La part donnée au francais a eu tendance a diminuer plutét qu’a s’intensifier pendant que le milieu accélérait le processus d’anglicisation. Les titulaires, dans l’impossibilité de se rac- crocher & des normes officielles, ont dii subir les contre-coups d’une population tiraillée en- tre le désir légitime de voir leurs enfants réussir 4 s’adapter au milieu et conserver leur langue maternelle. La solution, quant 4 nous, e’est l’établissement d’un programme officiel mis 4 la disposition de tous ceux qui voudront s’en prévaloir. Il nous importe peu, pour le moment, que l’idée soit populaire ou non. La population anglaise, moins complexée que la notre, sautera probablement dessus. Tant mieux. N’est-ce pas elle qui a donné le ton a l’anglicisation? Si nous Vavons suivie dans cette voie nous la suivrons bien dans la voie inverse: ¢c’est-d-dire celle du bilinguisme. Nous visons, en ce qui concerne nos écoles, & les munir d’un programme qu’elles n’auront pas 4 imposer mais qu’elles pourront offrir tel quel, pour ce qu’il vaut, avec la méme assu- rance que le curriculum anglais qu’elles ont présentement adopté. Roméo Paquette Nous avons visite un ami Franco-Americain Nous connaissions déja depuis assez long- temps, par voie du courrier, un ami sincére de la cause canadienne francaise, M. Maxime Léo Langevin, de Berkeley, Californie. Il nous a- vait abonné, tout récemment, 4 l’"hebdomadaire, Le Travailleur, de Worcester, Mass.; il nous avait donné l’avantage de prendre connaissan- ce de deux oeuvres du frére A. Bernard, l’une sur l’histoire de la Louisiane et l’autre sur les pionniers de l’Ouest; c’est lui qui nous avait fait parvenir les deux volumes de Bona Arse- nault sur les Acadiens; enfin, nous n’avons pas résisté 4 lui faire une visite au cours d’une bal- lade que nous avions entreprise durant nos vacances de Noél. Nous avions appris l’épreuve qui l’avait affligé par la perte de son épouse, en octobre, compagne chére qui l’avait complété durant 32 ans. Petit homme aux cheveux blancs, il nous regut derriére le comptoir de son studio dartisanat canadien, sur le Dwight Way de la ville universitaire de la baie de San Francis- co. C’était la premiére fois que nous faisions connaissance avec les métiers 4 tisser Leclerc. Curieux qu’il ait fallu se rendre en Californie pour découvrir ce produit de chez nous! Léo Langevin, s’il est petit de taille, plutot géné, ne tarde pas 4 grandir sous nos yeux quand on commence 4 mieux connaitre VPhomme. Artiste jusqu’au fond de 1’4me, il nous apprend que sa redécouverte de sa nationalité canadien- ne-frangaise est passée par l’expérience de 1’in- terpréte Shakespearien; monde qu’il nous cite avec vigueur et qui porte 4 la recherche de Vuniversalité de l’homme. C’est André Gide qui disait que Shakespeare avait rejoint l’universel par la réalisation totale de sa personnalité an- glaise? De méme, celui qui a vécu l’oeuvre de Shakespeare n’a pas pu la vivre totalement sans se découvrir lui-méme, tel qu’il a été fait. Sa femme, il nous en parle avec admiration. D’origine autrichienne, directrice d’une école de ballet, musicienne; il lui attribue le crédit de son propre épanouissement personnel. Tl valait la peine, méme si l’entrevue n’a duré que quelques heures, de compléter une ballade sous le soleil californien en passant dans l’ate- lier de Maxime-Léo Langevin, connu 4 Berke- ley sous le nom de “French Canadian.’’ M. J. Haluschak, O.D. optométriste Verres de contact Centre d’achats de Maillardville (porte voisine du Cunningham Drugs) Tél. : 936-6727