tt RR TN oad i Ls | Le Soleil de Colombie, vendredi 20 juillet 1990 - 17. SPORT ARTS ET SPECTACLES Pour les 3emes Jeux olympi- ques spéciaux canadiens d’été qui avaient 4 Vancouver du 10 au 15 juillet, le Québec avait une délégation de plus de 80 membres dont 65 athlétes déficients intellectuels. Pour Dominique Sigouin, gérant de l’équipe québécoise, |’expérien- ce est inoubliable pour les athletes. «Notre objectif est de partici- per et chaque médaille rempor- tée est un bonus. Nous avons préparé les athlétes pour la participation a une grande féte etnon une compétition. Je crois que nous avons atteint cet objectif» déclare-t-il. Durant le voyage en avion, un seul petit pépin méme si plus de 75% des déficients mentaux n’avaient jamais pris l’avion. Un athléte a eu peur. Les athlétes ont été privilégié en ayant droit a une visite dans le cockpit. Les athlétes québécois ont participé a quatre des sept activités inscrites au program- mesoit lebowling a5 quilles (10 athlétes) et celui a 10 quilles (12), l’athlétisme (20) et la natation (23). Aucun athléte ne participait aux épreuves de dynamophilie, de gymnastique _~_ rythmique et au soccer. Méme si le Québec n’a une _organisation officielle pour les Jeux spéciaux que depuis 10 _ ans, plus de 1300 athlétes en sont membres. Au Canada anglais, le mouvement est plus Agé. En 1968, Harry Red Foster, de Toronto, créait un précédent lorsqu’un groupe de déficients a jouéau hockey intérieur. Depuis lors l'idée s'est répandue a lest et a l’ouest. 8ames Jeux Olympiques spéciaux canadiens d’ete Le sport en féte L’organisation veut également changer |’attitude des gens face aux déficients, mais «/e but ultime est l'intégration dans la communauté» ajoute Domini- que. Il donne l’exemple de certains athlétes qui ont un emploi régulier, d'un couple d’athlétes qui sont mariés et autonomes. Un ancien athléte est méme devenu _assistant- entraineur auprés de _ ces collegues. Certains athlétes sont suffi- samment habiles pour 6étre intégrés dans des_ ligues normales. Dominique prend bien soin de préciser que la déficience intellectuelle n’est pas une maladie mentale. «On ne peut la guérir avec des pilules, c’est inné et l'enfant doit apprendre a vivre avec». Daniel Bélanger la, Fonda tion André Piolat’ ¢ Encourage |’étude de la langue frangaise par , l'‘octroi de bourses annuelles aux étudiants de Colombie-Britannique. e Joue un réle dynamique dans le développement des arts et des lettres d’expression francaise dans la province. Aidez-nous aussi a atteindre ces buts dignes d’interét! Faites parvenir vos dons, déductibles d'imp6t, 4 l'adresse suivante 104-853, rue Richards, Vancouver, C.B. V6B 3B4 Tél: (604) 669-2235 : Nom adresse Ville: Pov rey ere Code postal ~ _ : ek sh - Une partie de la délégation québécoise lors des compétitions d’athlétismes au parc Minoru, a Richmond. personnes A Relation passion «On les aime». Voila l'expression et le sentiment qui permettent a Jean- Charles Beaulieu, entraineur, de poursuivre son travail auprés des déficients intel- lectuels, depuis plus de 17 ans. Cette affection envers les athlétes prend, cependant, différentes formes pour les entraineurs québécois. Mais leur réaction est similaire. Leur visage, s’illumine et un vent d’enthousiasme souffle lorsqu’ils s’expriment sur ces sportifs. Francine Lemay parle de «pureté, de sponta- néité et de gratuité» dans leurs comportements pour expliquer son implication. Enseignante depuis 20 ans dans des classes de défi- cients intellectuels, elle se dit préte a continuer pendant vingts autres années pour promouvoir les droits de ces gens. De son cété, Peggy Rhind, entraineur en natation, parle de force revitalisante. «Lors- que j’arrive amorphe a un entrainement, j’en ressors toujours pleine d’énergie. Ils demandent beaucoup dat- tention mais ils sont telle- ment purs dans_ leurs intentions qu’on refait le plein d’énergie». Méme pour sa premiére année, Daniel Tétreault éprouve beaucoup d'affection pour les défi- cients intellectuels. «Leur spontanéité, /a réponse immédiate qu'on recoit s ‘ave- re trés concréte et enrichis- sante. On ne peut que /eur retourner cet amour quil nous montre». Quant a Guy Carbonneau, joueur de hoc- key pour le Canadien de Montréal et capitaine hono- raire de |’équipe québécoise, il aurait aimé que sa jeune fillede 8 ans voit ces athletes en action pour comprendre le véritable sens du mot effort. D.B. oe Si l’année passée, le festival avait accueilli des milliers de personnes sous la pluie, cette année il s’est déroulé sous le signe de la créme solaire et du chapeau... Comme quoi (pour les superstitieux) Ccommencer un festival un vendredi 13 ne porte pas toujours malheur! Pour sa 13eme année, le Festival s'est révélé 6tre un véritable petit bijou d’organisa- tion. D’ailleurs Richard Des- jardins, chanteur québécois, n’en revient pas: «Je suis vraiment trés impressionné par l'organisation... surtout vu le budget! Il yamémeun atelier de réparation pour les instru- ments! Je n’avais jamais vu Ca...». encourageant sesathlétes || faut dire que plusieurs travaillent toute l'année a temps complet sur le projet. Les organisateurs com- mencent donc a étre rodés. Cependant, ils tentent chaque année d’apporter des améliora- tions. Pour |’édition 90, l’accent a été mis sur l'environnement. - En effet, il semblait paradoxal de chanter la protection de la planéte en produisant des quantités phénoménales d’or- dures a l'occasion du Festival. Un premier pas a été fait en remplacant l'utilisation d’as- siettes jetables par des assiet- tes en plastique dur consi- gnées. Idée véritablement ingé- nieuse qui a permis de diviser par deux la quantité de détritus. Lamise en place de ce systeme acependant représenté un lourd investissement. Le Folk Festival est un patchwork, de couvertures mi- ses bout a bout sur le sol, mais également de cultures, de nourriture, de styles, de publics. Ainsi, les jeunes et les moins jeunes, hippies ou non se retrouvent pour écouter des artistes provenant de tous les continents, en mangeant éthio- pien, indénosien, mexicain, etc... Les conteurs d'histoire cé- toient les cowboys et leur musique, les féministes et leurs chansons, les comiques et leurs blagues... Lorsqu’on demande a Richard Desjardins ou Patrick Vaillant s’il s’agit de folklore, ils sourient. «Ce que je fais n‘arien de folklorique, je raconte simplement des histoires, aussi 13€me Folk Festival Sans fausse note main... En fait, je suis un historien amateur!» dit Richard Desjardins dans un éclat de rire. Patrick Vaillant pour sa part reconnait que les musi ques qu'il compose avec son ami Riccardo Tesi s'inspirent des musiques traditionnelles _ ita- liennes et provencales, mais qu'il nes’agit que d’une matrice, d'une trame pour sa mandoline et |’accordéon de Riccardo. Richard Desjardins avoue avoir été tres touché par cette invitation du Canada anglo- phone. De méme, Daniéle Villieres, syndicaliste francaise ayant fait de la chanson un moyen d'action, a été tres surprise par l’accueil qui lui a été réservé: «Je ne mattendais pas a cela au Canada anglais. Ce festival est un des meilleurs tant au plan de | organisation que de celui du public... Les gens passent d'une scéne a l'autre sans heurts, sans bruits... En France, je nose pas imaginer le foutoir!» Valdine Ciwko, une des organisatrices est trés fiére du public du_ festival. «Cest incroyable, chaque année on nous raméne_ les __ porte- monnaies perdus avec tout /eur contenu!». D’ailleurs chacun laisse trainer ses affaires sans crainte. «L’ambiance est trés familiale» dit Patrick Vaillant. «En France, on-dirait que.c est «baba»...». «Qualité» est certainement le maitre mot des organisateurs. Qualité du son (pas trop fort), qualité des conditions (toilettes et cabines téléphoniques sont installées pour l'occasion), qualité de l’accueil (plus de 860 volontaires s’activent sur le site), et pour finir qualité du public (l’absence d’alcool per- met de sélectionner les person- nes réellement venues pour écouter la musique qu’elles aiment). Al’heure gu’il est Gary Cristall (le directeur artistique) doit déja penser au 14é€me Folk Festival. «On peut toujours améliorer!» comme le. fait remarquer Valdine Ciwko. Anne Fournier Richard Desjardins et Danidle Villieres se , le vendredi 20 i coin, as ver East Culture! Centre, 1895 bien celles qui se _ sont déroulées il y a 20 000 ans que celles qui se dérouleront de- Venables (et Victoria), a 20 heures. Prix des billets: 12$. Informations: 254-9578. ' Accessoire i du festivalier: la couverture pour réserver sa place et éventuellement se préserver de I’humidité. ee |