| Pamphlet ers Le Soleil de Colombie, vendredi 18 avril 1980 7 _ [7 Les petits échos “4 Artistes Francophones Dans le cadre du Festival francophone, la Galerie d’Art de Vancouver présentera du 17 avril au 25 mai une exposition de 32 peintures et 3 sculptures d’artistes francophones. Parmiles sujets choisis par Lorna Farrell-Ward, conservateur de la Galerie, pour cette exposition, on retrouve des peintures de Paul-Emile Borduas, Charles Gagnon, Jean-Paul Lemieux, Alfred Pellan, Jacques de Tonnancour, Claude Tousignant. Cette exposition a été possible, grace a l’aide financiére du gouvernement de la Colombie britanni- que par l’entremise du B.C. Cultural Fund et la B.C. Lottery Fund. Marionnettes Pour célébrer le Festival Francophone et le Salon du Livre a Vancouver, du 21 au 26 avril des bibliothécaires de la Vancouver Public Library vont rendre visite aux classes d’immersion en francais dans les écoles de Vancouver. Ily aura des piéces de marionnettes en francais dans quelques bibliothéques pendant cette semaine. Veuillez téléphoner au Coordinateur des services de la jeunesse (Coordinator of Juvenile Services) — 682-5911, poste 35 pour plus de renseignements. ' L'obése ,le divan et I'hypnose “Vous étes obése, Madame”, rugit mon charmant médecin: “Je suis aussi Frangaise, Docteur!”, lui répondis-je pour expliquer mes excés de table. “Justement, ce mélange est explosif. Il vous sera fatal. Puisque vous refusez tous les régimes, je vous conseille Vhypnose pour essayer de mettre fin A une obsession regrettable. A lidée d’étre mince, faccepiai d’aller voir un spécialiste. Le Grand Guignol Quand j’arrivai sur les lieux, je m’apercus que tous les bureaux de l’immeuble étaient occupés par des psychiatres. Voila qui changeait l’aspect des choses! J’étais disposée a perdre du poids, mais pas a ventiler mes idiosyncrasies. J'hésitai un moment mais la vanité l’emportant, je pénétrai dans la salle d’attente. Jem’étais a peine installée que des hurlements grand- guignolesques remplirent la piéce. Les tortures de l'Inquisition me vinrent a l’esprit. Des gens, quelque part, étaient soumis 4 la question. Les cris cessérent au bout d'un moment, pour reprendre de plus belle en torrents de lamentations angoissées. N’y tenant plus, je bondis chez l’infirmiére. - “On assassine ici, Mademoiselle”, lui dis-je sur un ton qui se voulait badin. -“Ohnon!”,me_ répondit-elle gravement, “c’est une séance de psychothérapie trés perfectionnée pour exorciser les névroses”. Je sentais les miennes remonter 4 la surface... - “Puisque vous étes-la”, continua l’ange de miséricorde, “donnez-moi quelques renseignements. Etes-vous mariée?” Je l’étais; je le lui concédais. - “Vivez-vous avec votre mari?” - “Ma foi, Mademoiselle, nous cohabitions encore ce matin, mais vu l’expérience que je suis en train de vivre, je ne sais ce que demain va me réserver.” A la facon dont elle me regarda, je sentis que mon état civil était menacé. La musique adoucit les moeurs Je revins dans la salle d’attente qui était maintenant remplie de malades. On nous mit de la musique en bofte, pour pacifier nos esprits, sans aucun doute. Soudain une chanson francaise traversa lair: “Si vous saviez tout ce que vous devriez savoir 4 mon sujet” disait-elle, “m’aimeriez-vous encore?’’. Dans le contexte psychiatrique ambiant, ces paroles prenaient un sens trés particulier. J’éclatais d’un rire hystérique. Les malades, pas nécessairement bilingues, mais probablement accoutumés a toutes sortes de manifestations - excentriques, me sourirent amicalement. Je compris, a ce moment-la, qu’ils m’avaient acceptée dans leur monde. Comme je perdais rapidement pied, je décidai de quitter les lieux. Un bras engagé dans mon manteau, j'allais atteindre la sortie, quand je me sentis happée par ma martingale - “Vous devez étre ma malade” dit une voix derriére moi. Media -“Je vous ai rattrapée a temps. Je m’excuse de cette petite heure de retard”. La fuite devenant impossible, j’entrai dans le cabinet du psychiatre. La séance -“Qu’est-ce qué ne va pas”, me dit-il. C’était l’invitation ala valse, je m’y jetais 4 corps perdu. -“Je suis obése, obése, obése..” Les mots sortaient en saccades, comme des rafales de mitrailleuse. “Je ne suis pas ici parce que j'ai des déficiences psychologiques ou mentales, mais parce que je suis obése; autrement je vais trés bien. -"Qui, oui, bien sir”, me concéda-t-il en me tapotant le dos. -“Etendez-vous sur le divan et racontez-moi tout”. J’eus un mal terrible a le persuader que j’étais : 14 pour me faire hypnotiser, car mon généraliste avait oublié de lui donner des précisions sur le traitement. Un coup de téléphone clarifia les choses. -“Allons-y”, dit le grand ponte un peu décu. “Regardez cet objet”. Il approcha de mes yeux un petit oeuf bariolé, aux couleurs trés violentes. “Fixez-le, fixez-le bien”. L’objet était si prés de mes pupilles que je sentis mes yeux converger. Le strabisme me guettait. -Vos paupiéres se font trés lourdes. Laissez-vous aller ‘maintenant” murmurait la voix monocorde. -“Suivez-moi jusqu’au vhigueme étage de notre plus grand hétel”. -“Allons bon!”, me dis-je, “on a commencé sur un divan et maintenant on parle de l’hétel. Ou cette histoire va-t-elle me mener?”. -“Nous prenons I!’ascenseur’, continua la voix, descendons, nous descendons, nous descendons.” Lui de toute évidence se persuadait qu’il descendait, mais moi, je ne bougeais pas d’un pouce. Tout de méme, il était honnéte de le lui dire. -“‘Je n’ai pas encore atteint le 19¢me étage, docteur.” Il dut comprendre par ma remarque que nous faisions fausse route, car il changea de tactique. -“Asseyez-vous”, m’ordonna-t-il avec une trace d’énervement dans la voix. ‘‘Mettez vos mains sur les bras du fauteuil. Concentrez-vous sur votre bras droit (si vous étes droitiére naturellement...)I] devient de plus en plus léger; vous n’en sentez plus le poids. Votre main va commencer a s’élever dans lair et bientét elle va toucher votre visage”. Hélas! Elle ne le toucha pas... C’était l’échec, je le faisais sirement exprés. Mais, 4 ma grande surprise, la voix continua : - “Je vais maintenant compter jusqu’a trois, et vous allez vous réveiller reposée, détendue et heureuse de vivre”. Heureuse de vivre, je !’étais, au point de continuer a jouer le jeu jusqu’au bout. A “Un”, je soulevai une paupiére, A“Deux”, jouvris l'oeil droit A “Trois”, je me levai, chancelante, échevelée, courbatue, épuisée, et toujours obése! Mrs Claudine F. KERSHAW “nous RUdie Canada a Dawson Creek | Inauguration le 3 mai Le3 mai prochain, 4 Dawson Creek, petite ville située sur les rives de la riviére de la Paix, sera inauguré le septiéme poste ‘émetteur d’ondes de télévision francaise en Colombie britannique. Les six autres installations sont situées a - Chilliwack, Kelowna, Kamloops, Prince George, Terrace et. Vancouver. Toutes ces villes, plus Kitimat, jouissent déja d’an- tennescapables de diffuser ou de rediffuser les ondes a fréquence modulée de CHUF- FM, Vancouver. Ce poste - transmet huit heures de programmation locale par jour et un nombre égal d’heures de programme de réseau. En comparaison, Radio- Canada ne produit qu’un quart d’heure de programma- tionlocaleparjourdansses . ateliers de télévision a Van- couver, plus ‘“‘A l’ouest de lV'actualité” qui est un pro- . gramme de commentaires et d'informations provinciales detrente’ ninutes par semai- ne. L’inauguration de!l’antenne de Dawson Creek s’inscrit dans une politique de Radio- Canada visant a garantir que chaque agglomération de 500 citoyens ou plus d’une des deux minorités de langue officielle puisse facilement captersesémissions de télévi- sion comme de radio dans les deux langues. Onsesouviendra quel’hono- rable Gérard Pelletier, lorsqu’il était responsable a la Chambre des communes pourlaSociété Radio-Canada, au début des années 1970, avait déja exigé de cette Corporation qu’elle desserve d’abord tous les centres canadiens avant d’élargir ses opérations dans les grands centres urbains ou elle était déja établie. Si louable que fut cette politique, elle a souffert plusieursrétardsdepuisce temps-la. Victoria, par exem- ple, avec une population de ’ 2,500 citoyens dont la langue maternelle est le francais, attend encore sa premiére installation d’antennes. Entre-temps, les Franco- victoriens doivent subir une extrémement pauvre récep- tion a la radio, et pas de réception du tout a leur poste de télévision 4 moins qu’ils ne puissent se brancher sur le cable communautaire. Le- retardexistedansla région de Nanaimo et de Port Alberni. Etant donné la forte immi- gration de francophones venant des autres provinces canadiennes, il est 4 craindre qu’au rythme actuel d’érec- tion d’antennes, le nombre de centres de plus de 500 ‘francophones en Colombie britanniquevaallerenaug- mentant plutét qu’en dimi- nuant.