; { ; j ) | ; , ; par Roméo PAQUETTE Article no.3 -LES TEMPS CHANGENT John Maynard Keynes a écrit sa “Théorie générale de l'emploi, de l’intérét et de la monnaie” en 1935. Donc, en plein milieu d'une crise éco- nomique mondiale, quelques années avant la Deuxiéme Guerre Mondiale, bien avant la création de la Commu- nauté Economique Euro- péenne, avant I’érection des deux blocs qui luttent pour la suprématie politique et économique de la planéte: la Russie et les Etats-Unis avec leurs satellites respec- tifs. Il va sans dire qu'il y a eu - plusieurs montées de sau- mon dans le fleuve Fraser, depuis la découverte de Keynes, qui pourrait étre qualifiée comme le deuxiéme souffle du capitalisme. En effet, il est probable que sans les solutions pro- posées par Keynes nous serions maintenant sous un régime socialiste ou commu- niste. Toutefois, si le monde a changé, il a aussi changé en ce qui concerne les théo- ries socialistes et communis- tes. Les problémes qui confrontent le capitalisme confrontent aussi le socialis- me et le communisme. Pour- quoi? C’est bien simple, nous l’avons vu dans les cha- — pitres précédents; un systé- me social, économique ou politique doit réussir 4 adap- ter l'homme a ses impéra- tifs, ou, il doit s’adapter, lui- méme, a l'inadaptabilité de "homme. Mais il est un fait indé- niable: c’est que les, systé- mes sont toujours en décala- ge avec l’évolution sociale. Les belles théories, s'il y avait moyen de les appli- quer au moment méme ot elles sont congues, risque- raient d’arriver 4 temps. Dans la réalité, elles font l'objet de résistances de la part de ceux qui craignent d’y perdre des pouvoirs ac- quis, et les propagandistes se voient foreés d’adopter un militantisme qui se transfor- me en exagérations idéolo- giques. Lorsque ces idées triom- phent, les années ont passé et les idéologies passent au répertoire des étapes socio- logiques. Il s’agit, dans la plupart des cas, de demi- succés et de demi-échecs qui s’ajoutent a l’expérience hu- maine et qui démontrent, sans équivoque, la nécessité de toujours retourner aux sources, c’est-a-dire a l’hom- me et a sa nature. ‘“Lors des débuts des conflits idéologiques de la révolution industrielle, alors que le libéralisme économi- que dut faire face aux oppo- sitions socialistes et marxis- tes, les positions étaient assez clairement définies. Nous étions loin du gigan- tisme économique de cette fin du 20iéme siécle. Les loteries dans le monde (Suite de la p.5) de chevaux au cours de laquelle les participants sont jumelés aux animaux. L’attrait des loteries est universel et on peut suppo- ser qu'il vient de ce qu’elles permettent aux participants de s'amuser 4 peu de frais en leur fournissant un bon spec- tacle et l’occasion d’apporter leur appui a une oeuvre sociale ou charitable. Enfin, ils peuvent aussi gagner des lots fort, intéressants. L’an dernier, Loto Canada a elle seule a fait tirer 62 prix d'un million de dollars et des milliers d’autres prix dont le montant s’élevait a $125,000,000. A la différence des autres .pays, les lots des loteries canadiennes sont exempts d’impdts. Les gagnants conservent la totalité de leur gain que les autorités fis- cales considérent comme une entrée subite d'argent. Il y a exception a cette régle. ‘Il s'agit des gagnants qui recoivent leurs lots sous forme d’une rente mensuelle qui provient d'un fonds constitué a cette fin. Les versements mensuels de- viennent alors taxables. Les autres pays sont bien moins généreux. Aux Etats- Unis, en particulier, les gou- vernements fédéral et lo- eaux prélévent jusqu’d 40% des lots des gagnants en impéts. Si les lots offerts aux Canadiens sont considéra- bles, les sommes que ceux-ci consacrent annuellement aux loteries sont loin d’étre énormes. Ce sont les Japonais qui viennent en téte de liste avec une somme de $285 par an par personne, suivis des Italiens avec $220. Au Canada, bien que 80% des Canadiens aient acheté des billets de loterie l’an dernier, ‘la dépense annuelle per capita se situe entre $40 et. + $50. t+ te L’on pouvait encore met- tre des noms de personnes 4 la téte des entreprises indus- trielles et des principales institutions financiéres. Les sociétés occidentales en- traient dans l’ére des grands entrepreneurs; ces magnats de l'industrie qui furent a l’aube des chaines de monta- ge et de la génération des milliardaires. La révolution industrielle avait eréé une nouvelle ma- gnitude a la demande. De nouveaux besoins avaient surgi. Les anciennes fortunes devaient se trans- former. Ce qui veut dire que les vrais antagonistes du systéme étaient ceux qui voulaient assumer les pou- voirs de l’état et ceux qui voulaient profiter des nou- velles perspectives économi- ques: les bourgeois. Depuis, la société est pas- sée par une étape dont on peut dire qu’elle est 4 son dé- clin. C’est celle de la di- chotomie état-entreprise. D'une part, les bureaucra- ties étatiques n’ont pas cessé de grandir depuis un sié- cle. Elles ont assumé des responsabilités de gestion et d’administration sur de grands secteurs de la vie sociale et économique. Qu’il s’agisse des services comme les transports, les douanes, les postes, la défen- se et la représentation a l'étranger, ou des mesures sociales telles que les presta- tions sociales, le bien-étre, l’assurance-santé; ou, enco- re, les sociétés d'état, com- me les chemins de fer, Air- Canada, la Société Radio- Canada et autres entrepri- ses commerciales qui sont de propriété publique. D’autre part, il y a le secteur que l’on se plait encore a appeler ‘privé’, parce qu’il n'appartient pas a l'état. C’est l'ensemble des activités économiques —pro- ’ duction et consommation — qui relévent de l’initiative des individus; des sociétés, tant nationales qu’interna- tionales, qui contrélent les échanges de biens et de services. La raison pour laquelle je dis que cette étape est a son déclin, c'est que les dimen- sions de l’entreprise, dans son ensemble, qu’elle soit du domaine privé ou public, dépassent largement les frontiéres nationales. Pré- sentement, nous. sommes en pleine révolution en ce qui concerne les jeux des rap- ports de force, entre les grands monopoles du com- merce et les juridictions politiques particuliéres. La ot, traditionnellement, il était possible d’exploiter la main-d’oeuvre 4 bon marché dans tous les pays industria- lisés, il était possible d’éta- blir des autonomies régio- nales ou nationales. Pour- quoi? Simplement parce qu'il était possible, méme pour des multinationales, de ren- tabiliser une grande décen- tralisation des points de production, de transforma- Economie axée sur l'homme: lec tion, et de distribution, pour satisfaire des marchés de consommation d’échelles mo- yennes. Aujourd’hui, nous ache- vons le processus de réorga- nisation des moyens de pro- duction et de distribution a ‘I’échelle mondiale. Par exemple, les grandes sociétés sont 4 méme de dis- tribuer leurs investisse- ments de telle sorte qu’el- les peuvent bénéficier de ce qui, normalement, pourrait étre considéré comme de la concurrence. Ne voit-on pas les grands de l’automobile faire la dis- tribution de marques euro- péennes et japonaises, conjointement avec leurs propres marques américai- nes. Ceci, sans parler de la diversification industrielle qui permet a de grandes corporations de se repren- dre dans des domaines profi- tables alors que leurs pro- ductions traditionnelles font a peine leurs frais. Alors, revenons 4 Keynes et a ses belles théories. Elles étaient concues de telle sor- te qu'un pays particulier pouvait considérer ses fac- teurs de production nationa- le brute sur deux plans complémentaires. L’on suivait attentive- ment deux indices: le sec- teur privé et le secteur public. Si les investisse- ments du secteur privé étaient a la hausse et qu'ils menacaient de dépasser les épargnes, le gouvernement pouvait ajuster ses propres invesfissements de sorte que l'économie ne serait pas trop surchauffée. Il pouvait aussi recourir a des mesures fiscales qui avaient don de freiner un peu l’enthousiasme des en- trepreneurs. Pour mieux comprendre les mécanismes de ce systéme, il suffit de s’arréter une seconde pour se rappeler que la marge de jeu était relativement faible. C'est-a-dire qu'un accroisse- ment des investissements qui aurait dépassé '/2 de 1% les épargnes, pouvait étre ramené a |’équilibre par une hausse du cofit de l'argent ou par une hausse d’impéts. Liindice du chémage, par ailleurs, pouvait étre réduite par des investissements gou- vernementaux ou par une politique budgétaire deéfici- taire. Les résultats, pour un bon moment, ne tardaient pas a se produire. De telle sorte que nous avons connu, entre les années de la Deuxiéme Grande Guerre et la fin des années 50, une période de stabilité économique et de progrés industriel constant. Mais déja, les dés avaient été jetés. De moins en moins les mesures gouvernemen- tales réussirent a contréler les phénoménes cycliques. La poussée inflationniste prit des dimensions alarman- “le Soleil de Colombie, vendredi 8 juillet i979 °" 13 ooperatisme tes alors que l’indice du chémage ne faisait qu’aug- menter. Vers les derniéres années de la décennie 60, l'on com- menca, tant aux Etats-Unis qu’au Canada, a parler de contréle des prix et des salaires. L’on sait mainte- nant que les diverses mesu- res d’urgence adoptées n'ont pas affecté de facon signifi- cative les tendances déja amorcées. Ce quis’était produit, sans qu’aucun gouvernement na- tional n'y puisse rien, c’était l’ére de l'économie a échelle mondiale, le régne des multi- nationales et la création de marchés de main-d’oeuvre a bon marché dans les nouvel- les colonies capitalistes de Taiwan, de Corée, de Hong Kong et d’autres pays nou- vellement industrialisés du continent asiatique. Somme toute, les frontié- res politiques sont, a toute fin pratique, dépassées par les événements. Les pays souverains ne sont plus que des provinces par rapport a de grands ensembles inter- dépendants. Les populations qui s'y trouvent ne se recon- naissent plus d’authenticité tant les modes de vie sont stéréotypés et les produits de consommation les mémes partout. La semaine prochaine, nous verrons, un peu, com- ment justifier ce que nous venons de déclarer. Ti serarr BON DE | VERIFIER SI VOUS ETES UN HANDICAP POUR LES HANDICAPES. ( ESSAYEZ D’ETRE AUSSI SINCERE AVEC VOUS-MEME QUE POSSIBLE. ) See haaEaer Vous sentez-vous parfois mal a laise en présence d'une personne handicapée? | NON | OUI SES NE. SE SS Votre attitude envers une personne handicapée indique-t-elle que vous la | NON:| ont considérez comme tant aussi mentalement déhciente? RE Rs / Est-ce que vous ou votre compagnie emploieriez une personne handicapée? | NON / oul ] (Combien en comptez vous actucllement parmi vou personnel?) fae Re eee | Ftes-vous conscient des problémes auxquels font face les eee handi- —$--— capées clouées sur une chaise roulante, notamment dans les transports / NON | OUI | encommun, dans des toilettes publiques ou pour entrer dans un immeuble Berea Se: public? F : . . . * . 2 eee si Vous arrive-til de traiter une personne handicapée comme quelqu’un de pas wont ould touta faitnormal? te Dee Bh ce ages sal iti eS a Boe: gol Sil y avait une personne handicapée a une reunion entre amis, éviteriez-vous | NON | OUI | cette personne? cate «iCal : — ‘ ‘ Ss See Dautre part, lui accorderiez-vous une attention toute spéciale? NON OU! | | | | Bo Si vous avez répondu “oui” en toute sincérité a la majorité des questions ci-dessus, ou méme a quelques-unes dentre elles, demandez-vous pourquoi. Mais surtout, Evitez davoir un sentiment de culpabilité. Etant donné notre éducation et la société dans laquelle nous vivons, il est se 3? inévitable que la papas d'entre nous ne soient pas touta faitexempts de préjugés dans leur attitude envers es handicapés. Mais cela ne signifie pas que nous ne puissions pas changer. En effet, il suffitde vouloir. I Nidsiimaid ennices ea alse Ea aie placentae Présenté parle Gonscil canadien pour la réadaptation des handicapés, en association avec Samté et Bien-€re Canada.