‘Le Soleil de Vancouver, page 8, vendredi IO octobre 1969 CARNET D’UN PROMENEUR < ege ee ees Jeudi,2 octobre, nous avons goue té avec une intensité rare le bleu d'une belle journée suivie d'une soi- rée profitable, Avec toutes ces ru= meurs d'explosions atomiques, on ne sait, dtune semaine a l'autre, a quoi stattendre, Mais nous revoigi bien vi- vants dans le soir frisquet et en pleine forme pour 1'exposition Lucien Verdi, Carrall Street. C'est une rue de clochards et de bohémes, ou les galeries d'art cré- ent des sortes d'toasis de culture dans la nuit équivoque. Madame Corinne Kershaw nous ace cueille en charmante hotesse, Nous ar- rivons de bonne heure,ce qui nous per- met,avant l'envahissement de la foule, d'embrasser d'un coup d'oeil 1l'ensem- ble de l'texposition. Sur des murs de briques vieillies, se détachent de ma- gnifiques tableaux et de charmants ta- bleautins,tous d'une remarquble viva- cité de coloris et d'une envoutante suggestion. . Madame Kershaw me parle avec en- thousiasme de Iucien Verdi, Parisien d'origine, formé 4 1' Ecole des Beaux Arts de Bagdad, Monsieur Verdi s'est appliqué d'tabord ala restauration d'anciens parchemins, Il y acquit une grande célebrité, Il atteignit a une .telle maitrise dans la restauration d'enluminures que certaines de ses restitutions furent vendues par des marchands peu scrupuleux comme oeu- vres originales. Ce que voyant, Mon- sieur Verdi se détourna de ces jeux -d'adresse,et il devint lui-méne,c'est a-dire un artiste infiniment original, & la fois vigoureux et raffiné. Bagdad ! On songe 4 Shéhérazade, égrenant ses histoires, aux murmres des fontaines, aux délicates miniatu- res de jadis. Et tout cela doit vivre ' secretement dans le tréfonds de 1'ane de Monsieur Verdi, mais en plus sobre sous l'influence de Paris,et transimé par le genie d'un artiste unique. L'évolution de Monsieur Verdi et sa maitrise se pergoivent dans les oeuvres exposées, une cinquantaine.Le moyen-age y est représenté par quel- ques petits tableaux sur bois et 4 fond or qui rappellent les miniatures des livres d'heures.Par contraste,voi- gi une autre période,plus actuelle,du genie de Monsieur Verdi:ses tableaux futuristes.A leur égard,on a parlé de. vision cosmique, Mais c'est 14 un cli- ché un peu obscur, Disons plutot que l'art de Monsieur Verdi se détache des petitesses de notre vie quotidien- — ne pour prendre l'envolée des grands espaces,Seulement cette @vasion reste humaine et baigneée d'intimisme.Une haute peinture , pres de l'entrée de la galerie, @évoque un woyane de noces Vénus.Une longue fusée s'éléve dans l'espace, Et par le hublot,comme dans un adorable médaillon,s'apergoit un jeune couple enlacé, blanc et bleu. Les bleus, les rouges et les par Roger DUFRANE gris de Monsieur Verdi sont tour 4 tour chatoyvyants ou voilés de réve,Cer- tains tableautins epparaissent totale- ment dégagés de réminiscences médiéva- les ou de hantises. futures,Ils révé- lent un Verdi & la fois réaliste et symboliste. Un cheval échevelé qui ga- lope sur une bleuatre prairie,une ber- gere et ses chévres perdues dans un site lunaire, voila, 4 coté d'oeuvres plus imposantes, quelques bijoux dis— crets de cette exposition. En sortant,je me disais que Mon- sieur Verdi, naguéere restaurateur d'oeuvres anciennes, a bien fait de s'en dégager pour nous reévéler sa ri- chesse personnelle. Tout véritable ar- tiste atteint’ un moment ou il se dé- pouille de sa chrysalide et crée du nouveau.Le génie,quand il s'agit d'un lucien Verdi se manifeste alors avec éclat. Mais toujours brille dans cer- taines productions des grands pein- tres, une vague lueur des influences premisres, et qui demeure comme 1'ame seconde des oeuvres, Il faut aller 4A la galerie Dei- ghton. C'est une exposition unique dans les annales de Vancouver et du Canada.Nous sommes persuadés que plus d'un visiteur voudra acquérir un des joyaux qui ornent ses murs et sont di- gnent de décorer les plus riches sa- lions. M. Lester B. Pearson, ancien premier vaanteiva du Canada, ex- pose devant les membres de l’'assemblée de la Banque mondiale les grandes données du rapport de la commission sur le déve- loppement qu'il préside depuis un an. Journal eer: par satellite MOSCOU- Le méme journal pourrait étre lu en méne temps par les lecteurs du monde entier, grace & un nouveau systé- me mis au point en URSS:le bélinogram- me par satellite. L'tagence Tass annonce en effeti que ce procédé a ete experimenté avec succés entre Moscou et Khabarovsk, vil- le d'URSS dans L'Extrme-Orient, a plus de 8,000 km de la capitale govié— tique. Cette liaison bélino a été réa= lisée gr@ce au satellite soviétique de télécomminications Molnia I. Une édition de la Pravda a pu ainsi tre imprimée en mé@me temps & Khabarovsk et 3 Moscou.Dans le sens inverse cela permettrait aux Moscovites de lire des informations de Khabarovsk avant méme les habitants:de cette ville. Le Conseil de la vie francaise par: Paul-E. Gosselin, prétre LES M&MOIRES GENERAUX_A OTTAWA Suite le chapitre premier de ce docu- ment est un exposé de la situation des groupes frangais au Canada.le cha- pitre suivant démontre que ces grou~ pes constituent sociologiquement la nation canadienne-frangaise. Au chapie tre trois, le Conseil établit que le Québec est juridiquement et politique- ment un Etat. plurinational mais qu'il constitue historiquement 1'Etat natio= nal des Canadiens frangais. Les deux derniers chapitres analysent la posi- tion des Canadiens frangais dans 1'ke tat canadien et dans les Etats provin- ciaux autres que le Québec, Peuple co- fondateur du pays et partenaires é= gaux en 1864-67, 4 Charlottetown et 4 Québec, les Canadiens frangais sont partout chez eux au Canada, En janvier 1967, le Conseil de la vie frangaise a publié un manifes-= te qui a été envoyé au. gouvernement canadien et A tous les gouvernements provinciaux, remis’ a la presse,a la ra= dio et 4 la telévision.11 déclare que "La Confédération canadienne est une fédération de dix provinces qui- de= vrait servir de cadre politique 4 une association de deux nations", TD résume ensuite les griefs des Canadiens frangais 4 l'endroit du régime fédératif. Selon lui, Ottawa a fait acte de centralisateur,n'a guére tenu compte du caractere biethnique et bilingue du Canada,enfin n'a eu le courage de désavouer des législations scolaires provinciales violant les droits acquis des Canadiens frangais, Par ailleurs,aucune province, sauf Qué- bec,n'a accordé 4 sa minorité un trai~ tement lui permettant de s'épanouir sociologiquement et culturellement.En conclusion,le Conseil réclame pour la nation canadienne-frangaise a travers le Canada des droit égaux 4 ceux de la nation anglo-canadienne. le Conseil a rédigé et soumis au gouvernement canadien de nombreux mémoires d'une portée plus restreinte,. TI en sera question 4 propos de notre -représentation dans le gouvernement du pays et dans le fonctionnarisme fé- déral, de notre rayonnement a ltétran- ger. A suivre INCOMPREHENSION — Je ne comprends pas maman, fait remarquer Toto a son petit frére. Elle met de l'eau bien pro- pre dans la balgnoire pour qu’on la salisse aussi- tot... Le probleme dela circulation programme national indispensable EDMONTON- Le ministre de la Voirie de 1'Alberta, M.Gordon Taylor, a dena ndé, que des mesures idoines soient prises pour mettre un terme aux problémes de la congestion de la circulation dans les centres urbains, TL a ajouté que le Canada a be- soin d'un programme national commun de voirie pour solutionner le problé= mee "Ce massacre de 5,000 citoyens par année sur les routes est quelque chose que nous ne pouvons accepter ni tolérer" ,a—t—il déclaré devant: les dé- légués qui assistaient & la cérémonie inaugurale du congrés annuel de I'As- sociation canadienne des bonnes rou tes, 4 Edmonton,