12 , Le Soleil de_Colom»ie, 8 mars 1974 L’-ENVIRONNEMENT par André CHOLLAT GES TI par André Chollat. N DE L'ENVIRONNEMENT Dieu a fait la campagne et l’homme la ville. W. COWPER (La Tache) - Quelle est l’action indivi- duelle dans la gestion de no- tre environnement. C’est, comme je lai mentionné précédemment, la base de action collective. Com- ment. Que nous vivions en ville, dans une maison parti- culiére ou dans un apparte- ment, ou bien que nous vi- vions 4 la campagne, nous a- vons un environnement dont nous sommes responsables. Cet environnement. com- prend notre logement et ce qui l’entoure. Notre respon- sabilité, dans ce sens,. con- siste A préserver le rapport entre nous et la nature.Nous ne devons pas oublier que nous sommes dépendants de la nature. Nous avons cette tendance A croire que, puis- que nous. vivons en ville, dans un décor fait de tou- tes piéces par 1’homme,nous n’avons. pas A nous sou- cier de ce qui existe na- turellement. Le résultat est ce monde artificiel et sans vie de nos grands centres urbains; nous nous rendons compte que ce monde arti- ficiel nous donne beaucoup plus de problémes que de - satisfactions, malgre les é- tudes approfondies des ar- chitectes et urbanistes dans le domaine du fonctionnel et du pratique. Si l’on a pensé A tout sur le plan esthétique et pratique, on a cependant oublié un point important capital: le cOté naturel et humain!: Le résultat,. nous le connaissons trop bien: air pollué, manque de soleil, embouteillage, et les réac- tions qui en dépendent: ma- ladies respiratoires, mala-. dies du coeur, maladies ner veuses.e..- : Peu a peu, avec l’exten- sion continuelle de nos vil- les et l’étalement de nos zones d’habitation et éga- lement de nos zones in- dustrielles qui vont de pair, nous obtenons des superfi- cies désolées (en dépit de décorations coftteuses), par- ce que la nature a disparu et, avec. elle, tout le systé- me écologique existant: a- nimaux, insectes; nous ob- tenons en échange des: ani- maux et des insectes para- sites dont nous avons a nous defendre. Le monde que nous créons n’est qu’une~ autre partie de ce systéme artifi- ciel. Voila notre responsabi- lité et voila contre quoinous devons lutter! Comment pouvons-nous nous réconcilier avec la na- ture. Nous devons user de nos moyens d’électeurs, de citoyens , pour demander plus d’espaces verts dans nos centres urbains; nous devons montrer notre in- quiétude 4 ce sujet Anos res- ponsables miunicipaux et provinciaux. C’est la tache de chacun puisque c’est no- tre environnement 4 tous. » SoA Autour de nos demeures par- ticuliéres, nous avons unes- pace plus ou moins grand, notre jardin, dont nous som- mes directement responsa- bles. Avons-nous parfois pensé que cette propriété n’est la notre que pour la courte période de notre ex- istence! Nous avons hérité d’un monde ‘‘en bonne con- dition’’; qu’allons-nous laisser en héritage 4 nos successeurs. Notre grande erreur est de ne voir que le cOté décoratif lors de l’aménagement de cette pro- priété. Il y a beaucoup plus 4 es- pérer que cela de la nature qui nous entoure; avons-nous réalisé que nous pouvons passer une grande partie de notre vie 4 l’exterieur gra- ce au climat tempéré dont nous jouissons; nous devons donc organiser notre demeu- re et notre jardin de fagon A ne former qu’un seul et méme habitat. Le but final est de concilier le Pratique, le Fonctionnel, l’Esthétique et le Naturel tout ensemble; il est 4 souhaiter que les constructeurs comprennent qu’il faut créer le batiment en relation avec l’environ- nement existant et non 1’in- verse, qui consiste actuel- . lement a implanter un mo- déle standard d’habitation et de détruire la nature qui ne se plie pas aux régles. de standardisation! L’Imaginaire (5) La magie La magie a joué un role capital dans 1l’évolution des sociétés primitives. On pourrait ajouter qu’elle fut 4a l’origine de toute scien- ; ce. Si les progrés techni- ques de l’homme furent de plus enplus impressionnants au cours des siécles, ils ne l’ont jamais entiérement sa- tisfait. Et de nos jours, l’-homme _ cherche encore, comme il 1’a toujours fait, la réalité derriére le visi- ble. Cela, pour maftriser la nature et s’en rendre, en fait, le maftre absolu. La magie est un effort en ce sens, car elle émane d’un désir fondamental: déclen- cher une force capable d’ap- porter A l’homme la réali- sation de ses désirs. On y retrouve le geste rituel, comme onl’a observé dans le mythe et comme il exis- te dans la religion. L’acte rituel, dans lama- gie, est soumis 4 des régles bien précises. Les lois dela science positive, ot la cau- salité est bien établie et im- muable, y sont remplacées par des lois de causalité mystérieuse. Sile savant ob- , serve les phénoménes natu- rels, le mage, lui, ne s‘en contente pas. I] veut manier la puissance créatrice de la nature. Le mage utilise la parole, le geste, la for- mule magique. Les signes cabalistiques, dans la tra- dition juive, permettaient d’ atteindre le monde mysté- rieux de la puissance. -Le langage magique’ est ‘‘chargé’’? dans sa formula- tion: le verbe est tout-puis- sant, dangereux méme, pour est des livres sacrés, accessibles aux seuls prétres, contenai- ent les principes mystérieux de toutes les sciences. Si on l’écrivait sur le front du Golem, . une inscription sa- crée redonnerait vie au gé- ant chargé de la défense du peuple juif opprimé. celui contre qui il employé. En Egypte, Le role de la magie Parlant du rdle de la ma- gie, l’anthropologue Mali- novski*, ayant observé un magicien qui ordonnait 4 un Ouragan mélanaisien de s’ arréter, déclarait: ‘“‘J’ai compris alors la véritable fonction de la magie. Psy- chologiquement, elle con- duit A l’intégration morale, a cet optimisme et 4 cette confiance face au danger qui a permis 4 l’homme de ga- gner bien des batailles con- tre la nature ou 1l’ennemi humain’’. Notons, puisque nous sommes intéressés au role de la langue dans le monde de l’imaginaire, que c’est, encore une fois, la parole du sorcier qui déti- ent la puissance. Les mots qu’il lance aux quatre vents déchafnés sont ses armes les plus redoutables. Il y eut toujours entre l’homme et sa langue un lien mysti- que. Pour Sir James Fraser, le célébre anthropologue, l’imaginaire et ses manifes- tations remplissaient un ro- le social: le besoin de savoir. Il pensait que la magie re- présentait lascience primi- tive. Bien des savants croi- ent au contraire que la magie n’a qu’un role accessoire. Elle est invoquée quand 1’ homme se sent incapable d’ agir sur la nature avec ses moyens scientifiques. Plus ces derniers se sont déve- loppés, moins la magie fut nécessaire. Rappelons que pour Malinowski, le savoir, la'magie et la religion é- taient les facteurs les plus impératifs de la culture. A- joutons que la langue est le quatriéme facteur permet- tant la cohésion entre les trois autres. Il ne faut pas mépriser la magie. Elle existe encore, moins forte, moins sQre d’ elle. Mais on peut toutefois trouver encore dans nos mo- dernes villes bien des sor- ciers, bien des magiciens qui. sont préts 4 donner aux hu- mains un secours mysté- rieux a l’aide de mots, d’in- vocations, de formules s’ inspirant ou 4 l’intention de VYunivers de lirrationnel. ‘*Mettez une pomme de ter- re dans votre poche, disait un guérisseur que j’ai connu et gardez-la jusqu’A ce qu’ elle soit devenue séche, du- re et polie. Vous serez a- lors guéri de vos rhumatis- mes’’. Ce que faigaient les braves gens du village. Sur — ce, arrétons-nous. Que le lecteur cherche autour de lui le magicien, le’ sorcier dans son voisinage, dans son quartier. Il y en a encore. (4 suivre) * Introduction 4 l’ethnologie. (Idées - 1966) - Pas un seul juste dans cette ville GRANDE PRAIRIE Alta. - La police ne peut trouver 4 Grande Prairie un seul conducteur prudent. Elle a entrepris une campagne de sécurité et elle voulait re- mettre un certificat chaque lundi 4 l’automobiliste qui s’était montré le meilleur conducteur au cours de la semaine précédente. Elle a suivi 70 véhicules durant les deux premiéres semai- nes du programme et aucun des conducteurs ne méritait un certificat de bonne con- duite. STERILISATION DU SOL Un des moyens efficaces pour éviter la présence de maladies des plantes et des insectes dans les boites a semis con- siste a stériliser le terreau LA PHOTO REFLECTION PARASOL Le photographe qui veut controler son éclairage peut utiliser une grande variété de lampes portatives, fa- ciles a monter sur l’appa- reil ou a cdté, sur un tré- pied et ceci, en général, présente peu de difficultés, quand vous essayez de vous concentrer sur le sujet. Egalement important, les films rapides ainsi que les lentilles d’objectifs permet- tent des techniques-lumié- re, certes insuffisantes mais qui produisent des effets vi- suels agréables’ L’effet d’u- ne de ces techniques est la lumiére A rebord, parasol, ot! la lumiére passe 4 tra- vers de larges diffuseurs. Dans le passé, les lampes- éclairs de la taille de nos par Lucien BELLIN ampoules de maison étai- ent bonnes pour un travail di- rect, mais pas assez puis- santes pour dela Jumiére a rebord. De nos jours, les toutes petites lampes-éclair produisent plus de lumino- sité que nécessaire, dans la plupart des situations ren- contrées. Pour obtenir le maximum de luminosité, 4 partir des plus petites lampes-éclair, je me sers de ma 35mm. sur le ‘‘x’’? synchronisé, et méme (1.15 4 1.60) si je veux avoir davantage de lumiére exposée, car plus grande est la vitesse d’exposition, une fraction seulement de la lu- miére d’une lampe-éclair est employée. a LIBRAIRIE. FRANCAISE revues wi Se ey 1141 DAVIE Vancouver