12 Le Soleil de Colombie, Vendredi 12 Aoit 1977 Post-scriptum 4 une fausse par Léon HURVITZ Amsterdam, vendredi 29 juillet A Vheure actuelle, tandis que .je suis moi-méme 4 Amsterdam, mes enfants s’amusent a Bruxelles, en commpagnie des deux jeunes Gréco-Belges que j'ai mentionnés dans une de mes lettres précédentes. Quand ils reviendront 4 Amsterdam, nous y: serons ensemble jusqu’au 31, date a laquelle eux partiront pour le Canada, puis pour les Etats-Unis, moi pour |’Extréme- Orient, puis pour Vancouver. J’ai été mis au courant.de la ‘fausse analogie’ par un voya- ge-éclair qu'il m’a fallu faire & Paris pour régler une affaire urgente (monétaire, bien sfir). L’ayant réglée, je suis parti directement pour la Gare du Nord, ot lhoraire m’a indiqué qu'il y aurait, dans un peu plus d’une heure, un train pour Bruxelles avec correspondance pour Amsterdam. pas réservé une place, je me suis rendu auprés de deux fonction- naires en uniforme, qui dési- gnaient les places dans le wagon- restaurant a l’intention de ceux qui n’avaient pas de réserva- tions. Je me suis trouvé a la méme table qu’un jeune homme trés sympathique, qui parlait francais si bien, si naturelle- ment, que je l’ai pris pour un Frangais. — Si vous étiez vous-méme Francais, vous ne commettriez jamais une telle faute. Je suis Belge, ce qu’un Frangais, en m’entendant parler, remarque-~ rait tout de suite. Disons, plutét, qu'il me prendrait pour un homme du Nord, méme s’il ne constatait pas que je suis Belge. Au cours d’une longue conver- sation, le jeune homme me dit qu'il était flamand, qu'il avait voyagé partout dans le monde, mais pas au Japon, pays qu'il comptait visiter le plus tét possible, etc., etc. De tout ce qu'il m’a raconté, le plus inté- ressant, pour moi, c’était que les francophones, qui dominent la Belgique, ne constituent que 40% de la population du pays, la majorité étant néerlandophone. Voila la fausse analogie. Au Canada, les anglophones, dont beaucoup méprisent les franco- phones, constituent, quand mé- me, une nette majorité tandis qu’en Belgique, les francopho- nes, qui sont les ‘maudits An- glais’ de ce pays-la, sont minori- taires. — Quand je voyage de France en Belgique, dés que j’arrive 4 Bruxelles, il6t francophone en pleine Flandre, je ne comprends plus le francais. Enfin, la Belgi- que est un pays bilingue, et les citoyens se doivent d’apprendre les deux langues. Les Flamands le font sous la contrainte de la nécessité, les Wallons refusent. Done, il faut les forcer un peu. A Bruxelles, quand un Belge s’a- dresse A moi en francais, je lui réponds en flamand. S’il ne me comprend pas, tant pis pour lui. Vous étes du méme avis en ce qui concerne le Canada, n’est-ce pas? — Je suis bel et bien de votre avis, mais notre situation per- sonnelle n’est pas la méme. Vous étes un Flamand, qui parlez la langue de la toute-puissante minorité francophone a force de Vavoir apprise pensar’ votre N’ ayant. seconde langue maternelle. Je suis moi-méme anglophone de naissance, qui ai étudié le fran- cais bien avant de former l’inten- tion de m’installer au Canada. Donc, ma connaissance de la langue francaise, ma citoyenneté canadienne et ]’engagement pro- fond qui marque ma sympathie pour le ‘fait francais’ au Canada - sont trois choses bien différen- tes, totalement indépendantes lune des autres. De plus, vous étes Belge de naissance, tandis que moi je suis canadien natura- lisé; la différence est énorme. Pour changer un peu d’emphase, quand vous avez dit tout a l'heure qu’a Bruxelles vous ne comprenez pas le frangais, étiez- vous tout a fait sérieux? Vous ne pouvez pas demander aux étran- gers séjournant a Bruxelles qu’ ils parlent flamand! — C’est juste. Si vous, par exemple, vous adressiez 4 moi en francais, je vous répondrais en francais, car votre manieére de le parler indique clairement que ‘¢’est pour vous une langue apprise. Quant 4 Bruxelles un Belge me parle francais, son accent m’indique sans plus qu'il est Belge, et je lui réponds en flamand. Je voudrais vous raconter une petite histoire au sujet de ladite fille. Le 26 juillet (mardi), nouss avions l’intention de quitter Munich a 9h15, mais il nous a fallu prolonger notre séjour d’une heure et demie pour que je puisse, avec l'aide d’un collégue munichois, encaisser un chéque, n ‘ayant presque plus d’argent - sur moi. Or, nous avons décidé de prendre le train de 10h47, qui n’allait pas directement a Amsterdam, mais qui avait une correspondance pour Amster- — dam a Utrecht. A 10h30 ses fréres lui dirent: — Hannah, dépéche-toi done! On n’a qu'un quart d’heure! — Allez! Je vous suis. Or, nous partimes en taxi, les deux gars et moi, pour la gare, la laissant a Il’hétel aprés avoir réglé le compte. En route pour la gare, mon aihé dit, — Tu sais, i] ne faut pas la laisser comme ¢a. Enfin, bien qu’elle ait son passeport et son billet de train, elle ne parle pas un mot d’allemand, et elle n’a pas un sou. — Tu as parfaitement raison. Je vous laisse 4 la gare, puis je retourne dans le méme taxi a V’hétel, ob je vais la chercher. Or, quand j'arrivai a l’hétel, la réceptionniste me dit: “Votre fille est déja partie a pied pour la gare principale”. Je me dépé- chai, moi-méme a Pied, pour la gare, mais je n’arrivai a la trouver nulle part. Je savais qu'il y avait 4 11h46 un autre train avec correspondance pour Amsterdam, et je fis le va-et- vient tout le long de celui-ci sans, pour autant, la voir. En déses- poir, nous montaémes en train a 13h, espérant retrouver 4 Am- sterdam la fille égarée. Notre - espoir s’avéra étre vain. Elle n’était pas dans la gare. Je téléphonai a I’hétel ot je me trouve actuellement, mais le patron n’avait pas d'information. Je recourus a la police, qui n’avait pas non plus de ses nouvelles. Aprés m’étre installé dans un autre hitel, je télépho- nai directement au haut-quartier + analogie dela police munichoise, qui n’avait pas de nouvelles. Le lendemain, je téléphonai, depuis _ la succursale amsterdamoise de la Banque de Montréal, a cet hdtel, et la patronne me dit: “On a retrouvé votre fille!” — Od est-elle donc? — A Arnhem. Elle viendra a Amsterdam aujourd’hui méme. Je revins donc a cet hétel, ou, aprés une attente de plusieurs heures, un taxi déposa une fille de 18 ans qui portait une valise trés lourde. C’était elle! (Le poids de la valise s’explique par tous les vétements qu’elle avait achetés, principalement 4 Lon- dres, mais un peu a Bruxelles, a Marseille et 4 Munich aussi.) Elle m’expliqua tout. . Ayant manqué le train de 10h47, elle était montée dans celui de 11h35, qui avait égale- ment une correspondance pour Amsterdam, nommément 4 Colo- gne. A Arnhem, le fonctionnaire néerlandais qui contrélait les passeports lui demanda quel age elle avait. — Dix-huit ans. — Ot allez-vous? - A Amsterdam. - Vous y resterez jusqu’a quand? - Jusqu’au 31. - Et ensuite? - Je prends ]’avion pour Van- couver. - Vous avez votre billet d’avion? - Non. - Od est-il donc? - C’est mon pére qui J’a. - Et votre pére oi est-il? - Je suppose qu’il est 4 Am- sterdam. - Vous avez de ]’argent? - Non. - Suivez-moi, s’il vous plait. Et l’aventure commenca. On la ramena en Allemagne, parce que les Pays-Bas refusent d’admet- tre les touristes qui n’ont pas d’argent. La police allemande, ne parlant pas d’anglais, n’était pas en mesure de la questionner. Un fonctionnaire hollandais servit done d’interpréte. Lorsqu’il comprit la gravité de sa situa- tion, il offrit de la loger chez lui, puis de la conduire au train le lendemain, et c’est grace 4 lui qu’elle se trouvait 4 Arnhem lorsque je téléphonai a l’hotel. Ce soir méme i] me fallut partir pour Paris, et le reste de la tragi- comédie vous est déja connu. Dimanche (31), comme j’ai déja indiqué, je quitte. Amster- dam pour Hong-Kong, d’ot je procéderai au Japon pour un séjour de deux ou trois semai- nes. Ma prochaine communica- tion sera trés probablement du Japon, le plus probablement de Kyédto. AIDEZ LES ETUDIANTS! Des centaines d’étudiants étrangers étudieront a l'Université de la C.B. cet automne. Un grand nombre d’entre eux ont besoin d’un logement oti rester quel- ques jours avant de trouver un. logement permanent. Si vous pouvez fournir un logement tem-. poraire a un ¢tudiant étranger, ou les aider a s’établir 4 Vancou- ver, veuillez appeler la Maison Internationale au 228-5021. ¢ Lecmdutadecer £ CONSE. (gest..) Définition: Apposé 4 un nom de profession, le mot CONSEIL indique une personne qui. dans sa spécialité, fait fonction de consultant auprés du public ou d’organismes publics ou privés. Ex.: Avocat-conseil. ingénieur-conseil, informaticien-conseil. ‘ CONSULTANT (gest.) Définition: Spécialiste qu’on appelle en consultation au sujet d’un cas particulier. Ex.: Le tribunal] a retenu les services de Me Michaud comme consultant dans J’affaire des bijoux. CONSFILLER (gest.) Définition: Spécialiste attaché a une entreprise pour la conseiller dans les matiéres de sa discipline. Ex.: Conseiller juridique, conseiller technique, conseiller médical, conseiller moral. STATIONERY ROOM (adm.) : Définition: Locaux ot l'on conserve la papeterie et les fournitures de _ bureau. Traductions: MAGASIN (DE PAPETERIE) RESERVE (DE PAPETEIRE) REMUNERATION DU TRAVAIL [1] Le francais dispose de diverses expressions pour désigner la rémunération, selon la nature du travail fourni ou la qualité de celui qui le fournit, entre autres: 1e SALAIRE: Rémunération convenue d’avance et versée a un ouvrier ou 4 un employé. Ce terme est souvent employé avec une valeur générique. 2e TRAITTEMENT: Rémunération, généralement établie sur une base annuelle, des fonctionnaires ou des cadres. 3e APPOINTEMENTS: Rétribution fixe, mensuelle ou annuelle, attachée a une place. 4 un emploi régulier (surtout pour les employés). (Robert). 4e PAIF: Rémunération d’un ouvrier faisant partie de l’effectif régulier d’une entreprise. Observations: A vrai dire, la distinction entre TRAITEMENT et APPOINTEMENTS n’est pas indispensable. Traitement peaunralt -bien s’employer dans les deux cas. 5¢ CACHET: Rémunération d'un artiste. 6e HONORAIRES: Rémunération de ceux qui Hexercent une _ profession lihérale. 7° GAGES: Salaire d'un domestique. 8e SOLDE: Rémunération d’un militaire. Nota: L’expression CONGE SANS SOLDE ne veut valoir que pour les militaires. Pour l’employé, on dit CONGE NON PAYE. 9e EMOLUMENTS: Se dit d’un traitement auquel s’ajoutent diverses indemnités (séjour. déplacement, éloignement, etc.). 10° JETONS DE PRESENCE: Rémunération des membres d’un conseil d’administration, de commissions d’étude, etc. NIGHT SHIFT DIFFERENTIAL (trav.) Définition: Supp]ément versé au personnel qui travaille de nuit. Traduction: PRIM DE NUJT | | i iN "| | et usagés en vente A PRIX REDUIT Littérature, Kl iM, | Librairie "LE SOLEIL” 3213 rue Cambie, - Vancouver, C-B. Tél.: 879-6924 _ i aatciaatthudpubsiditinaywiibaimuets te penis ence ot