ZOOM... MARS 1978 — Page 5 ZOOM Saviez- vous que... Les parents francophones de Prud’homme en Saskatchewan se sont battus récemment pour que la demi- heure de francais oral par jour qui était enseignée dans les écoles soit augmen- tée a une heure... Les commissions sco- laires refusaient de payer le transport des éléves qui s’étaient inscrits ailleurs a cause de cette situation. Ces parents lésés dans leurs droits se sont donc adressés au premier ministre Pierre E. Trudeau, apres des démar- ches sans résultat aupres.de leur com- mission scolaire. De plus, ils ont de- mandé une.aide financiere au gouverne- ment fédéral pour défrayer les factures d’avocats et dépenses connexes résul- tant de cette affaire, puisque ce méme gouvernement est prét a payer les fac- tures des avocats et dépenses connexes des anglophones du Quebec (qui contes- tent la loi scolaire) qui eux, ont pls d’une heure d’anglais par jour. dans leurs écoles. Quant on pense qu’au Nouveau- Brunswick, dans le district francophone de Tracadie, 35 étudiants anglophones sont transportés aux frais de la Commis- sion scolaire dans le district scolaire voi- sin de Newcastle. on se pose des ques- tions! : Saviez-vous que... | Les Acadiens de l|’Ile du Prince- Edouard ont obtenu leur ‘‘Commission pour le développement des communau- tés acadiennes”’, qui a été instaurée par un arrété en conseil du Conseil exécutif (cabinet) de la province et qui se rap- porte directement au premier ministre. Saviez-vous que... | Le Conseil de la vie frangaise a don- né un octroi de $10,000. a la Fédération des TeemcoRnONes Hors Québec. Cet ar-: é gent a aidé a l’impression du rapport “Les Héritiers de Lord Durham”. La Société Saint-Jean-Baptiste de son coté. s’intéresse également a notre Fé- dération et a donné un octroi de $5,000. pour notre dossier comparatif sur la si- tuation des anglophones au Québec et des francophones hors Québec. AVEZ-VOUS ENTENDU PARLER DE ‘75 MILLIONS POUR LES MINORITES DE LANGUE OFFICIELLE? Le Secrétaire d’Etat a bel et bien an- noncé le 27 octobre dernier, que le gou- vernement fédéral accordera $75 millions pour les minorités de langue offi- cielle. ; : : Ce que nous trouvons curieux, c'est _que le gouvernement annonce cette im- portante mise de fonds pour les minori- tés Sans aucun plan d’action. Deux mois plus tard, il annoncera des mesures. Mais nous nous imaginons mal com- ment on peut établir des budgets sans une évaluation préalable des besoins. Tout est a faire: la patting les pro- grammes, les objectits, les plans d’ac- tion. Il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs! es Le budget que le “penlegeeeye féde- ral consacrera pour les minorités appa- rait phénoménal. Mais il faut y regarder de prés, car nous avons nettement l'im- pression qu'on a voulu nous jeter de la poudre aux yeux. ates Tout d’abord, ce qu’on a pas dit tres clairement c’est que le $75 millions est réparti sur cing ans. Nous avons appris que les sommes sont ventilées de la fa- con suivante. 1978-79: $ 9 millions 1979-80: $12 millions 1980-81: $15 millions 1981-82: $18 millions 1982-83: $21 millions Total: $75 millions Le $9 millions prévu pour l'année fi- nanciére qui vient, nest pas destine seulement aux francophones hors Qué- bec. En effet, le Secrétaire d’Etat a an- noncé que les sommes allouées devront étre partagées avec nos compagnons d’infortune (sic), les anglophones du Québec. De. plus, comme si les minori- tés ne c6toyaient pas suffisamment la majorité, le gouvernement fédéral en- tend continuer ses programmes de “rapprochement”. Ainsi, les $9 millions s’évaporent tres facilement. Nous regrettons que le gouvernement fédéral ait pensé satisfaire nos besoins par une simple annonce de fonds ac- crus. sans tenir compte tout d’abord de notre objectif fondamental: une politi- que globale de développement des com- munautés, une politique qui aurait été élaborée en tenant compte de nous, de notre participation efficace, de nos prio- rités et besoins essentiels. C'est pour- quoi nous disons: commencons par le commencement; élaborons d’abord en- semble, une politique, et apres, on dres- sera la liste des ressources qu’implique sa mise en application. Et pour ceux ee ca inquiete, nous disons: ne vous égonflez pas. Les sommes requises our notre développement, nous les at- endrons. Le gouvernement ne peut nous les refuser sans se condamner et élargir les bréches d’une unité nationale déja fort hypothéquee. 1968-1978: ESCALADE DES DEBOIRES DES COMMUNAUTES FRANCOPHONES HORS QUEBEC AVEC LE SECRETARIAT D’ETAT Ce bilan de l’activité du gouverne- ment fédéral a notre égard coincide avec l’accession au pouvoir du Premier ministre Trudeau. La Commission roya- le d’enquéte sur le bilinguisme et le bi- culturalisme ayant abouti a la procla- mation de la loi sur les langues officiel- les en 1969, c’est vers cette Epoque que le gouvernement fédéral, dirigé car Trudeau, a réellement amorceé des pro- grammes visant l'’égalité des deux com- munautés linguistiques officielles. La these fédéraliste du Premier mi- nistre Trudeau, reposant sur la recon- naissance des deux peuples fondateurs, a redonné espoir aux francophones vi- vant a l’extérieur du Québec. A partir de cette époque, les associa- tions provinciales des francophones hors Québec ont profitée de ‘l’ouverture d’es- prit’”” du gouvernement fédéral pour re- doubler leurs efforts dans le travail qu’elles avaient depuis longtemps amor- cé. Puisque le sort des communautés francophones hors Québec avait été confine au Secrétariat d Etat, la chrono- logie des événements est présentée _se- lon les différents Secrétaires d’Etat nommés par le Premier ministre Tru- deau. "Juillet 1968 — novembre 1972: période Gérard Pelletier — espoir d’un renou- veau. Dans un discours prononcé devant l’Association des Canadiens-francais du Manitoba, le 7 décembre 1968, M. Ge- rard Pelletier annongait les intentions du gouvernement fédéral a | égard des francophones hors Québec. Ces inten- tions étaient plus que prometteuses pour notre avenir. Ainsi, Gérard Pelle- tier disait: “Tl faut redonner droit de cité, droit réel et vécu, 4 nos deux majorités lin- guistiques”’. “Si vous n’existiez pas, le Canada se- rait autre ou Ne serait peut-étre pas”’. : “C’est 4 des membres de l’une de ces majorités que je m’adresse en ce moment”. “C'est vous qui nous inviterez a vous préter main-forte dans les cadres que vous vous serez donnés et non pas - nous qui vous fabriquerons de loin et de toutes pieces, des cadres artifi- ciels”’. “La bonne volonté des pouvoirs pu- blics vous est acquise, leur aide sera ° généreuse avec discernement”’. “Si le gouvernement canadien sub- ~ ventionne l’une ou l’autré de vos as- sociations, c’est qu’il obéit a un de- - voir public. Le gouvernement, c’est vous’. : “Tl n’est que juste»que vous viviez aujourd hui comme tous les mem- bres de nos deux majorités ”. ‘‘Vous, Manitobains francophones, avez le droit et le devoir, dans votre vie francaise de vivre 4 la méme heure que vos freres du Québec. de vos parents d'Europe, de vivre en communion constante avec eux tous’. ‘“‘Nous sommes venus pour vous dire que nous admirons votre détermina- tion a demeurer francophones, qu’en cela, vous avez aidé le Canada tout4 entier et que celui-ci aujourd’hui vous retourne son aide en vous don- nant les moyens de ne plus penser 4 survivre mais_4 vous épanouir dans des cadres francophones et cana- diens. Car c’est de vous, en derniére analyse que dépend I‘issue de cette entreprise commune”. A de tels propos, les. communautés francophones hors Québec avaient de quoi se réjouir. Au Secrétariat d’Etat, naissait un nouveau programme: le pro- gramme d’action socio-culturelle. * Octobre 1969 — aout 1971: période Ro- bert Standbury — rien 4 signaler M. Satie y A ne fut pas Secrétaire d’Etat, mais il fut chargé du dossier des francophones hors Quebec en tant gue ministre sans portefeuille, de la Cito- yenneté et d’Information-Canada. Le regne de M. Standbury fut relati- vement bref. Le bilan de cette période est nul pour les francophones hors Qué- bec. C’était encore linstauration du programme d'action socio-culturelle.