So RES ee a A. Piolat En Chine, lorsqu’un pa- tient demande une anes - thésie par acupuncture, son admission a lieu quel- ques jours, et méme quel- ques semaines avant l’opé- ration, de fagon A pouvoir le préparer, l’entrainer. - Calme, sérénité et absence de précipitation y régnent; méme dans les situations les plus alarmantes. Le patient fait connais - sance avec le personnel hospitalier et les autres malades. On lui décrit ‘en détail toutes les phases de l’opération afin qu’il se prépare physiologiquement 4 lui faire face. “Dés lors, on procéde aux essais des aiguilles. Un lien amicalse développe entre le patient et ses bienfaiteurs et, spé- cialement, avec l’acu - puncteur; ils discutent. des ‘faspects spirituels’’ de l’acupuncture - sujet é- tonnant dans cette atmos- phére de matérialisme dia- lectique. Au sens des valeurs chi- noises, le thérapeute et le patient doivent se sentir comme fréres, liés par un sens mutuel de confiance, de devoir et d’obligation. S’il apparait, chez le pa- tient, le moindre signe d’hé Sitation ou d’anxiété, ou d’échec 4 la réaction des aiguilles, on lui conseille- ra alors de subir une anes- thésie conventionnelle. Bien préparé et l’esprit en état de confiance, il ar- rive 4 la salle d’opéra - tion. Les aiguilles sont placées méthodiquement en des points spécifiques du corps, de facon 4 atteindre les zones désirées. Des ai- guilles placées en ces points précis doit jaillir u- ne sensation spéciale appe- lee T’eh Chi, dotée de qua- tre points: gonflement, lourdeur, engourdissement et endolorissement. ‘‘Une sensation désagréable, mais tolérable, comme cel- le d’un profond mal de téte qui se déplace’’. Les aiguilles sont ensuite bougées manuellement ou A Vaide d’un générateur de pulsations éle ctriques, afin CONSEIL D’ADMINISTRATION J. Baillaut DIRECTEUR: André Piolat S ES SECRETAIRE; Marguerite Batut é REDACTION ;: Pierre Archambault 72 Colette Bellot K FCI RRR KIRK KR kk aK ok ae 4 « Z ‘PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, WG 3213 rue Cambie, Vancouver 9 * yt Téléphone : 879-6924 Courrier de deuxieme classe sous 7 5 le numéro d’enregistrement 0046 ¢ LES HEBDOS DU CANADA N. Therrien RE de maintenir cette sensa- tion particuliére dYe aux contractions des muscles en contact avec l’extrémité des aiguilles. En certains cas, l’utilisation d’un nar- cotique ou d’un analgésique local est nécessaire; end’ autres, un mouvement plus vigoureux des aiguilles ac- compagneé d’un flot de pa- roles réconfortantes suf- fit. **Ca marche”’ - L’acupuncture est utilisée en Chine 4 des fins théra- peutiques et anesthésiques depuis 5.000 ans. Aprés le voyage en Chine de Richard Nixon, il y a quelque 3ans, suivi du subit rapproche- ment Chine- Amérique du Nord, la médecine d’ici dé- couvrit soudainement cette *‘perle orientale’ et dans un élan impulsif de sponta- néité s’écria: ‘‘ga marche”’ Pour s’étre laissée aller ainsi avec autant de con - fiance dans une médecine aussi mystérieuse, no- tre médecine avait de trés bonnes raisons: elle s’ap- puyait sur des expériences etdes statistiques récoltées par des confréres, ‘‘dignes de confiance’’, francais, britanniques, australiens & allemands. Mais, pourquoi cela mar- che-t-il. Il n’y a aucune raison médicale expliquant l’effet causé par ces ai- guilles répartiesen des points précis sur la sur- face du corps. Ces points ne coincident qu’a_ 1’oc- casion avec des nerfs, muscles ou vaisseaux san- guins connue et il est par- ticuli¢érement curieux que quatre aiguilles piquées dans 1’oreille humaine per- mettent de pratiquer une chirurgie longue et com- plexe dans la_ cavité pul- monaire. Une demi-douzaine d’hypo- théses a été émise sur l’o- rigine de lefficacité de l’acupuncture. Elles _ sont toutes plausibles, | mais se contredisent en des points mineurs. La vraie réponse se trouve dans les racines de la médeci- ne chinoise. (A suivre) Danielle MAZURETTE Les hommes et les avortements Par Arielle MARINIE Décidément, les hommes ont la parole facile, dans le débat sur l’avortement, comme entémoignent de nombreux articles quipré- sentent tous la nfemeca- ractéristique: leurs au - teurs, males, sont contre l’avortement. Pas étonnant: ce n’est pas eux qui portent l’enfant pendant 9 mois, doivent in- terrompre leurs études ou leur carriére A ceteffet, et ce n’est pas eux qui accou - chent - uneexpérience pas toujours plaisante, qui cause parfois -eh oui - la mort des femmes de trop faible constitution ou com- promet gravement leur état de santé. Ce n’est pas eux quis’oc- cupent de l’enfant aprés sa naissance, se lévent au mi- lieu de la nuit quand 1’ado- rable bambin se met 4 hur- ler, changent ses couches, donnent le biberon, ce n’est pas eux, ce n’est pas eux.. Il y aurait tant de choses A dire. Alors, ils parlent. Ils tiennent de grands raison- nements abstraits, sans se soucier le moins du monde des conséquences que peut entrafhner la naissance d’un enfant que l’onn’a pas dési- re. Et, assez paradoxale - ment, les hommes se font plus entendre sur ce cha- pitre-l4 que les femmes. Un Enfant Doit Etre Dé- sire - Une femme qui n’a_ pas pleinement désiré son en- fant se sentira toujours frustrée. Il restera pour elle, qu’elle en soit cons- ciente ou non, une charge, un fardeau, et si elle a été obligés de sacrifier sa car- riére ou de renoncer A ses études 4 cause de lui, elle lui en tiendra toujours ri- gueur, ainsi qu’a son par- tenaire. Et l’enfant ne re- cevra jamais autant.d’af - fection de sa part que si elle avait vraiment choisi de le mettre au monde. A-t-on le droit de donner la vie 4 un enfant si 1’on n’est pas en mesure de lui procurer tout ce dont il au- ra besoin pour devenir un étre équilibré et heureux, A savoir: L’affection, la santé, bonne éducation. Trop de gens ont des en- fants alors qu’ils ne sont pas capables de leur of- frit tout cela. Des jeunes qui n’ont pas encore de si- tuation stable ne sont pas encore mdrs émotionnelle- ment et intellectuellement. Ou des personnes dont 1’é- tat de santé laisse A dési - rer, qui souffrent de ma- ladies héréditaires ou de déficiences physiques sus- ceptibles de se communi - une Les jeunes sont l’espoir de demain. fivec eux nous bGtissons lavenir. = FORMATION, JEUNE SSE = “? CANADA quer 4 |’enfant. Laisser vivre est aussi, en certains cas, un crime. Crest €étre irresponsable que de donner la vieA un étre humain, lorsque les conditions ne s’y prétent pas. La premiére condition étant, cela va de soi, que chacun des parents désire l’enfant. Une Lourde Responsabilité Mon pessimisme me fait- il considérer le monde d’un oeil sombre. Mais... com - bien d’entre nous, si_ on leur proposait de vivre u- ne seconde fois, une vie semblable 4 celles qu’ils connaissent, accepteraient sans hesitation. Car la vie, c’est peut-étre le soleil et la mer - ouaih! un mois sur douze. - mais c’est aussi et surtout un amas de problémes insolu- bles. Lorsqu’on vit A l’ére ato- mique, on est en droit dese poser des questions sur l’avenir de l’humanité. - Combien de nous choisirai- ent de faire face aux gra- ves problémes_ de _ pollu- tion, d’économie, de surpo- ‘pulation, qui attendent les prochaines generations. Car la situation ne semble pas s’améliorer. . .Suffit, pour s’en rendre compte, de lire les journaux. Met- tre un enfant au monde, c’est prendre une lourde responsabilité. Il est dom- mage que si peude gens en aient conscience. Du Fétichisme - Certains affirment que le foetus est ‘*déja’’un étre humain et, que par consé- quent, on n’a pas le droit de le détruire. Est-ce parce qu’il pré- sente des ‘‘ressemblances anatomiques et physiologi- ques avec 1’étre humain’’, (le singe aussi) comme 1’é- crit M. Vincent Adamkie - wics dans son article paru dans ‘‘Le Devoir’’ du 12 février, qu’on doit lui sa- crifier la liberté d’une femme adulte, quia déja vécu, pensé, posséde un bagage intellectuel et émo- tionnel. Ce qui différencie 1’étre humain des autres animaux est précisément sa faculté de penser: Alors comment peut-on donner plus d’im- portance 4a un foetus dont la conscience n’est pas enco- re née, qu’A une femme en pleine possession de ses facultés mentales. La Femme Libre - Il serait de bon ton, sur- tout pendant l’année de la Femme, d’accorder A cet-» te derniére tout ce qui est necessaires a son épa - nouissement dans la socié- té moderne, A commencer par la liberté de disposer comme elle l’entend, non fe Excursions, Péc he, : Plongée sous*marine, B Tour du port LAK i we te seulement de son corps, mais de son temps, de son intelligence, de ses talents. Ne pas légaliser l’avorte- ment,.c’est; - soit obliger la femme A avoir un enfant dont elle ne veut pas. .ce qui en soit est une absurdité - - soit la forcer 4 avoir re- cours 4 l’avortement illé - gal et favoriser les abus de certains praticiens: Codt de l’opération, manque d’hygiéne, mauvaises con- ditions de l’opération, ris- ques inclus... La femme qui se fait a- vorter en cachette de sa fa- mille, dela loi, parfois méme de son mari, souffre d’un sentiment de culpabi- lité qui n’existerait pas si l’avortement était reconnu par la loi. Car ce n’est pas V’avortement lui-méme qui provoque des_ traumatis- mes chez la femme, mais plutot les tabous, préjugés de toutes sortes dont il est entouré. Les Droits de 1’Homme - Puisque certains hommes revendiquent leurs droits sur le foetus, dont ils sont les auteurs 4 part égale a- vec la femme, et s’offus - quent que cette derniére ne les consulte pas toujours avant de se faire avorter, on pourrait s’attendre a ce qu’ils revendiquent égale- ment le droit de ‘‘torcher’’ le derriére de bébé lors - que ce petit - qu’onest loin des mots abstraits et des grandes formules sur le droit de vivre de tout étre humain. .. a fait ‘*caca??’ dans ses couches. Mais cu- rieusement, les hommes abordent rarement ce — su- jet. .Préféreraient-ils 1’é- viter, peut-¢tre. Et puisque l’homme a_ sa responsabilité dans | la conception de l’enfant, que ne se soucie-t-i] lui aus - si, d’utiliser des moyens de contraception, si l’idée d’assassiner un foetus le fait frémir. Car c’est toujours aux femmes de se préoccuper de ces détails ennuyeux, de prendre la pilule (ce qui n’est pas toujours sans in- convénient) ou de se faire Opérer, etc... Il existe pourtant des moyens de contraception destinés 4 l’homme, des o- pérations beaucoup plus fa- ciles chez lui que chez la femme. .Pourquoi ne sont- ils pas plus populaires. Parce qu’on considére encore que tout ce qui con- cerne les enfants, c’est V’affaire de la femme’. Paris vient de donner Vexemple en légalisant l’a- vortement. .Tiens! on m’a- vait pourtant dit que l’Eu- rope était en retard sur l’Amérique du Nord.