27 Le Soleil de Colombie, Vendredi 30 Juin 1978: PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 aes ba LES HEBDOS REGIONAUX LE aE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Secrétaire: Lyne Paradis’ Mise-en-page: Richard Lussier RK zs - DE COLOMBIE LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Courrier de deuxieme classe | sous le numéro d’enregistrement 0046 LF Association de la Presse francophone Hors-Québec - Pensez aux petits La trompe de |’ éléphant Les tragi-comédies sont parfois inspirées par des inci- dents inattendus. La Commis- sion royale d’enquéte sur la concentration des sociétés commerciales, dont le rapport a paru fin mai, sans faire hon- neur a Shakespeare ou 4 Mo- liére, n’en est pas moins amu- sante. Souvent, les commissions d@enquéte sont créées parce que le gouvernement ne sait comment régler une affaire délicate. Dans ce cas-ci, il s’agit de loffre que la gigantesque Power Corporation a faite, en 1975, de reprendre les affaires de l’Argus Corporation, com- pagnie presque aussi impor- tante. De nombreux Cana- diens se sont inquiétés du pou- voir excessif que cela confére- rait a la nouvelle société, mais au lieu de trancher la question, Ottawa a créé une commis- sion royale. On aurait tort de fonder de grands espoirs sur une com- mission d’enquéte et celle-ci s’est révélée une pure parodie, ce que la Fédération canadien- ne de l’entreprise indépen- dante avait d’ ailleurs prédit il y a deux ans, lors de l’établis- sement du mandat de la com- mission. On s’attendrait a ce que les commissions d’enquéte étu- dient tout aspect de la vie lié a la question examinée . . . et c’est bien pour cela que ni vous ni moi n’avons la respon- sabilité de mettre sur pied ou de diriger des commissions royales! Ainsi, cette commis- sion n’avait pas le droit d’étu- dier l’effet des dépenses du gouvernement, des impdts, de la politique de la main-d’ oeuv- re, des syndicats et d’autres questions sociales et économi- ques importantes qui pour- raient influer considérable- ment sur l’expansion des gros- tenu aucun compte des pro- testations de la FCEI concer- nant la rigueur du mandat. Il est évident que s’il est dé- claré que toutes les influences négatives éventuelles n’ont au- cun rapport avec une question donnée, les résultats ne peu- vent étre que positifs, ce qui est exactement la conclusion de la commission: -!’expan- sion continuelle des grosses entreprises est a la fois natu- relle et souhaitable! La commission n’a pas dé- voilé que le volume des impéts au Canada force bien des peti- tes entreprises 4 passer aux mains de grosses compagnies. Elle n’a pas révélé que des dé- penses publiques élevées vont de pair avec la direction de économie par des compa- gnies de plus en plus impor- tantes et de moins en moins nombreuses, ni constaté que absence d’un programme d’apprentissage stimulant a forcé nombre de petites entre- prises (qui comptent sur la main-d’oeuvre qualifiée) 4 pas- ser aux mains de gros établisse- ments. Elie n’a pas non plus moniré qu’avec de nombreux moyens efficaces (consor- tiums, sociétés de commerce et concessions), les petites en- treprises peuvent arriver a pro- duire comme les grosses, sans effets secondaires facheux. De fait, non contrainte 4 exami- ner les preuves importantes, elle n’a divulgué presque rien d’intéressant. En somme, la commission devait décrire un éléphant aprés n’en avoir examiné que la trompe! Rien d’étonnant a ce qu’elle ait échoué! Malheu- reusement, la mauvaise orga- nisation du projet tout entier a entrainé la perte de 3 millions de dollars en fonds publics. _ “Hlest né d’une race fiére”...comme on le sait est la deuxiéme strophe de lhymne national 0 CANADA. Quand le juge Routhier écrivit ces mots, il pensait sans doute a ces 60,000 colons, frangais d’origine, abandonnés a leur sort sur les bords du St-Laurent en 1760; 4 leur exemple de fierté et de fidélité farouche pour leur langue, se refusant 4 tout appel aux honneurs et aux gains financiers pour garder vivante la flamme de Ia civilisation francaise. Serait-il inspiré 4 écrire les mémes paroles, aujourd’hui, devant l’apathie EDITORIAL Il est né d’une race fiére! et la léthargie d'un grand nombre de leurs descendants. Il est né d’une race fiére... Est-ce de cette fierté que se nourrit celui qui se refuse 4 donner un peu de temps a nos organisations nationales? Est-ce fierté que d’étre trés généreux envers des associations anglophones tout en se plaignant d’avoir 4 contribuer quelques sous a notre association canadienne francaise? Est-ce fierté pour un canadien-frangais, dans la rue, dans |’autobus, etc., que de s’exprimer en anglais avec les siens de peur de se faire remarquer? Est-ce fierté quand, 4 nos commerces ou au travail et dans nos relations publiques, nous tentons de camoufler, autant que possible notre identité nationale afin de passer inapergu. “Tl est né d’une race fiére...” Oui, mais est-ce encore vrai? André PIOLAT. *“Pensez aux petits” est un message adressé sous forme d'éditorial parla * » Fédération canadienne de l"entreprise indépendante « Modifications a la loi sur les prisons Le Solliciteur Général du Canada, l’Honorable Jean- Jacques Blais, a annoncé le 23 juin, au cours d’une visite des pénitenciers fédéraux de la C.B., la promulgation et Ventrée en vigueur, le ler juillet prochain des modifi- cations apportées a la loi sur les prisons et maisons de correction et du nouveau régime de réduction méritée de peine. Ces deux mesures font partie de la loi de 1977 modifiant le droit pénal a- dopté par le Parlement, l'été dernier. Il fallait cependant, avant de promulguer ces disposi- tions législatives, mettre au point certaines modifications administratives et consulter les provinces en vertu du nouveau régime - les déte- nus ne verront plus leur peine automatiquement di- minuée du quart. Ils devront désormais mériter toute ré- duction de peine a raison de 15 jours par mois d’incar- cération oti ils se seront appliqués au travail; le déte- nu pourra perdre toute ré- duction de peine et celle-ci ne pourra lui étre réattri- buée. Ainsi, celui qui se sera toujours bien conduit et se sera assidfiment appliqué au travail pourra étre remis en liberté aprés avoir purgé environ 7/3 de sa peine. Puisque toute réduction. de peine devra étre méritée et qu'elle pourra étre annu- lée pour mauvaise conduite, c'est le détenu qui déter- minera, finalement, s'il sera libéré plus tét ou plus tard. Loi sur les prisons Les personnes actuelle- ment incarcérées qui ont déja bénéficié d’une remise statutaire équivalant au quart de leur peine ne perdront pas ce droit et demeureront soumises aux dispositions sur la déchéance qui s’appliquent 4 la réduc- tion statutaire. Elles conser- veront toutes la remise de peine a leur actif au ler juillet, 4 la condition cepen- dant que la réduction maxi- B.C Credit Union: Rapport L’actif du B.C. Central Credit Union s’est élevé a $602 millions au cours de sa derniére année fiscale. Le rapport indique un revenu total de $49.9 mil- lions en 1977 et des gains avant déduction des impéts, de $4.2 millions. Les gains nets pour l'année étaient de $3.9 millions, lui permettant de payer un dividende de sept pour cent par part sociale, le méme taux que _ Tannée précédente. annuel Suite a l’emprunt de $20 millions sur le marché euro- péen en 1976, cette année $30 millions: en obligations garanties furent placés sur le marché canadien. Ces deux transactions ont permis au B.C. Central d’oc- troyer 4 ses Caisses asso- ciées des préts a intérét fixe. Cela permit d’offrir aux so- ciétaires des caisses des préts pour l’achat de mai- Sons, voitures et autres. male ne dépasse pas le tiers de la peine totale. Les modifications appor- tées a la loi sur les pri- sons et maisons de correc- tion prévoient également Vinstauration, dans les pri- sons provinciales, du régime de réduction méritée de peine identique a celui qui est en vigueur dans les établissements fédéraux. Les autres articles de la loi sur les prisons et maisons de correction seront égale- ment promulgués le ler juillet prochain, exception faite de ceux qui portent sur Vabrogation des dispositions de la loi actuelle propre a YOntario et a la C.B. et qui ont trait entre autres, aux commissions provinciales de libération conditionnelle de méme qu’aux peines indéter- minées. Il, en sera ainsi ta que les gouvernements de l'Ontario et de la C.B. n’au- ront pas respectivement as- sumé la responsabilité de la libération conditionnelle des détenus des prisons provin- ciales. Un amendement 4 la loi sur la libération condi- tionnelle des détenus, amen- dement qui doit étre promul-, gué, prévoit la délégation de la responsabilité des libéra- tions conditionnelles aux commissions provinciales. ~ Le marché italien: _ Buonissimo! Les Italiens savent bien féter. Ainsi, le dimanche 18 juin, ils ont tenu “le deuxié- me marché italien” dans la rue Commerciale avec des dizaines de kiosques, des musiciens, des gens vétus de costumes traditionnels et des danseurs. D’abord, il y a eu une présentation de marionnet- tes pour les enfants; alors, Art Phillips, Emery Barnes, Gary Lauk et Art Lee ont joué des quilles. Le Maire de Vancouver, Jack Volrich, est arrivé pour féliciter la communauté ita- lienne pour le succés de la féte. De plus, il a recu une plaque-souvenir de Mme An- na Terrana, la rédactrice du journal italien “Il Marco Polo”, portant l’inscription: “Nous avons unifié le Cana- da; puisse le Dieu nous aider 4 unifier le monde!” D’autres personnalités parmi lesquelles Mme Fran- ces Fridge, présidente du “Folkfest” et M. Giovani Battista Verderame, consul d’Italie de Vancouver, ont ., félicité les organisateurs. L’ancien _ procureur-général de la C.B., M. Donald Me- Donald, s'est également a- dressé a la foule...en italien. Des musiciens tels que les “Alpini” et les “Tricolores” ont accompagné des Polyné- siennes, tandis que des ser- pents chinois de “bonne chance” ont marché dans la rue, et enfin, le Choeur Folklorique Italien de la C.B. a chanté pour les visiteurs. Les Siciliens de Vancou- ver, eux aussi, ont fait des présentations trés intéres- santes. Des petites filles, de cing A dix ans, ont dansé ensemble dans leurs costu- mes multicolores. Tout le long de la rue, transformée en un marché de plein-air, il y a eu beau- coup 4 manger et a boire: de la biére et du vin, de la glace, du mais soufflé, de la “lasagna” et des raviolis. Vers six heures du soir, les disco-danses ont com- mencé. Mais de l’avis de plusieurs, il aurait été préfé- rable d’avoir des danses italiennes et de la musique italienne. = ——