CARNET D’UN PROMENEUR : LES ENFANTS Di LA FRANCE Ce sont trois parents éloignés, de réussites inégales et de destinées divergentes,et qui entretiennent le souvenir de la méme mere, I] s'agit du milieu Camadien-francais, de 1'Al- liance frangaise,et du Groupe franco- phone de la Colombie Britannique .Mal- grés leurs activités différentes, ne sont-ils pas, a Vancouver, la loin- taine expression d'une civilisation qui au treiziéme siecle rayonnait dé- ja sur toute 1'Europe,avant de se ré— pandre, au dix-huitiéme siecle, par le -monde,et dont la flamme brule tou- jours, inextinguible, sur chaque conti- nent? Le Groupe francophone de la Co- lombie Britannique est né le diman- 8 septembre 1968. Un soleil pale voi- lait les montagnes. Débarqué“a John Lawson Park,on y trouva,au bord de L'eau,un groupe jovial d'amateurs de tout age. Monsieur Chenoll souhaita la bienvenu.Enthousiate et sympathi- que,il exposa,au cours du pique—nique ses projets. ese propo sait de fonder une société d'amis réunis par leurs gouts frangais,Le cercle, ouvert 2 tous,ne poursuivrait aucun but poli- tque ou sectaire. La pemiere assemblée du comite se tint dans une maison accueillante,. Monsieur Chenoll s'explique: il veut un groupe officiel et attend la ré- ponse de Victoria qui lui a demandé la signification du terme " franco-— phone" .La publicité se fera par ’-le truchement de la radio et du joural. Pour l'hiver, on envisage quelques sé- ances de cinéma et quelques danses, et pour la belle saison diverse ex- cursions et pique-niques. Les premitres séances de ciné qui suivirent ces décisicns se derou- lerent au local de 1'Alliance gaise, rue Cambie. On se rapelle une. maniere de chef—d'oeuvre "La petite sellieré’,documentaire en forme dta- venture ,dépeignant le travail du cuir repoussé dans l'ouest canadien. Bientot , le groupe obtenait l'tau-. torisation dlopérer légalement. Le premier bal eut lieu en décembre, le second en janvier,dans la salle de 1t'Alliance francaise, Ctétait en 1'hon- neur de la féte des Rois, Vins et pa- tisseries fines recouvraient les ta- bles. Pourquoi fallut—il que je misse la main et la dent sur le gateau fa- tidique? Roi de la feve pil me fallut monter sur scene enbrasser la Reine, charmant privilege! Mars vit le bal de la Mi-Careme, Une centaine de per- sonnes,des costumes de tous ages et de tous les pays, 1' ensemble llant de couleur et de mouvement. A ce spectacle,on put juger du bel es-— sor du Groupe francophone de la Co- lombie Britannique, malgrés la .concu- rrence de 1'Aljiance francaise et des Canadiens frangais. ; ‘Stagit-il bien de concurrence ?. fran— fréti-_ ’ par Roger DOFRANE L'Alliance francaise est surtout cul- turelle.Haute dame,elle tient salon dans de nombreuse, villes;et elle mon- tre sous chaque climat un visage di- fférent, Dans tel patio du Mexique, elle parlera toute simple, de Miche- let ou du Mont—Saint—Michel .Ailleurs elle arrondira le petit doigt en dé- gustant son café.Ailleurs encore, elle aidera de ses deniers de pauvres ’ Su diants.Consciente de son role, elle fraye avec les intellectuels-et les honmes d'taffaires,L'un des ses buts, dit le Larousse Universel 1924, con- siste a "fonder des écoles et facili- ter notre commerce d'exportation",. Quant au milieu Canadien fran-- cais,il fait figure d'éclaireur. D1 porte pour embleme la fleur de lys et mene la croisade canadienne fran- caise. C'est un personnage de grand merite et de foi solide.Une lutte de trois sieécles contre 1'Hiver et l'an- glo-saxon lui a trempé le caractere. Il se défie du Frangais de Fpance qu'- il juge,parfois a tort,railleur et sceptique. I cultive son patrimoine culturel et discute ses revendica-— tions scolaires. A cote des deux premiers, le Grou- pe francophone représente l'idéal de gens de toute origine, meme anglo- sa- xonne ,apparentés par leurs gouts des traditdons francaises,envisagées sous L'angle de l'agrément. Des contacts occasionels se noueront d'un groupe a ltautre et des échanges se feront. Les trois groupes fleuriront de con- cert, car a1. représentent trois idéaux différents. A chacun d'tentre nous de choisir selon sa vocation personnelle, ‘DU TAC AU TACT Boulevard Saint-Germain, vers vingt heures, une voiture garee le long du trottoir s'apprete 4 demar- rer.Un monsieur, tres P.D a au vo= lant d'une grosse ‘jaguar, s'arréte a ‘sa hauteur, clignotant droit en ac-— tion; it attend manifestement que la premiere degage pour se garer a ce méme emplacement , Une petite voiture est ferriene da jaguar;c'est une Fiat 500; au vo-— lant une tres jeune femme. Elle ne debotte pas. Le premier véhicule demarre, La jaguar avance pour se garer ensuite en marche arriere, La Fiat 500, plus rapide, lui souffle la place, C'est une scene commune, SerezZ—VouS, OUL, MALS..aeaye- La jeune fille descend, adresse a l‘thomme 4 la jaguar un gracieux sourire accompagne d'un bref commen— ‘taire: " Vingt ans beaucoup de cu= Hotels is monsieur a la jaguar ne ré- pond pas, se retourne, vise la Fiat 500 et recule si brusquement qu'il la désepaissit comme il faut, puis 1 ouvre sa glace, rend son sourire a ‘la_demoiselle et commente: " Soixan- te ans, beaucoup dfargent ". pen= CA PLUS FINE CUISINE el DINEZ AU i Ser House DE VANCOUVER { LE RESTAURANT -"DU. VIEUX MONDE" . | PAR EXELLENCE jbundi a Jeudi;11.30 AM a 10.30 PM | Vendredi et Samedi:11.30 a 11.00 \Dimanche: 5.00 PM a 10.00 PM. | [2060 re: ROPSGM (ARCADE) MSDs 1270 | ‘discussions, Le Soleil de Vancouver, page 5,2 mai 1969- Le Conseil de la vie francaise par: Paul-E. Gosselin, prétre LA__RADIO FRANCAISE DANS _ L'OUKST Suite Du cote de Saint-Boniface, 1'en- treprise va bon train. En mai 1946, le poste CKSB est sur les ondes, le cardinal Villeneuve, de passage a Saint-Boniface, y prononce une cau- serie au mois de juillet. Quelcues jours plus tard,il est frappe pas la maladie qui l'emportera en janvier 1947- le nouveau poste atteint la grande majorite des groupes francais au. Manitoba. 01 est méme capte’ en Saskatchewan et dans. les centres li- mitrophes des Etats-Unis, L'annonce se vend bien.Ctest um succes méme si le cout de construction a ete plus que le double de ce qui était prevu. Une reuniion a lieu le 30 novem-. bre, afin dtetudier le demarrage de CKSB en vue de la construction des autres postes.M, Raymond Denis y re- presente le Conseil de la Vie fran gaise, A la reunion du bureau de Vie frangaise, en fevrier 1947, il fait un rapport enthousiaste. Mgr Maurice Baudoux a envoye un rapport ecrit. qui contient de tres utiles préci- sions.Apres étude de ces rapports et sur les conseils de H, Adrien Pou liot,le bureau de Vie frangaise sug- gere a Radio-OQuest frangaise de ne solliciter qu'un autre permis pour l'instant en~ d@hhentrant par 1'exem ple de Saint-Boniface et par un dose sier sur le futur poste que celui-ci est également viable. Aprés bien des on en revient a la de= Cision de solliciter en méme temps les permis pour les trois autres pos- tes. ia demande est sans cesse re— tardee jusqu'a 1'automne de 1947 ,.El- le est presentee a une reunion du bureau des gouverneurs a Calgary, mais certains elements anglo—protes— tants s*y opposent vivement, Radio Ouest et le Conseil de la Vie fran- gaise doivent reprendre tout le tra— vail de negociation et commencer une nouvelle campagne de presse aupres du public anglo-canadien, On tente yne demande en janvier . 1948, mais pour i'Alberta seulement, Nouvelle opposition qui force le bureau des gouverneurs a remettre sa decision a la mi mars, Le fameux permis est en=- fin accorde et Radio-Edmonton fait venir un ingenieur le 23 juin en vue de la construction du poste, La Saskatchewan entre dans le mouvement.Le site de Gravelbourg est maintenu pour le sud, mais au nord, Saskatoon est choisi finalement de preference a Prince-Albert. Un per- mis pour Saskatoon est demande en septembre 1948 mais le bureau des gouverneurs,reuni a Halifax, ajourne sa decision.Tentative pour faire in- tervenir le comite parlementaire de la radio.Premier succes: une demande pour un autre poste anglophone a Saskatoon est bloquee. Radio—Canada tient en reserve une longueur d'on- des pour le futur poste, y LA TROUPE i. Dane cette troupe théatrale qui parcourt la pro-. vince, les acteurs viennent un beau soir se plaindre ‘auprés de la femme du directeur, car c'est elle qui fait la cuisine. — Du pot-au-feu, toujours du pot-au-feu, quand est-ce que vous allez enfin changer de menu ? — Ah ! mon cher, c'est uniquement une question .d’économies. Les Iégumes, avec vous autres, on ne les paye pas, nous.