a 9 a Ba * Leb - 4 @ = > —~e SOLE cE oa OM ee < - Courrier de 2¢me classe Second class mail N° 004€ VOL. 16 No 50 VENDREDI 20 AVRIL 1984 Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique 30 cents Entretien —Le métier d’une francophone Le testament de Fernand Gilbert Fernand Gilbert, directeur général de la Fédération des Franco-colombiens depuis le 17 aoat 1981 stags la m -Colombie britannique la semaine aprés l’asse -rale au mois de mai prochain. lée géné- vient d’étre nommé ‘directeur général de l’Association canadienne francaise de l'Ontario. Le Soleil de Colombie a fait le bilan avec lui. Le Soleil : Est-ce que votre départ a un rapport avec les _ critiques souvent formulées contre la Fédération des franco-colombiens et notam- ment par la remise en cause du «groupe de réflexion» de Vancouver? Fernand Gilbert en aucune facon. L’an- née derniére lorsque javais accepté de continuer de travailler avec la Fédération, Non «Les critiques permetient de rester vivant» je l’avais annoncé et méme publiquement que c’était ma derniére année. D/ailleurs, si vous vous souvenez, le poste avait été affiché longtemps avant le déroulement des évé- nements. Mais cela a peut-étre poussé? Non, cela n’a pas poussé parce que c’était prévu. Le bureau de direction de la Fédération avait été saisi de mon départ depuis le début de : | l’automne. il le savait. il n’y a donc aucune surprise de ce coté la. Et ce nvest certai- nhement pas a cause de ces événements, au contraire, car . des événements comme ceux- la peuvent étre trés stimu- lants. Votre poste a souvent été mis en cause, cela vous a-t-il fait quelque chose? Non car c’est normal quand tu es dans un poste de visi- bilité et lorsquil y a des insatisfactions de dire que c'est la faute de ... , parce que souvent dans la société, il faut avoir des coupables. Non, ¢a fait partie de la responsa- bilité non seulement de rece- voir des fleurs, mais plus sou- vent qu’autrement de _ rece- voir des critiques. Ce serait anormal qu'un poste comme ¢a ne soit pas questionné. Et je pense que ce serait encore plus anormal de ne pas examiner ; SANG ues-la,. de..ne pas. parce que le «group ayer de les comprendre et oliten ~un oa ne pas essayer de faire saisir aux gens le fonctionnement de l'entreprise. Comme les gens ne comprennent pas toujours le fonctionnement de BC Hydro. I] est important qu’ils saisissent aussi le pourquoi d'un tel poste de travail et quelles sont les responsabili- tés; et je pense que c’est un échange qui n’a pas toujours eu lieu : échange entre les responsabilités et la mission de l'entreprise. C'est probablement une lacune a combler dans les prochains mois, et il faudra s'assurer que les gens aient l'information. Ainsi peut-étre la nature des critiques chan- geront mais j’espére que les critiques ne tomberont pas, car celles-ci permettent de rester vivant. Et en reparlant.du groupe de réflexion, quelle est votre opinion sur ses revendica- tzons? Je pense que le dernier Conseil des présidents nous a donné une bonne indication ou les revendications se situent. La prochaine assem- blée générale donnera d’au- tres éléments pour bien com- prendre qu’est-ce qui est en. train. de se passer dans la communauté francophone des six» améne une réflexion mais on sait par le dernier conseil des présidents que c’est encore la majorité qui a dit qu'elle était satisfaite des services de la Fédération. Mais je suis d’ac- cord qu'il faut les améliorer, qu'il faut couper la ot c’est possible, qu'il faut améliorer constamment la rapidité des Suite page 4 L’avenir d’Expo 86 Par Michel Peillon Le Premier ministre Bill Bennett a annoncé au cours d'une conférence de presse que Expo “comme prévu. Mais il a aura lieu assuré ses arriéres en décla- rant que le’ moindre conflit social au cours des travaux serait immédiatement mis hors Ia loi par une législation spéciale. Expo 86 verra bien le jour, mais a quel prix? Lors de sa conférence de presse de ven- dredi dernier, le Premier ministre Bill Bennett a été trés clair : «Le gouvernement va introduire une _ législation pour s’assurer que nul, quel- ques soient ses motivations, n’ait le pouvoir d’entraver le processus d’Expo 86». Con- crétement, le gouvernement _ envisagel'interdire le droit de _ gréve pendant toute la durée des travaux sur le site de lexposition et mettra en place, probablement au cours du week-end de Paques, une commission extra parlemen- _ taire chargée de faire respec- ter cette résolution. Voila qui a mis fin 4 deux jours de quasi-psychodrame pendant lesquels l'avenir d’expo 86 changeait de visa- ge d’heure en heure. Seen: Suite page 5 Les 75 ans de Maillardville Que de sucre! Par Jean-Francois Fournel Bon, je ne vais pas vous apprendre ce qu’est une cabane & sucre : on tire la séve des érables, on étend la tire sur la neige, et surtout on s’amuse. Il n'y a ni érables, ni neige en Colombie britannique, mais on s’est amusé quand méme, samedi 14 avril, a la cabane a sucre de Maillardville. Pour ses 75 ans, Maillardville l’aura eu son érabliére. Les . poutrelles d’acier du stade de Coquitlam se sont donné des airs de branches a feuilles cannelées et le tour était joué pour le bon millier de francophones qui s‘étaient donné rendez- vous pour déguster la tire. Concentrés dans des boites de fer blanc, les 23 litres (cing gallons) de tire importés du Québec ont bien eu un peu de mal a bouillir, mais ils ont quand méme terminé leur carriére autour des tradition- nels batonnets, dans la glace 4 coktail figurant la neige. Le sucre donne de l’énergie et les francophones de tous ages ont fait jouer leurs mus- cles pour le consummer . Les scies et les marteaux étaient ]a- pour.¢a. Samedi 14 avril, on a planté environ 20 métres de clous (66 pieds) et le record a été battu en deux secondes par... John Parks, député provincial. Il faut dire qu’on lui avait donné, a lui, une deuxiéme chance. Le vain- queur homologué du concours est finalement Ed _ Larson, avec trois secondes et chez les dames, Foreen Gravelle a planté son clou en deux secondes. Yvon Boisvert s’est adjugé le prix du meilleur scieur solitaire et pour la scie double, les fréres Henri et Raymond Chabot n’ont laissé aucune chance a une stére de 30 centiméres (11-pouces)! Ils lont achevée en 21 secondes. Le clou de l’aprés-midi Bien que vainqueurs, les | fréres Chabot ont dt laisser la vedette de la journée a un autre Chabot. Ministre des services gouvernementaux, Suite page 5 “Sap sap Par Annie Granger A lage de trente-quatre ans, elle régne, avec son cousin, sur un royaume de douze millions de bouteil- les par an Isabelle Mommessin porte un nom Tune de ses bouteilles de Bourgogne ou de Beaujolais: | Mommessin Export, Saint Véran, Saint Amour, ... Ces vins sont tirés a quelques kilomé- res de Macon, au coeur de la France. «Le Canada, avec deux millions de bouteilles est notre second plus impor- tant marché aprés la Suisse», explique Isabelle entre deux réunions 4 Vancouver. Aprés YOntario (850 000 bou- teilles) et le Québec, la Colombie britannique se taille une part du_ lion. Bien que notre province pourrait faire encore _ mieux. «C’est difficile de sortir de la catégorie des spécialités 4 la Commission des alcools.» C'est larriére grand- pére d’Isabelle qui achéte aux moines voila cent vingt ans des terre ow la vigne pousse depuis 1185. Le Clos de Tart, un autre vignoble a plusieurs kilo- métres du chateau Mommessin est acheté quant a4 lui aux religieu- Malgré la laicité de tous les que vous connaissez sire-» ses, lors de la dépression. Le palais en héritage biens de l’église durant la révolution frangaise, ce vignoble est resté intact jusqu’a Tachat par la famille Mommessin. Celle- ci paie en 1934, 400 000 francs pour ce vignoble de — ~~ plusieurs hectares. Diplome d'avocat, de science politique et de comptabilité en poche, Isabelle succéde a son pére il y a quatre ans. Ayant toujours vécu dans le milieu _vinicole, ayant méme depuis l’age de dix ans exercé son _ palais, Isabelle n’éprouve aucun probléme dans ce milieu conservateur. «Je suis dans le milieu négociant qui est moins conservateur que celui de la consommation. Le probleme se situe plus au niveau des générations. Mon pére travaillait avec des clients de son Age. Lorsque j'ai pris la reléve avec mon cousin de quatre ans plus agé que moi, certains ‘clients ont eu du mal a accepter d’avoir comme interlocuteurs des plus jeunes qu'eux. ” Qualifiée d’ambassadri- ce de Bourgogne et de pre- miére dame du _ vin, lorsqu’elle n'est pas en voyage a travers le monde, Isabelle vit entourée de télex et de téléphones. Ses clients sont souvent deve- nus des amis et ses amis des clients. Le latin a le vent en poupe. A Toronto, les cours de cette langue mor- te ont vu leurs effectifs augmenter lannée dernzé- re. Idem au Québec, ou un colloque trés sérieux a eu lieu samedi dernier pour étudter les possibitités de développement de la langue de Cicéron dans la province. Quant aux Etats- Unis, ils ne sont pas épar- gnés par cette vague trré- sistible. Washington DC, Philadelphie _ et Los Angeles ont déja réintro- dutt le latin dans les écoles Une sourts au Vatican — élémentatres. Craignant pour léquili- bre actuel du monde, les Etats-Unis viennent. de réagir en envoyant dans Vancienne capitale de Vempire romain un de leurs meilleurs agents. Il sagit de monsteur Mickey, dont les aventures seront désormats publiées tous les jours dans le journal du vatican «Osservatore Romano». En latin éui- demment, mais la CIA n'a pas pu faire mieux pour instant. Oncle Archtbus.