2 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 9 Krier 1996 Gatatlle pour Z’ 6 te, /, Trois mois aprés le référendum sur l’avenir du Québec, le débat n’a rien perdu de son intensité. Au Québec, de méme que dans le reste du Canada, des groupes decitoyens se forment; leur objec- tifest de chercher des solutions aux problé- mes du pays et surtout de trouver une solution-miracle permettant de sauvegar- der|’unité nationale. L’essentiel pour les fédéralistes, ministres et députés, aussi bien que sim- ples citoyennes et citoyens, est dene pas perdre leur sang-froid; les insultes, les menaces ne ménent 4 rien, et, selon la formule bienconnue, la violence engendre la violence. Le Canada est unefamillededouze personnes (dix provinces et deux territoi- res), etdans toute familleil arrive qu’il yait des désaccords, des chicanes, des dispu- tes. Pour les résoudre, les membres dela famille doivent faire preuve de modération, d’ouverture d’esprit, de bonne volontéet étre disposés a faire des concessions. Le débat sur l’avenir du Québec estchargéd’émotion, et ce qui est dange- reux, c’estquesouvent|’émotion!’empor- tesurla raison. Il estimpossible dediscuter avecdes personnes surexcitées, qui ontdes idées fixes etsontallergiques aux conces- sions. Jacques Parizeaua quitté discréte- mentla scéne politique québécoise, eta son arrivée au pouvoir, le nouveau premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, a décidé de combler sans tarder une grave lacune dans les connaissances des Cana- diens et Canadiennes. II nous a appris que le Canada étaitdivisible, parce que le Ca- nada n’est pas un vrai pays. Cela a été lanouvellede|’année pour toutela popu- lation canadienne, etplus particuliérement pour les anciens combattants, qui pen- saient s’étre battus pour leur pays et se demandentmaintenantpour quoiilssesont battus, ainsi que pourles néo-Canadiens, qui étaient persuadés étre venuss ‘installer dans un pays etse demandent maintenant dans quoi ils vivent... Que signifient pour M. Lucien Bouchard les mots «Canada francais»? Les souverainistes parlent souvent des relations entrele Québecetle Canada anglais, car poureux, semble-t-il, le Québecest le Canada francais, ettout lerestec’est le Canada anglais. Mes- dames et Messieurs lessouverainistes, Monsieur Jacques Parizeauetsurtout vous, Monsieur Lucien Bouchard, ne nous oubliez pas. II y a des années, René Lévesque a dit que nous étions des «dead ducks», mais nous exis- tons encore; nous sommes plus d’un million et nous avons pour noms : Acadiens, Franco-Ontariens, Fransaskois, Franco-Manitobains, Franco-Albertains, Francophones de la Colombie-Britannique. Certains d’entrenous assurent méme une pré- sence francophone au-dela du soixantiéme degré delatitudenord,au Yukonetdans|les Territoires du Nord- Ouest : ils ont fondé des associations et méme des journaux. Le Canada frangaiss’étend bel et biend’unocéan 4l’autre, de Terre-Neuve 4 l’fle de Vancouver. Iln’ya pas un Canada, il yen a quatre, ou, en d’autres termes, le Canada est constitué de quatre «sous- Canada» : le Canada autochtone, le Canada francophone, le Canada an- glophone etle Canada multiculturel. Cela fait songer au processus de sé- paration des couleurs en photogra- phie; on produit quatre négatifs : un rouge, un bleu, un jaune et un noir, et en les superposant on obtient une photoen couleur. Ledéfiestclair :ils’agiratout simplement(fagon de parler) detrans- former des souverainistes acharés en fédéralistes militants. Cette méta- morphose n’a rien d’impossible; M. Guy Bertrand enestunbelexemple : 25 ans aprés avoir participé ala fon- dation du Parti québécois, il est allé devantles tribunauxen vue d’essayer d’empécher la tenue du référendum du 30 octobre 1995. _ Lesfédéralistessaurontqu’ils ont gagnéla bataillele jourod Lucien Bouchards’écrira : «Mon idole, c’est Guy Bertrand!» Jean-Claude rorlucson pp LA JUSTICE EN FRANCAIS... QUESTION DE DROIT ET DE DEVOIR?} Vous étes francophone ou bilingue, partisan de justice et du respect des lois, ne restez pas au banc des accusés d’indif- férence. Jouez a plein votre rile de citoyen en 6paulant les efforts falts par la FFCB et les services du Ministére du Faites-vous connaitre auprés de: FRANK FURLAN, Député Shérif, Begbie Square,New Westminster, C.-B., V3M 109 TEL: (604) 660-8540 tion de la Justice en francais. Abonner-vous au seul hebdomadatre de langue francaise en Coiomble-Britannique j Oetjaiii un : Ovisa ___. Date exp.: Envoyer aut de Celomble, 1645, Siéme avenue Ouest, Vancouver V6S INS, tél: (604) 730-9875 M. Le rédacteur, Jetiens 4 remercier le Soleil de Colombie-Britannique pour sa belle présentation du Conseil scolaire fran- cophone dans son édition du 2 février 1996 (“le Conseil scolaire prend nais- sance”). Malheureusement, ]’informa- tion fournie a été source de quelques erreurs dans |’article. La cause est le fait que le processus est nouveau et unique et quenousn’avions pas encore eu de session d’information sur la réglementation. Les directeurs seront élus pour des mandats de deux ans (plutét que 3 ans) par les <>, telles que décrites dans votre article. Deux directeurs seront élus les années paires et 3 les années impaires et ceci afin d’assurer la continuité. L’électionne correspondra donc pas avec la tenue des élections munici- pales dans la province, mais sera tenue annuellement selon la réglementation. Les votants ne perdrontpas leur droitde vote lors des élections des conseillers des commissions scolaires <>. Ils seronten faitmembres du Conseil scolaire francophone, avec le droit de vote pour les élections des directeurs et des délégués a la réunion annuelle, ainsi que le droit d’étre candidats 4 ces postes. N’oublions pas que le Conseil scolaire est un organismeunique, cumulant tel qu’in- diqué dans votre article certains é]é- ments de la Loi des sociétés et cer- tains pouvoirs que confére le “School Act” provincial. Dans un autre ordre d’idée, le Conseil a procédé a l’embauched’un expertconseil, M. Jack Fleming, qui participera aux taches décrites dans votre article, incluant ]’aide au choix d’un directeur général. Le Conseil a maintenant pignon sur rue, ala Mai- son dela Francophonie, au 229-1555 de la 7e avenue ouest, 4 Vancouver. Le numéro de téléphone est le 736-_ 5030, le numéro de fax 736-1259. Vincent Pigeon LETTREAL'EDITEUR Je tiens 4 vous laisser savoir que j’apprécie que vous ayez repris l’idée de faire de temps 4 autre le portrait d’un francophone et cela d’autant plus que vous y présentezde «nos gens» qui ne sont pas forcément toutes et tous des célébrités, mais qui sont des héros et des héroines de tous les jours qui méritent que |’on parle d’eux. Sachez que je lis aussi les chroniques d’art avecintérét. J’aime aussi les chroniques de Jean-Claude Arluison qui sont drdéles, et je me demande toujours avecquoi il vanous arriver. Mais quel petit bijou que histoire de MON AMI DIOGENE par Pemelle Sévy! a y est, elle m’a accrochée. Je ne croyais pas que je trouverais de histoires de chats si_ captivantes. J’aimele formatdu jour- nal qui couvre la francophonie, L’in- formation, la culture, les loisirsetles | Editions du Progrés qui nous en ap- prennent toujours long. Vos collabo- tateurs sont tous intéressants. Bravo et merci de continuer la grande mis- sion du journal de Colombie! J’arrive difficilement 4 m’imaginer tout le stress quotidien que vous devez subir; travailler tou- jourssous pression, a des heures folles touten ayantcharged’une équipe. Pas facile de produire un journal! Etcom- bien on]’oublie! LOUISE H.MAGNUS Une lectrice de Prince George PAR ANNIE BOURRET (APF) - Saviez-vous que la toute premiére grammaire francaise a été écrite par John Palsgrave en 1530. Intitulé Eclaircissement de la lan- gue francaise, le livre était destiné éprouvaient assez d’intérét envers notre langue pouravoir besoin dece genre de renseignements. II faut mentionner que, 4l’époque, on par- - lait francais dans tous les pays d’ Eu- rope, et tout particuliérementen Hol- lande et en Allemagne. La premiére grammaire ré- digée parun Frangais parait peu aprés, en 1531. Jacques Dubois, médecin et alphabétiste, publie son livre en la- tin, sous le pseudonyme de Sylvius. Pourquoi |’appelle-t-on alpha- bétiste? Parce qu’il a été le premier a recommander |’emploi de deux lettres différentes pour distinguerla lettre Ide Jet]’U du V. Chaque paire avait exactementlaméme en écritu- re cursive, méme si les prononcia- tions correctes devaient étre respec- _ tées. Lemot USAGE, parexemple, s’orthographiait VSAGE et USA- GE. Dans certains cas, la confusion était bien plus importante: le mot a des gens qui, comme cet Anglais, . SUR LE BOUT DE LA LANGUE PETIT POT-POURRI DE L’INSOLITE UILE Crthographedumothuileavant 1260)s’écrivaitcomme VILE. Seul le contexte permettait de compren- dre de quel mot il s’agissait. Curieusement, la Hollande adopte ces changements proposés vers 1620. L’Académie frangaise, elle, ne se résignea les agréerqu’en 1762. Avec l’ajout de J et de V, l’alphabet passe alors de 23 a 25 lettres. Pour quela vingt-sixiéme let- tre de l’alphabet francais, le W, soit acceptée, il a fallu attendre encore presque 200 ans et ce, malgré le fait que les gens du Nord de la France l’employait couramment. Lorsquele francais du X VIle siécle s’est mis a emprunter couramment des mots ala langueanglaise, 1’ Académie francai- ses’ est finalement résignée a adopter le W. Tout de méme, le premier dic- tionnaire a consacrer officiellement le W au vingt-troisiéme rang de]’al- phabet francais est Le Robert... en 1964! : Une demiére anecdote surune lettre, plus exactement un R oublié a qui l’on doit peut-étrele nom de l’Acadie. Vers 1524, le terme Arcadie apparait. A I’époque, il dési gne le Massachusetts, tout en ayant le sens de <> italienne (rap- pelantainsi!’atmosphéredel’épo- _ que et du pays de !’explorateur Verrazzano, quiavait découvert ces terres). Bien des historiens attri- buent]’apparitiondumot Acadiea une erreur d’orthographe sur une carte. Il existe une autre hypothé- sesurl’origine du mot Acadie, ba- séesur le texte de]’acte de conces- sion du territoire <> a un sieur de Monts en 1603, compre- nant le Nouveau-Brusnwick, la Nouvelle-Ecosse et une partie du Maine. Le terme Cadie s’éloigne trop de I’Arcadie de Verrazzano pour qu’on puisse croirea unesim- ple erreur. Selon le Glossaire de Pascal Poirier, Cadie pourrait bien étre lenom amérindien duterritoire: concédé 4 de Monts. Pour renforcer sa thése, Poiriersoulignequ’avant ladéportation de 1755, les Acadiens s’appelaient eux-mémes des <>uneorthographe qui n’est pas sans rappeler la pronon- ciation du terme <> de la Nouvelle-Orléans. Pour commen- taires, envoyez un message électronique a: bourret@freenet.vancouver.be.ca. oleil be Colpchie Renowigt sod Li Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, Seme avenue Ouest, : Vancouver, C.-B., V6] 1NS. Tél: (604) 730-9575. Fax: (604) 730-9576. 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Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Impression : Horizon Publications Hebdomadaire fondé en 1968 par André Piolat i