page 4 L’APPEL Novembre 1967 en profitons pour rendre hommage a a l’esprit @hospitalité du Sun qui a mis notre article en évidence. Nous savons que la page six du Sun est lue par toute élite de cette province. Si notre exposé avait rencontré une forte opposi- tion les répercussions auraient été retentissan- tes. Il n’en fut rien. C’est un bon signe. Le premier 4 prendre avantage de ce climat fa- vorable sera M. Bennett lui-méme. Ce qwil voulait faire, comme 4 Vhabitude, c’était de lancer un ballon assez tét, avant la conférence interprovinciale convoquée par M. Robarts, pour sonder ]’opinion et se donner de 1’espace pour jouer du coude. De plus, dans cette province il se fait maintenant une campagne organisée, réunissant les divers promoteurs d’une aide gouvernemen- tale aux écoles indépendantes, généralement a base de religion, qui a tendance 4 jeter la confusion dans beaucoup d’esprits. Les plus ardents défenseurs de la cause des écoles con- fessionnelles, les autorités Catholiques, ont dé- cidé de faire bloc avec les autres Eglises qui administrent un systéme scolaire, pour récla- mer du gouvernement l’aide financiére qui leur est nécessaire pour survivre. J’ai Vim- pression que M. Bennett est, de beaucoup, plus inquiet de ce mouvement qu’il ne lest de Vinstruction en francais. Toutefois, le silence au sujet des écoles Catholiques qui a suivi les troubles scolaires de Maillardville; c’est-a-dire, un silence d’une dizaine d’années, vient d’étre brisé 4 un moment qui coincide avec la campa- gne des Canadiens francais en vue de la recon- naissance de leurs droits nationaux. Ce n’est secret pour personne que l’opinion majoritaire, au Canada anglais, confond facilement reli- gion et langue. C’est assez normal puisque nous en sommes en grande partie responsables. Tl en est encore des nétres qui croient ferme- ment que leurs droits sont respectés du mo- ment qu’ils ont accés 4 une école catholique méme s’i] ne s’y parle pas un mot de frangais. il en est méme quj s’imaginent que la recon- naissance des écoles confessionnelles par le gouvernement équivaudrait 4 la reconnaissan- ve du francais. Il ne faut donc pas se surpren- dre que le premier ministre lui-méme soit ex- trémement prudent 4 ce sujet. Ceci dit, lorsque M. Bennett reviendra pour son deuxiéme “round” nous aimerions qu’il agisse en vrai chef d’état et non pas en poli- ticien. Son gouvernement a des responsabilités & assumer. Ce n’est pas aux commissions sco- laire qu’il revient de prendre des initiatives en matiére de curriculum; ec’est au Conseil de l’Instruction publique. Qu’il annonce la nomi- nation d’un Conseil d’aviseurs, tel qu’il en a été question entre nous et son ministre de Véducation. R. Paquette Tour d'Horizon La C.B.C., image du probleme canadien C’est a cette conclusion qu’il faut arriver quand on écoute certaines émissions d’infor- mation de la chaine anglaise de notre Radio- Télévision nationale, la C.B.C. (Il en est peut- étre de méme de la chaine francaise mais on ne peut pas juger de ce qu’on ne voit ni entend.) Nous nous référons 4 l’émission “News Ma- gazine”, CBUT, Vancouver, le 24 octobre. Cette émission qui avait été annoncée a grand renfort de publicité, 4 la suite d’un sondage public de Vopinion québecoise sur les problé- mes constitutionnels, a constitué le monologue le plus insignifiant de mémoire d’homme. Non seulement rien ne tournait rond du point de vue technique mais elle s’est caractérisée par ce qui est devenu l’opinion d’un seul homme, Norman DePoe, l’animateur. On aurait pu s’attendre 4 la présentation d’une série de tableaux comparatifs partagés selon la norme des questions dans tout sondage sérieux. Au contraire, tout ce que nous avons appris et tout ce qu’on voulait que nous apprenions fut qu’il n’y avait, au Québec, qu’un pourcentage infime de séparatistes. Des tribunes comme celle de “Newsmagazi- ne” ont-elles pour raison d’étre d’endormir le peuple ou de lui faire prendre conscience des problémes réels? Sont-elles plus soucieuses d’alerter l’opinion sur des crises qui ne ressor- tent pas de notre compétence telles les _explo- sions de violence dans les quartiers noirs des Htats-Unis? .. . les horreurs de la guerre du Viet-nam? Si tel est le cas, nous pourrions en conclure que la C.B.C. a pour mission, d’une part, de minimiser les problémes canadiens pour encourager l’apathie et, d’autre part, infuser l’horreur de la violence comme si ik pouvait se traduire dans le contexte canadien. A notre point de vue, il aurait été préfé- rable de ne pas faire cette émission. Elle n’au- ra servi qu’a nous prévenir, pour la prochaine fois, de ne pas inviter les gens 4 se renseigner a cette tribune, afin de ne pas avoir, le lende- main, 4 accuser le réseau national d’incompé- tence. Maintenant déménagé a 709 Como Lake Ave. wf Le 5 Aussi prés de vous que aia votre téléphone. Appelez: 939-7287