La francophonie 6tudianie (ma-cmemmmueee "ear eee Le point de vue des jeunes du secondaire par Christian Hyde lusieurs milliers de jeu- nes, déterminés a réus- sir, étudient dans des écoles secondaires fran- cophones hors Québec. Avec des systémes scolaires en pleine expan- sion, leur langue n’est plus un han- dicap mais devient un atout. La presque totalité de ces étudiants considérentavantageux d’étudieren francais. Pourcertains, surtout dans les régions a faible population fran- cophone, cette conviction ne va pas beaucoup plus loin que 1l’impor- tance d’étre bilingue pour décro- cher un meilleur emploi. Pour d’au- tres cependant, il s’agit en premier lieu d’une caractéristique fonda- mentale de leur identité. Michelle Hounjet, Fransaskoise de 17 ans, pensionnaire en 12iéme année au Collége Mathieu de Gravelbourg explique: «c’estimportant pour moi de garder mon frangais. Pour étu- dier au Collége Mathieu, j’ai dé déménager. C’était le seul moyen pour faire mon secondaire en fran- cais.» Elle veut étudier a 1’Univer- sité de Saskatchewan pour devenir enseignante, afin de «montrer l’im- portance du francais aux jeunes.» Etudier en frangais parce que c’est leur langue et parce que c’est un avantage - oui, mais en méme temps, la quasi-totalité de ces mémes étudiants avouent qu’a l’extérieur de la maison et des salles de classe ils parlentsouventanglais entre eux. Face a cette situation, beaucoup d’écoles secondaires ont adopté des mesures cCoercitives pour tenter d’obliger les étudiants a parler fran- cais dans les couloirs. Qu’en pen- sent les étudiants? Méme son de cloche partout a travers le pays: «quand on parle anglais entre nous et qu’un prof, arrive, tout le monde «switche» au francais. Dés que le prof. tourne le dos, on recommence en anglais, On ne peut pas obliger les gens a aimer le frangais, il faut que ¢a vienne d’eux-mémes. II faut encourager, pas forcer.» D’autre part, parmi les étudiants qui choisissent le francais, il y ena plusieurs qui s’assimilent. Ils fré- quentent!’école fran¢gaise pour obéir a leurs parents. De lidéal a la pratique Malgré cela, une grande majori- té des étudiants tiennenta leur iden- tité francophone et l’affichent fié- rement. Quels facteurs expliquent que cet attachement 4 l’identité francophone se traduit souvent si difficilement en pratique? Il y a bien sir des disparités entre les si- tuations et les expériences d’une région a l'autre: pourtant on peut distinguer des facteurs. Les propos d’Isabelle Methot, étudiante en 10iéme année a l’école Maurice Lavallée d’Edmonton, exprimentun sentiment assez généralisé: «La majorité favorise le francais; on a toujours étudié en francais, nos parents nous encouragent, mais ici mixte, immersion, école anglaise) préférent de loin !’école francaise. Méme si les étudiants rejettent la coercition pour les stimuler a parler francais, ils forment leurs propres associations, comme «SOS fran- ¢ais» dans une école de Caraquet, au Nouveau-Brunswick ou bien sont appuyés par des associations plus anciennes comme «Francophonie Jeunesse Alberta» ou encore la «Fédération des éléves du secon- daire franco-ontarien». Ces asso- Toutes ces influences ontcepen- dant des adversaires de taille. Dans la plupart des cas, excep- tion faite du Nouveau-Brunswick, le poids linguistique de la majorité est lourd 4 porter et moins les fran- cophones sont nombreux, plus 1’as- similation fait des ravages. De plus, rapportent les étudiants, le monde du travail est pergu comme étant anglophone. Marc Martel, étudiant a l’école Etienne Brilé, au Sud de l’Ontarioexplique son pointde vue: «Beaucoup plus de jeunes s‘intéressent au frangais de nos jours» (en Alberta), il n’y a presque au- cune place ow on peut vivre en fran- gais.» Comme un nombre impression- nant de francophones de son age, Isabelle a choisi de faire ses études postsecondaires en francais, al’ Uni- versité d’Ottawa. Elle veut étudier en psychologie, puis revenir tra- vailler dans sa communauté en Alberta. En fait, en tant que choix d’université, 1’ Université d’Ottawa et l'Université de Moncton dépas- sent de loin toutes les autres auprés des étudiants du secondaire franco- phone. Et souvent, s’ils vontétudier en anglais au postsecondaire, c’est uniquement parce quele programme n’est pas disponible en frangais. Dans les provinces de 1’Ouest, les institutions ou facultés francopho- nes, comme le Collége universi- taire de Saint-Boniface ou la Facul- té St-Jean de 1’Université de 1’ Al- berta sont aussi trés populaires. Tous les étudiants qui sont allés dans des écoles homogénes et dans celles d’autres systémes (école C Conseil Canadien de la Coopération mission: Promouvoir la coopération _ pour le développement socio- économique de la communauté canadienne-frangaise 450, rue Rideau, suite 201, Ottawa, Ontario, K1N 5Z4 Tél.: (613) 234-5492 ciations sont parfois percues comme étant trop dirigistes, mais on recon- nait presque partout l’importance de leur travail. Les organisations de jeunes rejoignent les jeunes. «j'ai fait toutes mes études en fran- ¢ais, je veux garder ma langue, mais le francais n’est pas la langue de la réussite en Ontario.» Il va étudier en archéologie en anglais a 1’Uni- versité de Toronto et compte faire sa vie professionnelle en anglais. La confiance dans l’avenir Néanmoins, la plupart demeu- rent confiants. Bien que conscients du danger de la disparition, ils veulent survivre. On parle des ré- cents développements, de la créa- tion de nouveaux programmes, des anglophones qui s’ouvrent a la réa- lité francophone. Les étudiants en veulent plus. On veut plus de cours en frangais, et de meilleure qualité; surtout plus de programmesen fran- ¢ais au postsecondaire dans sa pro- pre région, afin de ne pas étre tou- jours obligé de se déraciner pour s’instruire. On dénonce en particu- lier la piétre utilisation du frangais dans le domaine des Sciences. Beaucoup plus de jeunes s’inté- ressent au francais de nos jours qu’auparavant, au fur et 4 mesure que les nouvelles générations profi- tent de réseaux de plus en plus complets. Un étudiant de I’ Alberta rapporte méme «qu’il se faisait chi- caner par ses parents lorsqu’il par- ticipait 4 des manifestations pro- francaises.» Quant aux dinosaures anglophones pour qui tous'ces pro- grés sont durs a supporter, voici ce que Reno Sonier, Acadien en 12iéme année, avait a dire: «c’est des vieux qui ne peuvent pas se résigner au fait que le frangais est la pour rester. Ce sont eux qui sont en voie de disparition.» Christian Hyde est journaliste a La Rotonde, journal étudiant de l'Université d’ Ottawa. dans |’Ouest : 1-800-661-9867 en Ontario : 1-800-267-7710 ~ TOURN DANS L’OUEST, EN O Si vous enseignez aux éléves du 2° cycle du primaire, découvrez Franc-Ouest — II était une fois..., une collec- tion de quatre films concus avec et pour les jeunes fran- cophones de |’Ouest canadien. Comment affirment-ils leur identité? Comment réagissent- ils a ’isolement auquel ils sont souvent contraints? Com- ment forment-ils leurs alliances? OU se situent-ils par rap- port a l'ensemble de la francophonie? Quatre merveilleuses histoires d’aventures et d’amitiés intitulées La Nouvelle au village, Paul et Moustache, Le Message de Cornipoli et Quand I’accent devient grave. Chaque film est disponible en 16 mm et les quatre se re- trouvent sur une méme vidéocassette d’une durée de 77 minutes 56 secondes. Un guide pédagogique est égale- ment disponible pour I’ensemble des quatre films. Présent partout au Canada, |’ONF offre d’autres films en francais aux enseignants et aux enseignantes pour les classes des niveaux primaire et secondaire. Des films de classe ES EN FRANCAI NTARIO ET Pour achat ou location, veuillez communiquer avec le bureau de l'ONF de votre région (consulter |’annuaire téléphonique local). Vous pouvez aussi téléphoner sans frais aux numéros suivants : dans les Maritimes : 1-800-561-7104 S EN ACADIE Office : National national du film Film Board du Canada of Canada EL O66) SIeEW G.Np eUulEWes ‘| ewWNjoA-«jeUoNeN nefuy» :uojeonpZ