Information Un temoignage sur la situation au Rwanda «La situation est grave» Aprés quatre mois au Rwanda, ou il a coordonné la mise en place de dispensaires, Pierre la Plante tente de convaincre les Canadiens de la gravité de la situation. Le témoignage d’un homme dont le parcours peu ordinaire est centrée sur la quéte du sens. ujourd hui, la situationau Rwanda est grave. Lepays est divisé et les habitants souffrent de malnutrition. Si on ne fait rien maintenant, demain, la situation sera comparable a celle de la Somalie.” Pierre la Plante parle avec la puissance de persuasion de celui qui est convaincu de limportance de son message. De retour 4 Vancouver aprés quatre mois au Rwanda, ou il coordonnait la mise en place de dispensaires de Médecins Sans Frontiéres, cet infirmier de 45 ans est décidé a témoigner pour tenter de convaincre les Canadiens de la gravité de la situation. Le Rwanda, petit pays d’ Afrique orientale (26 000km2), compte 7 millions d’habitants. Ancienne colonie belge, cet ensemble de hauts plateaux est indépendant depuis 1962. Depuis 1990, ce pays jusque-la relativement paisible est confronté a des affrontements ethniques sérieux, opposant les Tootsis, pour la plupart venus de |’Ouganda ot ils sont exilés depuis 1959, et les Hutus, majoritaires. La présence des rebelles Toostis au Nord a eu pour conséquence un afflux de _réfugiés dans le reste du pays. Pierre la Plante était membre de la petite équipe de Médecins Sans Frontiéres chargée de faire face a la faiblesse des moyens médicaux dans les camps de réfugiés. “Pour moi, ce qui importe avant tout, c’est de témoigner. Le métier d’infirmier n’est qu’un moyen”. Le parcours de Pierre la Plante sort de l’ordinaire. Tour a tourinfimier de |’armée américaine au Viet-Nam, moine trappiste puis séminariste 4 New-York, Pierre Laplante ne sera jamais ordonné prétre. Estimant que l’Eglise se préocupe plus de questions formelles que de 1|’essentiel, il décide de poursuivre seul son chemin. “Je n’ai pas besoin d’étre avec vous pour faire ce travail”, lance-t-il 4 son évéque pour expliquer son choix. Il suit alors une formation dinfirmier en Californie ow il devient chanteur d’opéra profes- sionnel... Né aux Etats-Unis dans une famille d’origine québé- coise, il choisi en 1990 d’immigrer au Canada. “J’en avais assez des Etats-Unis qui prétendent se préoccuper des. droits de l'homme et laissent sur leur propre sol des pans entiers de la société dans la misérel”,explique- t-il. A Vancouver, il travaille aujourd’hui au Normandy Hospital, au sein du service spécialisé dans les soins aux malades du Sida. “J’ai beaucoup appris aupres des malades, assure-t-il. “Pour beaucoup, la maladie est l’occasion de trouver un sens spirituel a la vie”. “Car enfin, demande cet homme dont la vie mouvementées’apparente a une Pierre la Plante : «Ce qui importe avant tout, c'est de témoigner.» longue quéte du sens, c’est bien la l’essentiel, si nous ne sommes pas ici pour nous poser des questions dordre spirituelles, que faisons- nous sur Terre ?” Frédéric Lenoir Le recours massif aux pesticides (2) Une drogue pour notre economie Les pesticides sont aujourd'hui employés de maniéres massives par l'ensemble des acteurs économiques, ce qui constitue une menace réelle. C e qui aggrave la situation, et on dispose de preuves a cet effet, c’est que des déchets nucléaires ou chimiques dangereux sont utilisés dans la fabrication de pesticides, d’engrais, d’essence et d’autres produits. On a obtenu la preuve que les deux plus importants transporteurs de déchets dangereux en Amérique, BFI, et Waste Management Inc., ont commencé a investir dans le commerce des pesticides dans les années 1980. En 1988, on s’est apercu que des camions-citemnes transportaient au Canada du combustible contenant des déchets nucléaires. En 1990, un représentant de l’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis a reconnu qu’il était légal de “recycler’ des déchets dangereux et de les utiliser dans la fabrication de pesticides et d’engrais. Des expériences sur les enfants Au lieu de se défaire de leurs produits périmés ou interdits, _lesentreprises de pesticides incitent ‘les pays en voie de développement a les acheter moyennant des préts. Ces pesticides sont al’origined’un grand nombre de décés, vu Vabsence de mesures de sécurité. Mais il y a encore pire : dans des pays en voie de développement, certaines sociétés ont eu recours 4 des enfants pour mettre 4 |’essai certains pesticides. L’énorme _ entreprise suisse de produits pharmaceutiques, la société Ciba- Geigy, a admis qu’on avait pulvérisé le produit pesticide Galecron sur des enfants sans protection, en Egypte, afin de vérifier quelles traces il en resterait dans leur urine. On a subséquemment trouvé que ce produit était cancérogéne. Une tache difficile pour le mouvement syndical Au Canada, le mouvement syndical a travaillé avec le gouvernement, le monde des affaires et les groupes environnementaux en ce quia trait au contrdle et 4 l’enregistrement des pesticides. Le CTC a été le seul a dénoncer!’insuffisance dusystéme actuel d’enregistrement des pesticides qui permet de lancer virtuellement n’importe quel produit surle marché. L’an demier, le CTC a participé aux travaux d’un comité - réunissant des représentants et représentantes du gouvernement, du monde des affaires et des organisations environnementales - qui s’est penché sur le systéme canadien d’enregistrement des pesticides. Le mouvement syndical a cependant refusé de signer le rapport final en expliquant qu’il aurait pour effet d’accroitre, plutdt que de diminuer, Vutilisation de pesticides chimiques. En avril - 1992, les représentants du mouvement syndical qui sont membres du Comité sectoriel d’ Agriculture Canada sur le contréle des pesticides sont parvenus 4a persuader le gouvernement d’exiger que soient inscrits, sur les fiches signalétiques du SIMDUT, _ les ingrédients inertes contenus dans les pesticides. Il s’agit-la d’une heureuse nouvelle pour les travailleurs et travailleuses qui manipulent des pesticides - car ils sauront 4 quoi ils s’exposent - et, en définitive, pour _ les consommateurs. Malheureu- sement, cette régle ne s’appliquera pas aux produits - Le Soleil de Colombie agricoles importés des Etats-Unis. Les consommateurs y trouveront certes 14 une trés bonne raison d’acheter des produits cana- diens. Il faut faire comprendreaux gens ce qu’il en cofite réellement d’utiliser des pesticides, sion veut obtenir leur appui et, un jour, éliminer complétement Vutilisation de ces produits. Le mouvement syndical est d’avis qu’on doit immédiatement dresser la liste des produits chimiques utilisés en production agricole, et Vafficher dans les supermarchés, de méme que convenir a l’échelle du pays d’une définition du terme “organique”. Il faut également dépouiller le Ministére de l’Agriculture de son pouvoir de contrdler les pesticides et créer un organisme indépendant chargé du développement et de la surveillance des stratégies de lutte antiparasitaire faisant appela des moyens autres que les pesticides, et qui ne présentent aucun danger. En fin de compte, unique | solution consiste 4 diminuer, puis, a supprimer le recours aux pesticides. A. Paul Gill A. Paul Gill est un organisateur du Syndicat canadien des_ travailleurs agricoles, 4 Vancouver, en C.-B. Vincent Pigeon B.A., L.I.B. Hean, Wylie, & Cie Avocats & notaires | 1501-4330 Kingsway, Burnaby, C.B. V5H 4H9 Télécopieur: (604) 434-7707 Téléphone: (604) 434-5784 Anciens Combattants Frangais de la C.-B. Le diner annuel de l'amicale a I'H6otel Méri- dien a Vancouver aura lieu le samedi 30 jan- vier 1993 a 18h30. Ré- servations au 926- 2613. Vendredi 22 janvier 1993