4— Le Soleil de Colombie, vendredi 2 aot 1985 Quatre légendes de Vancouver II Quand les géants s’ Par Roger Dufrane Pareil a une sentinelle, Siwash Rock scrute au loin la mer. Les mouettes tournent au-dessus de sa téte emplumée du feuillage d’un arbre tors, poussé 1a par la grace du grand Dieu, le Tyee supréme des Indiens. Or, ce mégalithe pour le moins inattendu illustre une légende indienne, et symbolise pour ce peuple un avenir loin d’étre accompli. Une brume argentée flotte sur Lost Lagoon. Les canards barbotent 4 deux palmes des roseaux de la rive. Un cygne au long col, dédaigneux, d’une blancheur de neige, vogue un peu plus loin. Je fuis le vacarme des voitures et m’enfonce dans les allées. Vous savez bien : les tunnels de verdure qui ouvrent 1a-bas sur un petit rond de lumiére. Peu 4 peu, je m’aventure dans des chemins obliques, sans écri- teaux. Je pensais me diriger vers la roche solitaire et sauvage, la pierre levée qui semble échouée d’un autre monde, celui des Titans, qui ne bousculaient pas seulement l’'ancienne Gréce, mais aussi la terre indienne d’Amérique. De guerre lasse, perdu par-ci, perdu par-la, je me dis: “Aprés tout, les | chemins ménent toujours quelque part, fat-ce ala cabane del’ogre aux bottes de sept lieues, ou a la caverne de lermite des vieux Parcs nationaux grimoires. Or, l’ermite le voici, sous la semblance d’un vaga- bond qui suit son chemin sans me voir. Barbu comme |’En- chanteur Merlin, déguenillé, un balluchon sur le dos, d’ot sort-il? Je l’ignore, et il dispa- rait aussi mystérieusement qu'il m’est apparu. Des papillons volétent et se posent sur les bouillons blancs. Les arbres s’élancent vers lazur. L’air sent la résine. et toujours pas de Siwash Rock! Tant pis! Racontons son histoi- re; La venue del’enfant “Tl était une fois un jeune et beau guerrier de la céte. Il avait navigué seul, Chante, chante, a Il’aviron.... vétu de fourrures, vers le Grand Nord, il avait trouvé,au pays des diamants noirs, une jolie prin- cesse dont on lui avait accordé la main. Et il l’avait ramenée ici, sous un ciel plus clément. Elle avait de grands yeux brun, un merveilleux visage encadré de nattes et elle chantait le soir avant de s’endormir. Un jour, sa femme lui a pris la main : “C'est aujourd’hui que notre enfant va naitre!” A cette nouvelle, tous deux furent se baigner, afin de se purifier pour la venue de Venfant. Aprés la baignade, le jeune guerrier étend une peau de loup sous un buisson ow sa femme se repose, et il replonge en mélent dans la mer. Dans son allégresse, il heurte la barque de quatre géants : “Hors d'ici, crient-ils.” Mais il se rit de leurs invectives. “Je veux ‘nager, leur lance-t-il pour que mon fils méne une vie pure!” Les géants debout, raides et barriolés comme des rois de jeux de cartes, vociférent : “Nous allons te changer en saumon, en cédre, en roc!” Et il les défie de plus belle. Soudain , les vagissements d’un nouveau-né courent avec la brise sur les flots. Alors le plus grand des géants pronon- ce: “Tu as osé.nous braver pour l’avenir de ta race. Tu te dresseras 4 jamais au bord de la mer!” Et le touchant de _ sa rame, il le métamorphosa en rocher. Et, un peu en-de¢a, dans les broussailles, et natu- rellement en plus petits, la mére et l'enfant...” Me voici a une croisée de chemins. Le soleil dore la poussiére a mes pieds. Voici un écureuil, deux écureuils, puis plusieurs. Ils sautillent autour de moi. Leurs bonds de dessins animés, leur fin museau, leurs yeux rieurs, m’amusent. Et je m éloigne a regret de ces petits compagnons, qui, sans souci des géants d’autrefois, s’éga- yent du vol des papillons, de l’ombre dentelée des fougéres, et de ]’étonnement des prome- neurs perdus. A suivre Voyage dans l’histoire Quatre-vingt-dix canoteurs et 34 membres d’uhe équipe de terre revivent actuellement un ant de histoi- re du Canada. Parcs Canada et Canoe Sport BC ont uni leurs efforts pour composer la Brigade du Patrimoine de la Colombie britannique 4 1’oc- casion du centenaire des parcs nationaux du Canada. Cette brigade de 15 canots de six hommes chacun et d’un groupe de marcheurs vétus a la mode du 19éme siécle rappel- lent la premiére participation de la Colombie britannique dans le commerce internatio- nal. Selon l'histoire, les canots de voyageurs parcouraient les cours d’eau dans le nord de ce qui est aujourd'hui la province de la Colombie britannique tandis que des hommes et des chevaux de bat utilisaient les pistes du sud. Ces cours d’eau et ces sentiers étaient les voies dont les commercants se servaient pour rejoindre les différents postes de traite isolés dans l’intérieur des terres. Deux de ces postes de traite, les forts Langley et St-James, sont devenus des = pare x. Quinze canots ont quitté le fort St-James le 28 juillet au son des mousquets des corne- muses. La brigade du Patri- moine de la Colombie britan- nique naviguera sur les riviéres Stuart, Nechako et Fraser jusqu’a Quesnel. La deuxiéme partie du trajet se fera a la fois sur terre et par les cours d'eau. La partie du trajet qui doit s’effectuer sur la terre ferme a commencé 4a Tulameen. Les excursionnistes ont été accueil - lis avec vin et fromage par la communauté. Les 34 participants qui mar- cheront jusqu’a Hope oi ils rejoindront les canoteurs a l'étape de Coquihalla le 2 aout aprés un long portage depuis Quesnel. En arrivant par canots a Chilliwack le 3 aout, la briga- de sera accueillie 4 Island 22 par de nombr associa- tions de volontaires et par des ‘VOYAGES-QUALITE. QUATTY- TRAVEL Jacques Lévy AGENT COMMERCIAL 685-524 (604) 7 307-626 rue Pender Ouest, Vancouver, C.B., Canada V6E 1V9 Nourri, lo Service bilingue, services aux chambres 1010, avenue Alderson Maillardville , C.B. Foyer Maillard , blanchi, infirmerie (24h) Pension pour retraités (de 55 ans et plus) Tél.937-5578 groupes autochtones qui servi- ront un ragout de sanglier et qui feront des démonstrations de tir a Vare et de danses indiennes. Elle arrivera a Matsqui le 4 aout ou elle campera et ou elle sera fétée une fois de plus. Le lendemain les canots quitteront le Fort Langley ov ils seront acclamés par la population le long du Fraser. Les Fort Langley Longhun- ‘ters tireront des coups de fusil de bienvenue tandis que Yale, le facteur en chef du poste de traite accueillera les voyageurs et les conduira solennellement au parc historique national ot on leur servira un repas traditionnel de pain et de haricots rouges. Des danses carrées, écossaises et indiennes seront présentées en l’honneur des voyageurs. Des activités sont prévues pour la journée, y compris du lavage a la battée pour de l’or sur les bords de la riviére, une démonstration de tir a la poudre noire et un campement historique complet avec cui- sine de frontiére et traitement des peaux. Des concours d’al- lumage de feu et pour les enfants, des courses d’oeuf dans une cuillére sont aussi au programme. Une courte-pointe “realisée spécialement en l’honneur du centenaire des parcs natio- naux sera exposée de méme que des affiches entrées dans une compétition. Le Langley Centennial Museum et le BC Farm Machinery Museum pré- senteront des programmes spé- ciaux’ le 5 aoat. La Brigade du Patrimoine est formée de 200 volontaires aidés par une équipe de soutien encore plus grande qui s'est dépensée sans compter pour le succés des fétes du centenaire. Mentionnons éga- lement les contributions de la GRC, de la division provincia- le des foréts, du _ district régional du Vancouver métro- politain, de la Légion royale canadienne, des cadets et groupes autochtones et de la Fort Langley Community im- provement Society. Itinératre Suite et fin Une infirmiére chez les déshérités Par Reine Degarie Aprés la Tunisie, elle revient deux ans au Canada. Puis, au printemps 1978, Mme Bois- sonnault s’enthousiasme pour un nouveau projet outre-mer et refait ses valises. Elle devient chef d’équipe d’un projet de développement de soins de santé primaires qui avait été *mis sur pied l’année précéden- te, 4 Gossas au Sénégal. Elle dirige un personnel de quatre infirmiéres et d’une techni- cienne de laboratoire, lesquel- les assurent la formation de travailleurs dans des villages de brousse ot une population d’environ 100 000 habitants vit sans aucun médecin. Son travail l’oblige souvent a rouler pendant deux heures dans le sable afin de se rendre jusqu’a une petite bourgade. La, elle s’assoit sous un arbre et, grace 4 un interpréte, discute de problémes de santé avec les chefs du village. Puis, ils lui suggérent un des leurs, quelqu’un de débrouillard, ‘apte a étre entrainé pour soigner des cas bénins. “Ces gens que nous avons formés, chacun dans une spécialité, donnaient des soins le matin avant d’effectuer leur journée réguliére de travail. Nous croyons que la : multiplication et la prospeérité des entreprises sont essen- Par. exemple, une personne s’occupait de soigner les plaies. Nous lui avions montré com- ment laver une blessure avec du savon et la manieére d’appli- quer du mercurochrome. A une sage-femme traditionnel- le, nous avions donné une bouteille d’alcool, du mercu- rochrome et un paquet de lames de rasoir devant servir a couper le cordon ombilical afin d’éviter d’autres cas de tétanos, maladie déja trés répandue. Faute d’argent, on ne lui donnait pas de compres- ses achetées au magasin. Elle se servait plutét de vieux pagnes bien propres qu'elle déchirait et placait sur le cordon et les plaies. Une autre personne pouvait s’occuper de maladies des yeux, les cas de conjonctivite (inflammation de l'oeil) étant fort nombreux. Elle avait appris a laver l'oeil avec de l’eau bouillie, parfois additionnée de nitrate d’ar- gent. On enseignait a ces soigneurs a reconnattre les limites de leur savoir et a référer les cas épineux au dispensaire le plus proche”. Avec ce vécu aussi riche d’expériences variées, la coo- pérante éprouvait le besoin de faire le point. Elle obtient une e Préts a terme jusqu’a 20 ans ° Vous avez le choix: — taux flottant bourse du Centre de recher- ches pour le développement international et termine une maitrise en santé communau- taire 4 la Faculté de médecine tropicale de l'Université de Liverpool ot ses 24 collégues d'études sont originaires de 22 pays du tiers monde. Ce contact avec des étudiants de diverses nationalités la convainc encore davantage de la nécessité de mettre dans le coup les bénéficiaires de pro- jets d’aide désla conception du projet. Son réve serait maintenant de pouvoir entreprendre un nouveau projet de soins de santé primaires. Cette fois-ci, elle croit que son réle de coopérante devrait se limiter a celui de coordonnatrice. On devrait choisir les agents de formation parmi les habitants de la région concernée, ces personnes parlant la langue locale et partageant la méme mentalité. Le message passe- rait mieux, il aurait plus de chance de porter fruit et permettrait aux populations visées d’acquérir une plus grande autonomie, conclut Héléne Boissonnault. Revue Développement, été 1985 nanan RAR cet a tielles au développement de notre société tout entieére. C’est la raison d’étre de la BFD. e Besoin de financement? ° BUG E AAU CD. du fonds de roulement? e Refinancement? e Expansion? e Achat.de terrain? ¢ Construction de batisse? e Renouvellement d’équipement? e Réparations majeures? e Recherche et développement? e Acquisition d’une entreprise? _ Toute entreprise, si jeune soit-. elle ou méme établie solidement, peut avoir besoin d’un coup de pouce. La BFD le sait et se dit préte a intervenir. Comment? Nous analysons votre projet (viabilité, risques, garanties, ren- tabilité, etc.) et ensuite nous pou- vons vous aider avec des préts a terme souples et concus spécia- lement pour vous. Les préts a terme de la BFD ne s’arrétent pas aux taux d’intérét. Voyez: ON APPUIE VOTRE ENTREPRISE Banque fédérale de développement — taux fixe pour des périodes variables — combinaison de taux flottant et fixe e Un prét a taux flottant peut étre converti a taux fixe (au gré de l’emprunteur moyen- nant des frais minimes). e Modalités de rembourse- ment variées et flexibles établies selon la capacite de paiement de l’entreprise: — versements mensuels — versements saisonniers. En vous adressant a nous pour du financement, vous pouvez étre assuré d’obtenir des conditions avantageuses, souples, et susceptibles de sauvegarder votre marge de manoeuvre nécessaire ala croissance de votre entreprise. Appelez-nous aujourd’hui. Sans frais. 1-800-361-2126 en C.B. 112-8000-361-2126 The Bank offers its services in both official languages. Federal Business Development Bank Canada